Sécurité nationale : Opérations contre le terrorisme, un véritable succès des forces armées du Burkina

Au cours d’octobre et début novembre 2025, les forces armées nationales ont multiplié leurs actions contre les groupes terroristes, affichant des résultats significatifs et une coordination exemplaire entre unités terrestres et aériennes.

 

Au cours du mois d’octobre et au début de novembre 2025, les forces combattantes nationales ont intensifié leurs interventions face aux groupes terroristes, démontrant une supériorité opérationnelle croissante. Plusieurs leaders ennemis ont été neutralisés, tandis que d’autres ont été capturés lors d’opérations menées de jour comme de nuit sur différents théâtres d’opérations.

Le bilan d’octobre témoigne d’une activité soutenue : plusieurs centaines de terroristes neutralisés et plus d’une dizaine d’individus armés capturés. Les interventions ont inclus des escortes logistiques stratégiques, des missions de ravitaillement des populations et des actions offensives ciblées contre des bases et rassemblements ennemis.

Ces succès sont liés à la montée en puissance des opérations aéroterrestres, nécessitant une coordination étroite entre les unités au sol, drones, avions de combat, renseignement et commandement opérationnel. Les frappes sont généralement précédées de surveillances aériennes poussées, permettant de localiser les groupes armés dans des zones boisées, des bases improvisées ou des bâtiments abandonnés. Plusieurs opérations illustrent cette dynamique :

  • Le 8 octobre, un groupe utilisant des drones pour larguer des explosifs sur les convois logistiques entre Bourzanga et Djibo a été localisé et neutralisé, y compris ses chefs, par frappes aériennes.

  • Le 17 octobre, des positions de commandement à Djibo ont été détruites après renseignements, incluant un important dépôt d’armes et de munitions.

  • Le 25 octobre, à Yamba et ailleurs, des colonnes terroristes ont été repérées et frappées par drones et avions, entraînant la neutralisation de plusieurs dizaines de combattants.

La capture de terroristes vivants constitue un atout stratégique pour les forces de défense. Les informations obtenues lors des interrogatoires aident à planifier les futures opérations et à faciliter la prise en charge judiciaire. Les matériels récupérés sont soumis à des vérifications d’origine, permettant d’identifier les circuits d’approvisionnement et de logistique, tandis que le matériel inutilisable est détruit.

Le Lieutenant-colonel Abdoul Aziz Ouédraogo, porte-parole des Forces Armées nationales, souligne la coordination à l’échelle nationale : l’armée de l’air assure l’appui aérien et le transport stratégique, la Douane bloque les substances pour la fabrication d’explosifs, et la Police, la Gendarmerie, les Eaux et Forêts et les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) sécurisent les zones.

Au plan régional, les avancées se poursuivent au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES). L’État-major intégré de la Force unifiée a été déployé à Niamey du 14 au 16 octobre, marquant une étape majeure dans son opérationnalisation.

Ces résultats sont rendus possibles par les investissements de l’État dans l’équipement des forces et le soutien de la population via le Fonds de soutien patriotique. Le message reste clair : « Déposer les armes ou en assumer les conséquences. »

Grâce à la détermination des soldats et de la population, la lutte contre le terrorisme continue de progresser et la victoire semble envisageable.

Vers un front uni contre le terrorisme : le Tchad bientôt dans l’Alliance des États du Sahel ?

Entre Rome, Istanbul et Assouan, les initiatives internationales contre le terrorisme se multiplient. Mais au Sahel, l’heure est à l’union des forces régionales. L’adhésion du Tchad à l’Alliance des États du Sahel (AES) apparaît désormais comme une étape clé vers une stratégie sécuritaire commune.

 

Le dixième sommet du Processus d’Aqaba, tenu à Rome le 15 octobre 2025, a réuni plusieurs dirigeants africains et partenaires internationaux autour d’un objectif commun : renforcer la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent. À l’initiative du Roi Abdallah II de Jordanie, la rencontre, présidée par la Première ministre italienne Giorgia Meloni, a vu la participation de responsables venus du Tchad, du Nigeria, du Togo, de la Sierra Leone, ainsi que des délégations de l’AES notamment Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Sénégal.

Les participants ont souligné que le terrorisme demeure un phénomène multidimensionnel, intimement lié aux réseaux criminels, à la pauvreté et à l’instabilité économique, dépassant ainsi les simples enjeux militaires.

Le président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno a alerté sur l’escalade de la menace terroriste dans le Sahel et au Tchad. Selon lui, les groupes armés gagnent du terrain, augmentent leurs ressources et perfectionnent leurs tactiques. « Pour vaincre durablement le terrorisme, il faut une approche globale alliant sécurité et développement », a-t-il affirmé, insistant sur la nécessité d’un partenariat concret et équilibré.

Quelques jours plus tôt, le 8 octobre 2025, s’était tenue à Istanbul la Conférence parlementaire internationale sur la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, organisée par l’ONU, la Turquie et le Qatar. Rassemblant plus de 150 pays et 20 unions parlementaires, elle a permis aux États africains de réaffirmer que le Sahel constitue un front stratégique dans la lutte mondiale contre la radicalisation.

Le représentant du Mali y a condamné les attaques terroristes répétées et a appelé la communauté internationale à un soutien plus concret face à la montée des violences.

Le 19 octobre 2025, c’est en Égypte, lors du Forum d’Assouan, que les discussions se sont poursuivies autour du thème : « Le monde est en train de changer, l’Afrique est en mouvement ». Sous la présidence du ministre égyptien des Affaires étrangères Badr Abdelatty, le forum a insisté sur la triade Paix – Sécurité – Développement, et sur la nécessité pour le continent d’élaborer des solutions basées sur ses propres ressources.

Au cœur des débats : l’Alliance des États du Sahel (AES). Les ministres des Affaires étrangères du Mali et du Burkina Faso ont animé un panel intitulé « Au-delà des tempêtes : l’avenir de la coopération pour le Sahel », salué pour sa vision panafricaine et réaliste.

Face à la montée des défis communs, la coopération régionale s’impose comme une évidence. L’Alliance des États du Sahel, née de la volonté de bâtir une sécurité souveraine et partagée, devient un modèle d’intégration en matière de défense et de développement durable.

Dès lors, la possible adhésion du Tchad à l’AES apparaît comme une évolution naturelle. Ce rapprochement renforcerait la coordination militaire et stratégique, tout en offrant à N’Djamena une place centrale dans la construction d’un Sahel résilient et autonome.

À l’heure où la radicalisation et les violences transfrontalières s’intensifient, l’unité des États du Sahel n’est plus une option mais une nécessité historique. L’entrée du Tchad dans l’Alliance des États du Sahel pourrait marquer le tournant décisif vers un front commun contre le terrorisme et une stabilité durable pour la région.

Financement du terrorisme : les éclairages du Dr Aly Tounkara.

Invité de l’émission Défense Citoyenne sur l’ORTM, le chercheur malien Dr Aly Tounkara s’est exprimé sur les récentes attaques coordonnées au Mali, la question cruciale du financement du terrorisme et la réponse des forces armées maliennes. Voici l’essentiel de ses propos.

Sept attaques simultanées : une démonstration stratégique

Selon Dr Tounkara, les sept attaques menées simultanément par les groupes terroristes visaient un objectif clair : démontrer leur capacité de nuisance et leur présence coordonnée sur plusieurs fronts.

« Ces attaques synchronisées ont un but psychologique. Il s’agit de montrer aux populations et aux autorités que les groupes terroristes peuvent frapper partout et au même moment », explique-t-il.

Ce type d’opération vise aussi à défier directement l’État, notamment dans les zones où l’armée est en phase de stabilisation.

Les sources du financement terroriste

Interrogé sur les origines du financement du terrorisme, Dr Tounkara évoque plusieurs canaux.

« Il s’agit de financements internes et externes », dit-il.

Parmi les sources majeures :

  • Le trafic de drogues, d’armes et de motos ;
  • Le paiement de rançons lors des enlèvements ;
  • Les taxes imposées aux populations dans les zones sous influence ;
  • Le détournement de l’aide humanitaire ;
  • Et parfois, des flux transfrontaliers issus de réseaux de solidarité idéologique.

Ces ressources permettent aux groupes de se réarmer, d’assurer la logistique et de recruter.

La réponse de l’armée malienne : combativité et adaptation

Dr Tounkara note que l’armée malienne a réagi avec détermination face aux attaques.

« Il y a une adaptation progressive de la posture militaire. Les FAMa ne sont plus seulement dans la riposte, mais dans l’anticipation. »

Il salue les efforts de coordination avec les Forces de défense et de sécurité locales et souligne que des ajustements stratégiques sont nécessaires pour faire face à des groupes de plus en plus mobiles et imprévisibles.

 

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Terrorisme : « J’ai été enrôlé dans le terrorisme » : le cri d’alerte d’un jeune repenti du groupe Nousra

C’est avec le regard droit, la voix tremblante mais assurée, que Daouda, 18 ans, un repenti du terrorisme a choisi de parler. Ancien membre du groupe terroriste Nousra, il a décidé de raconter son histoire. Pour prévenir, alerter et  éviter que d’autres jeunes ne tombent, comme lui, dans ce qu’il appelle aujourd’hui un piège mortel.

« Je m’appelle Daouda. J’ai été enrôlé dans le terrorisme. Aujourd’hui, je veux mettre en garde mes frères. »

Il n’avait que 16 ans lorsqu’il a rejoint les rangs de Nousra. Une décision prise sous l’influence d’un ancien camarade de classe, revenu au village avec de l’argent, une moto, et des discours bien rôdés.

« Ils envoient souvent des jeunes comme moi, qu’on connaît. Ils promettent l’argent, une formation, parfois même des femmes. »

Séduit, Daouda accepte. Il part, convaincu qu’un avenir meilleur l’attend. Mais très vite, la réalité le frappe de plein fouet.

« Là-bas, c’était la misère. On dormait dehors. On manquait de tout. Si les chefs ne réussissaient pas à voler ou à piller, c’était à nous de vendre nos propres affaires pour financer le groupe. »

Pas de salaire. Pas de formation. Juste la peur, les ordres, les punitions. Et l’angoisse permanente d’être tué lors des affrontements.

C’est grâce à une opération des Forces de défense et de sécurité (FDS) qu’il parvient à s’échapper. Depuis, il vit caché, aidé par les autorités. Il a décidé de témoigner, convaincu qu’il peut encore sauver d’autres jeunes.

« Ne croyez pas à leurs mensonges. Vous n’y trouverez rien d’autre que la souffrance. Restez avec vos familles. Travaillez. Dénoncez ceux qui veulent vous enrôler. »

Son message est clair. Et les autorités l’appuient. Les FDS et les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) intensifient leurs opérations. Elles appellent tous les combattants à déposer les armes.

« Sinon, ils seront traqués, éliminés, et ne serviront que de repas aux charognards », préviennent les forces armées.

Ces derniers mois, plusieurs groupes de terroristes, affaiblis, ont choisi de se rendre. Les offensives les repoussent chaque jour un peu plus loin dans les brousses et forêts.

Quant à ce repenti du terrorisme, il espère tourner la page. Il veut se reconstruire, aider les autres, et témoigner aussi souvent que nécessaire.

« J’ai survécu. Et maintenant, je veux aider les autres à ne pas sombrer. »

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RCA : le mode opératoire de certains groupes armés tend désormais vers le terrorisme

C’est du moins ce qu’a affirmé le général Ludovic Ngaïfei, l’ancien chef d’État-major des armées centrafricaines.

Le nouveau mode opératoire adopté par le mouvement 3R à la suite de l’opération « Ala londo » menée conjointement par les unités d’élite de la Minusca et les soldats FACA contre ses positions dans le Nord et nord-ouest  du pays n’est pas une surprise, selon l’ancien chef d’État-major des armées centrafricaines, le général Ludovic Ngaïfei.

D’après lui, le mouvement armé 3R (Retour, Réclamation et Réhabilitation), qui s’est éclaté à la suite de l’opération « Ala londo » menée par les casques bleus et les militaires centrafricains contre ses positions dans le nord et nord-ouest, adopte de plus en plus une nouvelle stratégie qui tend vers le terrorisme.

« Ne vous étonnez pas que nous sommes proches des pays qui en ce moment subissent les exactions des terroristes. Alors, ici chez nous,  on doit se poser la question de savoir : est-ce politique ? Est-ce idéologique ? Pour le deux, moi je dis non !  Par ce que c’est un groupe, je dirais ethnique, les Peuls. À cela se dessine avec les derniers accords qu’Ali Darassa et  Monsieur Sidiki, en ajoutant Alkhatim  ont signés   pour un rapprochement  entre les Peuls. Donc  on peut dire  que ce n’est pas religieux,  mais tout petit peu ethnique. C’est un groupe ethnique qui se manifeste  également pour compléter  cette histoire terroriste », a déclaré l’ancien chef d’État-major des armées nationales, le général Ludovic Ngaïfei  sur les ondes de la radio Ndékèluka.

Selon cet expert militaire, il ne faut pas s’étonner de cette nouvelle posture terroriste de certains groupes armés qui multiplient des embuscades et des prises d’otages pour revendiquer certaines choses au gouvernement et à la communauté internationale.

«  N’oubliez pas que dans un passé récent, Israël a décelé un réseau terroriste  à partir de Ndjamena,  du Tchad, dont la République centrafricaine fait partie, et l’un de ses ressortissants était cité  dans le schéma personnel  de ce réseau terroriste en Afrique centrale.  Donc il ne faudrait pas qu’on s’étonne. Je ne m’abonne pas  dans ce sens, mais je crois que  c’est aussi proche de cela ». a ajouté, Monsieur  Ludovic Ngaïfei.

Notons que depuis quelques semaines, le 3R, qui se dit défenseur de la communauté peule, multiplie des embuscades contre les patrouilles des soldats des forces armées centrafricaines, et des prises d’otages des éléments des forces de sécurité intérieure. La dernière en date, la prise d’otage des deux policiers en fonction dans la commune de bang, et le rapt d’un caporal de l’armée nationale dans la localité de Bocaranga le 9 septembre dernier lors d’une embuscade tendue à leur convoi.

Le Soudan ferme ses frontières avec la Centrafrique et la Libye

C’est le Conseil souverain, l’organe qui dirige la transition, qui a pris cette décision.

Le Soudan a ordonné la fermeture de ses frontières avec la Centrafrique et la Libye. C’est le Conseil souverain, l’organe qui dirige la transition, qui a pris cette décision en parlant de dangers économiques et sécuritaires. Les frontières de la région sont poreuses et servent depuis longtemps aux trafics de marchandises, de drogue, d’êtres humains ainsi qu’à l’immigration illégale.

Les fermetures de frontières ne sont pas rares dans cette région utilisée par les criminels, trafiquants et passeurs en tout genre. De nombreuses armes et mouvement rebelles transitent par là. Mais c’est la première fois que Khartoum prend une telle décision depuis la chute du président Omar el-Béchir en avril dernier.

Pour autant, les explications ne sont pas claires. Le Conseil souverain a parlé de véhicules ayant illégalement traversé la frontière, provoquant des dangers économiques et sécuritaires. Cette fermeture fait en tout cas suite à une réunion entre le Conseil souverain et le gouvernement régional du Darfour, région de l’ouest du Soudan en guerre depuis une quinzaine d’années.

Lutte contre le terrorisme

Pour certains, Khartoum pourrait ainsi vouloir empêcher des rebelles darfouris d’aller s’entraîner ou s’équiper dans les pays voisins. Certains ont même dans le passé rejoint des mouvements étrangers, comme celui du maréchal libyen Khalifa Haftar.

Le chercheur Cameron Hudson lui fait le lien avec un communiqué du département d’État américain paru ce jeudi et passé inaperçu. Washington avertit que des groupes terroristes sont présents au Soudan et pourraient menacer les Occidentaux. Or dans le même temps, les Soudanais poussent pour que les États-Unis retirent leur pays de la liste des nations soutenant le terrorisme, ce qui pénalise son économie. Dans ce cas, lutter contre l’insécurité pourrait aider le Soudan à marquer des points dans ce dossier, alors que le moindre acte terroriste pourrait maintenir les sanctions pendant des années.