Le gouvernement burkinabè rétablit la peine de mort et renforce les sanctions dans le nouveau code pénal

Le Conseil des ministres de ce jeudi 04 Décembre 2025 a adopté un nouveau code pénal réintroduisant la peine de mort pour certains crimes et renforçant fortement les sanctions, tandis que le gouvernement salue des performances budgétaires solides pour 2025.

 

Le président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, a présidé, ce jeudi 4 décembre 2025 à Ouagadougou, le Conseil des ministres. Cette session ordinaire a adopté plusieurs dossiers majeurs, dont la réintroduction de la peine de mort et le relèvement général des amendes dans le nouveau code pénal. Au ministère de la Justice et des Droits humains, le Conseil a validé un projet de loi portant code pénal. Selon le ministre Edasso Rodrigue Bayala, ce texte s’inscrit dans une réforme d’ensemble visant une justice alignée sur « les aspirations profondes du peuple ».

Parmi les innovations majeures, le projet de code pénal rétablit la peine de mort pour certaines infractions graves : haute trahison, actes de terrorisme, espionnage, notamment. Il introduit également le travail d’intérêt général comme peine principale et réprime la promotion ou les pratiques homosexuelles et assimilées. Les amendes connaissent aussi une hausse généralisée. Le minimum passe de 250 000 FCFA à 500 000 FCFA pour les délits comme pour les crimes. Les sanctions liées à la circulation routière ont été fortement renforcées, en réponse aux accidents récurrents. « Entre 90 et 95% des drames sur nos routes sont liés au comportement des usagers », a rappelé le ministre.

Concernant les crimes économiques, notamment les détournements et la corruption, les peines pourront aller jusqu’à la prison à vie lorsque les montants ou objets en cause atteignent ou dépassent 5 milliards FCFA. Au titre du ministère de l’Économie et des Finances, le Conseil a examiné un rapport sur l’exécution du budget 2025 au 30 septembre. Le ministre Dr Aboubacar Nacanabo a indiqué que les ressources intérieures mobilisées s’élèvent à 2 500 milliards FCFA, soit 105% de l’objectif, en hausse de 388 milliards par rapport à septembre 2024.

Cette progression a permis de dégager près de 1 200 milliards FCFA destinés au paiement d’une large partie de la dette intérieure. « Globalement, l’économie va nettement mieux. Nous prévoyons un taux de croissance de 6,28% à fin décembre 2025 », a affirmé le ministre.

Burkina Faso : un nouveau décret impose une obligation renforcée de servir l’État

Le gouvernement burkinabè renforce l’obligation de servir l’État avec un nouveau décret. Il encadre désormais les engagements des agents, des stagiaires et de tout citoyen formé aux frais publics.

 

Adopté en Conseil des ministres le 4 septembre 2025, le décret n°2025-1389 instaure une clause prioritaire de service à l’État. Cette mesure concerne désormais tout citoyen burkinabè : agents publics, stagiaires de l’État ou personnes formées grâce aux ressources publiques. Le texte présente cette clause comme une obligation de se mettre à la disposition de l’État, ou d’y rester, lorsqu’il en manifeste le besoin. Pour les agents publics, elle prévoit notamment un engagement d’au moins 15 ans de service effectif, sauf dérogation accordée par l’autorité compétente.

Lorsqu’un fonctionnaire bénéficie d’une formation financée par l’État, des engagements supplémentaires peuvent lui être imposés. En cas de non-respect, le remboursement des frais de formation est exigé. Pour les stagiaires, la clause impose de suivre le régime du stage, de servir l’État après la formation et de rembourser les dépenses si le stage est interrompu de leur propre initiative. Le décret concerne aussi les citoyens qui ne sont pas agents publics, mais qui ont suivi une formation financée par l’État. Ceux-ci peuvent être appelés à servir pour des raisons d’intérêt général, selon une durée définie par leur acte d’engagement. Là encore, un remboursement est prévu en cas de refus de servir.

Un comité interministériel sera chargé du suivi des mesures de remboursement. Il sera mis en place par un arrêté conjoint des ministères en charge de la Fonction publique, des Finances et des différents ordres d’enseignement.

Affaires de corruption : le KORAG pointe des complicités au sein des douanes et de la justice Burkinabé

Dans son troisième communiqué lu à la télévision nationale le 12 novembre 2025, le KORAG révèle des affaires de corruption impliquant des douaniers et des acteurs judiciaires. L’instance appelle la population à la vigilance face aux tentatives de manipulation et promet la fermeté contre les responsables.

 

Communiqué du KORAG

Lors de son troisième message rendu public à la télévision nationale ce 12 novembre 2025, le KORAG, organe chargé de « définir, suivre et contrôler la mise en œuvre de la vision stratégique du Burkina Faso », a mis en lumière des cas de corruption impliquant des agents des douanes et des personnels du système judiciaire. L’instance exhorte les Burkinabè à demeurer vigilants pour contrecarrer toute tentative de déstabilisation liée à cette lutte intense contre la corruption.

Le communiqué rappelle l’engagement du Président du Faso, le Capitaine Ibrahim TRAORÉ, et du gouvernement dans la refondation de l’État et la promotion d’une vie publique moralisée. Après la communication du 25 septembre sur de graves dysfonctionnements dans l’administration et le secteur privé, et l’appel du 2 octobre lors des Journées d’engagement patriotique, le KORAG insiste sur la persistance de pratiques corruptives dans plusieurs secteurs.

Selon les dénonciations reçues par l’Autorité Supérieure de Contrôle d’Etat et de Lutte contre la Corruption (ASCE-LC), des agents des douanes auraient, dès mai 2021, exigé des paiements irréguliers auprès de routiers pour laisser circuler des camions malgré des formalités effectuées au bureau de Ouaga Inter. Sur instruction de l’ASCE-LC, le Procureur du Faso a ouvert une enquête qui a conduit à la découverte de sommes importantes détenues dans les bureaux et domiciles des mis en cause.

Des éléments matériels (images et vidéos) et des aveux ont été versés au dossier. Deux douaniers — un inspecteur et un contrôleur — sont directement mis en cause, et onze autres agents ont été interpellés dans le cadre des mêmes soupçons de corruption et de blanchiment de capitaux. Douze témoins (transitaires, déclarants, transporteurs, commerçants) ont affirmé avoir remis, sans quittance, des montants compris entre 100 000 et 150 000 FCFA aux agents en poste à la Coordination Nationale de Lutte contre la Fraude.

La révélation que des agents affectés à la lutte contre la fraude se rendent eux-mêmes coupables de corruption suscite une forte indignation. Malgré le refus initial des accusés, les images de flagrant délit présentées par les enquêteurs devraient établir la réalité des faits.

Le communiqué alerte aussi sur des dérives au sein du milieu judiciaire. Des plaintes reçues par la Commission de Régulation des Dysfonctionnements et le Cabinet présidentiel dénoncent absentéisme, lenteur, abus de fonction, concussion et arrogance vis-à-vis des justiciables. Dans l’affaire douanière en question, et malgré les preuves et les aveux, un non-lieu a été prononcé par le juge d’instruction en juillet 2024, décision ensuite confirmée par la Chambre d’instruction le 27 août 2025. Ces décisions ont soulevé de sérieuses interrogations sur l’impartialité et la probité des magistrats impliqués.

Pire encore, après ces décisions judiciaires, les mis en cause auraient obtenu, auprès des juges ayant traité le dossier, des informations sensibles — dont l’identité des dénonciateurs et des pièces de procédure — exposant ainsi ces derniers à des risques. L’un des douaniers aurait même cherché à entraîner un dénonciateur devant un juge corrompu en vue d’obtenir une condamnation de celui-ci.

Les auditions menées en octobre 2025 ont permis de mettre au jour un vaste réseau d’acteurs indélicats à la Cour d’appel de Ouagadougou : dix magistrats (présidents de chambre, procureurs généraux, substituts, juges d’instruction, etc.) et un avocat sont visés par les investigations. D’importantes sommes d’argent auraient été versées pour influencer l’instruction et obtenir des jugements partisans.

Face à ces dysfonctionnements graves, le communiqué signale que des campagnes de désinformation ont tenté de détourner l’attention, y compris via des médias étrangers. Le KORAG rejette ces tentatives de dénigrement et affirme sa détermination à poursuivre la lutte.

Le KORAG met en garde toute personne impliquée dans la corruption ou tentant d’instrumentaliser la justice : les auteurs et leurs complices seront traduits devant leurs responsabilités et subiront la rigueur de la loi. Les sanctions disciplinaires au sein du système judiciaire se poursuivront sans exclusive, et des poursuites judiciaires sont envisagées contre les acteurs indélicats.

Pour conclure, l’instance appelle la population à la vigilance citoyenne afin d’empêcher toute manipulation et encourage chacun à s’engager pour une société burkinabè intègre, juste et souveraine.

LA PATRIE OU LA MORT, NOUS VAINCRONS

Burkina Faso : le Fonds africain de développement catalyse la croissance et la résilience

Depuis le lancement de ses opérations au Burkina Faso, le Fonds africain de développement (FAD), guichet concessionnel du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), a approuvé 124 projets pour un montant total de 2,45 milliards de dollars, dont 22 projets actifs représentant environ 645 millions de dollars d’engagements.

 

Avec un taux de décaissement supérieur à 80 %, le portefeuille du FAD s’impose comme un instrument central de financement pour un pays confronté à des défis économiques et sécuritaires majeurs.

Infrastructures et connectivité : leviers de compétitivité

Le secteur des transports concentre 639 millions de dollars (26 % du total) et constitue le principal poste d’investissement. Les projets structurants tels que le corridor Lomé–Cinkansé–Ouagadougou ou la route communautaire CU2A visent à réduire les coûts logistiques et à renforcer l’intégration régionale. Pour un pays sans accès à la mer, cette politique de désenclavement commercial est un facteur déterminant de compétitivité et d’attractivité.

Énergie solaire et interconnexions : piliers de la sécurité énergétique

Deuxième axe prioritaire, l’énergie bénéficie de 334 millions de dollars (14 % du total), avec un focus sur le solaire raccordé au réseau et les interconnexions régionales. Le projet solaire de Dédougou (18 MW) illustre la volonté de diversifier les sources et de réduire la dépendance aux hydrocarbures importés.

Ces initiatives visent à fiabiliser l’approvisionnement électrique et à réduire le coût de l’énergie pour les PME, moteur essentiel de la transformation industrielle et de la création d’emplois.

Résilience agro-climatique et inclusion sociale

Le FAD consacre 517 millions de dollars (21 %) à l’agriculture et 208 millions (9 %) à l’eau et l’assainissement, renforçant la sécurité alimentaire et la résilience climatique. Les actions incluent irrigation, aménagement hydro-agricole, gestion durable de l’eau et appui aux chaînes de valeur, impactant directement les revenus ruraux et la productivité agricole.

Les volets sociaux et multisectoriels, représentant près d’un quart du portefeuille, soutiennent la formation, la santé et la gouvernance publique, favorisant montée en compétences et stabilité institutionnelle.

Effets structurants et défis d’exécution

Les investissements du FAD contribuent à réduire le coût-temps logistique, augmenter la productivité, élargir l’accès à l’énergie et accroître la production agricole. Cependant, plusieurs défis demeurent : sécurisation des chantiers, mobilisation du capital privé, et maintenance des infrastructures (routes, réseaux, équipements solaires) pour pérenniser les acquis.

Une stratégie pro-résilience et équilibrée

Le FAD déploie un modèle de développement équilibré : infrastructures et énergie stimulent la croissance, agriculture et eau stabilisent les revenus, tandis que les investissements sociaux renforcent inclusion et gouvernance.

L’objectif est désormais de convertir ces infrastructures en résultats économiques tangibles, en accélérant la mise en service des projets et en attirant des investisseurs privés autour des chaînes de valeur agro-industrielles et énergétiques.

L’Atelier des Héros Burkina Faso : quand l’art soigne les blessures invisibles

Ce vendredi 7 novembre 2025, la première édition de l’Atelier des Héros s’est clôturée à Ouagadougou. L’initiative a permis à des blessés des forces armées et volontaires de retrouver dignité et résilience grâce à l’art.

La Direction Centrale de la Culture et des Arts des Armées a accueilli la cérémonie de clôture de la première édition de l’Atelier des Héros, une initiative humaine et porteuse d’espoir, portée par l’Association Africculture en partenariat avec plusieurs acteurs engagés.

Présidée par le Ministre, Directeur de Cabinet du Président du Faso, la cérémonie s’est tenue sous le thème « Les couleurs de l’espoir ». Placé sous le patronage du Ministre d’État, Ministre de la Défense et des Anciens Combattants, et parrainé par le Ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, cet atelier visait à panser les blessures invisibles de ceux qui, au péril de leur vie, ont défendu la nation avec courage et abnégation.

Durant 45 jours, vingt blessés issus des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) et des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) ont suivi un stage d’initiation aux arts plastiques. Cette expérience leur a offert un espace d’expression, de reconstruction et de dignité retrouvée à travers la création artistique.

Le discours du Ministre d’État, Ministre de la Défense et des Anciens Combattants a été lu par le Directeur de Cabinet du Président du Faso. Dans son allocution, le Ministre a salué l’initiative de l’Association Africculture et remercié les formateurs pour avoir su conjuguer art et culture autour de l’humain et de la résilience. Il a réaffirmé l’engagement du ministère à soutenir et valoriser les FDS et VDP dans toutes les actions favorisant leur réinsertion et reconnaissance.

La cérémonie s’est achevée par la remise des attestations aux participants et une visite-achat des œuvres réalisées par ces artistes peintres, célébrant leur talent et leur courage.

Burkina Faso : les stations-service sous surveillance dès janvier 2026 pour lutter contre le terrorisme

Dès le 1er janvier 2026, toutes les stations-service du Burkina Faso devront être équipées de caméras de vidéosurveillance. Cette mesure du ministère de la Sécurité vise à empêcher le ravitaillement des groupes armés et à renforcer la lutte contre le financement du terrorisme.

À partir du 1er janvier 2026, toutes les stations-service du Burkina Faso devront être dotées de systèmes de vidéosurveillance capables d’enregistrer et de conserver les images pendant au moins deux mois. Cette nouvelle exigence, annoncée le 7 novembre 2025 par le ministère de la Sécurité, s’inscrit dans le cadre de la lutte contre le financement du terrorisme.

Cette décision découle d’une rencontre tenue le 22 mai 2025 à Ouagadougou entre le ministère de la Sécurité et les responsables du secteur pétrolier, dont les marketeurs et gérants de stations. L’objectif principal est de prévenir le ravitaillement en carburant des groupes terroristes opérant dans le pays. Malgré les engagements pris lors de cette réunion, les autorités regrettent que certains acteurs du secteur continuent, par négligence ou complicité, de faciliter l’approvisionnement des terroristes en produits pétroliers.

Le ministère insiste donc sur la nécessité d’une application rigoureuse de la nouvelle mesure, qui prévoit des contrôles réguliers dans toutes les stations. Les services compétents seront chargés de vérifier la conformité des installations et de s’assurer du respect des consignes. Le dispositif doit permettre d’améliorer la traçabilité des ventes et de réduire les risques d’utilisation frauduleuse du carburant. Par ailleurs, le ministère appelle à la vigilance de tous les acteurs du secteur et de la population. Il encourage les citoyens à signaler tout comportement suspect via les numéros verts 17, 16 et 1010.

Selon le ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana, « la lutte contre le financement du terrorisme repose sur la responsabilité collective ». Il souligne que la coopération entre autorités, professionnels et citoyens est essentielle pour garantir la sécurité nationale et protéger les populations.

30-31 Octobre 2014_Les 48 heures décisives : la chute de Blaise Compaoré

En 48 heures, le Burkina Faso a basculé dans l’histoire. Les 30 et 31 octobre 2014, la rue et l’armée ont provoqué la chute de Blaise Compaoré après 27 ans de règne. Revivez ces moments dans cet article, qui retrace heure par heure la fin d’un régime et la naissance d’un nouvel espoir.

Introduction

Au matin du 30 octobre 2014, Ouagadougou s’éveille dans la tension. Depuis plusieurs jours, la colère monte contre le projet de révision de l’article 37 de la Constitution, qui permettrait à Blaise Compaoré de se maintenir au pouvoir après 27 ans de règne. Ce qui devait être une manifestation de protestation va devenir l’un des moments les plus marquants de l’histoire politique du Burkina Faso.

Un climat explosif

Depuis des semaines, l’opposition et la société civile appellent à la vigilance. Le projet de loi, prévu pour être voté à l’Assemblée nationale, est perçu comme la goutte de trop. Les rues grondent, les réseaux sociaux s’enflamment, les affiches de protestation fleurissent partout. Ce 30 octobre, dès les premières heures, les habitants de la capitale sentent que quelque chose d’irréversible est en marche.

30 octobre 2014 : la journée du brasier

Vers 9 heures, les manifestants convergent vers l’Assemblée nationale. Les forces de l’ordre tentent de contenir la foule avec des gaz lacrymogènes. En vain. Les barrières cèdent, la marée humaine avance. À 9 h 46, l’Assemblée brûle. Les flammes s’élèvent, les vitres éclatent : c’est un symbole qui s’effondre.

La colère gagne tout Ouagadougou. Des cortèges se forment vers la Primature, puis vers le siège du parti au pouvoir, le CDP. Dans les villes de l’intérieur, comme Koudougou ou Ouahigouya, la contestation prend la même tournure : le pays tout entier se soulève. À 12 h 31, un fait marquant : des soldats du camp Guillaume rejoignent les manifestants. L’image est forte : une partie de l’armée refuse désormais de réprimer la population.

Le soir venu, Blaise Compaoré tente d’apaiser la situation. Il dissout le gouvernement, décrète l’état de siège et retire le projet de loi. Mais il est trop tard : le pouvoir vacille.

31 octobre 2014 : la chute

Le lendemain matin, le calme n’est qu’apparent. Dans les rues, les Burkinabè réclament désormais un seul mot : démission.

À 9 h 56, l’opposition rejette toute solution de compromis. Puis, à 11 h 22, un officier militaire déclare : « Le problème Compaoré est réglé. Il n’est plus président. » À 13 h 20, le communiqué tombe : Blaise Compaoré démissionne.

L’émotion est immense. Certains pleurent, d’autres exultent. Le pays retient son souffle. Le soir, le lieutenant-colonel Isaac Zida prend la tête de la transition, soutenu par l’armée. En 48 heures, le Burkina Faso vient d’écrire une nouvelle page de son histoire.

Un tournant historique

Ces deux journées resteront dans la mémoire collective comme le triomphe d’un peuple uni.

L’alliance entre citoyens et soldats a fait basculer un régime réputé inébranlable. L’incendie de l’Assemblée, les slogans dans les rues, les visages de jeunes manifestants brandissant le drapeau national : autant d’images gravées dans la conscience nationale. Mais au-delà de l’émotion, l’insurrection de 2014 ouvre une ère d’incertitude. La transition devra réconcilier, réformer et surtout répondre aux immenses attentes d’un peuple en quête de justice et de renouveau.

Conclusion

En deux jours, le Burkina Faso a montré au monde que le pouvoir du peuple peut tout renverser. Les 30 et 31 octobre 2014 ne sont pas de simples dates : ce sont des symboles d’un réveil collectif, d’un courage partagé et d’une volonté farouche de changement. Huit ans plus tard, ces heures restent gravées comme un rappel : aucun régime n’est éternel lorsque la nation décide de reprendre son destin en main.

Inspection du travail : plus de 2 000 entreprises contrôlées en 2024 selon le rapport remis au Premier ministre

Le ministre de la Fonction publique, Mathias Traoré, a présenté au Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, le rapport annuel 2024 de l’Inspection du travail. Le document met en lumière plus de 2 000 inspections et près de 100 000 infractions relevées dans les entreprises du pays.

 

Le Premier ministre, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, a reçu le mardi 28 octobre 2025 le rapport 2024 de l’Inspection du travail, présenté par le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, Mathias Traoré, accompagné de ses collaborateurs. Ce rapport détaille l’ensemble des activités conduites par les services de l’Inspection : contrôles en entreprises, médiations sociales, études, enquêtes et accompagnement des partenaires sociaux.

En 2024, les inspecteurs ont visité 2 217 entreprises, au sein desquelles plus de 100 000 infractions ont été constatées. Selon le ministre Mathias Traoré, les mesures prises ont suivi une progression logique : des observations immédiates pour mise en conformité, des mises en demeure assorties de délais, puis, en cas de non-exécution, des procès-verbaux transmis au parquet accompagnés d’amendes.

Sur le plan du dialogue social, les inspections ont traité 7 002 conflits individuels et 12 conflits collectifs. Les services compétents ont mené 203 enquêtes professionnelles sur des accidents du travail afin d’établir leur lien avec le service et de permettre leur prise en charge par la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).

Le ministre a tenu à saluer la collaboration entre employeurs, employés et partenaires sociaux, tout en encourageant les agents à intensifier leurs efforts pour une meilleure couverture des établissements dans les prochaines années. Il a annoncé que le gouvernement examinerait le nouveau Code du travail dans les semaines à venir afin de favoriser la croissance du secteur privé tout en garantissant un travail décent pour tous

Le Premier ministre a, pour sa part, félicité le ministre et ses équipes pour leur engagement en faveur d’un environnement professionnel équilibré et respectueux des droits humains.

« Nous sommes contre le travail qui ressemble à de l’esclavage », a affirmé Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, réitérant la volonté du gouvernement de promouvoir un monde du travail plus juste et plus humain.

Burkina Faso : VITAPACK, l’initiative burkinabè qui transforme le plastique en opportunité écologique

Face à la pollution plastique, une nouvelle génération d’entrepreneurs burkinabè innove. Abraham Mikinam Ouédraogo, fondateur d’EGG, propose VITAPACK, des emballages biodégradables conçus à partir de déchets agricoles, pour une transition écologique locale et durable.

 

Alors que le Burkina Faso renforce sa lutte contre la pollution plastique, des initiatives locales émergent pour transformer durablement le paysage écologique. Parmi elles, EGG (Ecological Growth Guardian), fondée par Abraham Mikinam Ouédraogo, se distingue par VITAPACK, une gamme d’emballages biodégradables à base d’amidon, issus de déchets agricoles tels que la patate ou le manioc.

À 33 ans, Abraham possède un Bachelor en eau et assainissement, un master en environnement et une spécialisation en management stratégique QSE obtenue à l’étranger, faisant de lui un ingénieur environnemental qualifié. Après plusieurs années d’expérience dans l’assainissement, l’industrie et le conseil, il retourne au Burkina Faso en 2020 pour créer sa propre entreprise, convaincu que l’innovation verte peut être locale et adaptée aux réalités africaines.

Fondée en 2021 avec le soutien du Fonds burkinabè de développement économique et social (FBDES), EGG a rapidement mis en place une unité pilote de production d’emballages alimentaires écologiques. Lauréate du Fonds d’intervention pour l’environnement (FIE), l’entreprise collabore étroitement avec la Direction générale de la protection de l’environnement (DGPE) pour respecter la loi n°045-2024/ALT interdisant les plastiques non biodégradables. VITAPACK se décompose naturellement en quelques mois, sans libérer de substances toxiques, contrairement aux emballages plastiques traditionnels.

« Nous utilisons des déchets agricoles non consommables, ce qui réduit notre dépendance aux importations et crée de la valeur pour les filières locales », explique Abraham. Le nom de la marque, inspiré de « vita » signifiant « vie » en latin, symbolise la volonté de protéger la santé publique et l’environnement.

L’initiative répond également à des enjeux sanitaires majeurs. Au Burkina Faso, plus de 90 % des emballages alimentaires restent plastiques, posant un risque pour la santé, surtout dans la restauration de rue.

« Le plastique est une bombe à retardement », alerte Abraham, soulignant que VITAPACK propose une alternative sûre et responsable.

L’entreprise s’inscrit dans une logique d’économie circulaire, intégrant recyclage, surcyclage et valorisation énergétique des déchets. Abraham souhaite ainsi « boucler la boucle » pour que chaque ressource soit utilisée plusieurs fois avant de retourner à la terre.

Au-delà de l’impact environnemental et sanitaire, VITAPACK crée des emplois verts et soutient une filière locale durable. Abraham ambitionne de structurer un écosystème complet impliquant producteurs agricoles, transformateurs, distributeurs et consommateurs.

Inspiré par des modèles internationaux et des figures locales, Abraham vise à positionner EGG comme leader national, puis régional en Afrique de l’Ouest. L’entreprise prévoit également des programmes éducatifs pour sensibiliser les jeunes à l’économie circulaire et à l’écocitoyenneté.

À travers cette initiative, VITAPACK démontre que l’écologie peut rimer avec économie, et que la jeunesse burkinabè est capable de conduire la transition écologique du pays vers un avenir plus vert, plus sain et souverain.

Burkina Faso : un record historique de recettes propres en 2025

Le Burkina Faso mobilise plus de 2,414 milliards de francs CFA de recettes propres en 2025, marquant un record historique et ouvrant de nouvelles perspectives de financement du développement.

 

Le Burkina Faso a atteint un jalon historique dans la gestion de ses finances publiques grâce à la mobilisation exceptionnelle de plus de 2,414 milliards de francs CFA de recettes propres d’ici 2025. Cette performance, rendue possible par l’amélioration de la collecte et l’engagement des acteurs économiques nationaux, offre de nouvelles opportunités pour le financement du développement et la résilience face aux défis actuels.

Mobilisation record des revenus

Au 30 septembre 2025, le pays a enregistré une hausse de 420 milliards de francs CFA par rapport à la même période en 2024. Cette progression est attribuée au renforcement des mécanismes de recouvrement et à l’efficacité accrue des autorités financières.

Contexte et enjeux budgétaires

Cette réussite intervient dans un contexte de défis sécuritaires et économiques persistants, qui pousse les autorités à intensifier la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. La session du Conseil d’administration du secteur ministériel (CASEM), consacrée à ces questions, reflète l’engagement du gouvernement à consolider durablement les finances publiques.

Fonds de soutien patriotique et investissements structurants

Le Fonds de soutien patriotique (FSP) a levé 142,6 milliards de francs CFA, soit 95 % des prévisions annuelles, grâce au soutien d’entreprises comme BRAKINA et SODIBO. Par ailleurs, les autorités ont mobilisé 84,3 milliards de francs CFA via des programmes structurants tels qu’AgriNova et JAAL. Elles ont également accordé 3,791 milliards de francs CFA en prêts à 19 grandes entreprises, favorisant ainsi la reprise économique et la création d’emplois.

Perspectives et ambitions

Le ministre des Finances, Aboubakar Nacanabo, salue ces résultats et encourage un effort accru pour optimiser la mobilisation des ressources. La modernisation des procédures fiscales, la transparence budgétaire et la poursuite des réformes structurelles restent des leviers essentiels pour bâtir une économie résiliente et souveraine.

Cette mobilisation record de recettes propres place le Burkina Faso sur une trajectoire prometteuse pour renforcer sa souveraineté financière et soutenir le développement national malgré les contraintes actuelles.

Réforme foncière : le Burkina Faso renforce sa souveraineté sur les terres nationales

Adoptée à l’unanimité par l’Assemblée législative de transition, la nouvelle réforme foncière marque un tournant historique. Elle consacre la pleine propriété de l’État sur le domaine foncier et interdit la cession définitive des terres rurales aux étrangers.

 

L’Assemblée législative de transition du Burkina Faso a franchi une étape majeure dans la gestion du foncier national. Le 21 octobre 2025, à Ouagadougou, les membres de l’ALT ont voté à l’unanimité le projet de loi sur la réforme foncière. Ce texte attribue désormais à l’État burkinabè la pleine propriété sur l’ensemble du domaine foncier national.

Réforme foncière : innovations majeures et souveraineté renforcée

Présentée par le ministre de l’Économie et des Finances, Dr Aboubakar Nacanabo, la réforme foncière vise à moderniser la gestion des terres et à mieux encadrer leur utilisation. Le ministre a précisé que la finalisation des textes d’application constituera la prochaine étape avant l’entrée en vigueur de la loi.

Cette réforme foncière introduit plusieurs innovations pour consolider la souveraineté nationale. L’une des plus importantes est l’interdiction de la cession définitive des terres rurales à des ressortissants étrangers, sauf application du principe de réciprocité. Le texte renforce également le cadre juridique du cadastre et interdit le changement de statut des réserves administratives. Il reconnaît par ailleurs la réinstallation des personnes déplacées internes et des sinistrés de catastrophes comme motif d’expropriation pour utilité publique.

Simplification des procédures et modernisation du système

Dans un souci de transparence et d’efficacité, la réforme foncière simplifie les procédures d’expropriation. Elle établit un gestionnaire unique du domaine foncier de l’État et rend obligatoire la digitalisation de toutes les procédures et actes fonciers. Pour les transactions de longue durée, la loi instaure le bail emphytéotique administratif comme nouveau cadre juridique. Ce type de bail devient le seul mode de cession pour les terres aménagées à usage agrosylvopastoral, sportif, ludique ou logistique.

La réforme prévoit aussi la création de commissions ad hoc pour les cessions provisoires et la définition de zones prioritaires. Enfin, elle intègre dans le domaine public certains biens à haute valeur culturelle et écologique, notamment les lieux sacrés classés et les aires protégées.

Cette réforme foncière symbolise une étape déterminante dans la maîtrise du foncier et la valorisation du patrimoine national. Elle renforce la souveraineté de l’État et répond à la nécessité d’une gestion moderne et équitable des ressources territoriales du Burkina Faso.

Guinness World Records : la cheffe burkinabè Djénébou Banaô veut inscrire le Faso au panthéon culinaire mondial

La cheffe Djénébou Banaô s’apprête à relever un défi historique : battre le record Guinness du plus long marathon culinaire. Soutenue par le ministre de la Communication et du Tourisme, elle compte faire rayonner le Burkina Faso à l’international.

 

Le ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Pindgwendé Gilbert Ouédraogo, a accordé une audience ce mardi 21 octobre 2025 à la cheffe Djénébou Banaô, candidate burkinabè au record Guinness du plus long marathon culinaire individuel. Venue présenter officiellement son projet et solliciter l’accompagnement de son département, la cheffe Banaô a reçu les encouragements et le soutien du ministre. Selon elle,

« le ministre m’a félicitée pour cette opportunité unique de représenter le Burkina Faso, m’a prodigué de précieux conseils et a pris l’engagement de m’accompagner dans ce défi ».

Cette initiative, qui met en avant le patrimoine gastronomique burkinabè, vise à promouvoir la créativité, la résistance et le savoir-faire culinaire du pays sur la scène mondiale. Djénébou Banaô a promis de donner le meilleur d’elle-même, tout en invitant les Burkinabè à se mobiliser pour l’encourager durant cette épreuve d’endurance exceptionnelle. Le marathon culinaire Guinness consiste à cuisiner sans interruption pendant plusieurs jours, avec seulement de courtes pauses autorisées. L’événement se tiendra du 2 au 12 décembre 2025 à Ouagadougou, sous la supervision d’observateurs accrédités chargés de vérifier le respect des règles du Guinness World Records.

À ce jour, le record mondial est détenu par l’Australienne Evette Quoibia, qui avait cuisiné pendant 140 heures, 11 minutes et 11 secondes en février 2024. La cheffe burkinabè espère bien dépasser cette performance et inscrire son nom et celui du Burkina Faso dans l’histoire culinaire mondiale.

Ibrahim Traoré appel à la probité et à la souveraineté médiatique

Lors de la montée des couleurs à Ouagadougou, le Capitaine Ibrahim Traoré Burkina Faso a appelé à bannir la corruption, à renforcer la solidarité nationale et à rejeter l’influence des médias étrangers.

 

Le Président du Faso, Chef de l’État, le Capitaine Ibrahim Traoré Burkina Faso, a présidé, ce lundi 6 octobre 2025, la traditionnelle montée des couleurs. Cette cérémonie s’inscrit dans le cadre de la seconde phase des Journées nationales d’engagement patriotique et de participation citoyenne (JNEPPC).

À l’issue de la cérémonie, le Chef de l’État a délivré un message en trois points. Il a d’abord interpellé tous les acteurs impliqués dans les marchés publics ainsi que les demandeurs d’audiences auprès des institutions à proscrire toute forme de corruption.

« Nous sommes en révolution, et chacun doit comprendre que pour obtenir un marché, il suffit d’être en règle et de travailler correctement. Il n’est pas question de verser un seul franc pour y parvenir », a insisté le Président du Faso. Il a également précisé que les demandes d’audience doivent transiter uniquement par les canaux officiels, à savoir les services de protocole et le bureau des conseillers.

Évoquant les soutiens au programme Faso Mêbo, le Capitaine Ibrahim Traoré Burkina Faso a annoncé que la plateforme Faso Arzèka, désormais hébergée au Trésor public, recueillera les contributions financières des citoyens et des amis du Burkina. « Une fenêtre a été créée dans chaque région pour permettre à tous de contribuer au développement de leur localité », a-t-il expliqué. Sur le plan de la communication, le Chef de l’État a salué le succès des Universités africaines de la Communication de Ouagadougou (UACO). Il a rendu hommage aux « BIR-C » et aux « Wayiyans » pour leurs efforts dans la lutte contre la désinformation des médias impérialistes.

Enfin, Ibrahim Traoré Burkina Faso a exhorté les Africains à se détourner des médias étrangers, qu’ils financent souvent par des abonnements ou des participations au capital, alors même que ces médias nuisent à leurs intérêts. Il a invité les sociétés d’État à se retirer du capital de ces organes et les ministères à résilier leurs contrats d’abonnement.

Burkina : polémique autour du nouveau Code de la famille

La promulgation du nouveau Code des personnes et de la famille Burkina Faso suscite la controverse. Dre Lydia Rouamba, sociologue à l’INSS, critique une disposition qu’elle juge défavorable à l’égalité entre hommes et femmes.

 

L’Assemblée législative de transition (ALT) a adopté, le lundi 1er septembre 2025, le projet de loi portant Code des personnes et de la famille Burkina Faso. Ce nouveau texte remplace l’ancien, en vigueur depuis plus de trente ans. La loi n°012-2025/ALT est entrée en vigueur après sa promulgation, le 25 septembre 2025, par le chef de l’État, le capitaine Ibrahim Traoré.

Dans une tribune intitulée « Mariage monogamique ou polygamique : un choix désormais illusoire au Burkina Faso », Dre Lydia Rouamba, Maîtresse de recherche en sociologie à l’Institut des Sciences des Sociétés (INSS/CNRST), exprime son désaccord vis-à-vis de certaines dispositions qu’elle considère comme un « grand recul ».

Pour elle, malgré des avancées notables en faveur des femmes, l’introduction de la possibilité de passer d’un régime monogamique à un régime polygamique constitue une mesure profondément inquiétante. Elle estime qu’elle trahit l’esprit d’équité et de justice que le texte prétend promouvoir.

« Le silence protège parfois, mais il peut aussi tuer », écrit-elle, affirmant que face à certaines décisions politiques, se taire revient à approuver.

Elle rappelle que le projet initial adopté en Conseil des ministres permettait ce changement de régime matrimonial — une option qui n’existait pas auparavant. Dre Rouamba explique avoir déjà dénoncé cette mesure, estimant qu’elle représentait une régression historique et une menace pour les droits des femmes.

Lors de l’adoption du texte par l’ALT, cette disposition avait été retirée (Dossier 118, texte issu de la CAGIDH). Beaucoup s’étaient alors félicités de cette suppression. Cependant, à la surprise générale, la mesure a été réintroduite avant la promulgation finale de la loi (Décret n°2025-1232/PF portant promulgation de la loi n°012-2025/ALT du 1er septembre 2025). Pour la chercheuse, il s’agit d’un recul grave. « Sous couvert du respect des traditions, on consolide la domination masculine et on renforce la vulnérabilité des femmes », déplore-t-elle. Elle évoque le parallèle avec le Mali, où la pression sociale et religieuse a aussi conduit à une régression des droits féminins dans le code familial.

Selon elle, cette nouvelle version du Code des personnes et de la famille Burkina Faso transforme le mariage en un engagement fragile. L’homme peut, à tout moment, imposer une coépouse à sa femme, ce qui vide de sens le principe du consentement mutuel. Elle interroge : « Quelle est l’utilité d’une telle mesure, alors que la polygamie n’a jamais été interdite ? »

Pour Dre Rouamba, la parole donnée devrait avoir du poids, surtout dans une société où le consentement des femmes est souvent soumis à la pression. « Combien de femmes peuvent s’opposer à la décision d’un mari sans craindre le rejet ou la marginalisation ? », questionne-t-elle, redoutant que cette loi n’alimente les tensions, la jalousie et la rancune au sein des familles. La sociologue souligne que le pays, déjà éprouvé par le terrorisme, ne peut se permettre d’affaiblir davantage sa cohésion sociale. Elle juge préoccupant que, dans ce contexte, les droits des femmes soient relégués au second plan.

« Une société qui hiérarchise les droits humains mine ses propres fondations », prévient-elle.

Dre Rouamba conclut sa tribune en appelant à une réflexion collective : « La loi est promulguée, mais l’accepter ne signifie pas s’y résigner. En tant que chercheurs, notre mission est d’éclairer la société et d’aider à penser l’avenir avec rigueur et esprit critique. »

Burkina Faso : le Tour cycliste du Faso 2025 s’élance pour dix étapes palpitantes

Le Tour cycliste du Faso 2025 s’annonce palpitant avec dix étapes sur 1177,6 km. Les Étalons locaux visent à reprendre le maillot jaune et à affirmer la stature internationale de la compétition.

 

La 36ᵉ édition du Tour international du Faso aura lieu du 24 octobre au 2 novembre 2025 au Burkina Faso. La course parcourra neuf régions du pays, totalisant 1177,6 kilomètres répartis sur dix étapes. Les cyclistes prendront le départ à Ouagadougou pour un itinéraire exigeant, qui mettra à l’épreuve l’endurance et la stratégie des équipes participantes.

En préparation de cette compétition, le Comité national d’organisation (CNO) a été mis en place le 26 août 2025 à Ouagadougou. Douze commissions composent ce comité, chacune assurant la supervision d’aspects clés tels que la logistique, la santé, l’hébergement, l’administration et la communication.

L’édition 2025 se veut une vitrine de la force et de la résilience du Burkina Faso, avec pour objectif principal pour l’équipe nationale, les Étalons cyclistes, de reconquérir le maillot jaune, perdu face au Marocain Mohcine El Kouraji en 2024. Malgré le retrait controversé du Tour du Faso du calendrier UCI, lié à la participation russe l’an dernier, l’épreuve conserve son prestige continental et continue d’attirer des équipes venues d’Afrique et d’Europe.

Burkina Faso : Qnet dissoute, plus de 2 000 victimes recensées

Le gouvernement a prononcé la dissolution de l’association Qnet, accusée d’escroquerie et de pratiques frauduleuses. Plus de 2 000 victimes ont été identifiées au Burkina Faso.

 

Le gouvernement burkinabè a acté, ce jeudi en Conseil des ministres, la dissolution de l’Association professionnelle des représentants indépendants Qnet. L’organisation, déjà suspendue depuis plusieurs années, ne pourra plus exercer au Burkina Faso. La décision s’appuie sur l’article 80 de la loi du 17 juillet 2025 relative à la liberté d’association, en raison d’activités jugées illicites et contraires à ses statuts.

Qnet faisait l’objet d’une enquête judiciaire pour des pratiques qualifiées de frauduleuses, assimilées à de l’escroquerie, de l’arnaque et même du trafic de personnes. Le rapport de la justice fait état de plus de 2 000 victimes identifiées et de 1 300 plaintes déposées, avec des pertes financières estimées à plus d’un milliard de francs CFA. Les autorités invitent les populations à la vigilance, face aux offres suspectes circulant sur internet et au sein de réseaux parallèles.

Cette dissolution s’inscrit dans la volonté du gouvernement de transition de renforcer la lutte contre les structures exploitant la vulnérabilité sociale et économique des citoyens, et d’empêcher la reproduction de tels systèmes.

Koudougou : quatre enfants sauvés des griffes de trafiquants grâce à la police municipale

La police municipale de Koudougou a déjoué ce lundi une tentative de trafic d’enfants. Quatre mineurs destinés aux sites aurifères ont été sauvés grâce à une collaboration citoyenne.

 

Quatre enfants mineurs ont été arrachés, ce lundi, aux mains de trafiquants par la police municipale de Koudougou. Les réseaux criminels exploitant la vulnérabilité des jeunes dans la région de Nando viennent une fois encore d’être neutralisés. Cet épisode met en lumière la persistance d’un trafic organisé qui frappe durement l’avenir de la jeunesse.

Grâce à la vigilance citoyenne et à des renseignements précis, les forces de la Police municipale ont intercepté un convoi et empêché le départ de quatre enfants, âgés de 12 à 16 ans. Ces jeunes devaient être acheminés vers les sites aurifères de Poura et même vers un pays voisin. Le réseau avait changé ses méthodes, prévoyant un transit par Koudougou avant Sabou, où une seconde équipe devait assurer leur transfert vers les zones d’exploitation.

Cette stratégie démontre la froide organisation de ces trafiquants qui traitent les enfants comme de simples marchandises à déplacer. Si cette opération constitue une victoire pour la sécurité publique, elle rappelle que le trafic d’enfants demeure une menace récurrente et adaptative.

La Police municipale a renouvelé son appel à la vigilance de tous. Elle souligne que seule une coopération étroite entre citoyens et forces de sécurité peut briser les chaînes de ce fléau. Elle insiste aussi sur l’importance de la prévention, notamment par des actions de sensibilisation comme les théâtres-fora et les émissions radiophoniques, afin de protéger durablement les enfants contre cette exploitation.

À New York, le Burkina Faso affirme sa voix face à l’ONU et défend l’AES

En marge de l’Assemblée générale, le Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo a exposé à António Guterres la position du Burkina Faso sur la lutte contre le terrorisme, la création de l’AES et les réformes nécessaires de l’ONU.

 

Le Premier ministre, Chef du Gouvernement, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, a rencontré le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, samedi 27 septembre 2025, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. Cette audience a permis au chef du Gouvernement burkinabè de réaffirmer la vision du pays face aux défis actuels. Il a d’abord exprimé sa reconnaissance pour le soutien logistique et humanitaire de l’ONU. Il a présenté les efforts du Burkina Faso pour reconquérir l’ensemble du territoire et améliorer les conditions de vie des populations, citant l’impact des initiatives présidentielles sur le quotidien des Burkinabè.

Concernant l’Alliance des États du Sahel (AES), il a rappelé qu’elle est une initiative souveraine portée par trois pays, visant la lutte commune contre le terrorisme et un développement solidaire. Il a dénoncé la présence récurrente de matériel militaire sophistiqué dans les bases ennemies démantelées, pointant la responsabilité de parrains du terrorisme.

Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo a également critiqué la campagne de communication menée par la France et ses relais contre les pays de l’AES, qualifiant cette stratégie d’acharnement d’un ancien colon en réaction à la rupture d’accords jugés inéquitables. « Nous ne sommes pas venus à l’ONU pour nous apitoyer, mais pour affirmer que notre salut réside dans le sursaut patriotique », a-t-il déclaré. Le Premier ministre a exhorté les Nations unies à dénoncer clairement les soutiens financiers et logistiques au terrorisme, tout en appelant à une réforme profonde pour préserver leur crédibilité et leur utilité auprès des peuples.

António Guterres, de son côté, a rappelé les souvenirs positifs de ses séjours au Burkina Faso et exprimé sa tristesse face aux souffrances causées par les attaques terroristes. Il a réaffirmé l’engagement de l’ONU à accompagner le pays dans ses efforts de développement.

Cette rencontre a constitué une occasion stratégique pour livrer directement au Secrétaire général de l’ONU la position officielle du Burkina Faso et de l’AES, témoignant de la volonté du gouvernement burkinabè de maintenir un dialogue constructif avec l’organisation internationale.

Ganzourgou : les orpailleurs entre solidarité, patriotisme et hommage aux autorités

À Zorgho, l’Association des orpailleurs du Ganzourgou a honoré autorités coutumières et administratives, après son don de 400 tonnes de ciment à Faso Mêbo.

 

L’Association des orpailleurs pour le Développement du Ganzourgou (AODG) continue d’affirmer son ancrage patriotique et sa capacité de mobilisation. Après avoir offert 400 tonnes de ciment à l’initiative présidentielle Faso Mêbo le 31 août dernier, elle a organisé, dimanche 28 septembre 2025 à Zorgho, une cérémonie d’hommage dédiée aux autorités coutumières et administratives de la province.

Chefs traditionnels, responsables locaux et représentants des communautés ont répondu massivement à l’appel. L’événement, rythmé par des prestations artistiques et des allocutions, a notamment été marqué par la remise de 146 attestations de reconnaissance aux figures coutumières et administratives du Ganzourgou. Pour Boureima Nikiéma, chargé de l’organisation, ce geste traduit la gratitude des orpailleurs envers leurs encadreurs. « Si nous avons pu offrir 400 tonnes de ciment à Faso Mêbo, c’est parce que nous avons été bien accompagnés. Honorer les autorités coutumières était donc un devoir », a-t-il affirmé.

Présent au nom du parrain, le Capitaine Tissologo Zakaria, le Capitaine Raphaël Yonli a salué cette démarche, rappelant l’importance de l’orpaillage comme secteur de contribution nationale. « Longtemps marginalisé, il prouve aujourd’hui qu’il peut participer activement au développement du pays. Le don de ciment en est l’illustration », a-t-il déclaré, tout en exprimant la reconnaissance des autorités nationales.

En signe de gratitude particulière, les orpailleurs ont également remis 15 grammes d’or au parrain de la cérémonie.

Avec ce double engagement — soutien à Faso Mêbo et hommage aux autorités coutumières — l’AODG se positionne comme un acteur social et patriotique au service de la cohésion et du développement, tant pour le Ganzourgou que pour l’ensemble du Burkina Faso.

Ouédraogo à l’ONU : le Burkina appelle à une réforme et à la souveraineté

À la tribune de la 80ᵉ Assemblée générale de l’ONU, le Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo a livré la déclaration du Burkina Faso, appelant à une ONU réformée, défendant la souveraineté nationale et affirmant l’engagement du pays au sein de l’AES.

 

Le Premier ministre, Son Excellence Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, a pris la parole, ce samedi 27 septembre 2025, à la tribune de la 80ᵉ Assemblée générale des Nations unies pour prononcer la déclaration du Burkina Faso. Mandaté par le Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, il a porté un message clair, mêlant lucidité, dignité et revendication de souveraineté.

Dans son intervention, le chef du gouvernement a salué le thème de la session, « Mieux ensemble : plus de 80 ans au service de la paix, du développement et des droits humains », tout en dressant un bilan critique des trajectoires de l’Organisation. Il a évoqué une « désillusion collective » face à des occasions manquées, dénonçant notamment l’exclusion persistante de l’Afrique du Conseil de sécurité, la politisation de ses décisions et l’efficacité mitigée des opérations de maintien de la paix. Sur la lutte contre le terrorisme, le Premier ministre a fustigé son instrumentalisation par certaines puissances cherchant, selon lui, à s’accaparer les ressources africaines.

Il a rappelé l’effort national de solidarité incarné par le Fonds de Soutien Patriotique — qui a recueilli plus de 413 milliards FCFA depuis 2023 — et a mis en avant les progrès militaires ayant permis la reconquête de plus de 72 % du territoire. Il a rendu hommage aux Forces de défense et de sécurité, aux Volontaires pour la Défense de la Patrie et aux martyrs, tout en affirmant que les priorités souveraines du Burkina Faso demeurent non négociables.

Le Premier ministre a réitéré l’engagement du Burkina Faso, aux côtés du Mali et du Niger, dans la construction de la Confédération des États du Sahel (AES), qu’il a présenté comme un choix de dignité, d’indépendance et de solidarité régionale. « L’AES n’est ni un isolement ni une fermeture : c’est l’affirmation de notre droit à disposer de nous-mêmes », a-t-il insisté, rappelant l’héritage de figures panafricanistes telles que Thomas Sankara et Patrice Lumumba. Dans son propos, le chef du gouvernement a aussi appelé à une réforme audacieuse du Conseil de sécurité afin d’assurer une représentation permanente de l’Afrique. Il a dénoncé l’usage des sanctions unilatérales contre des États comme Cuba, le Venezuela, la Russie, l’Iran ou le Nicaragua et plaidé pour une gouvernance financière internationale plus équitable, respectueuse de la souveraineté des nations. Pour le Burkina Faso, le multilatéralisme doit être un cadre de coopération sincère et non un instrument de domination.

En conclusion, la déclaration du Burkina ONU portée par Rimtalba Ouédraogo a été un appel vibrant à un multilatéralisme rénové et juste. Le Premier ministre a clos son intervention sur un message d’espérance et de fermeté : « Vive une ONU réformée et crédible ! Vive la Confédération des États du Sahel ! Vive le Burkina Faso, digne, souverain et debout ! La Patrie ou la Mort, Nous Vaincrons ! »

Burkina Faso : 36 nouveaux guideurs aériens tactiques prêts à appuyer la lutte antiterroriste

L’armée de l’air burkinabè a renforcé ses effectifs avec la sortie de 36 nouveaux Guideurs Aériens Tactiques Avancés (GATA), formés pour optimiser la coordination entre forces terrestres et aériennes dans la lutte contre le terrorisme.

 

La base aérienne 210 de Bobo-Dioulasso a accueilli, le 11 septembre dernier, la cérémonie de clôture de la formation de 36 nouveaux Guideurs Aériens Tactiques Avancés (GATA). Placée sous le patronage du lieutenant-colonel Richard T. Bonkoungou, représentant le chef d’état-major de l’armée de l’air, cette promotion marque une étape supplémentaire dans la lutte contre le terrorisme au Burkina Faso.

Le commandant Théodore Kabré a rappelé le rôle stratégique des GATA dans les opérations militaires. Ces spécialistes assurent la coordination entre forces aériennes et terrestres, permettant des frappes précises et adaptées aux besoins du terrain. Formés à l’identification et à la désignation d’objectifs, à la correction des tirs en temps réel et à l’évaluation des dommages, les nouveaux guideurs ont obtenu une moyenne de 16,38/20, preuve de leur rigueur et de leur engagement.

Le lieutenant-colonel Bonkoungou a souligné que la demande en appui aérien sur le terrain ne cesse de croître. Selon lui, l’arrivée de ces soldats renforcera l’efficacité des missions de reconquête et contribuera à une meilleure occupation spatiale. S’exprimant au nom de ses camarades, le lieutenant Ben Idriss Sanon a expliqué que la formation, composée d’une phase théorique et d’exercices pratiques, les a préparés à conduire des missions concrètes. Ils maîtrisent désormais les techniques de guidage pour les frappes aériennes et l’utilisation optimale des aéronefs.

La cérémonie de clôture a été marquée par une démonstration illustrant les compétences acquises au cours de la formation. Avec ces nouveaux GATA, l’armée de l’air burkinabè dispose d’atouts supplémentaires pour relever les défis sécuritaires et soutenir les opérations sur le terrain.

Burkina Faso : moins de jours fériés pour économiser près de 17 milliards F CFA par an

Le gouvernement burkinabè a adopté un projet de loi réduisant le nombre de jours chômés et payés de 15 à 11, afin d’alléger le coût pour l’État et renforcer son budget.

 

Chaque jour chômé et payé coûte à l’État burkinabè environ 4,22 milliards F CFA, selon une étude du ministère de l’Économie et des Finances. Fort de ce constat, le Conseil des ministres du 11 septembre 2025 a adopté un projet de loi visant à rationaliser le calendrier des jours fériés. L’objectif : économiser près de 16,88 milliards F CFA par an au profit du budget national.

Désormais, les jours chômés et payés se limiteront aux dates suivantes :

– 1er janvier ;

– 8 mars ;

– 1er mai ;

– 15 mai ;

– 11 décembre ;

– 25 décembre ;

– Ascension ;

– Assomption ;

– Ramadan ;

– Tabaski ;

– Mouloud.

À ces jours s’ajoutent des journées de commémoration et de recueillement, instituées en mémoire de moments forts de l’histoire nationale :

– 3 janvier ;

– 4 août ;

– 5 août ;

– 15 octobre ;

– 31 octobre ;

– 1er novembre.

Ces journées resteront travaillées, mais en horaires continus, définis par un communiqué des ministères concernés.

Parmi les principales innovations, le texte supprime la disposition qui rendait automatiquement chômé et payé le lendemain d’une fête tombant un dimanche. Il requalifie également certaines dates emblématiques, comme le soulèvement populaire du 3 janvier, la proclamation de l’indépendance du 5 août et la journée nationale des martyrs du 31 octobre, en simples journées de recueillement.

Enfin, la journée du 15 mai, dédiée aux coutumes et traditions, est intégrée comme jour férié pour réaffirmer la laïcité de l’État. Ce projet de loi, qui réduit de 15 à 11 le nombre de jours fériés, sera transmis à l’Assemblée législative de Transition pour adoption.

Burkina Faso : le nouvel ambassadeur des Pays-Bas promet de renforcer la coopération bilatérale

Le ministre burkinabé des Affaires étrangères, Karamoko Jean Marie Traoré, a reçu, le 10 septembre 2025, les copies figurées des lettres de créance de Pieter D. Smidt van GELDER, nouvel ambassadeur des Pays-Bas au Burkina Faso.

 

Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’Extérieur a reçu, dans la soirée du mercredi 10 septembre 2025, l’ambassadeur du Royaume des Pays-Bas nouvellement accrédité au Burkina Faso.

Son Excellence Pieter D. Smidt van GELDER est venu remettre à Karamoko Jean Marie Traoré les copies figurées des lettres par lesquelles Sa Majesté le Roi Willem-Alexander l’accrédite en qualité d’ambassadeur auprès du Burkina Faso. Arrivé il y a une semaine dans le pays des Hommes intègres, le diplomate néerlandais a salué la rapidité avec laquelle les autorités l’ont accueilli. Il y voit le reflet de « l’excellence des relations entre les deux pays ».

Le nouvel ambassadeur a indiqué vouloir poursuivre les projets déjà initiés par son prédécesseur et en lancer de nouveaux en partenariat avec le gouvernement burkinabè. Notamment dans les secteurs de l’eau, de l’agriculture et de l’entrepreneuriat des jeunes. Il a également annoncé la venue prochaine d’un envoyé spécial des Pays-Bas pour le Sahel. Et cela afin de consolider les liens entre Amsterdam et l’Alliance des États du Sahel (AES). Pour le ministre burkinabè des Affaires étrangères, le gouvernement reste disposé à travailler étroitement avec le Royaume des Pays-Bas afin de pérenniser les chantiers engagés dans un esprit de partenariat mutuellement bénéfique. Il a insisté sur les valeurs de respect, de dialogue, d’écoute et de sincérité, jugées essentielles dans les relations avec les partenaires.

En souhaitant un bon séjour au diplomate néerlandais, Karamoko Jean Marie Traoré a salué la qualité du partenariat avec les Pays-Bas, qui, malgré un contexte difficile, sont restés aux côtés du peuple burkinabè. Avant sa nomination à Ouagadougou, Pieter D. Smidt van GELDER a occupé plusieurs postes diplomatiques, notamment au Ghana, au Soudan et au Tchad.

Le Premier ministre lance les États généraux de la décentralisation à Ouagadougou

Ouagadougou a accueilli, ce mercredi 10 septembre 2025, l’ouverture officielle des États généraux de la décentralisation. Le Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo a donné le coup d’envoi de ces assises nationales, placées sous le signe de la refondation de la gouvernance locale.

Le Premier ministre a présidé ce mercredi 10 septembre 2025 à Ouagadougou, la cérémonie d’ouverture des États généraux de la décentralisation au Burkina Faso. La rencontre s’est tenue en présence du Secrétaire général du ministère de la Fonction publique, Suanyaba Rodrigue Oboulbiga, représentant le ministre Mathias Traoré.

Placées sous le thème : « Quelle décentralisation pour un développement local et une meilleure contribution à la sécurisation du territoire ? », ces assises nationales prolongent les consultations régionales organisées dans les 13 régions du pays. Dans son allocution, le Premier ministre a rappelé que ce rendez-vous marque une étape clé dans « la marche collective vers la refondation de l’État et le renforcement de la gouvernance locale ». Il a souligné que l’organisation de ces États généraux s’inscrit dans la dynamique initiée par le Président du Faso à travers la Révolution progressiste populaire. Une orientation qui vise une refondation audacieuse, inclusive et durable de la nation.

Selon le ministre, ces assises traduisent une volonté politique forte. Celle de redonner toute leur place aux collectivités territoriales dans la gouvernance nationale. Il a insisté sur l’engagement du chef de l’État à promouvoir une décentralisation ancrée dans les réalités socio-culturelles. Toutefois tournée vers les besoins des populations et adaptée aux enjeux de souveraineté, de résilience et de transformation structurelle.

Le Premier ministre a appelé les participants à la lucidité, au patriotisme et à l’engagement durant ces trois jours de réflexion. Il a précisé que ce cadre de concertation permettra d’évaluer le système de gouvernance territoriale. Puis, de l’adapter aux réalités sécuritaires et politiques du pays. Et enfin, de poser les bases d’un modèle de décentralisation plus inclusif et efficace.

« Les consultations régionales ont nourri une réflexion riche et contextualisée. Il nous revient maintenant, au niveau national, de transformer ces contributions en une vision claire et ambitieuse pour une décentralisation rénovée et souveraine », a-t-il conclu.

Ces États généraux rassemblent notamment les 13 gouverneurs de région, aux côtés de nombreux autres acteurs de la gouvernance locale.

Burkina Faso : la Police nationale lance son premier commissariat mobile à Ouagadougou

La Police nationale innove. Pour la première fois au Burkina Faso, un commissariat mobile a été mis en service ce mardi 2 septembre 2025. L’initiative vise à rapprocher les services de sécurité des citoyens.

 

Un commissariat qui se déplace vers les citoyens

Le dispositif a été présenté par l’inspecteur général de police, Thierry Tuina, premier responsable de l’institution. Il s’agit d’un camion spécialement aménagé, équipé pour offrir les mêmes services qu’un commissariat traditionnel. Ce sont en effet, des courants : l’établissement de cartes nationales d’identité ; la légalisation de documents ; la patrouilles motorisées ; l’assistance aux victimes ; la collecte de renseignements ; l’actions de sensibilisation.

« Nous avons conçu ce concept pour atteindre les populations et répondre aux questions d’insécurité urbaine », a expliqué Thierry Tuina.

Répondre à un contexte sécuritaire complexe

Le directeur général de la Police nationale a rappelé que la criminalité s’accroît dans un monde instable. Selon lui, il faut adapter en permanence l’écosystème sécuritaire aux réalités locales.

« Nos concitoyens ont besoin de sécurité, socle basique de tout développement humain durable », a-t-il souligné.

Une innovation appelée à se développer

Le commissariat mobile restera d’abord actif dans la commune de Ouagadougou. Mais la Police nationale envisage déjà l’acquisition d’autres véhicules pour déployer ce concept à travers le pays. Une stratégie qui s’inscrit dans la vision de police de proximité et de sécurité au quotidien.

Une initiative saluée par les populations

La cérémonie de lancement a eu lieu dans l’arrondissement n°7, à Nagrin. Les autorités locales et coutumières ont salué une réponse concrète aux besoins de sécurité. Elles voient dans ce projet une avancée pour leur communauté et pour tous les Burkinabè.

Burkina Faso : une nouvelle loi criminalise l’homosexualité et modifie le code de la famille

L’Assemblée législative de transition du Burkina Faso a adopté un code criminalisant l’homosexualité à Ouagadougou, le 1er septembre 2025, afin d’affirmer la souveraineté et redéfinir les règles sociales et familiales du pays.

 

Depuis le 1er septembre 2025, le Burkina Faso dispose d’une loi qui interdit et criminalise l’homosexualité. L’Assemblée législative de transition a adopté à l’unanimité un nouveau code de la personne et de la famille. Le président Ibrahim Traoré doit promulguer ce texte, qui introduit pour la première fois des sanctions contre les pratiques homosexuelles.

Selon le ministre de la Justice, Edasso Rodrigue Bayala, les peines prévues vont de deux à cinq ans d’emprisonnement, assorties d’amendes. Il précise que les ressortissants étrangers reconnus coupables ne seront pas incarcérés, mais expulsés du territoire burkinabè. Jusqu’ici, aucune loi ne ciblait directement les personnes homosexuelles, qui vivaient dans la discrétion.

Cette décision marque donc un tournant juridique et sociétal dans le pays. Au-delà de la question de l’homosexualité, le nouveau code introduit d’autres changements importants. Il modifie notamment les conditions d’accès à la nationalité burkinabè par le mariage et reconnaît désormais les unions religieuses et coutumières.

Pour les autorités, ce texte illustre la volonté du Burkina Faso de réaffirmer son indépendance culturelle et politique. Il reflète également un choix de société ancré dans les traditions locales et distinct des influences extérieures.

 

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Le ministre des Affaires étrangères reçoit les représentants de la Suisse et du Canada

Le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Karamoko Jean Marie Traoré, a reçu ce 1er septembre 2025 la nouvelle Cheffe de la coopération suisse et l’ambassadeur du Canada pour renforcer les liens bilatéraux et préparer de futurs programmes de coopération alignés sur les priorités du Burkina Faso.

 

Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’Extérieur, Karamoko Jean Marie Traoré, a reçu ce lundi 1er septembre 2025 l’ambassadeur du Canada, Tina Guthrie, ainsi que la nouvelle Cheffe du Bureau de la Coopération suisse, Stefanie Burri.

Lors de son audience avec Mme Burri, le ministre a évoqué le futur programme de coopération Burkina Faso–Suisse pour la période 2026-2029, qui s’alignera sur les priorités nationales. La diplomate suisse a souligné son intention de renforcer les initiatives conjointes dans divers domaines en respectant les principes de dialogue, d’écoute et de non-ingérence. Karamoko Jean Marie Traoré a, pour sa part, salué la coopération bilatérale, vieille d’une cinquantaine d’années, et ses résultats satisfaisants au profit des deux peuples. Il a insisté sur la volonté des deux parties de consolider ces liens historiques.

Dans une autre rencontre, le ministre a échangé avec l’ambassadeur du Canada, Tina Guthrie, sur les perspectives de la coopération entre les deux pays, notamment dans les domaines diplomatique et académique. Ces audiences confirment l’engagement du Burkina Faso à entretenir et développer ses relations internationales.

Burkina Faso : le DGPN reçoit l’Ambassadeur de Chine pour renforcer la coopération sécuritaire

Dans la soirée du 19 août 2025, l’Inspecteur Général de Police Thierry Dofizouho TUINA, Directeur Général de la Police Nationale (DGPN), a accueilli en audience l’Ambassadeur de la République Populaire de Chine au Burkina Faso, ZHAO Deyong, accompagné du chef de chancellerie, M. GU Zhen, et du Directeur Politique, M. TANG Ran.

Selon l’Ambassadeur ZHAO, cette visite s’inscrit dans le cadre du septième anniversaire de la reprise des relations diplomatiques entre le Burkina Faso et la Chine. Elle a permis de réaffirmer l’engagement de la Chine à soutenir le Burkina Faso dans ses efforts de développement, de lutte contre le terrorisme et de consolidation de sa souveraineté.

Le DGPN, se réjouissant de cette visite, a salué la qualité des relations entre les deux pays et a remercié la Chine pour son soutien constant à la Police Nationale, notamment sur les plans logistique, matériel et humain, avec un accent particulier sur le renforcement des capacités et le partage d’expérience.

Cette rencontre, qui a pris des allures de réunion de travail, a également donné l’occasion au DGPN de présenter les progrès réalisés dans la pacification du pays, notamment la reconquête de la quasi-totalité du territoire national, assurant ainsi un environnement sûr pour les investisseurs.

Enfin, la séance a permis de dégager des perspectives de coopération et de soutien futur entre la Police Nationale et les autorités chinoises, avec la participation des directeurs techniques et du Chef de la Division de la Coopération.

La Police Nationale, fidèle à sa mission, confirme ainsi son engagement au service des citoyens et de la sécurité nationale.

Indépendance du Burkina Faso : l’Iran réaffirme son amitié et propose un renforcement des liens

À l’occasion du 65e anniversaire de l’indépendance du Burkina Faso, la République islamique d’Iran a renouvelé ses félicitations et exprimé sa volonté de renforcer la coopération bilatérale.

 

Le 5 août 2025, le Burkina Faso célébrait le 65e anniversaire de sa proclamation d’indépendance. Dans ce cadre symbolique, la République islamique d’Iran a adressé un message officiel de félicitations, saluant le peuple burkinabè et réaffirmant son attachement à des relations solides entre les deux pays.

Une amitié réaffirmée sur la scène diplomatique

« Le ministère des Affaires étrangères de la République islamique d’Iran présente ses plus sincères félicitations au noble peuple et au gouvernement du Burkina Faso à l’occasion de la fête de son indépendance, et souhaite une plus grande expansion de la coopération entre les deux Nations », a indiqué la diplomatie iranienne dans une publication sur le réseau social X (ex-Twitter).

Ce message s’inscrit dans une dynamique de rapprochement croissant entre Téhéran et Ouagadougou, amorcée depuis l’arrivée au pouvoir du Capitaine Ibrahim Traoré en 2022. Les deux pays partagent désormais une volonté commune de diversification de leurs partenariats stratégiques, dans un contexte géopolitique régional en recomposition.

Conférence des pays sans littoral : le Burkina Faso appelle à un nouvel ordre économique mondial

À Awaza, la délégation burkinabè appelle à un renforcement des partenariats et à une meilleure inclusion des pays sans littoral dans les circuits économiques mondiaux.

 

Du 5 au 8 août 2025, la ville d’Awaza, au Turkménistan, accueille la 3e Conférence des pays en développement sans littoral (PDSL). Initiée par les Nations unies, cette rencontre vise à élaborer un programme de coopération renouvelé autour du thème « Progresser grâce aux partenariats ».

Le Burkina Faso y est représenté par une délégation de haut niveau, conduite par le ministre d’État, Emile Zerbo, et le ministre des Affaires étrangères, Karamoko Jean-Marie Traoré. Ces représentants participent activement aux débats, tables rondes et sessions techniques, aux côtés de 31 autres pays sans accès direct à la mer.

Lutter contre une marginalisation structurelle

À l’ouverture, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a rappelé un fait marquant : les PDSL représentent 7 % de la population mondiale, mais à peine 1 % du PIB global. Une situation qu’il qualifie de « conséquence d’un système économique mondial inadapté, plutôt que d’une fatalité géographique ».

Les PDSL, dont 15 sont situés en Afrique, doivent relever de nombreux défis. En effet, ils supportent des coûts de transport élevés, dépendent fortement des infrastructures des pays de transit et disposent d’un accès limité aux marchés mondiaux. Le Burkina Faso, en proie à une insécurité persistante, s’efforce malgré tout de maintenir une diplomatie économique active et d’explorer de nouvelles opportunités de partenariat.

Le Burkina Faso au cœur des réflexions

Dans une déclaration prononcée au nom de la Confédération des États du Sahel (AES), Emile Zerbo a insisté sur la nécessité d’un changement profond. « Nos pays, en dépit de leur position enclavée, sont porteurs d’innovations et de dynamiques sociales qu’il faut mieux intégrer dans les politiques internationales de développement », a-t-il affirmé.

Le ministre burkinabè a appelé à une plus grande solidarité internationale en faveur des PDSL, soulignant l’importance d’un accès équitable au financement climatique, à l’investissement dans les infrastructures logistiques et à la diversification des économies locales.

Lancement du Programme d’actions d’Awaza

L’un des enjeux majeurs de cette conférence est le lancement du Programme d’actions d’Awaza, une feuille de route ambitieuse qui guidera les politiques de soutien aux PDSL pour la prochaine décennie. Ce programme repose sur quatre priorités :

  1. Renforcer le commerce, le transit et la connectivité régionale ;

  2. Accélérer la transformation structurelle et la diversification économique ;

  3. Appuyer l’action climatique et la résilience aux chocs environnementaux ;

  4. Mobiliser davantage de financements et de partenariats internationaux.

Par ailleurs, ils envisagent de nouer des partenariats avec des organisations comme la Banque mondiale, l’Union africaine ou la BAD pour accompagner les réformes structurelles

Une voix africaine unie pour plus d’équité

La participation des délégations africaines, notamment celles du Burkina Faso, du Niger, du Mali, de l’Éthiopie et de l’Ouganda, a permis de porter une voix continentale commune. Plusieurs représentants ont plaidé pour que les règles du commerce international soient adaptées aux réalités spécifiques des pays sans littoral.

Les discussions se poursuivent jusqu’au 8 août. D’ici là, le Burkina Faso entend renforcer ses alliances et faire entendre sa vision d’un développement fondé sur l’endogénéité, la résilience et la coopération entre pays confrontés aux mêmes défis géographiques.