RCA : les forces de l’ordre encerclent Berberati

Les populations de Berberati et des villages environnants se disent rassurées par la présence massive de l’armée dans la ville.

À moins de deux semaines du premier tour des élections législatives et présidentielles, les populations de Berberati et des villages environnants se disent rassurées par la présence massive des forces de l’ordre dans leur localité.

Selon les partenaires internationaux de la République centrafricaine, le bon déroulement des élections de décembre 2020 sera essentiel au maintien de la stabilité du pays. C’est probablement dans cette optique que les forces de l’ordre ont été déployées depuis quelques jours dans les localités de Berberati et des villes environnantes.

En effet, Depuis près d’une semaine, à la grande surprise des populations locales, des patrouilles musclées des policiers sont visibles dans la ville. De nuit comme du jour, les forces de l’ordre occupent partout les grandes artères de la ville à la surprise des habitants de Berberati qui sont habitués depuis plusieurs années à l’absence remarquée des forces de l’ordre.

Selon les humanitaires basés à Berberati, dans la préfecture de Mambéré-Kadéï, cette présence remarquée des forces de l’ordre dans la localité permet non seulement de favoriser la réduction du banditisme dans la localité, mais également de leur permettre de protéger l’acheminement de l’aide humanitaire aux populations qui en ont besoin.

Pour l’heure, les populations apprécient le geste du Directeur de la police ainsi que de la gendarmerie à leur égard, et affirment également être en sécurité à quelques jours des élections.

RCA : marche des femmes pour revendiquer la paix en période électorale

Afin de célébrer le 72ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, les femmes centrafricaines se sont mobilisées pour prôner la paix à travers une marche.

Ce mouvement pacifique a eu lieu le jeudi 10 décembre au rond-point des Nations-Unies pour terminer au Palais de l’omnisport en présence de plusieurs leaders des femmes, venues de différents mouvements et associations.

Le monde célèbre le 10 décembre de chaque année, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. En Centrafrique, cette journée est consacrée aux actions pour le retour de la paix. Car la République Centrafricaine a connu pendant plusieurs années, des moments pénibles d’où l’importance aujourd’hui de prôner et consolider la paix qui revient peu à peu après de multiples efforts consentis par les leaders religieux et les autorités. C’est pour cette raison que les femmes, de leur côté ont décidé de mener des actions en faveur du retour définitif de la stabilité, surtout en cette période très cruciale dans le pays.

Une manière très importante pour les femmes centrafricaines d’exprimer ce grand besoin de paix surtout en cette période des élections groupées, a affirmé Catherine Samba-Panza, l’une des femmes leaders pour cette marche :

« Je ne suis pas venue ici en tant que candidate ou encore femme politique. Mais je suis là en tant que femme engagée qui veut mener des actions pour le retour définitif de la paix dans son pays, surtout à un moment sensible où nous acheminons vers les élections. Je suis une grande militante des droits de l’Homme. Et en cette journée, je me suis engagée pour que les femmes puissent bénéficier de leurs droits humains. Et parmi ces droits, il y a le droit à la vie, le droit à la protection de leur vie privée et le droit à l’intégrité physique. Car beaucoup des femmes font l’objet de violences verbales, physiques, psychologiques et politiques. Et à cela, il faut que ces droits soient revendiqués par ces dernières pour que cela soit respecté par tout le monde», a-t-elle signifié.

RCA : la CEEAC et l’UNOCA appellent les acteurs à la bonne foi pour le processus électoral

La CEEAC et l’UNOCA appellent tous les acteurs centrafricains concernés à démontrer ou poursuivre leur engagement de bonne foi dans le processus électoral en vue d’asseoir la légitimité du pouvoir politique et de consolider les dividendes de la paix.

Dans le cadre de la mise en œuvre des résolutions du 18ème Sommet ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), tenu le 27 novembre 2020 à Libreville, en République Gabonaise, le Président de la Commission de la CEEAC, l’Ambassadeur Gilberto Da Piedade Veríssimo, et le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies, Chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale, Monsieur François Louncény Fall, ont effectué une mission conjointe en République centrafricaine, du 10 au 13 décembre 2020. Cette visite se situait dans le prolongement des efforts des Etats membres de la CEEAC et des Nations Unies en solidarité avec la RCA, à la veille des élections législatives et présidentielle du 27 décembre 2020. La mission a été conduite en étroite coordination avec le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en République centrafricaine et Chef de la MINUSCA, Monsieur Mankeur Ndiaye, et le Représentant de la CEEAC en RCA, l’Ambassadeur Adolphe Nahayo.

Le Président de la Commission de la CEEAC et le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique centrale ont été reçus en audience par le Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Faustin Archange Touadéra, et la Ministre des Affaires étrangères, Son Excellence Madame Sylvie Baipo Temon. Ils se sont également entretenus avec les Ministres, membres du Comité stratégique d’appui aux élections, l’Autorité nationale des élections, les représentants des principaux partis politiques, les représentants des groupes armés, et la société civile. De même, ils ont rencontré les représentants des Etats membres de la CEEAC, ainsi que les membres du corps diplomatique réunis au sein du G5 Plus.

Au cours des échanges avec leurs interlocuteurs, le Président de la Commission de la CEEAC et le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique centrale ont salué la détermination des autorités nationales et des parties prenantes à organiser des élections libres, inclusives, transparentes et crédibles en RCA, ainsi que l’engagement des partenaires internationaux à accompagner le pays dans ce processus électoral. A cet égard, ils se sont référés au communiqué conjoint du 4 décembre de l’Union Africaine, de la CEEAC, des Nations Unies et de l’Union Européenne, demandant aux groupes armés « de ne pas entraver le processus électoral, y compris la libre circulation des électeurs, des candidats et de leurs militants, et le bon déroulement du scrutin sur l’ensemble du territoire national », et condamnant « les discours de haine et d’incitation à la violence ainsi que les attaques qui visent les partenaires internationaux. »

Par ailleurs, le Président de la Commission de la CEEAC et le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique centrale ont souligné à leurs interlocuteurs l’engagement de la sous-région au service d’un processus électoral apaisé. A cet égard, ils ont rappelé la Déclaration sur la RCA adoptée lors du Sommet de la CEEAC du 27 novembre dernier qui a décidé de la désignation d’un médiateur dans la crise centrafricaine ainsi que du déploiement, par la Commission de la CEEAC, d’une mission d’observation électorale aux élections présidentielle et législatives du 27 décembre 2020.

En outre, le Président de la Commission de la CEEAC et le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique centrale se sont référés à la « Déclaration de Malabo sur les élections démocratiques et pacifiques comme moyen de renforcer la stabilité et atteindre les objectifs de développement durable en Afrique centrale », adoptée par le Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale, lors de sa 50ème session du 4 décembre 2020. A cette occasion, les membres du Comité ont exprimé leur soutien à des élections pacifiques en RCA et appelé les parties prenantes centrafricaines à promouvoir des élections apaisées, respecter le verdict des urnes et régler leurs éventuels différends en ayant recours aux cadres légaux.

A cet effet, le Président de la Commission de la CEEAC et le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique centrale prient instamment les candidats et partis politiques à démontrer ou poursuivre leur engagement de bonne foi dans le processus électoral, y compris à travers la signature du Code de bonne conduite. Ils considèrent, en effet,  que des élections crédibles et apaisées sont l’une des conditions sine qua non pour consolider aussi bien les acquis et dividendes de la paix et que de l’ancrage démocratique, notamment à travers la mise en œuvre de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en RCA.

Le Président de la Commission de la CEEAC et le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique centrale rappellent que les élections font partie intégrante du processus démocratique et devraient concourir à asseoir la légitimité des autorités et consolider la paix. Ils rappellent également que les élections devraient permettre de répondre aux attentes légitimes de la population et de construire un consensus autour de projets communs.

RCA-Bambari : les soldats FACA et les rebelles de l’UPC renforcent leurs positions

Même si le calme est revenu quelques heures après l’incident survenu entre les soldats FACA et les rebelles de l’UPC, la ville de Bambari est toujours sous tension militaire.

Quarante-huit (48) heures après l’incident armé qui a coûté la vie à quelques rebelles de l’UPC à Bambari, la tension reste vive dans la ville entre les soldats FACA, forces régulières,  et les combattants rebelles de l’unité pour la paix en Centrafrique (UPC).

Selon des témoins interrogés par Cnc, dans la nuit du lundi à mardi 8 décembre, quelques heures après l’affrontement, l’unité pour la paix en Centrafrique (UPC), dirigée par le mercenaire Ali Darassa,  renforce ses positions dans la ville de Bambari. Des renforts lourdement armés sont venus de Bokolobo   à bord des pick-up, mais également de la ville de Bria, dans la Haute-Kotto,  sur des motos.  Et ce n’est pas tout. Ils continuent d’arriver à Bambari en provenance d’autres villes voisines.

Au même moment, les soldats FACA, lourdement armés,  renforcent également leur position dans la ville. Ils multiplient des patrouilles pour rassurer les populations très traumatisées.

Pour l’heure, visiblement, le calme est revenu dans la ville, et les activités des humanitaires ont repris depuis 24 heures.

Notons qu’après   l’incident survenu lundi à Bambari, une ville déclarée sans armes par les Nations unies, les Casques bleus  de la Minusca continuent à assurer la protection des Institutions dans la ville. Ils multiplient également des patrouilles au côté des forces armées centrafricaines (FACA).

RCA-Élections : les femmes peu représentées

Alors que se profilent les élections législatives et présidentielle du 27 décembre en Centrafrique, les femmes restent sous-représentées en politique.

Près de 250 candidates sont en course pour les élections législatives centrafricaines du 27 décembre, et tenteront de convaincre les 1,8 millions électeurs appelés aux urnes, dont près de la moitié sont des femmes.

Bien que le code électoral national impose 35 % de candidatures féminines, une seule candidate est en lice pour la présidence, et seulement 12 députés sur les 140 que compte le Parlement sont des femmes.

« Il n’y a pas assez de femmes, d’où ce combat de parité. Les femmes veulent vraiment de notre présence ici », confie à France 24 Ophélie Bolibo Koy, jeune fonctionnaire de 27 ans et candidate de l’Alliance pour une Nouvelle Centrafrique (ANC).

Pour espérer se faire élire, cette mère de famille a dû investir quasiment toutes ses économies, son parti n’ayant financé que la moitié de son budget d’environ 2 000 euros.

RCA : les médias se lancent dans la lutte contre les fake news en cette période électorale

Ce projet vise à faire accroître la participation démocratique des jeunes et des femmes aux élections et les sensibiliser contre les messages de haine.

À trois semaines du premier tour des élections législatives et présidentielles, les médias centrafricains, avec l’appui de l’Union européenne, ont lancé ce vendredi 4 décembre 2020 un projet de lutte contre les fake news en période électorale afin d’accroître la participation démocratique des jeunes et des femmes aux élections et les sensibiliser contre les messages de haine, de violences pré et post-électorales.

La fondation « hirondelle » met en œuvre avec l’appui de l’Union européenne  un projet de lutte contre la désinformation en période électorale en République centrafricaine, et ce, dans le cadre  du projet d’appui au cycle électoral  qui constitue un important vecteur dans l’apaisement de l’environnement électoral et à l’accroissement de la participation de toutes les parties prenantes au processus électoral en RCA.

Selon madame Caroline VUILLEMIN, Directrice générale de la fondation Hirondelle, depuis plusieurs années, il y’a des phénomènes de désinformation  avec une manipulation volontaire, y compris la rumeur et  le mensonge qui fragilisent la société centrafricaine. C’est en ce sens que l’Union européenne a proposé à la fondation Hirondelle de mettre en œuvre un projet  pour renforcer    les capacités des médias à  lutter contre la désinformation, c’est-à-dire a avoir  un renforcement des capacités des journalistes  sur la vérification des faits, avoir des matériels aussi pour pouvoir rapidement vérifier , transmettre et produire une information, mais aussi  inclure les autres acteurs  qui, aujourd’hui sont aussi présent dans le secteur médiatique comme les blogueurs, les radios communautaires et les leaders d’opinion qui sont  des producteurs et des vecteurs  des contenus, parfois des informations vérifiées, parfois du mensonge.

« Il faut être très réaliste et humble. Nous seuls on ne va pas bloquer le phénomène, on va  essayer de l’atténuer. Radio Ndékèluka  a fait une charte électorale qui rappelle  les règles du journalisme , qui impliquent  tous les acteurs politiques  dans le fait que quand ils vont prendre la parole  , par exemple à l’antenne de la radio Ndékèluka,  la diffamation, l’appel à la haine…  seront interdits.  Ils seront systématiquement coupés. Ça, c’est la règle de base. Sur notre site,  sur notre Facebook, sur notre réseau Tweeter, on aura la même vigilance  avec la modération… », a-t-elle ajouté. D’après elle, ce projet de lutte contre la désinformation va poursuivre même avec l’annonce des résultats  et ensuite tout le processus après  les élections qu’il faudra rester vigilant.

Il y ‘a lieu de noter que le projet a été lancé ce vendredi dans la salle de conférence de l’hôtel Ledger Plazza Bangui en présence de plusieurs journalistes et blogueurs ainsi que des personnalités.

RCA : Antonio Guterres lance un appel aux groupes armés pour un cessez-le-feu

Le Secrétaire général de l’organisation des Nations-Unies l’a demandé dans l’espoir de créer un climat pacifique pour les prochaines élections.

L’enjeu de la situation actuelle de la République centrafricaine préoccupe l’organisation des Nations-Unies. Son Secrétaire général, Antonio Guterres, dans un message a appelé les acteurs armés à un cessez-le-feu dans l’espoir de créer un climat pacifique pour les prochaines élections groupées du 27 décembre 2020.

A quelques semaines des élections en République centrafricaine, les déclarations se multiplient sur le plan national et international. Le Secrétaire général de l’ONU s’est prononcé personnellement sur l’enjeu « crucial ».

Le numéro 1 onusien a placé au cœur de sa préoccupation la  pandémie de COVID-19, la situation sécuritaire et les élections qui se pointent à l’horizon.

« La pandémie de COVID-19 est l’un des plus grands problèmes sanitaires de notre temps dont tant de personnes en souffrent. L’ONU aide la République centrafricaine à lutter contre la pandémie en apportant une aide humanitaire et une assistance technique. Toutefois, la paix et la stabilité sont essentielles au succès », a-t-il déclaré.

C’est pourquoi il a lancé un appel à un cessez-le-feu mondial pour qu’ils puissent concentrer, ensemble, sur le vrai combat qu’il appelle « la lutte contre le COVID-19 ».

Le patron de l’ONU trouve encourageant les efforts accomplis dans la mise en œuvre de l’accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine.

Ce n’est pas tout. Le responsable onusien salue également les progrès réalisés en ce qui concerne le processus électoral, malgré les difficultés liées à la pandémie.

« J’invite les parties à prendre de nouvelles mesures pour faire avancer cet accord et l’honorer. Je demande à tous les acteurs armés de respecter le cessez-le-feu. C’est d’autant plus important qu’il est nécessaire de créer un climat pacifique pour les prochaines élections », a-t-il interpellé avant de dire qu’il faut faire taire les armes pour que chacun puisse contribuer à la lutte contre la pandémie au déroulement pacifique des élections et à la réconciliation sans oublier la construction d’un avenir meilleur.

« Vous méritez de vivre dans un pays en pays. L’ONU sera à vos côtés à chaque instant », a-t-il conclu.

RCA : un sous-officier FACA recherché pour avoir mis en débandade les habitants de Kolongo

Cet élément du cinquième bataillon de l’armée nationale est toujours recherché par les forces de la gendarmerie.

Accusé d’avoir fait usage inapproprié de ses armes et munitions, le sergent Ngbombozo Belarmé, après avoir mis en débandade les habitants du quartier Kolongo dans le sixième arrondissement de Bangui, est activement recherché par la gendarmerie nationale.

En effet, ce dimanche 6 décembre 2020, peu avant midi, le sergent Ngbombozo Belarmé, du cinquième bataillon des forces armées centrafricaines, en poste au quartier Kolongo dans le sixième arrondissement de Bangui, sous prétexte d’être en conflit avec son chef de poste, faisait usage de son arme pour faire des tirs en l’aire durant près d’une heure, créant la panique dans le secteur.

Selon les premiers éléments d’information de la gendarmerie, le sergent  serait complètement sous l’emprise de drogue au moment des faits. Il aurait vidé complètement l’un de ses chargeurs de munitions avant de s’éclipser dans la nature.

D’après ses collègues militaires, le sergent serait un homme connu dans le milieu des consommateurs des Chamvres indiens au quartier Kolongo. Son chef de post, un adjudant, lui aurait conseillé en vain  de limiter sa consommation de drogue qui pourrait être néfaste pour sa carrière militaire. Ce qui pourrait être à l’origine de son « mécontentement », selon des sources militaires.

RCA : François Bozizé accuse Faustin Archange TOUADERA de vouloir l’empêcher de rentrer à Bangui

L’ancien Président a adressé, en début d’après-midi du dimanche 6 décembre 2020, un courrier aux chefs d’État de la CEEAC portant sur la situation politique et le climat d’insécurité en centrafricaine.

François Bozizé, l’ancien Président qui se trouve actuellement à Bossangoa, dans la préfecture de l’Ouham, a adressé, en début d’après-midi du dimanche 6 décembre 2020, un courrier aux chefs d’État de la CEEAC portant sur la situation politique et le climat d’insécurité régnant en République centrafricaine. Selon le service de presse du KNK, l’ancien chef d’État aurait évoqué également des informations selon lesquelles le Gouvernement serait en train de déployer d’importantes forces armées, et des équipes de miliciens pour les envoyer à l’assaut des préfectures de la Nana-Gribizi ou de l’Ouham afin d’empêcher son retour dans la capitale. Infos ou intoxe ?

Il est vrai que depuis l’invalidation de son dossier de candidature à la présidentielle par la Cour constitutionnelle le 3 décembre dernier, d’importants moyens militaires ont été déployés par le pouvoir à l’entrée de la capitale ainsi que dans des villes périphériques. Tous les véhicules particuliers ou de commerce en provenance des villes de province font l’objet des fouilles systématiques alors que l’ancien Président François Bozizé se trouve encore dans les villes de province. La résidence de sa mère ainsi que celle de son fils font l’objet des fouilles de ces militaires non identifiés.

Alors, s’agit-il d’une stratégie du pouvoir qui consiste à l’empêcher de rentrer à Bangui ?

Difficile de le savoir, mais l’intéressé, dans son courrier adressé aux chefs d’État de la CEEAC, « évoque des rumeurs inquiétantes provenant de plusieurs sources concordantes, selon lesquelles le Gouvernement serait en train de déployer d’importantes forces armées, et des équipes de miliciens pour les envoyer à l’assaut des préfectures de la Nana-Gribizi ou de l’Ouham afin d’empêcher son retour dans la capitale,  ou au besoin l’éliminer physiquement à la faveur d’un dérapage toujours possible »,  rapporte le service de presse du KNK.

Ainsi, l’homme invite « la communauté internationale, et particulièrement les chefs d’État de la CEEAC à inciter à la raison le pouvoir de Bangui afin que ce dernier privilégie le dialogue et la concertation avec toutes les forces vives de la Nation, longtemps réclamée par la Cour Constitutionnelle, par la société civile et par la plateforme des confessions religieuses. À défaut, qu’il favorise des élections inclusives, avant qu’il ne soit trop tard ».

Bambari, laboratoire d’une RCA sous perfusion mais encore exsangue

Dans les allées encombrées du marché de Kidjigira, les clients de toutes confessions se bousculent désormais sans crainte au milieu des fumées des marmites en suspension et des nuées de mouches. Il y a peu, l’endroit était encore un no man’s land séparant les quartiers musulman et chrétien de Bambari, épicentre de la guerre civile à son paroxysme en Centrafrique entre 2013 et 2017.

Les affrontements ont cessé depuis 2018. A trois semaines d’élections présidentielle et législatives sous haute tension, cette ville située au cœur d’un pays parmi les plus pauvres du monde se veut l’emblème de la réconciliation entre les communautés qui se sont déchirées, une « cité pilote » où bailleurs de fonds internationaux et humanitaires ont concentré leurs efforts depuis 2017.

Mais en dépit des millions déversés, le chômage et la misère persistent et comme dans le reste d’un pays occupé aux deux tiers par les groupes armés, l’avenir est lourd d’incertitudes.

Bambari fut longtemps coupée en deux et ravagée par les combats entre groupes armés musulmans de l’ex-Séléka, coalition qui avait renversé le président François Bozizé en 2013, et milices chrétiennes et animistes antibalaka.

Les commerçants sont assis devant leurs magasins à Bambari, en République centrafricaine, le 18 novembre 2020.

Les commerçants sont assis devant leurs magasins à Bambari, en République centrafricaine, le 18 novembre 2020.

La ville semble apaisée aujourd’hui. Mais ce n’est pas le cas de tout le pays car, en dépit d’un accord de paix signé par 14 groupes armés et le gouvernement en 2019, les milices s’affrontent sporadiquement dans de nombreuses régions et commettent des exactions contre les civils, entretenant le sentiment d’insécurité.

A Bambari, chrétiens et musulmans arpentent librement les rues. Un à un, les bâtiments ruinés par des décennies d’abandon de l’État puis de combats se couvrent de peinture fraîche.

« On se réjouit du retour à une cohabitation pacifique, mais c’est fragile parce que ça dépend aussi de l’économie », s’inquiète Jeannot Nguernendji, président du Comité de paix de Bambari, dans son bureau refait à neuf.

Jeunes inactifs

Dans un rapport fin novembre, la Banque mondiale exhorte le futur pouvoir à « diversifier » une économie « fortement dépendante de l’agriculture de subsistance » pour « sortir du piège de la fragilité et du cercle vicieux des violences ». La Centrafrique pointait fin 2018 au 188e rang mondial sur 189 de l’Indice de développement humain de l’ONU, et 71% de la population vivait en dessous du seuil international de pauvreté (moins de 1,60 euro par jour).

A Bambari comme dans tout le pays, les rues sont encore pleines de jeunes inactifs qui vivotent au jour le jour. « Si vous voyez un jeune qui se jette dans la rébellion, c’est par manque de boulot », estime Ousmane, commerçant d’un bazar poussiéreux du quartier musulman où s’entassent les marchandises venues de la capitale.

Le président de la République centrafricaine Faustin Archange Touadera inaugure un centre de formation pour les jeunes à Bambari, en République centrafricaine, le 16 novembre 2020.

Le président de la République centrafricaine Faustin Archange Touadera inaugure un centre de formation pour les jeunes à Bambari, en République centrafricaine, le 16 novembre 2020.

« Les quelques projets initiés par les ONG réduisent un peu le nombre de demandeurs d’emploi. Certains ont suivi des formations professionnelles, mais le chômage demeure », résume Abel Matchipata, maire de Bambari.

« Hormis la fragile société nationale sucrière et quelques succursales de téléphonie mobile, « il n’y a aucune grande entreprise ici », déplore-t-il. La ville peut bien s’enorgueillir de ses 3 km de route tout juste bitumés, il n’y passe que des véhicules humanitaires et des taxis-motos. Les camions des commerçants, eux, sont rares.

Les ONG restent les principales pourvoyeuses d’emplois. Mais les places sont chères et la plupart des personnels qualifiés viennent de Bangui.

Survivre

« Les ONG font beaucoup de projets mais il n’y pas de mécanisme qui permette de les pérenniser », déplore Jeannot Nguernendji. Certaines organisations dépendantes des bailleurs multiplient des projets parfois déconnectées de la réalité pour « survivre », confesse un de leurs responsables sous couvert d’anonymat.

Cela donne lieu à des scènes étonnantes. Comme cette sensibilisation au covid dispensée par une ONG internationale à des enfants en bas âge dans un pays où presque aucun adulte ne porte le masque. Ou ce 4×4 muni de haut-parleurs arpentant Bambari pour vanter la Journée internationale des latrines, dans l’indifférence générale.

Nombre de projets ont pourtant des résultats concrets: soutien aux petits commerces, forages, rénovation de bâtiments, panneaux solaires, sanitaires, distribution de vivres… Mais maintenant que la sécurité est revenue, c’est le risque de la dépendance à l’aide internationale qui guette.

A Bambari et alentours, les déplacés montrent peu d’empressement à quitter les sites gérés par les humanitaires pour rentrer chez eux malgré les aides au retour des agences onusiennes.

Au bord de la rivière Ouakka, le centre agropastoral installé par l’Organisation internationale des migrations (OIM) est une des rares opportunités pour les jeunes d’apprendre à cultiver la terre et d’échapper au désœuvrement.

Mais sur les 165 bénéficiaires au départ, beaucoup ont renoncé, découragés par la dureté du travail aux champs, selon le président du centre. « Les gens n’ont pas conscience, ils veulent seulement qu’on leur donne », se désole Ousmane.

La Centrafrique a un centre d’hémodialyse

La Centrafrique se dote d’un centre d’hémodialyse et d’un centre d’imagerie médicale doté notamment d’un scanner. Une grande première pour le pays qui devrait ainsi améliorer la prise en charge des malades.

Dialyse, scanner, mammographie, panoramique dentaire… Le centre hospitalier de Bangui fait un bon considérable en matière d’équipement. Mais attention, prévient Abdel-Karim Zakaria, le directeur de l’hôpital général, le matériel ne fait pas tout.

« Une chose est d’avoir ces équipements, une autre chose est d’avoir des hommes compétents pour animer ces équipements et les entretenir pour le bien de la population, insiste le directeur. Le grand problème que nous allons avoir c’est le problème du personnel. Il faudra que nous mettions un accent particulier sur la formation du personnel et le renforcement de leur capacité. C’est vraiment urgent. »

Evacuations sanitaires

Ces deux centres devraient permettre d’abord de sauver des vies, mais aussi de régler en partie la problématique des évacuations sanitaires. « Cela va améliorer le plateau technique (et) faciliter le diagnostic de nos médecins, assure le président de la République Faustin Archange Touadera. Quand ils n’ont pas les moyens de faire leurs diagnostics, on est obligé d’évacuer ces malades et ça coûte cher à l’État. Nous dépensons beaucoup pour évacuer nos malades pour des questions de diagnostic. »

En un an, ce sont 229 personnes qui ont été évacuées sanitairement pour un coût estimé pour l’État à plus de 3 milliards de francs CFA, soit plus de 4,5 millions d’euros.

RCA-présidentielle : cinq dossiers de candidature invalidés

La Cour constitutionnelle centrafricaine a invalidé jeudi cinq des 22 dossiers de candidature à l’élection présidentielle du 27 décembre, dont celui de l’ancien président François Bozizé.

La cour a reproché à ce dernier un mandat d’arrêt international qui pèse sur lui depuis 2014 et les sanctions des Nations Unies. Des motifs techniques sont également évoqués comme la délivrance d’un document de résidence non conforme par un chef de village.

Bozizé avait été chassé du pouvoir en 2013 par la coalition rebelle de la Séléka. Fin 2019, après six ans d’exil, il était discrètement rentré au pays, devenant le principal opposant du paysage politique centrafricain. Certains observateurs estiment qu’on pouvait s’attendre à des tensions si sa candidature venait à être rejetée.

Désormais, 17 candidats sont en lice pour la magistrature suprême. Il s’agit entre autres du président sortant Faustin-Archange Touadéra, de l’ex-présidente de la transition Catherine Samba-Panza ou encore de l’ancien président de l’Assemblée nationale Abdou Karim Meckassoua.

L’ouverture de la campagne électorale interviendra le 10 décembre et le scrutin se tiendra le 27 du même mois.

En prenant acte de la décision de la Cour constitutionnelle, le G5, un groupe d’Etats et d’institutions internationales partenaires de la Centrafrique, a appelé au respect du verdict et affirmé son intolérance à tout recours à la violence. Ce groupe comprend les Etats-Unis, la France, la Russie, l’Union européenne, l’Union africaine, la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), la Banque mondiale et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA).

RCA : la cour constitutionnelle invalide la candidature de François Bozizé

Cette décision a été prise en raison des accusations d’assassinats, enlèvements et tortures et les sanctions de l’ONU qui visent cet ancien chef d’État âgé de 74 ans.

La Cour constitutionnelle de Centrafrique a invalidé jeudi la candidature de l’ex-président François Bozizé à l’élection présidentielle du 27 décembre. Cette décision a été prise en raison des accusations d’assassinats, enlèvements et tortures et les sanctions de l’ONU qui visent cet ancien chef d’État âgé de 74 ans.

La candidature à l’élection présidentielle en Centrafrique de l’ancien chef de l’État François Bozizé a été invalidée, jeudi 3 décembre, par la Cour constitutionnelle au motif qu’il faisait l’objet de poursuites notamment pour « assassinats », « tortures » et de sanctions de l’ONU.

Le premier tour des élections présidentielle et législatives est prévu pour le 27 décembre et le président sortant, Faustin Archange Touadéra, qui brigue un second mandat, fait désormais figure d’archi-favori dans ce pays ravagé par sept années d’une sanglante guerre civile qui perdure.

Âgé de 74 ans, François Bozizé était le seul qui pouvait inquiéter sérieusement l’actuel président, selon les observateurs.

« Considérant que le candidat fait l’objet d’un mandat d’arrêt international lancé contre lui le 31 mars 2014 » devant la justice de son pays, notamment « pour assassinats, arrestations, séquestrations, détentions arbitraires et tortures », la Cour constitutionnelle a invalidé la candidature de François Bozizé.

Des « sanctions » à l’encontre de François Bozizé

« Selon les termes » d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, « le candidat fait l’objet de sanctions, renouvelées le 28 juillet 2020 » et « il déroge au critère de bonne moralité inscrit dans le Code électoral », poursuit la juridiction suprême dans sa décision.

En 2014, l’ONU a placé François Bozizé sous sanctions, faisant geler ses avoirs à l’étranger et l’interdisant de voyager, au motif qu’il avait « soutenu » depuis son exil des milices coupables, selon l’organisation, de « crimes de guerre et crimes contre l’Humanité ».

La Cour a également invalidé trois autres candidats. Avec Faustin Archange Touadéra, il reste donc 18 candidats en lice pour un scrutin qui s’annonce sous haute tension.

Un putschiste récidiviste

Nombre de Centrafricains mais aussi d’humanitaires et de diplomates redoutent que François Bozizé, déjà auteur de plusieurs tentatives de putsch depuis près de 40 ans, ne tente de reprendre le pouvoir par la force.

Ancien général et ex-chef d’état-major porté au pouvoir par un coup d’État en 2003, François Bozizé a été renversé en mars 2013 par les rebelles de la Séléka, formée principalement de groupes musulmans du nord du pays.

François Bozizé est rentré à la fin de l’année dernière en République centrafricaine et s’était porté candidat en juillet, expliquant que son expérience était indispensable pour rétablir la paix dans le pays dont de vastes portions restent sous le contrôle de groupes armés.

Un mandat d’arrêt international a été lancé contre lui par la justice centrafricaine, mais il n’a pas été inquiété depuis son retour d’exil.

RCA : la mairie de Bangui modernise la collecte des taxes auprès des commerçants

La mairie de Bangui s’est lancée dans une opération de recensement de ses commerçants et de leurs activités afin d’améliorer la perception des taxes et enrayer les collectes illégales, qui donnent lieu à des impôts qui ne rentrent pas dans les caisses de la commune.

Les agents municipaux font du porte à porte et au premier abord, leur démarche n’est pas toujours bien accueillie. Oumar, commerçant du centre-ville, est excédé par la double taxation qui prévaut.

« Le plus souvent, ils ont des doubles agents, les vrais et les faux. Quand les faux passent, ils nous donnent des quittances et on paye. Maintenant les vrais reviennent, ils nous disent que nous ne sommes en règle avec la mairie et nous, on leur dit qu’on a payé et qu’on a des quittances. Et souvent on est dans la confusion, on ne sait pas qui est vrai qui est faux. »

Après plusieurs minutes d’explication, Oumar accepte de remplir la fiche d’identification de la mairie.

« Je ne comprends pas que jusqu’à aujourd’hui, ils n’ont pas de fichier informatisé pour déceler le vrai du faux ! C’est donc une très bonne opération s’ils arrivent à enregistrer tout le monde et à faire un support informatique où tout le monde se retrouvera dessus, ce sera une bonne chose pour tout le monde. On veut bien payer nos droits, on veut bien contribuer aux caisses de l’Etat, mais il faut que ce soit des choses qui rentrent dans le Trésor Publique. Espérons que les choses changent réellement d’ici l’année prochaine. »

Jules César Gbakpoma est le chef de service informatique à la mairie de Bangui. Il est en charge de la mise en place de cette base de données. Il décrit l’opération en cours.

« Là, nous sommes en train d’identifier les contribuables de la ville de Bangui, précisément le centre-ville. L’intérêt de ce travail, c’est d’actualiser la base de donnée de la ville de Bangui, pour pouvoir optimiser les recettes municipales. On monte cette base de donnée avec une fiche individuelle des contribuables, pour montrer [de façon transparente] à chaque contribuable qu’il doit tant comme taxes. Et du coup, ce travail viendra mettre un peu plus en confiance le contribuable et la mairie. L’objectif c’est de rationnaliser la taxation pour la mairie et il faut que le contribuable sache que la mairie fait des efforts, même s’il y a eu des problèmes précédemment. Nous sommes optimistes et je pense que cette année on fera mieux. »

Aujourd’hui la mairie assure vouloir améliorer les rentrées d’argent pour pouvoir mener à bien ses missions municipales.

RCA : le projet de loi sur la liberté de la communication a été adopté

L’Assemblée nationale a adopté, le lundi 30 novembre 2020, le projet de la nouvelle loi sur la liberté de la communication.

L’actuel projet de loi sur la liberté de la communication, en Centrafrique, a été approuvé par les députés, le 30 novembre. Le texte garantit la liberté d’expression pour les journalistes, mais l’encadre. Le projet donne le pouvoir de censure au Haut conseil de la communication.

En Centrafrique, l’Assemblée nationale a adopté, le lundi 30 novembre 2020, le projet de la nouvelle loi sur la liberté de la communication. L’information a été donnée par Ange Maxime Kazagui, porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication et des Médias.

D’après le document, les hommes des médias auront plus de liberté pour exercer leur métier. Toutefois, le professionnel qui contreviendrait aux règles subirait une sanction administrative. Ange Maxime Kazagui a, de ce fait, invité la presse à plus de responsabilités dans le traitement de l’information et à ne pas diffuser des éléments non vérifiés ou faux qui pourraient nuire à autrui.

Il faut noter que la nouvelle loi sur la liberté de la communication accorde, au Haut conseil de la communication (HCC), le pouvoir de censure. « Le HCC pourra suspendre la parution d’un organe de presse, décider de la mise à pied d’un journaliste, ou autoriser la cessation d’une émission radiophonique », a publié le site Internet china.org.cn.

L’adoption de cette loi intervient à quelques jours du lancement de la campagne électorale (10 au 25 décembre 2020) en vue des élections présidentielles et législatives. Elle pourrait peut-être permettre de réglementer leur couverture médiatique.

RCA : les habitants du PK5 appréhendent la période électorale

À un mois du premier tour des élections législatives et présidentielle prévues le 27 décembre, le quartier musulman du PK5, épicentre des dernières violences politiques en Centrafrique, retient son souffle.

Chemise bleue et chapeau noir vissé sur la tête, Abdouramane Yaya s’exprime à coup de grands gestes de la main face à une dizaine de jeunes réunis au siège du Mouvement cœurs unis (MCU, au pouvoir) du quartier musulman du PK5. En cette matinée du 26 novembre, le coordinateur local du parti du président Faustin-Archange Touadéra les forme à une opération de sensibilisation « à la paix » organisée dans ce quartier en proie à des violences régulières. « Notre arrondissement a trop souffert des violences. C’est à vous, à nous, d’expliquer à chaque habitant l’importance de ce calme, car cette fois, nous devons voter dans la paix », martèle Abdouramane Yaya.

Les artères du troisième arrondissement ont beau être très fréquentées, l’agitation commerçante peine à cacher une inquiétude bien palpable : celle de voir surgir de nouvelles violences préélectorales comme lors des élections de 2015-2016, quand des miliciens avaient ouvert le feu sur des électeurs. En 2013 déjà, le quartier était devenu l’épicentre des violences dans la capitale après la chute de l’ancien président François Bozizé, aujourd’hui candidat. Les miliciens de la Séléka, à majorité musulmane, s’y étaient alors repliés pour échapper aux attaques de la milice antibalaka, à dominante chrétienne.

Prêcher la réconciliation

Sous une chaleur avoisinant les 35 degrés alors que le soleil se lève à peine, Shérif et Yacoub Youssouf, deux frères membres de la représentation locale du MCU, discutent avec une famille. « Il s’agit de chrétiens qui ont toujours habité le PK5 : le mari a connu mon père à l’école primaire. Nous leur expliquons l’importance de la réconciliation », détaille Shérif Youssouf sous le regard bienveillant et fier d’Abdouramane Yaya.

Auteur de plusieurs négociations entre les groupes d’autodéfense musulmans et les autorités centrafricaines, Abdouramane Yaya est aussi à l’origine de plusieurs actions sociales pour le compte du parti de Faustin-Archange Touadéra. Dons aux mosquées, appuis aux écoles… Pour ce trentenaire, les occasions ne manquent pas de prêcher en faveur de la réconciliation, mais aussi et surtout du président centrafricain, candidat à sa succession.

Au PK5, les jeunes militants du MCU ne tarissent d’ailleurs pas d’éloges sur Hamza Mohammed, candidat du parti aux législatives dans la circonscription. Si sa candidature venait à être validée, ce dernier devra toutefois affronter un adversaire de taille : l’ancien président de l’Assemblée nationale et député sortant, Abdou Karim Meckassoua, du parti du Chemin de l’espérance. « Nous n’avons pas peur de lui. Si on a réussi à s’imposer ici et à rallier au MCU plusieurs militants de son parti, rien ne peut nous empêcher de le battre », estime Abdouramane Yaya.

« Les politiciens veulent nous manipuler »

Les partisans de Karim Meckassoua ne comptent pas leur laisser le champ libre. À quelques rues de là, Moussa Hassabarassoul réunit des jeunes à qui il parle « depuis des années » de paix et de cohésion entre communautés. « Je n’ai pas attendu cette période électorale pour sensibiliser sur la paix, fait valoir ce farouche opposant au président Faustin-Archange Touadéra. Je ne le fais pas pour des raisons politiques mais parce que nous devons rester vigilants et éviter les troubles ».

RCA : la majorité des réfugiés ne votera pas

Si près de deux millions d’électeurs sont enregistrés, le pays qui compte encore 620 000 réfugiés hors de ses frontières ne pourra pas compter sur leurs voix.

Alors que la Centrafrique s’organise pour la tenue d’élections présidentielle et législatives, le pays qui compte 620 000 réfugiés hors de ses frontières ne pourra pas compter sur leurs voix. Une situation vécue comme une injustice pour nombre d’entre eux.

À un mois du premier tour des élections législatives et présidentielle, la Centrafrique s’active pour l’organisation des scrutins. Si près de deux millions d’électeurs sont enregistrés, le pays qui compte encore 620 000 réfugiés hors de ses frontières ne pourra pas compter sur leurs voix, puisque les votes à distance n’ont pas été organisés en ce sens.

Moins de 150 000 réfugiés rapatriés en Centrafrique

« Nous sommes très fiers, nous sommes des citoyens centrafricains, nous avons l’envie de voter », explique Fidèle Kombanzi, ancien réfugié centrafricain, de retour dans son pays, avec l’espoir de pouvoir participer au vote, avant de constater que les enregistrements pour les cartes d’électeurs étaient désormais fermés.

Interrogé par France 24, le député indépendant Roland-Achille Bangui-Betangai assure de son côté que « ce sont les aspects techniques et l’expression surtout de la volonté du législateur centrafricain, qui consiste à ne pas autoriser les réfugiés à voter ». Depuis 2016, moins de 150 000 réfugiés ont été rapatriés en Centrafrique.

RCA : Faustin-Archange Touadéra appelle à la réconciliation et à l’unité des citoyens

Le chef de l’Etat s’est exprimé à l’occasion de la célébration du 62e anniversaire de la proclamation de la République centrafricaine (RCA).

Lors d’une déclaration officielle, à la veille de la fête nationale, Touadéra a d’abord rappelé les valeurs léguées par les pères fondateurs du pays, comprenant l’unité, la dignité et le travail, contenus dans la devise nationale. Or, ces valeurs n’ont pas été observées, selon le président, ce qui a abouti à de multiples crises qui ont émaillé l’histoire du pays.

C’est donc pour corriger toutes ces failles que Touadéra s’est employé, depuis son accession au pouvoir en 2016, à reconstruire une nouvelle république, fondée sur le respect des textes et de la Constitution, a-t-il dit.

Aussi a-t-il exhorté ses compatriotes à transcender les divergences et à se mettre résolument au travail pour le relèvement du pays. Il a également salué le concours de certaines nations amies.

En ce qui concerne les prochaines élections présidentielles et législatives prévues fin de l’année, Touadéra a souligné qu’elles devront être le seul mécanisme d’alternance.

La fête nationale centrafricaine, qui sera dominée par un grand défilé militaire et civil mardi, a été précédée lundi de distinctions honorifiques à plus de 2.000 travailleurs du secteur public et privé, promus au grade de commandeurs, de chevaliers et d’officiers.

RCA: la Banque mondiale prévoit une croissance en baisse pour 2020

Pour renforcer l’économie centrafricaine, la Banque mondiale recommande la diversification des activités.

En Centrafrique, la Banque mondiale a rendu publique ce lundi 30 novembre son rapport annuel. En 2019, la croissance a légèrement baissé, passant à 3,1%, mais est restée bonne comparée aux pays de la région. Néanmoins, les perspectives de 2020 sont bien moins bonnes… La Banque mondiale prévoit pour 2020 une croissance nulle, voire négative jusqu’à -1,2 %.

En cause, la pandémie de Covid-19. Cette dernière risque d’empirer la situation d’extrême pauvreté, évaluée à 71%, en 2019. Pour renforcer l’économie centrafricaine, la Banque mondiale recommande la diversification des activités.

« Comment est-ce qu’on peut transformer la richesse de ce pays, dans le pays même, en créant de l’emploi et de la richesse ? Et comment aussi est-ce qu’on peut diversifier l’économie pour avoir plus de secteurs où l’on peut travailler ? Bien sûr, la transformation du secteur coton, bois, café, diamants ou encore les nouveaux produits qui ont beaucoup de potentiel dans ce pays comme l’huile végétale, légumineuses, la cire », souligne Han Fraeters, le représentant de la Banque mondiale.

L’échéance électorale est aussi une étape importante… Des élections pacifiques et transparentes joueront sur la stabilité économique. Et si des efforts ont déjà été faits, des réformes importantes devront encore être menées à bien.

« Il faut travailler avec le prochain gouvernement sur des réformes qui vont être difficiles. Il y a beaucoup de réformes qu’il faut faire pour améliorer le climat des affaires, améliorer la gestion des finances publiques qui de temps en temps vont aller contre les intérêts de ces individus qui seront au pouvoir mais qui vont être essentiels si l’on veut vraiment avoir une croissance, une économie inclusive », insiste Han Fraeters.

Des efforts supplémentaires sur la qualité de la gouvernance et de l’administration sont aussi à faire, selon la Banque mondiale.

Les Etats d’Afrique centrale appellent à la fin des « crimes » en Centrafrique

La Centrafrique est ravagée par la guerre depuis qu’une coalition rebelle à dominante musulmane, la Séléka, a renversé le président François Bozizé en 2013.

Les onze pays de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC), réunis vendredi en sommet au Gabon, ont appelé à la fin « des crimes » qui menacent la Centrafrique, à un mois de l’élection présidentielle et législative. Le premier tour le 27 décembre se déroulera dans un pays encore occupé aux deux tiers par des groupes armés rebelles, même si la guerre civile, qui dure depuis sept ans, a considérablement baissé d’intensité ces dernières années.

« Les crimes commis menacent l’unité de la République centrafricaine et son existence », a déclaré Pacôme Moubelet Boubeya, le chef de la diplomatie gabonaise, devant six des 11 chefs d’Etat de la CEEAC pour son sommet annuel à l’invitation du président gabonais Ali Bongo Ondimba.

Puis, s’adressant au nom de la CEEAC aux « leaders centrafricains » – politiques mais aussi chefs de groupes armés qu’il a invités à transformer leurs milices en partis -, il les a exhortés « à saisir l’opportunité historique des élections pour poser les bases de la réconciliation et de la reconstruction » de ce pays parmi les plus pauvres du monde.

La Centrafrique est ravagée par la guerre depuis qu’une coalition rebelle à dominante musulmane, la Séléka, a renversé le président François Bozizé en 2013. Des violences meurtrières ont ensuite opposé milices Séléka et anti-balaka, celles-là majoritairement chrétiennes et animistes.

Les combats entre groupes armés, issus ou non de ces deux mouvances, ont baissé d’intensité depuis 2015, mais les milices continuent de perpétrer des crimes contre les civils malgré un accord de paix signé en 2019 et la présence de Casques bleus de l’ONU.

Le président centrafricain Faustin Archange Touadéra, candidat à un deuxième mandat, fait face à 21 rivaux déclarés, dont M. Bozizé, mais dont les candidatures doivent encore être validées. Touadéra était présent à Libreville aux côtés de ses pairs gabonais, tchadien, congolais, burundais et angolais, les cinq autres pays étant représentés par des délégations.

La CEEAC, fondée en 1983, comprend onze États membres: Gabon, Centrafrique, République démocratique du Congo (RDC), Congo, Angola, Rwanda, Guinée Équatoriale, Sao-Tomé-et-Principe, Tchad, Cameroun et Burundi. Elle a pour but notamment d’aboutir à la création d’un marché commun mais en est encore loin.

Outre la Centrafrique, l’un des sujets pressants à l’ordre du jour était la nécessaire augmentation des contributions des Etats à la CEEAC.

« Qu’il s’agisse de nos conclusions sur la République centrafricaine » ou « des moyens financiers dont la Commission (de la CEEAC) a besoin », « nous avons, comme toujours, réussi à transcender nos particularismes, afin de concrétiser notre ambition d’intégration régionale », a déclaré à la tribune Ali Bongo Ondimba.

 

Le chef de l’Etat congolais, Denis Sassou-Nguesso, a pris vendredi la présidence tournante de la CEEAC.

Centrafrique : l’Imam Oumar Kobine est mort

Le président du Conseil islamique supérieur de Centrafrique, est décédé samedi 28 novembre au soir, à Bangui, à l’âge de 62 ans.

L’Imam Oumar Kobine a été enterré, dimanche 29 novembre, au cimetière musulman de Boeing. Un rassemblement s’est par ailleurs tenu à la mosquée Al Atiq de PK5.

L’homme était une figure reconnue pour ses efforts de médiation entre les communautés au plus fort de la crise qui déchirait la Centrafrique en 2013.

Président du conseil supérieur islamique, l’imam Kobine Layama était le représentant de la communauté musulmane au sein de la Plateforme des confessions religieuses de Centrafrique (PCRC) dont il était un des fondateurs.

La plateforme réunit les églises catholiques et protestantes ainsi que la communauté musulmane. Au fil des années elle était devenue la principale médiatrice des violences. Ce qui a valu à cette plateforme le prix des droits de l’homme de l’ONU en 2015.

« La fibre religieuse a été utilisée seulement pour des fins politiques, pour des pillages, pour s’accaparer les richesses du sous-sol. Ce n’est pas un conflit religieux! », avait déclaré l’imam à l’AFP en 2017.

Le feu l’imam était très respecté et écouté dans son pays pour son rôle dans la réconciliation.

Son décès intervient à quelques semaines des élections présidentielles et législatives, prévues le 27 décembre. La PCRC a milité activement pour des élections apaisées dans en Centrafrique, en organisant des formations à l’intention des leaders religieux des différentes communautés, pour prévenir notamment les messages de haine.

La Centrafrique s’achemine vers un retour définitif de la paix. Le pays n’a plus connu de violences communautaires d’ampleur, mais les groupes armés qui occupent une importante partie du territoire continuent de perpétrer des exactions contre les populations civiles.

Plusieurs personnalités civiles et religieuses ont salué la mémoire de l’illustre disparu considéré comme un « infatigable pèlerin de la paix ».

RCA : des élections sur fond d’insécurité

Les Centrafricains iront aux urnes le 27 décembre pour un double scrutin présidentiel et législatif. Le financement et la sécurisation de ces élections suscitent des questions.

Vingt-deux personnalités ont déposé leur candidature pour la présidentielle dont le président Faustin Archange Touadéra, élu en 2016, et l’ancien président François Bozizé. La Cour constitutionnelle doit encore valider leurs candidatures avant le 3 décembre et nombre d’observateurs pressentent qu’elle pourrait exclure François Bozizé.

L’apport des partenaires bilatéraux, français et russe notamment, pour l’organisation de ces élections est important mais diversement apprécié dans le pays. La ministre centrafricaine des Affaires étrangères, Sylvie Baipo-Temon, revenait ce vendredi, sur cette question sensible et sur la sécurisation de ces élections.

Pour Sylvie Baipo-Temon, l’organisation est du ressort de l’Etat centrafricain mais l’appui des partenaires est le bienvenu. « La France », dit-elle, « a déjà répondu positivement à l’appel des autorités centrafricaines ».

RCA : le cadavre du soldat FACA assassiné à Bossangoa est arrivé à Bangui

Il aurait été aurait été abattu par des inconnus à trois kilomètres  de Bossangoa, sur l’axe Bossembélé-Bangui.

La dépouille du sous-officier des forces armées centrafricaines (FACA), assassinée mercredi en marge de la célébration en différé de la journée mondiale de l’alimentation à Bossangoa, dans la préfecture de l’Ouham, est arrivée à Bangui sous la colère et l’incompréhension de ses collègues militaires.

Même si les circonstances de l’assassinat de ce sergent-chef des FACA n’ont pas été dévoilées par l’État-major des forces armées centrafricaines, certains officiers à Bangui ont indiqué que le sous-officier aurait été abattu par des inconnus à trois kilomètres  de Bossangoa, sur l’axe Bossembélé-Bangui.

Au même moment, des sources locales ont indiqué que le soldat aurait été aperçu quelques minutes avant sa mort derrière une mototaxi prenant la destination du village Katanga. On  ignore les raisons exactes de cet acte criminel, mais tout porte à croire que la victime, native de la région, aurait été piégée par des inconnues qui l’ont abattu froidement avec leur arme.

Ce qui est sûr, la nouvelle de son assassinat avait bouleversé les esprits lors de la célébration de la JMA en présence du chef de l’État.

Pour l’heure, le corps sans vie de ce sergent-chef est arrivé par la voie aérienne à Bangui, puis  transféré à la morgue de l’hôpital communautaire.

RCA : la COD 2020 réunie malgré les tensions

Ils ont finalement pu se réunir pour dénoncer le pouvoir de vouloir les écarter du scrutin de décembre en invalidant leurs candidatures.

Alors que le meeting avait été initialement interdit, les 14 leaders de la coalition d’opposition centrafricaine, la COD 2020, ont pu se réunir dans la capitale Bangui. Ils ont accusé le pouvoir de, selon eux, vouloir les écarter du scrutin de décembre en invalidant leurs candidatures. Prenant la parole, l’ancien président renversé en 2013 François Bozizé a dénoncé le comportement de Faustin Archange Touadéra.

« Nous avons appelé à plusieurs reprises à une concertation nationale, pour pouvoir arriver aux élections dans un climat de paix, mais le président Touadéra a refusé. Nous sommes fatigué » a déclaré à la foule François Bozizé.

Alors que les élections législatives et présidentielles approchent, avec un premier tour le 27 décembre, le climat s’était tendu ses derniers jours, après une altercation entre des membres de la garde rapprochée de l’ancien président François Bozizé et des gardes présidentiels.

RCA : les organisations de la société civile se forment en vue des élections

A l’approche des élections, la société civile, elle, se prépare aussi à travers des formations comme celles de la Minusca.

En Centrafrique, l’échéance électorale arrive à grands pas. Et si sur le terrain tous les acteurs s’activent pour l’organisation des élections présidentielles et législatives, la société civile, elle, se prépare aussi à travers des formations comme celles de la Minusca. Elle souhaite être prête à jouer son rôle, dans ce deuxième scrutin depuis la crise de 2013.

Ils sont réunis, studieux, en ce samedi matin 21 novembre. tude du code électoral, révisions sur l’organisation des institutions et sur le fonctionnement du processus électoral, menaces sur le scrutin telles que la multiplication des fake news… Le programme est varié.

« Cette formation est la bienvenue, à mon avis, parce que nous sommes dans une période de turbulence. Durant cette période, mon rôle en tant que société civile, c’est de parler à mes pairs. On doit s’entendre sur un comportement à adopter pendant cette période et jusqu’à après l’élection. Là, je suis édifié. Cela me permet moi-même d’essayer de bannir un certain nombre de comportements dans lesquels je me reconnaissais », précise Nzama Joseph, membre de l’association Pijka, plateforme interconfessionnelle de la jeunesse centrafricaine.

De son côté, Félicité Kongana présidente du réseau des femmes africaines ministres et parlementaires prend sa tâche très au sérieux.

« Nous voulons tout apprendre parce que justement nous en avons besoin. Les manuels de sensibilisation, comment aborder les gens sur le terrain, comment être organisé dans les bureaux de vote, comment contrôler ces bureaux de vote le jour J. C’est très important pour pouvoir être sur le terrain, être dynamique, efficace et transparent surtout parce que là, il y va de la réussite de ces élections pour l’avenir de notre pays », souligne-t-elle.

Les organisations de la société civile ont une part importante à jouer dans ce processus, en tant qu’observateurs et relais auprès des populations notamment.

RCA : le gouvernement confie à Global Technologies la réhabilitation de Socatel

La société française Global Technologies va réhabiliter la Société centrafricaine des télécommunications l’opérateur historique du pays.

La Société centrafricaine des télécommunications pourrait retrouver une partie de son aura d’antan. Le gouvernement s’est offert l’expertise du français Global Technologies pour la remettre sur pied. A terme, la société devrait être capable de couvrir 40% de la population.

La société française Global Technologies (spécialisée dans la conception, l’installation et la supervision de systèmes et d’infrastructures de télécommunications) va réhabiliter la Société centrafricaine des télécommunications (Socatel), l’opérateur historique du pays. La mission lui a été confiée par le gouvernement de la Centrafrique avec lequel un contrat a été signé le 19 novembre 2020.

Socatel qui détient moins de 10% de parts de marché du mobile est en proie depuis plusieurs années à de nombreuses difficultés. Le retard technologique de la société publique, la mauvaise couverture réseau et la mauvaise qualité de service lui ont valu un désintéressement progressif des populations au profit d’Orange, Telecel et Moov. Désintéressement qui a fragilisé ses finances et empêché l’investissement dans le réseau.

A travers ce contrat de réhabilitation, Jean-Paul Steinitz, le président du groupe Global Technologies, dont les propos sont rapportés par RFI, explique qu’il s’agira de « restaurer un ancien réseau de faisceau hertzien qui a été construit il y a plus de quarante ans et nous proposons, en plus de cette ancienne installation, de restaurer la boucle avec quelques pylônes en plus ». L’objectif est d’approvisionner en Internet et en téléphone 40% de la population centrafricaine, essentiellement dans le sud et l’ouest du pays.

Le gouvernement centrafricain doit désormais fournir un investissement de 20 millions d’euros pour que les travaux de réhabilitation de la Socatel puissent démarrer.

RCA-Elections : la ville de Bangui quadrillée par des forces de défense et de sécurité

Des bases militaires sont installées à tous les ronds-points de Bangui afin de garantir la sécurité  de la population à un mois du scrutin.

L’approche de la délibération de la liste des candidats à la présidentielle et aux législatives en République centrafricaine, des dispositifs militaires sont déployés sur les lieux stratégiques de la capitale centrafricaine.

Le gouvernement met en application le plan de sécurisation du processus électoral en République centrafricain. Ce plan établi en fonction du contexte sécuritaire dans le pays, permet aux autorités centrafricaines de garantir un climat apaisé au scrutin du 27 décembre 2020.

Ce plan de sécurisation du processus électoral est en marche depuis l’étape du dépôt de candidature des candidats aux élections groupées au niveau de l’Autorité Nationale des Elections (ANE). Les candidats sont dans l’attente de verdict de la Cour Constitutionnelle qui doit certifier les dossiers afin de déclarer ceux qui sont éligibles.

Pendant ce temps, des rumeurs font état d’une tentative de perturbation du processus électoral par ceux dont les candidatures seraient rejetées. C’est pourquoi, le gouvernement développe une stratégie sécuritaire pour préserver le climat de paix dans la capitale. Il faut dire que le plan de sécurisation prend en compte l’ensemble du territoire national.

Aujourd’hui, la présence des Forces armées centrafricaines (FACA) et de forces de sécurité intérieure que sont la police et la gendarmerie dans les points stratégiques de Bangui, rassure la circulation des biens et de personnes. Les patrouilles se multiplient du côté des forces nationales et des forces internationales notamment les casques bleus de la Minusca.

Ceux qui planifient la déstabilisation du processus électoral n’auront pas une occasion de le faire. Car, le dispositif sécuritaire est en place pour pallier à des éventualités. La montée en puissance des forces nationales a permis aujourd’hui la libre circulation dans le pays même si certaines localités vivent encore avec des menaces sécuritaires.

A travers ce dispositif, le processus électoral s’opère dans la sérénité qu’il y ai des élections apaisées et transparentes en République centrafricaine. En attendant le verdict de la Cour constitutionnelle, Bangui est sous contrôle des forces de défense et de sécurité intérieure qui veillent au grain de tout danger.

RCA : les membres de l’Asecna s’inquiètent de leur avenir à l’aéroport de Bangui

Le syndicat des travailleurs de l’Asecna tire la sonnette d’alarme, alors que le gouvernement veut céder la gestion et la rénovation de cet aéroport au groupe turc Damnus. Ils craignent de voir leurs emplois disparaître.

Les représentants de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique (Asecna), membres de la commission mise en place par le ministère du Transport et de l’Aviation civile pour « analyser la pertinence de ce contrat » viennent d’alerter le ministre. Pour eux, le contrat va à l’encontre des intérêts des travailleurs du secteur, mais aussi et surtout de la Centrafrique.

Le contrat ne fait aucune allusion au personnel de l’Asecna, qui gère jusqu’ici l’aéroport international de Bangui. Aucun mot également sur les travailleurs de nombreuses autres sociétés engagées dans le secteur. « Ce sont quelque 250 emplois qui risquent de disparaître du jour au lendemain », s’inquiète l’un des représentants des personnels.

Un contrat profitant à Damnus

Autre problème signalé par le syndicat, ce contrat ne prévoit rien, toujours selon ce mémorandum, pour les aérodromes secondaires situés en province et financés en grande partie par les redevances tirées de l’aéroport de Bangui. Mais c’est surtout sur le plan financier que Damnus se taille la part du lion. Il va exploiter l’aéroport pendant deux ans avant de lancer les travaux de rénovation. « Qui finance qui ? », s’interroge le même leader syndical.

Grâce à un autre détail, l’entreprise pourrait encore en profiter davantage. Ce contrat table chaque année sur un nombre croissant de passagers. 75 000 pour l’année prochaine par exemple alors que 45 000 passagers sont attendus. Ce serait à l’État centrafricain de compenser le manque à gagner de Damnus, toujours selon ce mémorandum.

Au final, toutes les redevances et autres avantages rétrocédées au groupe turc devraient lui rapporter au bout de 30 ans, plus de 750 millions d’euros pour un investissement initial de 45 millions d’euros, si l’on en croit les syndicalistes. « Une catastrophe », estime la source jointe par RFI.

Le syndicat des travailleurs de l’ASECNA annonce donc qu’il ne peut pas cautionner un tel projet, et appelle le gouvernement à revoir sa copie.

Un haut responsable du ministère du Transport ayant en charge l’aviation civile s’est voulu rassurant : « Rien n’a été signé jusqu’ici, nous sommes toujours en phase de négociations ». De leur côté, les journaux annoncent qu’une convention a été signée le 23 octobre.

CAN 2022 : la Centrafrique toujours en course malgré la défaite contre le Maroc

L’équipe centrafricaine a été battue par celle marocaine par un score de 0-2, le mercredi 17 novembre à Douala au Cameroun.

Le Maroc bat la Centrafrique 2-0. Les Marocains sont largement en tête du groupe E, tandis que les Centrafricains sont derniers mais pas encore hors-course. La rencontre s’inscrivait dans le cadre de la quatrième journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations qui aura lieu au Cameroun en 2022.

Les Centrafricains restent derniers du groupe E. Mais, malgré leurs 3 petits points au compteur, les Fauves du Bas-Oubangui sont toujours en course pour une qualification. Ils devront réaliser un sans-faute face au Burundi et à la Mauritanie, en mars 2021, lors des 5e et 6e journées des éliminatoires.

RCA : inauguration du bâtiment de la Cour pénale spéciale

Cette cour hybride composée de magistrats centrafricains et étrangers doit juger les crimes graves commis depuis 2003.

En Centrafrique, le président Touadera a inauguré vendredi 13 novembre les bâtiments et notamment la salle d’audience de la Cour pénale spéciale. Cette cour hybride composée de magistrats centrafricains et étrangers doit juger les crimes graves commis depuis 2003 comme l’a recommandé le Forum de Bangui en 2015. La CPS est entrée en activité en octobre 2018. Dix dossiers ont déjà fait l’objet d’une saisine du juge d’instruction.

La salle d’audience est imposante, et séparée d’un grand mur de verre du public… C’est ici que les procès devraient débuter en début d’année prochaine. Face aux critiques récurrentes, Jean-Christophe Nguinza, ministre de la Justice par intérim, rassure : la justice est indépendante, aucune partie du conflit n’est favorisée.

« Il n’y a pas deux poids deux mesures. Laissons à la justice le temps de mener les investigations. Ce n’est pas le rôle de l’exécutif de vouloir demander aujourd’hui à la justice d’arrêter x ou y. Le gouvernement travaille inlassablement et ardemment pour pouvoir donner les conditions qu’il faut pour qu’une justice équitable soit rendue. »

Le président de la Cour Landry Michel Louanga a évoqué les difficultés que rencontrent la CPS, notamment celle du recrutement des magistrats internationaux.

« Nous n’en avons que cinq présentement. Ca pose problème parce que nous travaillons selon les principes d’hybridité et de collégialité. Les pays contributeurs qui au départ se manifestaient mettaient à la disposition de la Cour leurs juges. Cet engouement-là, on l’a constaté, ce n’est plus la même chose. Depuis le départ de la juge française, les activités du cabinet n°2 sont complètement bloquées. »

Le mandat de la Minusca a été renouvelé de son côté pour une année jusqu’à novembre 2021. Dans la résolution, les Nations unies appellent au renforcement des institutions judiciaires aux niveaux national et local, dans le cadre de l’extension de l’autorité de l’État, afin de lutter contre l’impunité et de contribuer à la stabilisation et à la réconciliation.