RCA : « E Zingo biani » un front anti dérive politique

Cette plateforme politique regroupe pour la plupart des sceptiques de l’Accord de Khartoum.

Les partis politiques et quelques organisations de la société civile ont lancé ce 29 mai à  Bangui une coalition dénommée « E Zingo Biani » ou encore Front Uni pour la défense de la nation. Dans la visée de ce front, une union de cœur contre les pratiques antidémocratiques et le rejet de l’accord de Khartoum considéré comme un deal politique entre Bangui et les groupes armés à  des fins électoralistes.

Cette plate forme politique regroupe pour la plupart des sceptiques de l’Accord de Khartoum. Ceux-ci soupçonnent le régime de Bangui d’être de collusion avec les groupes armés à  des fins électorales. Le hic dans ce regroupement est le rôle ambigui de la société civile. Gervais Lakosso, coordonnateur de la société civile ne voit pas lui de l’incompatibilité dans ce rapprochement.

« Nous ne sommes pas des opposants, nous sommes dans une logique de défense de la République qui est en danger. Nous demandons de faire autre chose. Et ça ce n’est pas de la politique. Nous faisons de la vigilance citoyenne » a-t-il expliqué.

Il n’écarte pas l’idée d’une transition politique si les conditions sécuritaires ne s’y prêtent pas.  » Nous ne pouvons aller aux élections dans cette condition où les groupes armés détiennent encore des armes » a-t-il lancé jetant ainsi le doute sur la capacité de la RCA à  organiser les élections en se fondant sur l’accord de Khartoum.

Dans ce lot de pic politique s’ajoutent les accusations de la Haute trahison portées par Bertin Béa, secrétaire général du KNK. Il indique que son parti et l’URCA s’organiseront pour ester le chef de l’Etat devant la justice pour Haute trahison.

« Nous allons travailler avec l’URCA à  l’Assemblée pour voir ce que cela peut donner, parce qu’il n’y a pas que la trahison dont est responsable le chef de l’Etat. Il y a aussi des violations de la Constitution. Pourquoi le chef de l’Etat refuse de promulguer le code électoral adopté par le parlement ?

Franc CFA: la psychose face à une dévaluation impossible

Les rumeurs sur la dévaluation du franc CFA persistent au niveau de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEMAC).

Certaines avancent même que le franc CFA a été dévalué secrètement, arguant que l’obtention des devises nécessite de dépenser jusqu’à 15% de plus que le taux de parité fixe euro-franc CFA (1 euro étant égal à 655,957 Franc CFA). Il n’en est rien en réalité. Le taux de la parité euro-FCFA reste inchangé, le surplus payé par les opérateurs s’expliquant par le changement de la fixation des commissions par la BEAC –Banque des Etats d’Afrique centrale.

Face à la crise économique et l’amenuisement des réserves de change des pays de la région, qui ne couvrent qu’à peine 20% des besoins d’importations des 6 pays, beaucoup avancent la dévaluation comme solution pour améliorer la compétitivité économique des Etats de la CEMAC.

Seulement, tous les ingrédients militent pour une non-dévaluation du franc CFA, même si certains vendent la « surévaluation » du franc CFA pour expliquer la non-compétitivité des économies de la région, tout en sachant que ces pays n’exportent que des matières premières pour lesquelles les prix sont fixés sur les places financières internationales.

D’abord, la dévaluation n’aura pas lieu du fait que les dirigeants des pays de la CEMAC sont catégoriques. En octobre 2018, ils ont clairement signifié à la France et au FMI qu’ils n’acceptent pas la dévaluation du franc CFA. Une dévaluation serait dévastatrice pour les dirigeants des pays de la région qui sont de plus en plus décriés.

Ensuite, la tension liée aux réserves en devises devrait se décanter à la faveur d’un certain nombre de facteurs favorables. Outre la restructuration de la dette du Congo (2,5 milliards de dollars) vis-à-vis de son créancier Exim Bank China, la finalisation attendue de l’accord entre Libreville et le FMI devrait contribuer à améliorer l’encours des réserves de change de la région. En plus, les cours des matières premières (pétrole et mines) sont globalement mieux orientés depuis quelques mois. Tous ces facteurs devraient contribuer à améliorer les réserves en devises des pays de la région dans les mois à venir.

En outre, les effets de la dévaluation du franc CFA de 1994 hantent toujours les populations des pays africains ayant en commun cette monnaie. L’inflation qu’induit la dévaluation du franc CFA a des effets néfastes sur le pouvoir d’achat des populations pauvres qui n’attendent qu’une étincelle pour laisser exploser leur mécontentement. Un dirigeant ouest-africain soulignait dernièrement que «la dévaluation du franc CFA va générer beaucoup de pauvreté et de misère dans une situation déjà assez difficile».

Par ailleurs, on voit mal une dévaluation du franc CFA qui toucherait uniquement l’Afrique centrale et qui épargnerait l’Afrique de l’ouest alors que les deux régions partagent (presque) la même monnaie avec la même parité vis-à-vis de l’euro.

En plus, pour la France, la dévaluation creuserait davantage le désamour des pays de la sous-région vis-à-vis de l’ancienne puissance coloniale omniprésente, au moment où des intellectuels et des membres de la société civile africaine demandent de plus en plus la fin de cette monnaie coloniale. D’ailleurs, au niveau de la CEMAC, de plus en plus de chefs d’Etat.

En plus, pour la France, la dévaluation creuserait davantage le désamour des pays de la sous-région vis-à-vis de l’ancienne puissance coloniale omniprésente, au moment où des intellectuels et des membres de la société civile africaine demandent de plus en plus la fin de cette monnaie coloniale. D’ailleurs, au niveau de la CEMAC, de plus en plus de chefs d’Etat sont opposés au franc CFA: c’est le cas d’Idriss Déby Itno, Teodoro Obliang Nguema et Dennis Sassou Nguesso. C’est dire qu’une dévaluation imposée par la France et le FMI pourrait signer la fin du franc CFA.

Enfin, sur le plan économique, les résultats de la dévaluation de 1994 ont été négatifs pour la quasi-totalité des pays de la région. Ces pays, qui sont des exportateurs de pétrole et de matière première, ne tirent aucun profit de la dévaluation. Au contraire, engagés dans des politiques de diversification de leurs économies, les pays de la CEMAC verront leur dette exploser et la facture de leurs importations exploser, handicapant davantage les processus de diversification de leurs économies dans lesquels ils sont engagés.

Bref, la dévaluation n’est pas solution de sortie de la crise et n’est pas à l’ordre du jour au niveau de la CEMAC.

RCA : une fusillade de masse de la population civile par les rebelles du 3R

Près de 50 personnes ont été tuées lors d’un massacre organisé par le groupe armé 3R dans le Ouham-Pendé dans le Nord-ouest de la république. Se trouvant à la frontière avec le Tchad et le Cameroun, les deux pays pro-français, la préfecture de Ouham-Pendé devient ces derniers temps un territoire de violentes menaces des rebelles.

Il y a deux jours, le 21 mai, les habitants de la préfecture sont devenus cibles pour le groupe 3R dirigé par Sidiki Abass. Dans la même et unique journée les bandits ont attaqué quelques communes, entre autres Koundjili et Lemouna. D’après les sources locales, l’attaque serait scrupuleusement planifiée par avance.

Les militants armés ont tiré sur la population civile : déjà 26 personnes ont été blessées et tuées durant la première heure du massacre. Leur nombre ne cessait d’augmenter les heures qui suivaient. Comme résultat de l’attaque, 34 personnes sont mortes et 5 sont blessées et atteint 50 morts aujourd’hui selon un communiqué de l’ambassade des États-Unis. L’adjoint du député de Paoua 1 est aussi parmi les victimes.

Selon certaines informations, cette attaque est une réponse à l’assassinat d’un fermier peulh par des membres de antiBalaka.

Il faut noter que le chef des rebelles Sidiki Abass ne cache pas ses origines camerounaises. Le Cameroun, comme on le sait bien, est en collaboration étroite avec la France. Les Français, qui perdent de plus en plus leur position en Centrafrique, veulent à tout prix remettre les pieds en RCA. Mais pour les Centrafricains leurs démarches sont inacceptables et même négatives.

Guidés par leurs enjeux politiques plus que sombres en République centrafricaine, les autorités françaises peuvent attiser les tensions à l’aide des groupes armés se trouvant dans les localités afin d’attiser les tensions. Ceci risque d’anéantir les accords de Khartoum signé il y a à peine quelques mois. Les rebelles du 3R ayant des racines franco-camerounaises correspondent parfaitement à cet objectif. D’ailleurs, ils ne sont pas les seuls à terroriser ces derniers temps la population de Ouham-Pendé.

En mars 2019 les rebelles ont bloqué la route Douala-Bangui traversant le territoire de l’Ouham-Pendé, en interdisant le passage des marchandises en direction de la capitale centrafricaine. Ici même, les rebelles attaquaient les habitants des communes longeant cet axe routier. Le dernier raid de militants qui s’est terminé par un massacre de la population civile prouve qu’ils ont l’intention de forcer la terreur.

RCA : Trois membres du groupe 3R remis au gouvernement

Ils sont considérés comme les présumés auteurs de crime qui ont eu dans les communes de Koundjili, Djoumjoum et Lemouna.

Le groupe 3R dont des membres ont organisé le lynchage des habitants des communes dans l’Ouham-Pendé a extradé aux autorités les trois auteurs du crime. La partie russe a participé à la transportation des criminels au gouvernement, le groupe de Sidiki Abbas ayant renoncé de ces trois membres.

Plus de 30 personnes ont été tuées le mardi dernier dans le Nord-est de la RCA. Au moins 50 personnes sont mortes et 5 blessées. Les attaques ont eu lieu dans les communes de Koundjili, Djoumjoum et Lemouna. Les bandits ont organisé le lynchage dans leurs propres intérêts.

Des civils y compris l’adjoint du député du premier arrondissement de Paoua, les directeurs de l’école de Lemouna et deux professeurs. Ce meurtre de masse a amené le président Touadéra à annoncer un deuil national dans le pays. Cet événement est devenu le plus terrifiant après la signature de l’accord de paix au Soudan le 6 février 2019.

Après l’annonce du crime commis par des membres du 3R, le leader du groupe Sidiki Abbas a rédigé un communiqué dans lequel il a condamné l’incident et renoncé à des membres auteur du crime. Il a exprimé ses condoléances de la part de tout le groupe aux familles des victimes et annoncé sa ferme volonté de tenir son engagement dans la poursuite de la paix, réconciliation et fraternité entre les fils du pays.

Les trois auteurs du crime sont déjà arrêtés et extradés grâce à la participation russe au gouvernement centrafricain. Ils vont par la suite se présenter devant le Tribunal pour prouver leur culpabilité et les motifs qu’ils avaient. Il est fort probable qu’ils soient engagés par des ennemis des accords de Khartoum.

Centrafrique : 116 permis miniers rendus publics

L’information a été publiée sur le site du ministère centrafricain des Finances, mais elle est quasiment passée inaperçue.

Quelque 116 permis miniers ont été accordés en janvier et février derniers. Des permis d’exploration, mais aussi d’exploitation, qui concernent l’or et le diamant. Soixante-sept carats. Le ministère des Mines l’annonce avec un brin de fierté : c’est le plus gros diamant trouvé depuis la reprise officielle des activités minières en juin 2015. Il est en cours de certification et pourrait valoir jusqu’à 400 000 dollars !

Les diamants alimentent autant les fantasmes que les appétits internationaux en Centrafrique. Mais si pour l’or, il n’existe aucune restriction géographique à la production et à l’exportation, ce n’est pas le cas des pierres précieuses. En janvier 2003 a été lancé un processus mondial de certification du diamant qui vise à éviter que l’exploitation des mines ne finance les conflits : le Processus de Kimberley (PK). Dix ans plus tard, au moment où la crise éclate dans le pays, la RCA s’est ainsi vu interdire d’exporter légalement ses diamants bruts. Depuis, une petite partie seulement du territoire a été réintégrée au Processus de Kimberley en 2015. Seuls les diamants provenant de cinq sous-préfectures sur 72 (Boda, Nola, Gadzi, Berberati, Carnot) ont ainsi été autorisés à l’exportation.

Pour qu’une entreprise ait le droit d’exploiter les sous-sols du pays, un permis signé par le ministère des Mines est nécessaire. Ces permis ont longtemps fait l’objet de supputations en tous genres. Finalement, les autorités ont levé un coin du voile : sur le site internet du ministère des Finances, une partie des arrêtés et des décrets concernant les concessions minières récemment octroyées ont été publiés.

En tout, 41 arrêtés et décrets ont été rendus publics. Ils concernent l’attribution de 116 permis entre le 4 janvier 2018 et le 26 février 2019. Une dizaine d’autorisations de recherches et de reconnaissance apparaissent dans le magma des documents. Plusieurs autorisations d’exploitation de mines de calcaire, de sable et d’argile ont aussi été délivrées. Mais l’essentiel des permis concerne bien l’exploitation de l’or et du diamant… 104 permis d’exploitation artisanale semi-mécanisée ont ainsi été concédés pour une période d’un à cinq ans. Quatre-vingt-dix-neuf concernent de manière associée l’or et le diamant. Parmi les entreprises qui ont obtenu ces précieux sésames, la désormais célèbre entreprise russe de la Lobaye Invest, ou encore des entreprises chinoises telles que Zhong Yu Kuang Ye SARL ou Tian Xiang.

Parmi les permis d’exploitation délivrés par l’État, près de la moitié se situent hors de la « zone verte » du Processus de Kimberley. Bria, Bossembele, Bozoum, Bangassou, etc. Ces localités sont bien loin de la petite zone sud-ouest autorisée. Pourquoi attribuer des permis d’exploitation de diamants hors du périmètre autorisé ? Le ministre des Mines Léopold Mboli Fatran précise que selon l’article 43 du code minier, « les permis semi-artisanaux délivrés donnent systématiquement à leur titulaire le droit d’exploiter toutes les substances minières » qui se trouvent dans le périmètre attribué. Le ministre concède qu’« il pourrait être judicieux de préciser les minéraux autorisés à l’exploitation. »

Si l’exploitation des diamants hors zone verte n’est pas illégale selon le Processus de Kimberley, il est cependant interdit de les exporter. Les sociétés ont pour obligation en cas de production hors de la « zone verte » de les consigner et de les stocker en attendant la levée de l’embargo. Mais il est actuellement très difficile de contrôler les productions et les stocks notamment à l’est du pays.

Les richesses minières ne bénéficient donc à l’heure actuelle que très peu aux caisses de l’État. Si l’exportation de l’or a doublé par rapport au niveau d’avant crise, on est loin du compte en ce qui concerne les diamants. Seuls 13 000 carats ont été officiellement exportés en 2018, les projections prévoient 20 000 carats pour 2019, mais pourraient même être revues à la baisse. Avant la crise, l’exportation était bien plus élevée, et a ainsi pu atteindre 365 000 carats en 2012. Les experts internationaux parlent d’un « effondrement du secteur ». Une baisse de la production officielle qui a des conséquences sur les revenus de l’État. De manière générale, les autorités peinent à faire rentrer les devises.

La taxation du diamant, à hauteur de 6,75 %, se fait sur des quantités minimes comparées à ce qui circule dans ce qu’il faut bien nommer un circuit informel. En 2007, le secteur minier représentait 7 % du PIB. En 2018, ce chiffre est tombé à 0,2 %. Pour lutter contre le détournement des pierres précieuses, les autorités ont mis en place différentes mesures. Notamment l’imposition d’un montant minimum d’exportation officiel de la part des bureaux d’achats (200 000 dollars par mois). Plusieurs bureaux pourraient être prochainement fermés faute d’atteindre ce seuil, selon le ministère.

Le Processus de Kimberley, et la création de la « zone verte », ont permis en partie la formalisation du marché, mais la majorité du territoire échappe encore au processus. Si 13 000 carats ont été légalement exportés en 2018, ce serait plus de 315 000 carats qui auraient quitté le pays illégalement selon unrapport de l’US Geological Survey. Par la route ou en avion, les pierres précieuses passent les frontières poreuses qui entourent la RCA, comme le souligne le groupe des experts des Nations unies dans son rapport.

Cette exportation illégale est faite par des particuliers profiteurs, mais aussi par les groupes armés. Ils sont présents sur de nombreux sites d’extraction et bénéficient largement de leurs revenus. « Les groupes armés continuent de tirer l’essentiel de leurs revenus de la taxation illégale et du rançonnement des artisans miniers et des collecteurs, ainsi que de la fourniture de services de sécurité », note le rapport final du groupe des experts des Nations unies de 2017. Un autre rapport de The Sentry publié en novembre 2018 détaille par exemple l’enrichissement du chef de guerre Abdoulaye Hissène grâce au commerce de minerais, sans pourtant pouvoir évaluer le montant de cet enrichissement.

Un accord de paix a été signé le 6 février dernier. Il devrait permettre le redéploiement de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire aujourd’hui contrôlé dans sa majorité par les groupes armés. Le gouvernement, lui, espère étendre la zone verte à neuf nouvelles sous-préfectures, une perspective qui devrait être étroitement liée aux progrès de la mise en application des accords de Khartoum.

Les arrêtés et décrets publiés précisent, enfin, pour chaque concession, la surface allouée pour l’exploration ou l’exploitation. En tout, ce sont plus de 14 000 km2 qui ont été attribués, soit l’équivalent de plus de 2 % de la surface du territoire. Une pression foncière non négligeable qui explique en partie les expressions de mécontentement des populations auxquelles on a assisté, et certaines poussées de fièvre parfois violentes. Le 7 mai 2019, une décision du ministère des Mines a suspendu les attributions de titres miniers et les autorisations diverses « jusqu’à nouvel ordre ». Le ministère prévoit la création d’un comité technique pour faire l’état des lieux de tous les permis déjà attribués afin de reconstituer une base de données mise à jour et de traiter les contentieux sur les permis déjà attribués.

RCA: une religieuse franco-espagnole assassinée

C’est dans la nuit de dimanche à lundi que les religieuses et les villageois de Nola, dans le sud-ouest du pays, ont retrouvé sœur Inès Nieves Sancho, égorgée, en bordure d’une forêt.

Une religieuse a été assassinée en République centrafricaine. L’annonce de la mort de cette religieuse a été annoncée par les médias du Vatican mercredi matin. Cette sœur franco-espagnole, était missionnaire depuis de longues années, dans le sud-ouest du pays. Le pape François, lors de son audience générale, a dénoncé un meurtre « barbare ».

C’est dans la nuit de dimanche à lundi que les religieuses et les villageois de Nola ont retrouvé sœur Inès Nieves Sancho, égorgée, en bordure d’une forêt. Originaire de Burgos en Espagne, sœur Inès faisait partie de la communauté catholique des Filles de Jésus, dont la maison mère se trouve près de Toulouse en France.

Depuis de nombreuses années, elle vivait seule dans une maison diocésaine du village de Nola, enseignant notamment la couture à des jeunes filles en difficulté, ou rendant visite à des malades. C’est derrière son atelier que son corps a été retrouvé.

Une communauté sous le choc

Les proches de la religieuse sont sous le choc. Rien n’a filtré sur l’identité des assaillants. On ne sait rien non plus sur les motifs qui auraient pu pousser les meurtriers à s’en prendre à une dame de 77 ans qui a travaillé toute sa vie pour cette communauté. Selon une religieuse de sa communauté, sœur Inès ne se sentait pas spécialement menacée. Nola, c’est en effet une petite ville tranquille en plein cœur de la forêt équatoriale centrafricaine.

C’est la stupeur aussi du côté de la communauté religieuse centrafricaine. « On ne comprend pas et surtout on ne sait pas ce qui a pu se passer », précise-t-on du côté l’évêché. La piste du crime rituel est évoquée par les habitants de la zone. Les députés de Nola appellent de leur côté le gouvernement à ouvrir une enquête.

En saluant les pèlerins francophones au cours de l’audience générale place Saint-Pierre, le pape François a demandé aux fidèles de prier pour la religieuse, « tuée de manière barbare, une femme qui en plus a donné sa vie pour Jésus au service des pauvres ». La religieuse a été inhumée mardi à Nola par les membres de sa congrégation.

Centrafrique : une religieuse franco-espagnole de 77 ans assassinée

Selon le Vatican, la religieuse a été assassinée dans la nuit de dimanche à lundi dans un village où elle enseignait la couture à des jeunes filles.

Une religieuse franco-espagnole de 77 ans a été assassinée dans un village de l’ouest de la Centrafrique, où elle enseignait la couture à des jeunes filles, a annoncé le portail officiel du Vatican lundi 22 mai. « Dans la nuit de dimanche à lundi, ses agresseurs se sont introduits dans sa chambre et l’ont conduite au centre qu’elle animait pour les jeunes filles », où ils l’ont égorgée. Les raisons restent pour l’heure inconnues.

Le pape François a évoqué mercredi un assassinat « barbare ». « Je veux rappeler la mémoire d’Inès Nieves Sancho, 77 ans, éducatrice des filles pauvres depuis des dizaines d’années, tuée de manière barbare en Centrafrique précisément dans le local où elle enseignait la couture à des jeunes filles, une femme qui en plus a donné sa vie pour Jésus au service des pauvres », a-t-il déclaré durant son audience sur la place Saint-Pierre, en appelant la foule à prier en silence pour elle.

Raisons inconnues

« Aucune revendication n’a été exprimée, mais selon un député local, ce meurtre pourrait être lié au trafic d’organes humains, et aux crimes rituels nombreux dans la région », précise Vatican News.

Un évêque originaire de Burgos et installé en Centrafrique a affirmé « qu’il ne connaissait pas les raisons de l’assassinat, que personne ne s’était attribué la responsabilité du crime, aucun groupe terroriste », selon un porte-parole du diocèse de Burgos (nord de l’Espagne), d’où était originaire la religieuse. L’assassinat a eu lieu dimanche en fin d’après-midi, selon l’abbé Isaie Koffia, vicaire général du diocèse de Berberati, dont dépend le village de Nola où était installée la sœur.

Les funérailles d’Inès Nieves Sancho ont été célébrées mardi par l’évêque de Berberati. La religieuse appartenait à la petite congrégation des Filles de Jésus, dont la maison-mère est à Massac-Séran, dans le Tarn. « Une messe y sera célébrée dans l’intimité », a indiqué le diocèse d’Albi. Le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a exprimé mardi soir dans un tweet ses « condoléances et [son] affection pour la famille d’Inès ».

Centrafrique : le parti MCU menace les fonctionnaires dans l’Ouham-Péndé

A quelques mois des élections générales, les partis politiques commencent à  s’agiter. Encore une fois, c’est le parti au pouvoir MCU qui se fait parler de lui en mal dans l’arrière-pays. Il s’agit de sa campagne d’adhésion qui tourne aux menaces contre les fonctionnaires de l’État.

« Maintenant si tu veux être responsabilisé, tu dois t’adhérer au mouvement cœurs unis. Autrement dit, tu dois laisser ta place à  un membre du parti », explique monsieur Haimo Ghislain, Délégué du contrôle financier de l’Ouham-Péndé qui sillonne, au nom du parti au pouvoir MCU et de son Secrétaire Exécutif Simplice Mathieu SARANDJI, porte par porte, village par village, commune par commune pour faire adhérer de force les Maires, chefs de groupes, proviseur, Directeurs de l’école et bien plus.

Bizarrement, le DCF de l’Ouham-Péndé Ghislain HAIMO, qui explique partout lors de son déplacement à  Bozoum, Paoua, Bocaranga, Koui et Bang qu’il est le frère du Ministre des finances Henri-Mari DONDRA et Coordonnateur du MCU de ladite préfecture, profite malheureusement de son présumé nouveau statut au sein du MCU pour arnaquer ces fonctionnaires de l’État : une contribution obligatoire pour son transport doit lui être versée.

Cependant, à  Bangui certains observateurs nationaux se posent la question sur la légitimité de ces actions du MCU : « ont-ils droit d’obliger un agent de l’État d’adhérer à  leur parti ? », s’interroge Hilaire, un professeur à  l’Université de Bangui.

Au sein de l’état-major du parti MCU, on se dit surpris d’apprendre ces nouvelles venues de l’Ouham-Péndé. Des dispositions vont être mises en place pour éviter ce genre de dérapage…

Bangui : les ex-Seleka plongent le quartier 200 villas dans le chaos

Cantonnés depuis 2014 à  Bangui au sein de l’ex-base militaire française camp BAAL, les ex-combattants rebelles de la Seleka terrorisent plus qu’à  jamais ce dernier temps aux quartiers 200 et 36 villas dans le premier arrondissement.

Alors que tous les regards se sont tournés vers le quartier Combattant qui brille ce dernier temps par des actes de violence et de braquages quotidiens contre les paisibles citoyens, aux quartiers 200 et 36 villas dans le premier arrondissement de Bangui, la population locale se dit abandonnée par le pouvoir public face aux actes crapuleux et banditisme des ex-combattants rebelles de la Seleka cantonnés depuis plusieurs années dans le secteur.

D’après un agent de la compagnie nationale de sécurité (CNS) basé devant l’hôpital Communautaire, il ne passe jamais un jour sans qu’ils interviennent aux alentours pour dissuader ces ex-combattants qui tentent de dépouiller les passants.

Même le Maire de la ville de Bangui, dans ses opérations de démolitions des kiosques et diverses installations anarchiques sur l’avenue des martyrs le mois dernier, avait constaté lui aussi les caprices de ces ex-rebelles.

En effet, devant l’hôpital communautaire et tout le long de la rue qui mène depuis l’avenue des martyrs jusqu’au commissariat central, les ex-rebelles ont installé leurs cabanes dans lesquelles ils vendent presque tout, même les chanvres indiens. Mais le Maire de Bangui Émile Nakombo, qui croyait les déguerpir aussi facilement de ces endroits, n’avait pas réussi. Le tracteur, dans lequel il se trouvait à  l’intérieur ce jour au moment de l’opération, avait été visé à  plusieurs reprises par des cailloux lancés par ces ex-rebelles. Impossible de continuer, ils ont tout simplement abandonné les démolitions de ces installations anarchiques.

Pendant ce temps, le mercredi dernier, vers 22 heures, un jeune commerçant ambulant qui vendait des œufs préparés, a été interpellé lui aussi par ces bandits qui ont littéralement bouffé aisément tous ses produits. Ne sachant quoi faire devant un tel acte, le jeune commerçant n’a que ses yeux pour pleurer. Grâce à  son pleur, des passants l’ont sécouru et les policiers de la CNS ont également été appelé au renfort, mais les assaillants sont déjà  partis.

Entre temps, beaucoup des témoignages font états des braquages réguliers des passants, même des riverains par ses ex-rebelles.

Alors, les centrafricains se demandent ce que font exactement les directeurs généraux de la gendarmerie et de la police dans la journée ? Si on est incapable de gérer une direction, comment pourrait-on faire si on est ministre ?

Aux dernières nouvelles, le Directeur général de la gendarmerie et son homologue de la police auraient décidé de saboter le travail de leur ministre Henri Wanzet Linguissara.

Ce qu’ils ne savent pas, ce sont les centrafricains qui payent les peaux cassées à  leur place…

Centrafrique : les Membres du gouvernement à l’école de la consultation populaire nationale

Le premier ministre Firmin Ngrébada a lancé ce 13 mai 2019 à  l’hôtel Oubangui, le Séminaire gouvernemental sur la consultation populaire nationale relative au processus de mise en place de la Commission, Vérité, Justice, Réparation et Réconciliation (CVJRR).

L’évènement a vu la participation de tous les membres du gouvernement et le Chef de la Minusca M. Mankeur Ndiaye qui a également prononcé un discours à  cette circonstance. La tenue de ce Séminaire, faut-il indiquer, vise deux objectifs à  savoir : l’appropriation par les membres du gouvernement de la substance politique et sociale de la CVJRR ; et outiller les ministres concernés des éléments nécessaires à  une meilleure conduite de ladite consultation.

En effet, lors du Forum national de Bangui, tenu du 04 au 11 mai 2015, les représentants de toutes les forces vives de la Nation ont adopté des recommandations fortes qui font de la lutte contre l’impunité, une impérieuse nécessité pour une sortie durable de la RCA des crises à  répétition, la restauration de l’autorité, la réconciliation nationale et le retissage des liens sociaux brisés par les conflits.

C’est pourquoi, dans son discours à  l’ouverture de ce Séminaire, le premier ministre Firmin Ngrébada , a noté que recommandation phare du Forum national de Bangui est effectivement prise en compte dans la Profession de Foi du président Touadéra qui, par la suite, a insisté à  ce que la question figure en bonne place dans l’Accord politique pour la paix et la réconciliation, négocié à  Khartoum et signé à  Bangui le 06 février 2019.

Il y’a également lieu de préciser qu’à  l’article 9 de cet Accord de paix, les parties prenantes se sont engagées à  accélérer la mise en place de la Commission, Vérité, Justice, Réparation et Réconciliation. Ensuite, le président Touadéra a créé le Comité de pilotage du processus de mise en place de la CVJRR. Ce Comité qui a deux missions principales : l’organisation d’une large consultation populaire nationale en vue de recueillir les attentes réelles des populations à  la base relatives à  cette CVJRR ; et l’élaboration d’un projet de loi portant création, organisation et fonctionnement de cette commission.

La phase de cette consultation à  la base, s’inscrit, selon le premier ministre Ngrébada, dans la vision du président Touadéra à  travers son gouvernement qu’il dirige, de faire du dialogue un impératif politique et un instrument de prise en compte des aspirations de tous les citoyens, dans un souci d’une gouvernance plus démocratique du pays. Aussi, pour le PM Ngrébada, il s’agit par cette approche du « Bas vers le Haut », de la démocratie participative d’apporter une innovation en termes d’appropriation citoyenne du processus de mise en place à  terme, de légitimation et de gestion de la CVJRR.

Il souviendra qu’à  la déclaration de son programme de politique générale qui a été adopté par les élus de la Nation, le premier ministre Ngrébada a promis qu’il s’engage à  mettre en place la CVJRR. A travers cela, il entend accorder une place centrale aux victimes dans le processus de la réconciliation nationale. Ainsi, a-t-il souligné que son gouvernement va lancer les premières actions de réparation symbolique et il recevra très prochainement les associations des victimes pour leur exprimer toute l’attention de son gouvernement et toute la considération que le président Touadéra leur porte.

Avant de déclarer ouvert ce Séminaire, Firmin Ngrébada a relevé que cette rencontre marque la dernière étape avant le lancement des opérations de consultation populaire nationale de la mise en place de CVJRR. Ce dernier n’a pas manqué d’adresser ses sincères remerciements à  tous les partenaires qui, par leurs concours ont permis à  la tenue de ce Séminaire.