RCA : l’ONU sanctionne Abdoulaye Miskine

Le 20 avril 2020, le Comité des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU, a placé Abdoulaye Miskine sur la liste des personnalités centrafricaines privées de voyages et dont leurs avoirs sont désormais gelés.

Ces sanctions contre Abdoulaye Miskine, de son vrai nom  Martin Koumtamadji, font suite au rapport du comité des experts chargé de suivre la situation en Centrafrique. Le fondateur du mouvement rebelle, le Front démocratique du peuple centrafricain ( FDPC) et ancien chef de la sécurité du président Patassé, avait signé l’Accord de Paix et de Réconciliation du 6 février 2019.

Nommé ministre, dans la foulée, il démissionna aussitôt pour reprendre les armes. Il avait abandonné son fief de l’ouest, le long de la frontière camerounaise,  pour s’installer à la frontière soudanaise, près de Amdafok,  nouveau point névralgique des combats entre groupes rebelles. Le 19 novembre 2019, il est tombé aux mains d’Idriss Deby Itno, lors d’un voyage au Tchad. Il y serait toujours emprisonné.

Nourredine Adam, architecte de l’Accord de Khartoum

Abdoulaye Miskine était déjà sous sanctions des Etats-Unis d’Amérique. Aujourd’hui il rejoint sur la liste, Nourredine Adam, l’ancien leader de l’Ex Seleka et chef du FPRC et l’ancien président François Bozizé.

On rappellera, que Nourredine Adam, pourtant privé de voyages par le Conseil de Sécurité, fut l’un des architectes de l’Accord de Khartoum. Il y put s’entretenir en toute liberté avec Jean-Pierre Lacroix, Chef des Opérations de maintien de la Paix de l’ONU. De même, François Bozizé, également inscrit sur la liste des sanctions de l’ONU depuis 2014, n’a cessé de voyager durant son exil en Ouganda. Il revint a Bangui, en décembre 2019  en toute liberté.

Nul doute que Abdoulaye Miskine a beaucoup plus à craindre de son emprisonnement au Tchad que les décisions du Comité des sanctions de l’ONU.

RCA : un expert de l’ONU fait une mise en garde aux acteurs politiques

Yao Agbetse, a lancé un appel à la majorité, l’opposition, les groupes armés et les médias nationaux et internationaux à la retenue.

L’Expert indépendant de l’ONU sur la situation des droits de l’homme en RCA, Yao Agbetse, a lancé un appel à la majorité, l’opposition, les groupes armés et les médias nationaux et internationaux à la retenue et à la responsabilité : « Tout acteur politique qui a exercé ou envisage d’exercer de hautes fonctions à la tête de la RCA, y compris la magistrature suprême, doit se montrer capable de placer l’intérêt du peuple avant ses propres intérêts ; cette exigence n’est pas négociable ».

« Toute tentative visant à entraver la marche du pays vers la paix fortement exprimée par le peuple centrafricain lors du Forum de Bangui en 2015 et lors des consultations nationales en 2019 dans le cadre de l’Accord de paix de Khartoum est une trahison du peuple qui n’aspire qu’à jouir de ses droits ».

« Toute personne qui pose des actes attentatoires à l’exercice des droits et des libertés fondamentales par le peuple centrafricain s’expose aux sanctions internationales, y compris devant la Cour pénale internationale ».

« Tous les leaders des groupes armés devenus Ministres en faveur de l’Accord de paix de Khartoum ou intégrés au sein de l’appareil étatique doivent exercer un devoir de diligence qui les obligent à respecter les lois républicaines et à s’abstenir de toutes actions incompatibles avec leurs engagements au titre de l’Accord ».

« En vertu de l’Accord de paix, je demande aux groupes armés de « mettre fin de manière immédiate, complète et irrévocable à toutes les hostilités et formes de violence » (article 5) comme ils se sont engagés à le faire.

« Alors que la RCA est confrontée à la pandémie du COVID-19 avec des conséquences potentiellement catastrophiques et que le dispositif électoral en vue du prochain scrutin présidentiel est loin d’être en place, les tensions actuelles sont de nature à saper les efforts qui ont été déjà entrepris et l’espoir légitime de paix de la population ».

« J’appelle les autorités centrafricaines à respecter les normes et standards internationaux applicables en matière d’arrestation, de détention provisoire, de procès juste et équitable, et de privation de liberté, et à éviter de recourir aux détentions arbitraires, aux disparitions forcées, à la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ».

« J’exhorte les pays voisins et les partenaires internationaux de la RCA à agir en artisans de paix en accompagnant la RCA vers des élections transparentes et à s’abstenir de toute action ou omission susceptible d’hypothéquer le processus électoral et de plonger à nouveau le pays dans le chaos ».

« J’appelle la majorité, l’opposition, les groupes armés et les médias nationaux et internationaux à la retenue et à la responsabilité ».

RCA : l’ONU dénonce une « campagne diffamatoire » contre la Minusca

Lors de sa dernière session, le Conseil de sécurité des Nations  unies s’est déclaré «gravement préoccupé » par la poursuite des attaques contre le personnel de la  Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca), dénonçant également une récente campagne médiatique « diffusant des informations fausses et inacceptables sur la Mission et son personnel ainsi que des incitations à la haine ».

Une mise au point de l’ONU au Mouvement des patriotes centrafricains pour la paix (MPCP) entreprend une série de manifestation pour appeler au départ des agents de la Minusca qui ne digère pas les rapprochements entre certains leaders de groupes armés et ces agents de la mission onusienne.

Pour rappel, les autorités de Bangui avaient demandé le départ de quatre cadres de la Minusca, depuis 2014, dans une note signée du ministre centrafricain des Affaires étrangères en février dernier. Le gouvernement centrafricain accuse ces cadres de « comportements et agissements antinomiques au code de bonne conduite » qui encadre les relations entre l’Etat centrafricain et cette mission onusienne.

Depuis quelques jours, la Minusca a engagé des discussions avec le haut sommet de l’Etat pour éviter de perdre la face. Déjà, les jeunes du MPCP ont annoncé une manifestation le 4 mars pour exiger le départ des employés de la Minusca.

Affaire Griveaux : Juan Branco expulsé de la Centrafrique

L’avocat très controversé et aux multiples facettes, dans l’affaire Griveaux, Maître Juan Branco, avait été expulsé de Centrafrique, en mai 2018, à la demande de la Minusca qu’il avait gravement mis en cause.

Juan Branco avait ses entrées à l’ONU et dans les organisations internationales de défense des droits de l’homme depuis son passé comme assistant à la Cour Pénale Internationale de La Haye et ses fonctions de conseiller au cabinet de Laurent Fabius, lorsque celui-ci était ministre des Affaires étrangères.

Un bref passage à la Cour Spéciale de Bangui

En 2018, ayant été missionné par l’ONU pour apporter son expertise à la Cour Pénale Spéciale de Bangui, créé en 2015, l’iconoclaste Juan Branco a découvert, en quelques jours passés à Bangui, une situation qu’il a dénoncée dans plusieurs médias. Juan Branco fut déclaré Persona non grata et expulsé de Centrafrique en mai 2018.

RCA : cinq chefs de milice condamnés à perpétuité

Cinq chefs d’une milice centrafricaine ont été condamnés, vendredi 07février à Bangui, aux travaux forcés à perpétuité pour « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité » pour le massacre de dizaines de civils en 2017.

Une condamnation inédite en République centrafricaine. Cinq chefs de milice ont été condamnés à des travaux forcés à perpétuité pour des « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité », pour leur rôle dans le massacre de dizaines de civils en 2017, dans ce pays endeuillé par une guerre civile depuis sept ans.

Deux des hommes condamnés par la Cour criminelle de Bangui sont Crépin Wakanam, dit « Pino Pino », et Kevin Bere Bere, dit « Béré-Béré », soit les principaux chefs d’un groupe armé anti-balaka. Ces milices d’auto-défense à majorité chrétienne et animiste avaient perpétré un massacre à Bangassou, dans le sud, contre des civils musulmans le 13 mai 2017.

« C’est la première fois qu’une condamnation pour crimes contre l’humanité est prononcée par un tribunal centrafricain », a déclaré par téléphone à l’AFP le ministre de la Justice Flavien Mbata, ce qu’a confirmé la Fédération Internationale pour les Droits Humains (FIDH).

Le « général Pino-Pino » et le « lieutenant Béré-Béré » étaient à la tête d’une milice anti-balaka qui avait notamment attaqué le 13 mai 2017 le quartier de Tokoyo et une base de l’ONU dans la localité de Bangassou.

Selon l’ONU, l’assaut ce jour-là, ainsi que des heurts les jours d’avant et d’après, avaient fait 72 morts, 76 blessés et 4 400 déplacés. Les membres de la communauté musulmane qui se trouvaient réfugiés dans l’église catholique de cette ville avaient été particulièrement visés le 13 mai.

Dix casques bleus ont également été tués au cours d’attaques menées par des miliciens entre mai et novembre 2017 dans Bangassou et ses environs.

Les verdicts, lus par le président de la Cour pour chacun des accusés devant une salle de tribunal remplie de policiers et militaires, ne sont susceptibles que d’un recours en cassation.

En tout, 28 accusés étaient jugés par la Cour criminelle du tribunal de Bangui pour « crimes contre l’humanité, crimes de guerre, pillages et meurtres ». Trois autres ont été condamnés à la même peine et pour les mêmes chefs que Béré-Béré et Pino-Pino en tant que cadres de la milice : Romaric Mandago, Patrick Gbiako et Yembeline Mbenguia Alpha.

Le reste des accusés, des combattants du groupe, ont été condamnés à des peines allant de 10 à 15 années de travaux forcés notamment pour assassinats et détention illégale d’armes.

Deux tiers de la Centrafrique aux mains de groupes armés

La FIDH a salué dans un communiqué « ce verdict, qui démontre la volonté grandissante des autorités judiciaires centrafricaines à mener à leur terme des procès de premier plan contre les responsables des violences et crimes internationaux qui endeuillent » ce pays parmi les plus pauvres du monde depuis plus de sept années.

La Centrafrique est plongée dans une guerre civile meurtrière depuis que le président François Bozizé a été renversé en 2013 par la Séléka, une coalition de groupes rebelles à dominante musulmane. Des milices populaires, les anti-balaka, avaient été créées pour combattre la Séléka, entraînant le pays dans une spirale infernale de violences et combats.

La signature, il y a un an, d’un accord de paix à Khartoum entre le pouvoir de Bangui et 14 groupes armés a permis une baisse significative des affrontements. Mais le pays reste secoué par des combats réguliers et des crimes dont sont encore victimes de nombreux civils. Deux tiers du territoire restent aux mains de groupes armés rivaux.

RCA : à l’ONU, la France fait des concessions à la Russie sur l’embargo militaire

Le Conseil de sécurité a voté pour l’allègement de la suspension de certaines armes, instaurée en décembre 2013, et autorisé, entre autres, la livraison de blindés armés.

« C’est avec déception que la République Centrafricaine a accueilli la décision du Conseil de Sécurité des Nations-Unies du maintien de l’embargo qui pèse sur nos forces de défense et de sécurité », a estimé le porte-parole de la présidence centrafricaine, Albert Yaloké Mokpeme. Vendredi soir 31 janvier à New York, le Conseil de sécurité a pourtant voté l’allègement de l’embargo instauré en décembre 2013 et a autorisé, entre autres, la livraison de blindés armés à ce petit pays d’Afrique centrale. De plus, un expert devait être dépêché lundi 3 février pour examiner l’application de l’accord de paix signé le 6 février 2019 entre Bangui et quatorze groupes armés.

En fait, c’est avant ce vote que le sujet a fait couler le plus d’encre. Des voix favorables à la levée des sanctions se sont à nouveau élevées sur cette zone d’Afrique centrale où le sentiment antifrançais est en partie nourri par la volonté de Paris d’empêcher la dissémination des armes. La semaine dernière, la « une » de Centrafric Matin s’interrogeait sur ce « Que veut réellement la France de ce pays et de son peuple ? Le génocide ? » et le site du journal Ndjoni Sango estimait, lui, que « la France décide de maudire la RCA par tous les moyens ». Des critiques qui avaient eu tendance à s’atténuer ces derniers temps, après les fortes tensions diplomatiques suscitées par l’irruption de la Russie sur l’échiquier centrafricain en 2018.

Une situation trop instable

Si Bangui s’est ému, c’est dans les couloirs de l’ONU, à New York, que s’est joué le vrai lobbying. Là, de l’avis général, le combat a été rude. La nouvelle levée partielle de l’embargo, qui fait suite à une première en septembre (date à laquelle les livraisons d’un certain type d’armes ont été autorisées), représente une vraie concession pour la France, rédactrice du texte soumis au vote. Estimant la situation sur le terrain encore trop instable, le pays auteur de la résolution, conscient que de nombreux membres du Conseil de sécurité partageaient sa vision, pensait bien reconduire l’embargo tel qu’il avait été formulé en septembre 2019. Mais c’était compter sans le lobbying russe.

A quelques jours du vote, la Russie a proposé un contreprojet de résolution, allant dans le sens du gouvernement centrafricain. Démarche « vraiment pas honnête », estime un diplomate européen à New York, à l’heure où les Forces armées centrafricaines (FACA) commencent à reconquérir le territoire national dans ce pays de cinq millions d’habitants qui avait basculé dans une profonde crise politico-militaire en 2013 après la prise de la capitale par une coalition de groupes armés – la Séléka.

Si la situation s’améliore depuis l’accord de paix du 6 février 2019, reste que les fonctionnaires, encore trop peu nombreux à l’intérieur du pays, ont besoin d’une sécurisation des zones pour se réinstaller. Or, les forces de sécurité qui accompagnent cette reconquête sont formées par l’Union européenne et, aussi, depuis 2018, par des « instructeurs privés » russes dans le cadre d’un accord de coopération militaire signé avec Moscou.

Des compromis de la France

La levée partielle, à plusieurs reprises déjà, de l’embargo onusien a donc permis de les équiper en armes et matériels, mais dans une proportion jugée encore insuffisante, alors que le territoire reste en grande partie sous contrôle de groupes qui, eux, continuent de s’armer par des voies illégales. Ce qui explique que beaucoup ne comprennent pas, à Bangui, pourquoi l’embargo n’est pas intégralement levé.

Les négociations new-yorkaises étant « musclées », selon l’avis de plusieurs observateurs, la France a dû jouer le compromis sur les véhicules blindés (ils pourront être équipés d’armes dont le calibre ne dépasse pas 14,5 millimètres) et sur la durée du renouvellement ramenée à six mois, pour ne pas risquer le veto et la levée totale de l’embargo. Le Conseil de sécurité voulait éviter de réexaminer la résolution lors de l’élection présidentielle centrafricaine dont le deuxième tour est prévu pour février 2021. Les Français espéraient même sécuriser l’accord pour quatorze mois. Mais les Russes ont réussi à en fixer l’échéance à l’été.

Après ces compromis majeurs, la représentante permanente adjointe de la France auprès des Nations unies, Anne Gueguen, a « profondément » regretté l’absence d’adoption unanime, la Russie et la Chine s’étant abstenues. Elle a rappelé au passage que « le Conseil de sécurité est pleinement à l’écoute des autorités centrafricaines » dans le domaine de la sécurité et a souligné la nécessité d’une « approche responsable ». Rendez-vous dans six mois.

Alindao : situation toujours tendue après des affrontements

Des combats se sont produits la semaine dernière dans la ville d’Alindao entre les Forces armées centrafricaines (FACA) et l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), lequel se retrouve de nouveau sous le feu des critiques.

La semaine dernière, un accrochage a eu lieu à Alindao entre les Forces armées centrafricaines (FACA) et ceux de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) après que le groupe armé a arrêté un membre des FACA en ville. Chacun des deux groupes, en venant chercher ses blessés, a cru à l’arrivée de renforts, créant une montée des violences. Des maisons, des commerces et une partie des camps de déplacés ont été brûlés.

La Minusca, la mission de l’ONU dans le pays, annonce un bilan de deux morts, le gouvernement parle de trois, et une dizaine de blessés. Plusieurs centaines de personnes ont été déplacées. La Minusca a renforcé ses positions à Alindao en dépêchant des casques bleus depuis Bambari. Le calme est revenu à Alindao même si des tensions persistent.

Accord de paix caduc

Signataire de l’accord de paix du 6 février 2019, l’UPC se retrouve à nouveau épinglée. Elle est régulièrement critiquée notamment pour son expansion récente dans le sud-est du pays. Dans un communiqué, la Minusca « met en garde ce groupe armé contre les violations répétées de l’accord ».

Dans un communiqué, le porte-parole du gouvernement relate les propos du président Faustin-Archange Touadéra : « Il n’est plus acceptable de laisser l’UPC narguer le gouvernement ». Et d’ajouter : « Il est temps de ne plus se cantonner aux pressions politiques ».

Il y a bientôt un an, un accord de paix était signé à Bangui permettant une réduction significative des violences. Si les violations de l’accord par les groupes armés sont régulièrement dénoncées notamment par l’opposition, les groupes armés émettent eux aussi des critiques.

Dans une déclaration datée du 13 janvier, trois groupes armés issus de l’ex-Séléka, dont l’UPC, alertent sur les risques de caducité de l’accord. Ils reprochent « l’autosatisfaction » du gouvernement face à la crise qui perdure et demandent la « traduction dans les faits des engagements pris ».

Affrontements dans le sud : 3 morts et une centaine de déplacés

Au moins 3 personnes sont mortes et une dizaine ont été blessées vendredi dans le sud de la Centrafrique dans des combats opposant des militaires à des membres d’un groupe armé signataire d’un accord de paix conclu avec le gouvernement il y a un an, a-t-on appris lundi de sources concordantes.

« Il y a eu un accrochage entre les membres des Forces armées centrafricaines (Faca) et ceux de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) dans la ville d’Alindao », a déclaré lundi Vladimir Monteiro, porte-parole de la Mission des Nations Unies en Centrafrique, une opération de maintien de la paix lancée en 2014 dans ce pays où 70% du territoire est contrôlé par des groupes armés.

Une dizaine de blessés ont été évacués et quelque 125 personnes se sont réfugiées autour de la base de l’ONU d’Alindao après l’incendie de deux camps de déplacés, a-t-il ajouté.

Au moins trois militaires centrafricains ont perdu la vie dans ces combats, a précisé le porte-parole du gouvernement, Ange Maxime Kazagui. Une « vingtaine de maisons ont été brûlées ainsi que plusieurs commerces ».

La Centrafrique est déchirée par une guerre civile depuis le renversement du président François Bozizé en 2013 par une coalition de groupes rebelles. Si la signature d’un accord de paix le 6 février 2019 entre le pouvoir de Bangui et 14 groupes armés, dont l’UPC, a permis une baisse significative des violences, le pays reste secoué par des combats réguliers.

Les heurts ont éclaté vendredi alors que les éléments de l’UPC « avait arrêté un Faca en ville », a expliqué le sous-préfet d’Alindao, Victor de Pascal Ouiabona Yankombona. « Alors que chacun venait chercher ses blessés, chaque faction a cru à une arrivée de renforts, menant à une escalade des violences », a-t-il ajouté. Cette version des faits a été confirmée par des responsables de l’UPC, joints au téléphone par l’AFP.

« Nous devons continuer à travailler pour l’accord, mais on doit dire à certaines parties que cela suffit », a déclaré samedi le porte-parole du gouvernement. M. Kazagui a également appelé l’ONU, l’Union africaine et les partenaires internationaux, garants et facilitateurs de cet accord, à réagir : « Des sanctions doivent être prises. L’impunité a trop longtemps prévalue en Centrafrique ».

RCA : l’ONU suspend sa collaboration avec Caritas

Le bureau humanitaire de l’ONU en Centrafrique a déclaré qu’il y avait « de graves allégations d’abus sexuels sur des mineurs » commis par l’ancien directeur de la Caritas dans ce pays, le prêtre belge Luk Delft.

À la suite de la procédure judiciaire ouverte à Bangui contre le père Luk Delft, ancien secrétaire général de Caritas de la République centrafricaine (RCA) pour des abus sexuels présumés sur mineurs, la coordination des affaires humanitaires de l’ONU a déclaré samedi 23 novembre que ses liens avec la Caritas Centrafrique resteraient « suspendus jusqu’à la fin des enquêtes en cours ».

Condamné en Belgique en 2012 pour agression sexuelle, le père Delft, religieux salésien, avait également été banni pendant dix ans de toute fonction susceptible de le mettre en contact avec des jeunes.

Malgré cela, il a été envoyé en RCA en 2013. Après avoir travaillé pendant deux ans à Kaga Bandoro, une ville du nord du pays, il a été nommé en 2015 secrétaire général de la Caritas en RCA. Il semblait avoir toute la confiance de la hiérarchie catholique centrafricaine et il acceptait de se rendre dans des zones extrêmement dangereuses pour superviser et encadrer les actions de l’ONG catholique.

Démis de ses fonctions, le prêtre belge n’est désormais plus en RCA, a précisé la Caritas.

Interrogé par La Croix, Aloysius John, le secrétaire général de la confédération mondiale des Caritas, déclare : « Les décisions prises par les donateurs, y compris les Nations Unies, sont compréhensibles mais inacceptables. L’Église continuera sa mission parmi les pauvres. Elle a déjà payé un lourd tribut pour son engagement connu de tous. »

Viols de casque bleus en RCA : des échantillons d’ADN auraient été mal conservés

C’est l’un des « dysfonctionnements » relevés dans l’enquête menée par l’organisation sur 163 possibles cas de crimes sexuels commis par des casques bleus du Gabon et du Burundi.

C’est un rebondissement dans l’affaire des violences sexuelles commises en République de Centrafrique par des casques bleus gabonais et burundais entre 2014 et 2015. Un audit interne des Nations unies, révèle de nombreux dysfonctionnements dans l’enquête menée dès 2016. Ils expliqueraient pourquoi de nombreuses accusations n’ont pu être confirmées, ni pourquoi l’enquête n’a pu réellement aboutir.

C’est une sévère autocritique que le service de contrôle interne de l’ONU – l’OIOS – a mené en diligentant cet audit. En effet, devant la liste accablante d’erreurs, on comprend pourquoi l’enquête sur les soupçons de viols par les soldats de la Minusca, à Dekoa, piétine. On peut craindre aussi qu’une majorité des preuves rassemblées par les enquêteurs, en 2016, ne seront jamais recevables devant un tribunal.

Il y a d’abord des dysfonctionnements d’organisation. L’UNICEF, par exemple, est la première à entendre les témoignages, mais tarde à prévenir l’ONU.

Il y a également le manque de préparation des interrogatoires qui, selon le protocole, a pris de court les 31 enquêteurs dépêchés à Dekoa.

Puis, le rapport pointe des erreurs dans la méthodologie des interrogatoires dont certaines questions pouvaient être « humiliantes » ou « intimidantes » pour les femmes qui témoignaient des viols qu’elles avaient subis.

Enfin, l’audit montre que de nombreux échantillons ADN, preuves primordiales dans les affaires de viols, ont été mal conservés et avaient tout simplement « pourri ».

Finalement, sur les 163 dénonciations, 26 n’ont pas été retenues. Les 69 cas impliquant les soldats burundais ont été requalifiés en relations de « fraternisation » avec des civils, et les 68 cas mettant en cause les casques bleus gabonais sont toujours en attente.

La Minusca affirme mener, depuis quelques mois, une politique de « tolérance 0 » vis-à-vis des casques bleus qui entretiendraient des relations avec des Centrafricaines ou seraient soupçonnés de violences sexuelles. Les sanctions sont immédiates et les soldats incriminés radiés à vie des missions de maintien de la paix.

De nombreuses sensibilisations sont menées auprès des troupes déployées ainsi qu’au sein de la population et toute « fraternisation » est désormais interdite. Un réseau d’une vingtaine d’associations relais, chargées de recueillir les témoignages de futures victimes, a été mis en place par les Nations unies.

RCA : les réfugiés manquent de soins médicaux

A l’hôpital de fortune du camp Zapaï, en en République démocratique du Congo, de nombreux réfugiés centrafricains malades attendent des impatiemment un miracle.

Couchés sur des lits faits de quelques planches ou encore à même la terre battue du sol, ces réfugiés centrafricains espère recouvrer la guérison. Césariennes, hernies, appendicites, toutes les opérations se font sans eau courante, sur une table couverte d’une bâche bleue en guise de bloc opératoire. C’est le Dr Célestin Dodouwamboli qui s’occupe de tous ces malades

« Quand j’opère, j’endors les patients avec de la kétamine, quand il y en a… », avoue le chirurgien, qui reconnaît « un nombre élevé de morts ».

Ils sont tous originaires de Zémio, une ville centrafricaine. Là-bas, le matériel médical plus moderne est disponible. Pour s’y rendre, il suffirait de traverser la rivière Mbomou, qui serpente le long de la frontière entre la Centrafrique et la République démocratique du Congo. Mais des groupes armés contrôlent la traversée et exigent des prix trop élevés pour les patients du docteur.

Le camp Zapaï a été créé par des Zandés de Zémio, qui sont désormais 30.000 à y habiter, selon l’ONU. Ils ont fui Zémio en 2017, quand les mêmes groupes armés ont instrumentalisé les tensions entre cette ethnie de cultivateurs et les Peuls éleveurs, qui cohabitaient jusque-là.

Aux maux centrafricains viennent s’ajouter les rebelles ougandais de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), qui patrouillent le long des axes pour attaquer les convois, enlever les agriculteurs et voler leurs récoltes. Les commerçants n’osent plus venir à Zémio et les cultivateurs n’osent plus quitter la ville.

Ils ne peuvent donc que compter sur les vivres du Programme alimentaire mondial de l’ONU, qui mettent deux mois à arriver par camion de la capitale, Bangui, à 1.000 km de là.

RCA : l’Onu salut le retour progressif de la stabilité

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a avoué que la Centrafrique est actuellement vers l’avancement de l’amélioration sur la stabilité et la mise en place de la paix.

Suite à l’accord de Khartoum et d’autres actions menées par le Président de la République, Faustin Archange Touadéra sur la mise en place de la paix en Centrafrique, l’ONU a apprécié tous les résultats.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a avoué que la Centrafrique est actuellement vers l’avancement de l’amélioration sur la stabilité et la mise en place de la paix durable. L’ONU a soutenu et près encore à soutenir toutes stratégies et procédures que l’état a envisagé de faire pour donner un bon développement pour le pays.

Pour Antonio Guterres il y a encore des efforts à fournir pour une paix et une stabilité durable. Il a appelé tous les partenaires locaux et internationaux à renforcer leur soutien à la Centrafrique.

Restauration de l’autorité de l’Etat : la France et la Russie souhaitent aider la RCA

La ministre française des Armées a présenté les initiatives diplomatiques françaises et russes en Centrafrique, a l’issue de la 12e réunion du conseil de coopération de sécurité franco-russe.

A l’issue de la 12e réunion du conseil de coopération de sécurité franco-russe, qui vient de se tenir à Moscou, la ministre française des Armées, Florence Parly, a déclaré qu’elle était convaincue que la Fédération de Russie souhaite « aider les Centrafricains à restaurer l’autorité de l’État ».

La ministre française des Armées a présenté les initiatives diplomatiques françaises et russes en Centrafrique. Elle s’est notamment félicitée des efforts conjoints menés dans le cadre de l’ONU et de l’Union africaine, visant à mettre fin à la crise sécuritaire dans le pays.

« Certains veulent y voir un lieu de compétition. Nous avons des différences de méthode mais je veux le croire, nous avons un même objectif : aider les Centrafricains à restaurer l’autorité de l’Etat sur leur pays. Lorsque nos efforts convergent dans le cadre institutionnel de l’ONU ou bien de celui de l’Union africaine, nous obtenons des résultats. A l’image, par exemple, de l’assouplissement de l’embargo sur les armes. Nous pouvons le faire alors. Faisons-le davantage », a-t-elle souligné.

Des propos qui résonnent comme un changement de position de la Française sur le rôle de la Russie en Centrafrique. Au regard des précédentes déclarations de ses dirigeants sur la présence russe en Centrafrique, hier accusée d’entraver une sortie de crise.

En novembre 2018, Florence Parly doutait que la présence russe en Centrafrique et ses actions déployées, à l’instar des accords de Khartoum « contribuent à stabiliser le pays », critiquant l’activisme diplomatique de Moscou, parrain, en août 2018, à Khartoum (Soudan), d’une rencontre destinée à faciliter le processus de réconciliation dans ce pays, et s’arrogeant un droit de regard sur l’ex-colonie.

Minusca : 1100 soldats camerounais en Centrafrique

Ils y sont allés dans le cadre du maintien de la paix de l’ONU en Centrafrique, ce pays qui traverse des moments de crise depuis 2013.

Le Ministère camerounais de la défense (Mindef), Joseph Beti Assomo a remis le drapeau national à ce 6e contingent conduit par le colonel Tabot Orock Samuel. La cérémonie a eu lieu ce 3 septembre 2019 à la Brigade du quartier général de Yaoundé.

Ce nouveau contingent est constitué de 750 militaires et 350 gendarmes. Ces hommes vont se rallier à ceux de la Centrafrique pour assurer la stabilité dans ce pays voisin.

Joseph Beti Assomo a recommandé aux troupes de faire preuve d’exemplarité pendant leur mission prévue pour un an.

« Soyez dignes de la confiance placée en vous. En y allant, vous œuvrez aussi à la sécurité de notre pays » leur a indiqué le Mindef.

Il faut le dire, ce contingent camerounais va compléter les éléments issus de 14 autres pays engagés pour la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation en Centrafrique.

RCA : l’ONU condamne les affrontements des groupes armés

Malgré l’accord de paix conclu en début février avec le gouvernement, des heurts ont éclaté dimanche et lundi entre deux mouvements armés dans le nord-est du pays.

Des milliers de civils ont pris la fuite après des combats dimanche et lundi matin dans la ville de Birao, opposant deux groupes armés signataires de l’accord de paix conclu avec le gouvernement début février. L’Union africaine, la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale et la Mission des Nations unies en République centrafricaine ont condamné lundi 2 septembre des affrontements « d’une rare violence » entre groupes armés dans l’extrême nord-est du pays.

Des « incidents inacceptables », qui « constituent une violation flagrante de l’accord de paix de Khartoum », ont estimé les trois organisations internationales dans un communiqué commun. Les auteurs dénoncent également « l’incendie de kiosques au marché de Birao par des éléments armés » durant l’affrontement qui opposait des miliciens du Mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice (MLCJ) à ceux du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC).

Des groupes armés qui contrôlent 70 % du pays

L’ONU confirme pour l’instant la mort d’au moins deux personnes. L’une d’entre elles est le général Adam Koton, du FPRC, a affirmé à l’AFP le porte-parole du groupe, Aboubacar Sidiq. La Centrafrique est embourbée dans un conflit depuis le renversement en 2013 du président François Bozizé par une coalition promusulmane (l’ex-Séléka), qui a entraîné une contre-offensive de milices prochrétiennes d’« autodéfense » (anti-balaka).

Le pays connaît une relative accalmie depuis la signature d’un accord de paix le 6 février entre quatorze mouvements rebelles et le gouvernement. La population est toutefois toujours victime de violences commises par les groupes armés qui contrôlent 70 % du territoire.

Le MLCJ et le FPRC, tous deux issus de l’ex-Séléka, s’étaient déjà affrontés le 14 juillet dans le village d’Am-Dafock, à la frontière avec le Soudan, à 60 kilomètres de Birao. Un affrontement provoqué par l’arraisonnement d’une cargaison d’armes appartenant au MLCJ par des éléments du FPRC, qui avait causé la mort de huit miliciens (quatre dans chaque groupe).

RCA : vers la levée de l’embargo sur les armes

Pour le gouvernement des progrès ont été enregistrés en vue de lever l’embargo sur les armes à destination de la RCA, conformément aux dispositions du Conseil de sécurité des Nations unies.

« Des officiers supérieurs et des officiers subalternes de l’armée ont été formés sur la gestion et le stockage des munitions et armes, en ce qui concerne les armureries, nous sommes prêts. Les progrès actuels dans la mise en œuvre du programme de DDRR (désarmement) s’inscrivent aussi dans le cadre de la levée de l’embargo sur les armes à  destination de notre pays », a déclaré à  Bangui le porte-parole du gouvernement, Ange Maxime Kazagui.

Pour l’ONU, la République centrafricaine va droit vers une possible levée de l’embargo.

C’est au cours d’une conférence de presse conjointe, que le porte-parole de la mission de l’ONU (Minusca), Vladimir Monteiro, a trouvé qu’une évolution a été enregistrée. Il a d’ailleurs rappelé qu’en janvier 2019, le Conseil de sécurité a adopté un chronogramme précis, demandant notamment « à  la République centrafricaine, de fournir jusqu’en juin 2019 un rapport sur les progrès enregistrés dans le cadre de la gestion ainsi que le stockage des armes ».

Le Conseil doit se réunir à la fin du mois de septembre pour « statuer sur la question de l’embargo ».

Il faut tout de même le dire, le Conseil a déjà  accepté des demandes de levée partielle, permettant ainsi à  la Russie et à  la France de fournir des armes aux forces armées centrafricaines (Faca).