RCA : Ahmad Allam-Mi et François Louncény Fall à Bangui

Les deux personnalités sont arrivées en Centrafrique, pour appréhender les défis et enjeux de la mise en œuvre de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en RCA.

Le Secrétaire général de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), Ahmad Allam-Mi, et le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique centrale, François Louncény Fall, sont arrivés à  Bangui le 2 avril pour une visite officielle de quatre jours. Cette visite a pour but de leurs permettre appréhender les défis et enjeux de la mise en œuvre de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en RCA (APPR).

En appui à  l’Initiative africaine pour la paix et la réconciliation en RCA, cette visite conjointe qui prendra fin le 5 avril évaluera les perspectives de l’application de l’Accord et l’appui des pays de la sous-région à  ce processus. Dès leur arrivée, Ahmad Allam-Mi et François Louncény Fall ont tenu à  réitérer leur soutien « aux autorités centrafricaines, le peuple centrafricain, en vue de consolider les acquis importants qu’il a pu grâce à  la communauté internationale obtenir dans le cadre de la stabilisation du pays et de la paix ».

Cette mission est le « signe que les Nations unies et la région marchent ensemble pour la mise en œuvre de l’accord de Khartoum », a rappelé François Louncény Fall. C’est un « message de toute la région pour dire que les Nations Unies et la CEEAC, l’Union Africaine, nous nous tenons la main dans la main pour accompagner la République centrafricaine » a-t-il ajouté. Aux côtés de l’Union africaine, la CEEAC est également garante de l’Accord tandis que les Nations unies font partie des facilitateurs de l’Initiative africaine pour la paix et la réconciliation en RCA. Cette dernière a abouti aux pourparlers de paix qui se sont tenus à  Khartoum et à  l’APPR signé à  Bangui le 6 février 2019.

La délégation CEEAC-UNOCA se rendra également à  Paoua pour mieux appréhender la question de la transhumance et ses implications sécuritaires. « La question de la transhumance est considérée en ce moment au niveau des Nations unies comme l’une des causes émergentes des conflits dans la région. Nous attachons beaucoup de prix à  cette question », a souligné François Louncény Fall.

Centrafrique : les activités de quatre sociétés minières chinoises suspendues

Le gouvernement a suspendu les activités de ces entreprises installées à  Bozoum, dans le nord-ouest de la Centrafrique, par un arrêté du ministère des Mines.

L’arrêté explique cette mesure par l’inobservation par lesdites sociétés des textes régissant le secteur des mines en RCA, principalement le manquement aux obligations relatives à  la protection de l’environnement et au cahier des charges.

Les entreprises concernées sont MENG et MAO, TIAN, XIANG et TIAN RUN qui exercent dans la préfecture de l’Ouaham Pendé au nord-ouest.

« Pour que ces sociétés chinoises reprennent leurs activités en Centrafrique, elles doivent remplir toutes les conditions exigées par la loi et les règlements miniers en vigueur dans le pays », écrit le ministère des Mines.

Ce n’est pas la première fois que des sociétés minières chinoises installées en RCA tombent sous le coup de la loi minière. L’année dernière, HW-LEPO qui opère à  Yaloké a été sanctionnée par le ministère des Mines pour les mêmes motifs. Parfois ces sociétés ne sont détentrices que de permis de recherche, mais s’adonnent à  l’exploitation.

Il faut noter que, les habitants des zones où installées ces sociétés se plaignent beaucoup de l’exploitation anarchique des espaces attribués aux Chinois. Une situation qui entraine parfois des violences à  l’égard de ces Chinois. C’est le cas à  l’ouest de la Centrafrique, à  Sosso Nakombo notamment où trois ressortissants chinois ont été sauvagement assassinés en octobre dernier par des jeunes à cause de différends nés de l’exploitation minière.

Broto : une tradition musicale menacée

Ladite tradition de l’ethnie du même nom, disparait de plus en plus et ça depuis 2013, lors du déclenchement de la crise centrafricaine marquée par des violences.

Un souffleur de Broto de Centrafrique soulève l’épais tronc boursouflé qui lui sert d’instrument et colle sa bouche sur l’extrémité la plus fine: soudain, ses yeux s’écarquillent, ses joues se gonflent et un grondement sourd s’échappe de sa trompe.

« Les gens à  Bangui pensent que les Broto sont morts, mais nous sommes là ! » s’exclame Bruno Hogonédé, le président des Ongo-Broto, l’un des derniers orchestres de souffleurs de trompe Broto en Centrafrique.

Du haut d’une colline de Bambari, ville du centre du pays, commencent à  résonner les 14 autres trompes grondant à  différents octaves, guidées par le cliquettement sec d’un grelot d’acier.