Centrafrique : le parti MCU menace les fonctionnaires dans l’Ouham-Péndé

A quelques mois des élections générales, les partis politiques commencent à  s’agiter. Encore une fois, c’est le parti au pouvoir MCU qui se fait parler de lui en mal dans l’arrière-pays. Il s’agit de sa campagne d’adhésion qui tourne aux menaces contre les fonctionnaires de l’État.

« Maintenant si tu veux être responsabilisé, tu dois t’adhérer au mouvement cœurs unis. Autrement dit, tu dois laisser ta place à  un membre du parti », explique monsieur Haimo Ghislain, Délégué du contrôle financier de l’Ouham-Péndé qui sillonne, au nom du parti au pouvoir MCU et de son Secrétaire Exécutif Simplice Mathieu SARANDJI, porte par porte, village par village, commune par commune pour faire adhérer de force les Maires, chefs de groupes, proviseur, Directeurs de l’école et bien plus.

Bizarrement, le DCF de l’Ouham-Péndé Ghislain HAIMO, qui explique partout lors de son déplacement à  Bozoum, Paoua, Bocaranga, Koui et Bang qu’il est le frère du Ministre des finances Henri-Mari DONDRA et Coordonnateur du MCU de ladite préfecture, profite malheureusement de son présumé nouveau statut au sein du MCU pour arnaquer ces fonctionnaires de l’État : une contribution obligatoire pour son transport doit lui être versée.

Cependant, à  Bangui certains observateurs nationaux se posent la question sur la légitimité de ces actions du MCU : « ont-ils droit d’obliger un agent de l’État d’adhérer à  leur parti ? », s’interroge Hilaire, un professeur à  l’Université de Bangui.

Au sein de l’état-major du parti MCU, on se dit surpris d’apprendre ces nouvelles venues de l’Ouham-Péndé. Des dispositions vont être mises en place pour éviter ce genre de dérapage…

Centrafrique : les Membres du gouvernement à l’école de la consultation populaire nationale

Le premier ministre Firmin Ngrébada a lancé ce 13 mai 2019 à  l’hôtel Oubangui, le Séminaire gouvernemental sur la consultation populaire nationale relative au processus de mise en place de la Commission, Vérité, Justice, Réparation et Réconciliation (CVJRR).

L’évènement a vu la participation de tous les membres du gouvernement et le Chef de la Minusca M. Mankeur Ndiaye qui a également prononcé un discours à  cette circonstance. La tenue de ce Séminaire, faut-il indiquer, vise deux objectifs à  savoir : l’appropriation par les membres du gouvernement de la substance politique et sociale de la CVJRR ; et outiller les ministres concernés des éléments nécessaires à  une meilleure conduite de ladite consultation.

En effet, lors du Forum national de Bangui, tenu du 04 au 11 mai 2015, les représentants de toutes les forces vives de la Nation ont adopté des recommandations fortes qui font de la lutte contre l’impunité, une impérieuse nécessité pour une sortie durable de la RCA des crises à  répétition, la restauration de l’autorité, la réconciliation nationale et le retissage des liens sociaux brisés par les conflits.

C’est pourquoi, dans son discours à  l’ouverture de ce Séminaire, le premier ministre Firmin Ngrébada , a noté que recommandation phare du Forum national de Bangui est effectivement prise en compte dans la Profession de Foi du président Touadéra qui, par la suite, a insisté à  ce que la question figure en bonne place dans l’Accord politique pour la paix et la réconciliation, négocié à  Khartoum et signé à  Bangui le 06 février 2019.

Il y’a également lieu de préciser qu’à  l’article 9 de cet Accord de paix, les parties prenantes se sont engagées à  accélérer la mise en place de la Commission, Vérité, Justice, Réparation et Réconciliation. Ensuite, le président Touadéra a créé le Comité de pilotage du processus de mise en place de la CVJRR. Ce Comité qui a deux missions principales : l’organisation d’une large consultation populaire nationale en vue de recueillir les attentes réelles des populations à  la base relatives à  cette CVJRR ; et l’élaboration d’un projet de loi portant création, organisation et fonctionnement de cette commission.

La phase de cette consultation à  la base, s’inscrit, selon le premier ministre Ngrébada, dans la vision du président Touadéra à  travers son gouvernement qu’il dirige, de faire du dialogue un impératif politique et un instrument de prise en compte des aspirations de tous les citoyens, dans un souci d’une gouvernance plus démocratique du pays. Aussi, pour le PM Ngrébada, il s’agit par cette approche du « Bas vers le Haut », de la démocratie participative d’apporter une innovation en termes d’appropriation citoyenne du processus de mise en place à  terme, de légitimation et de gestion de la CVJRR.

Il souviendra qu’à  la déclaration de son programme de politique générale qui a été adopté par les élus de la Nation, le premier ministre Ngrébada a promis qu’il s’engage à  mettre en place la CVJRR. A travers cela, il entend accorder une place centrale aux victimes dans le processus de la réconciliation nationale. Ainsi, a-t-il souligné que son gouvernement va lancer les premières actions de réparation symbolique et il recevra très prochainement les associations des victimes pour leur exprimer toute l’attention de son gouvernement et toute la considération que le président Touadéra leur porte.

Avant de déclarer ouvert ce Séminaire, Firmin Ngrébada a relevé que cette rencontre marque la dernière étape avant le lancement des opérations de consultation populaire nationale de la mise en place de CVJRR. Ce dernier n’a pas manqué d’adresser ses sincères remerciements à  tous les partenaires qui, par leurs concours ont permis à  la tenue de ce Séminaire.

Bangui : ouverture des travaux de présentation du plan des activités de la Jeunesse Pionnière Nationale

L’objectif de cette présentation consiste à  partager avec les élus de la nation et les partenaires stratégiques les ambitions de la JPN pour cette année.

Le premier vice-président de l’Assemblée nationale, Jean-Symphorien Mapénzi, a ouvert, mardi 14 mai 2019 à  Bangui, les travaux de présentation du plan annuel des activités de la Jeunesse Pionnière Nationale (JPN), en présence du ministre Haut-Commissaire chargé de la JPN, Armel Ningatoloum-Sayo et des partenaires au développement.

L’objectif de cette présentation consiste à  partager avec les élus de la nation et les partenaires stratégiques les ambitions de la JPN pour cette année, et recueillir les avis relatifs à  la mise en œuvre des projets qui sont présentés dans ce plan de travail.

Le Haut-Commissaire, Armel Ningatoloum-Sayo a soutenu que les plus hautes autorités se sont accordées à  faire de la JPN une composante et un instrument de développement qui est appelé à  faire ses preuves en contribuant au relèvement de la Centrafrique.

Le responsable de la JPN a indiqué que la feuille de route de son institution prévoit pour l’année 2020/2021 de promouvoir l’autosuffisance alimentaire dans les sept régions de la République Centrafricaine, garantir l’auto emploi durable des jeunes, rendre le milieu rural attractif pour les jeunes à  travers la création de filières innovantes.

Le Chef de la jeunesse Pionnière Nationale a indiqué que pour cette année, 1000 jeunes seront formés et 5000 jeunes désœuvrés d’ici 2021 dans les centres de formation de Sica 2, à  Bangui, de Nzila sur la route de Mbaïki, de Mandjo, sur la route de Damara et de Bambari qui sera construit bientôt par la Banque Africaine de Développement (BAD).

Selon Armel Ningatoloum-Sayo, sur les 500 jeunes recrutés sur l’ensemble du territoire, 300 sont en formation au centre de Sica 2, à  Bangui en régime externe, 100 jeunes au centre de Nzila et 100 autres jeunes en formation au centre de Mandjo, à  Bogoula en régime d’internat.

Au terme des travaux de présentation du plan annuel des activités de la JPN, le premier vice-président de l’Assemblée nationale, Jean Symphorien Mapénzi, a souligné que l’Assemblée se fera le devoir de suivre les projets novateurs en temps réel sur le terrain, tout en exhortant les partenaires au développement à  apporter leur contribution pour accompagner la jeunesse pionnière nationale centrafricaine dans sa mission de formation et d’insertion socioéconomique.

RCA : bientôt un fond d’indemnisation des victimes

Le 11 mai de chaque année, la République Centrafricaine célèbre la journée nationale des victimes de la crise qu’a connue le pays.

Cette 4e journée célébrée à Bangui a eu pour thème « Non à l’impunité. Oui à la réparation pour les victimes des crises militaro politique en Centrafrique »

Une célébration au cours de laquelle le Premier ministre Firmin Ngrébada a promi la création d’un fond d’indemnisation des victimes en ce terme : « Le Président de la République et le Gouvernement sont en train de travailler pour que le droit des victimes soient préservés. Dans le cadre des activités de cette CVJRR, toute la lumière sera faite sur la tragédie nationale que nous avons vécue, de même que nous mettrons en place un fonds d’indemnisation des victimes »

Une déclaration qui n’arrange pas certaines victimes. « Comment on peut parler que du fond et non de la justice alors que le thème de cette journée est non à l’impunité ? Qu’on est-il de nos bourreaux ? », s’interroge Arlette, une veuve.

On note à cette cérémonie la présence des associations des victimes de Centrafrique et des partenaires au développement. Un dépôt des gerbes de fleurs faite par le Premier ministre Firmin Ngrébada sur le monument des Martyrs. Le chef du Gouvernement Firmin Ngrébada a rappelé la mise en place de la Commission Vérité Justice Réparation et Réconciliation (CVJRR) et la création d’un fond d’indemnisation des victimes pour une paix durable et une véritable réconciliation en Centrafrique. « C’est un devoir de mémoire que nous sommes venus assurer à l’endroit des victimes mais également à l’endroit de ceux qui ont la chance de survivre et qui vivent encore des moments très difficiles », a fait savoir le Premier ministre Ngrébada.

« Nous voulons la justice, l’argent ne remplace pas mon papa tué par la séléka. Déjà les rebelles sont dans le gouvernement, ils sont nommés partout et nous les victimes ? Vraiment il faut que nos autorités prennent leur responsabilité afin de répondre aux soucis de la population meurtrie », s’exclame Maturin, élève âgé de 17 ans, orphelin qui passe son BAC cette année. Pour sa part, le président de l’association des victimes unies de Centrafrique, Etienne Oumba, a exhorté les autorités de Bangui à songer aux causes des victimes. « La célébration d’aujourd’hui est bien pour nous les victimes. Ce que nous attendons c’est la justice et la réparation. Il faut que le gouvernement pense à nous aider pour que les victimes soient satisfaites dans le processus de paix », a-t-il dit.

Une situation confuse en Centrafrique où les victimes réclament la justice alors que les chefs rebelles sont nommés au gouvernement et à des postes de responsabilité suite à l’accord de paix signé entre le gouvernement et les groupes armés au Khartoum.

RCA: un enfant jeté dans une fausse septique sauvé par le médecin Gbayanguelé

Un enfant a été jeté le Jeudi 02 mai 2019 aux environs de 9h heure locale dans une fosse septique « latrines » par sa maman à Bimbo, localité environnante de Bangui. L’enfant d’environ un an, a recouvert la forme par  le  Dr Mack Allan Gbayanguele. Des témoins rapportent que c’est acte socio-patriotique du jeune Médecin centrafricain, récemment gradué à Cuba, avec un parcours brillant honorant la RCA en décrochant un titre du meilleur étudiant étranger décerné par la Fédération Estudiantine Universitaire Cubaine.

Des informations recueillies confirment que la jeune maman venant de la localité de Sékia, 25 km route de M’baiki. Elle se trouvait interner chez les prêtres du Grand-séminaire à Bimbo, et qu’elle serait psychotique.

C’est une information à travers laquelle notre rédaction cherche à joindre en vain les responsables de cette institution religieuse pour confirmation et plus amples informations la jeune maman qui a, sans doute, jeté son enfant qu’elle portait dans une fausse septique.

Pendant ce temps,  le médecin qui a pu sauver l’enfant se trouvait à domicile dans le secteur. Il nous a raconté l’histoire :

« Voilà le Jeudi 02 Mai 2019, aux environs de 9h heure locale, alors que je me trouvait à la maison, jour de mon repos, soudain des bruits et cris ont attiré mon attention. Je sortais de ma clôture size quartier Bimbo rue grand-séminaire, voyant une foule juste à la devanture de chez moi aux alentours des toilettes communes de mes voisins. Après des interrogations, je me suis renseigné qu’un enfant aurait été jeté dans la fosse septique, latrines,  par sa maman ».

Deux jeunes-hommes confirment avoir suivi depuis un moment la jeune maman qui faisait des vas et viens avec un enfant sous ses bras. Ils la soupçonnaient de voleuse peut-être, mais grande a été leur surprise de voir la jeune maman rentrer dans les toilettes et aussitôt ressortir sans l’enfant qu’elle avait en main. C’est ainsi qu’ils l’ont interpelée et la questionnée de savoir où se trouvait l’enfant. Alors, ils furent tous éblouis par la surprenante réponse de la maman en ces termes « Mbi bi lo na cabiné ».

Alors, les gens ont commencé à vouloir se jeter sur la jeune maman pour une justice populaire. A juste moment, le médecin Mack Allan Gbayanguele  est apparu. Il a stoppé la foule, demandant ainsi de l’eau pour l’enfant avec sa maman pour les ramener rapidement des produits désinfectants.

Aussitôt, le médecin a donné les toutes premières assistances à l’enfant et sa maman, avant d’emmener d’urgence la petite au complexe pédiatrique de Bangui. L’enfant est internée au pavillon de Ré-nutrition, pour soins par suite d’un diagnostic de malnutrition alimentaire sévère.

Devant cette situation, la direction et le service social du complexe pédiatrique de Bangui ont décidé de faire appel aux sœurs humanitaires d’OBLAD pour accueillir l’enfant dès sa sortie.

Les témoins de l’acte ont félicité la bravoure du médecin Gbayanguele, inscrit au tableau du Conseil National de l’Ordre des Médecins Centrafricains, et qui effectue actuellement un stage professionnel à l’hôpital communautaire de Bangui.

D’autres ont estimé que son acte démontre les acquis socialistes qu’il a bénéficié durant son séjour cubain. Rentré au bercail comme il avait annoncé il y a de cela une année, le Dr Mack Allan Gbayanguele disait que « qu’il reviendrait servir son pays après avoir terminé ».

RCA : le FMI boucle la 6ème revue financière avec le gouvernement

C’est avec satisfaction que les experts du FMI, au terme de leur mission 3 mai 2019 à Bangui, ont salué les réformes enclenchées.

Le Fonds Monétaire International (FMI) boucle la 6ème revue du programme économique et financier appuyé par la Facilité Elargie de Crédit (FEC) avec le gouvernement centrafricain. C’est avec satisfaction que les experts du FMI, au terme de leur mission 3 mai 2019 à Bangui, ont salué les réformes enclenchées par le gouvernement centrafricain pour assainir les finances publiques du pays.

Les experts du FMI qui ont séjourné durant cette semaine à Bangui ont terminé leur mission dans le cadre de la 6e revue. Lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre des finances et du budget, Henri-Marie Dondra, ils ont noté avec satisfaction la mise en œuvre des réformes dans les finances publiques de la Centrafrique. C’est ce qui a permis à l’institution de Breton Wood de boucler avec succès les revues financières dont la dernière et 6ème prendra fin le 19 juillet 2019.

« Nous sommes satisfaits des procédures des réformes engagées par le gouvernement au niveau des finances publiques », a précisé Edouard Martin chef de mission du FMI.

L’expert du FMI soutient son argument par le remboursement des dettes internes notamment commerciales et sociales, le paiement régulier des salaires par le gouvernement qui ont aussi permis ces structurelles.

Les experts du FMI ont par ailleurs salué l’accord de paix signé entre le gouvernement et les représentants des 14 groupes armés. Ils ont estimé que le respect de cet accord permettra de booster l’économie du pays à travers la mobilisation des recettes intérieures.

En 2018, le PIB du pays a atteint 4% tandis que celui de l’année en cours est estimé 4,5%. Lors de la conférence de presse avec la mission du FMI, le ministre des finances et du budget, Henri- Marie Dondra, a souligné que les recettes intérieures du pays durant le premier trimestre de l’année en cours sont inférieures aux prévisions. Car, d’après lui, l’insécurité sur le corridor Bangui-Beloko et du retard dans le transfert au budget des taxes parafiscales prélevées par les agences publiques, ont affecté négativement ces prévisions.

Juillet prochain, Conseil d’administration du FMI va statuer sur cette 6ème revue financière en vue d’une conclusion finale du programme. C’est depuis 2016 que l’institution de Breton Wood et le gouvernement centrafricain ont procédé au programme appuyé par la Facilité Elargie de Crédit.

Les autorités centrafricaines et l’équipe du FMI ont positivement progressé sur un ensemble des politiques économiques et financières nécessaires dans ce programme qui arrive à son terme. C’est ce qui fait dire les experts du FMI que « la Centrafrique un bon élève du FMI ».

Centrafrique : le tronçon Bangui-Beloko, le Corridor de la paix

Le Projet européen d’Appui au Redéploiement des Forces de sécurité intérieure et à la Restauration de l’Autorité de l’État vise à faciliter la circulation sur la route menant au Cameroun.

Vendredi, 26 avril 2019, les travaux de construction de la nouvelle barrière des Forces de sécurité intérieure, FSI (Police, Gendarmerie, Douanes, Eaux et Forêts) à PK 26, ont démarré par la démolition des anciennes installations. Cette activité est le véritable coup d’envoi des travaux de modernisation des postes de contrôle des FSI sur le Corridor Bangui-Beloko.

Long de 1500 km, le Corridor Bangui –Douala est la voie terrestre la plus importante pour l’économie centrafricaine et les échanges entre le Cameroun et la République centrafricaine. Ne disposant pas de débouché maritime, la République centrafricaine utilise en grande partie le Port de Douala pour l’exportation et l’importation de ses marchandises généralement acheminés sur le corridor Douala-Bangui, par camions et autres véhicules.

En février 2014, en pleine crise armée née du renversement du président François Bozizé, le coordonnateur du Bureau de gestion du fret terrestre (BGFT) du Cameroun, El Hadj Oumarou, avait observé, en deux mois d’arrêt de circulation des camions sur le Corridor, plus de 8 milliards de FCFA de perte dans les échanges Cameroun-RCA. C’est dire combien cette route est importante pour les deux pays.

Mais lorsque les conflits armés ne forcent pas l’arrêt de la circulation ce sont les contrôles répétés qui agacent les transporteurs et les commerçants. En effet, la multiplication des postes de contrôle illégaux a été observée depuis la crise de 2013 et le Projet européen d’appui au Redéploiement des FSI sur le Corridor vise, entre autres, à réduire ces tracasseries qui parfois sont les causes de la flambée des prix des produits importés sur le marché centrafricain.

« À chaque contrôle, nous devons nous arrêter pour donner de l’argent, au moins 2 000 Fcfa par poste de contrôle et entre Beloko et Bangui, il y en a au moins 18 », nous indique un transporteur rencontré à un poste de contrôle à l’entrée de Yaloké. Conscient de cette situation, le gouvernement centrafricain et l’Union européenne ont décidé, par ce projet doté de 8 millions d’euros environ, de sensibiliser les agents lors des séances de formation, de leur donner des équipements professionnels pour une bonne organisation du travail et surtout de construire des barrières légales et reconnaissables.

Depuis près de quatre décennies, les crises militaro-politiques à répétition font de la République centrafricaine (RCA), un des États les plus instables du continent africain : 5 coups d’État réussis après l’indépendance, plusieurs mutineries au sein des forces armées, et surtout la prolifération des poches de rébellions dans le Nord et le Nord-Est. la RCA est donc frontalière avec des États qui vivent ou qui ont vécu la violence pendant de longues années : la République démocratique du Congo, la République du Congo, le Soudan, le Soudan du sud et le Tchad.

Seul le Cameroun, stable depuis son indépendance en 1960, lui offre une frontière moins tumultueuse, en plus de lui permettre ce débouché sur l’océan atlantique. C’est par le port de Douala que s’effectue l’acheminement de la majorité des produits importés rencontrés sur le marché centrafricain et c’est par ce port que la RCA effectue ses exportations.

L’appui de l’Union européenne à l’amélioration du trafic sur cette route est donc une immense aide destinée à soulager des riverains espérant que la modernisation des barrières ira de pair avec le changement des mentalités de la part des Forces de sécurité intérieure.

Rappelons que le Projet européen d’Appui au Redéploiement des Forces de sécurité intérieure et à la Restauration de l’Autorité de l’État en RCA a été lancé officiellement le 8 décembre 2018 à Bangui. Le projet a déjà procédé à des sessions de formation des agents FSI et entend continuer tout au long de l’année 2019. Ce projet est une initiative du gouvernement centrafricain, financé par l’Union européenne et mise en œuvre par l’opérateur Civi.Pol.

« La Russie en Afrique… Al Jazeera sur le terrain »

C’est ainsi qu’est intitulé un rapport publié par Al Jazeera le 15 avril 2019.

Le 15 avril, Al Jazeera a publié un rapport intitulé « La Russie en Afrique : à  l’intérieur d’un centre de formation militaire en RCA | Parlez à  Al Jazeera sur le terrain ». Le reportage vidéo présente le regard d’Al Jazeera sur la présence russe en République centrafricaine (RCA).

« La Russie est de retour en République centrafricaine (RCA). Dans une base d’entraînement militaire située sur d’anciens palais au sud-ouest de la capitale Bangui, des centaines de combattants russes, qualifiés de réservistes de l’armée, forment des soldats du gouvernement centrafricain en vue d’un déploiement le long de la frontière du pays. »

La vidéo démontre qu’il n’y a rien de secret dans la présence russe en RCA. Toutes les relations entre les deux Etats sont formalisées au plus haut niveau : traités interétatiques et accords entre les départements des Etats. Un groupe de conseillers politiques russes et un groupe notable de conseillers militaires opèrent en RCA.

RCA : la ministre Sylvie Baipo-Temon s’investit pour une diplomatie dynamique et diversifiée

La nomination de Sylvie Baipo Temon à la tête du département des affaires étrangères, s’avère nécessaire pour relever ses défis.

La République Centrafricaine, pays meurtri par de multiples conflits mais riche en ressources naturelles, a intérêt de redynamiser sa diplomatie aux fins d’attirer des potentiels partenaires au développement. C’est dans cette optique qu’il était impérieux de placer stratégiquement Sylvie Baipo-Temon, la femme qui maîtrise la géopolitique et stratégique du temps présent, à la tête de la diplomatie du pays.

Centrafrique qui se relève résolument des cendres de la crise, est confrontée à des difficultés, et sa diplomatie doit être dynamique et rigide pour être en mesure de faire face aux défis de l’heure.

La nomination de Sylvie Baipo Temon à la tête du département des affaires étrangères, s’avère nécessaire pour relever ses défis. Dès sa nomination dans le gouvernement Sarandji 2 et Ngrébada, elle fait de son département une vitrine du pays.

Dans sa conviction, elle s’investit corps âme pour créer une image positive de la RCA. Et cela a marché lorsque le pays ne cesse aujourd’hui de recevoir des multiples visites des partenaires au développement suite à la signature de l’Accord de paix de Khartoum entre le gouvernement centrafricain et les 14 groupes armés le 6 février 2019. La cheffe de la diplomatie centrafricaine est l’instigatrice de plusieurs rencontres de l’exécutif centrafricain avec des bailleurs et partenaires désirant investir en Centrafrique.

« La RCA souhaite consolider, développer et poursuivre les relations bilatérales et multilatérales afin que le pays entre dans une nouvelle ère », a indiqué la ministre Sylvie Baipo Temon dans une interview à l’agence africaine African Daily Voice en février dernier.

Dans cette interview, la ministre a souligné qu’en cette période difficile, le pays a besoin d’un appui sincère au niveau international, plus qu’auparavant. Economiste de formation, ancienne cadre au sein de la Direction financière d’une banque française, BNP Paribas, et ancienne Porte-parole du comité ad hoc diaspora pour la paix en RCA,  Sylvie Baipo Temon fait désormais des relations notamment sécuritaires,  économiques, politiques et culturelles entre la RCA et le reste du monde, ses chevaux de bataille.

Centrafrique : la MINUSCA a développé des programmes de Réduction de la Violence Communautaire

La Section désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) de la MINUSCA a développé des programmes de Réduction de la Violence Communautaire (CVR) dans le but de lutter contre la prolifération des milices et le recrutement par les groupes armés. Ces programmes fournissent des opportunités économiques aux jeunes enclins à  la violence et aux communautés auxquelles ils appartiennent. A Bangui, la mise en œuvre de ces programmes est faite avec la participation des Comités Locaux de Paix et de Réconciliation (CLPR) qui ont un rôle transversal ; ils interviennent ainsi dans les différentes phases de sensibilisation, le choix des bénéficiaires et le suivi des projets.

C’est dans le cadre de la pérennisation des acquis de ces programmes, mis en œuvre dans différents arrondissements de Bangui, que cinq CLPR ont été réunis en atelier de renforcement de capacités du 8 au 9 avril 2019 au centre Fateb. De manière spécifique, la session visait à  présenter aux participants les acquis du CVR en Centrafrique, échanger avec eux sur le rôle des CLPR et les modèles de leadership devant les caractériser, discuter sur les techniques de communication interpersonnelle et enfin présenter aux participants l’accord politique de paix et de réconciliation en RCA. La planification des activités de sensibilisation liées audit accord était également au centre des échanges.

Un atelier que les participants attendaient avec impatience: pour le Chargé de communication du CLPR du 8e arrondissement, Trésor Adium, cette séance vient à  point nommé car « nous en avons profité pour faire le tour d’horizon et évaluer ce qui a déjà  été fait et ce qu’il reste à  faire, tout en dégageant les difficultés que nous avons rencontrées ».

Signalons que le programme CVR a été lancé officiellement en novembre 2016 et en est à  sa troisième phase. La dernière phase en cours a débuté en septembre 2018 et prend en compte 1100 bénéficiaires repartis dans les 2ème, 4ème, 5ème, 8ème arrondissements de Bangui ainsi que la commune de Bimbo.

Centrafrique : la Russie va renforcer le contingent de l’ONU

La Russie va envoyer 30 militaires renforcer les troupes de la mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca), selon les termes d’un décret signé lundi 15 avril, par le président russe Vladimir Poutine. « Le ministère de la Défense va envoyer jusqu’à  30 militaires en tant qu’officiers de liaison, observateurs militaires et officiers d’état-major », précise ce décret publié sur le portail officiel.

En février, un accord de paix a été signé entre Bangui et 14 groupes armés qui contrôlent une partie du pays et se disputent le contrôle de ses ressources. La Minusca, forte de 12.000 soldats, est déployée depuis 2014 en Centrafrique mais n’a pas su endiguer un nouveau cycle de violences depuis fin 2016 et reste souvent prise à  partie.

La Russie a de son côté fait une entrée remarquée depuis un an dans cet ancien « pré-carré » français: elle a livré des armes aux Forces armées centrafricaines (Faca) et assure désormais la sécurité du président Faustin-Archange Touadéra. En juillet 2018, trois journalistes russes qui enquêtaient sur la présence de mercenaires russes en RCA ont été assassinés dans des circonstances troubles. La Centrafrique est déchirée par la guerre depuis 2013. Près d’un quart de ses 4,5 millions d’habitants ont fui leur domicile.

Centrafrique : les activités de quatre sociétés minières chinoises suspendues

Le gouvernement a suspendu les activités de ces entreprises installées à  Bozoum, dans le nord-ouest de la Centrafrique, par un arrêté du ministère des Mines.

L’arrêté explique cette mesure par l’inobservation par lesdites sociétés des textes régissant le secteur des mines en RCA, principalement le manquement aux obligations relatives à  la protection de l’environnement et au cahier des charges.

Les entreprises concernées sont MENG et MAO, TIAN, XIANG et TIAN RUN qui exercent dans la préfecture de l’Ouaham Pendé au nord-ouest.

« Pour que ces sociétés chinoises reprennent leurs activités en Centrafrique, elles doivent remplir toutes les conditions exigées par la loi et les règlements miniers en vigueur dans le pays », écrit le ministère des Mines.

Ce n’est pas la première fois que des sociétés minières chinoises installées en RCA tombent sous le coup de la loi minière. L’année dernière, HW-LEPO qui opère à  Yaloké a été sanctionnée par le ministère des Mines pour les mêmes motifs. Parfois ces sociétés ne sont détentrices que de permis de recherche, mais s’adonnent à  l’exploitation.

Il faut noter que, les habitants des zones où installées ces sociétés se plaignent beaucoup de l’exploitation anarchique des espaces attribués aux Chinois. Une situation qui entraine parfois des violences à  l’égard de ces Chinois. C’est le cas à  l’ouest de la Centrafrique, à  Sosso Nakombo notamment où trois ressortissants chinois ont été sauvagement assassinés en octobre dernier par des jeunes à cause de différends nés de l’exploitation minière.

Broto : une tradition musicale menacée

Ladite tradition de l’ethnie du même nom, disparait de plus en plus et ça depuis 2013, lors du déclenchement de la crise centrafricaine marquée par des violences.

Un souffleur de Broto de Centrafrique soulève l’épais tronc boursouflé qui lui sert d’instrument et colle sa bouche sur l’extrémité la plus fine: soudain, ses yeux s’écarquillent, ses joues se gonflent et un grondement sourd s’échappe de sa trompe.

« Les gens à  Bangui pensent que les Broto sont morts, mais nous sommes là ! » s’exclame Bruno Hogonédé, le président des Ongo-Broto, l’un des derniers orchestres de souffleurs de trompe Broto en Centrafrique.

Du haut d’une colline de Bambari, ville du centre du pays, commencent à  résonner les 14 autres trompes grondant à  différents octaves, guidées par le cliquettement sec d’un grelot d’acier.

En Centrafrique, un ballet pour retrouver l’unité nationale perdue

Quelques badauds s’arrêtent, attirés par le rythme entrainant de musiciens du Ballet national de la République centrafricaine (RCA)

 

Le son des percussions jaillit d’une ruelle en latérite asséchée par l’écrasant soleil de Bangui: quelques badauds s’arrêtent, attirés par le rythme entrainant de musiciens du Ballet national de la République centrafricaine (RCA).

Ici, pas d’ethnie ni de religion et la guerre qui ravage ce pays semble bien lointaine. Dans le centre-ville de Bangui, la passion commune des cultures centrafricaines réunit chaque lundi et jeudi après-midi une trentaine d’artistes professionnels, danseurs et musiciens.

« C’est pour tous les Centrafricains, même si c’est un chrétien, même si c’est un musulman », s’enthousiasme Kevin Bemon, 37 ans, directeur technique de la troupe, tout en enfilant son costume d’apparât. Même un étranger, « on peut le former et ça nous plaît », dit-il.

Le discours est surprenant tant les antagonismes sont forts entre les différentes communautés centrafricaines depuis le début de la crise en 2013.

A côté de lui, les musiciens-danseurs abandonnent leur tenue de ville pour revêtir des tenues traditionnelles faites de couronnes de plumes, de perles ou de coquillages, de peaux de bêtes, de jupes de poils.

Puis la troupe s’élance, suivant d’un pas chaloupé les variations polyphoniques des cornes de linga, une essence de bois présente en Centrafrique.

Les corps se couvrent de sueur, les visages rayonnent: oubliées, les galères du quotidien et les milices armées qui rôdent à quelques kilomètres de la capitale.

Comme les costumes, les danses et les musiques sont un mélange des cultures issues des seize préfectures centrafricaines, aujourd’hui déchirées par dix-huit groupes armés contrôlant les deux-tiers du pays.

Malgré l’unité affichée, le Ballet national ne compte pas de danseurs ou musiciens originaires de l’extrême-nord de la Centrafrique, zone à majorité musulmane.

C’est de cette région qu’était partie la rébellion de la Séléka, à l’origine du coup d’Etat de 2013 qui a plongé le pays dans un cycle de violences intercommunautaires dont il n’est toujours pas sorti.

Aujourd’hui, même si les membres de la troupe sont presque tous de Bangui, ils assurent que ni l’ethnie ni la religion ne comptent.

« Je n’ai pas de danseurs qui viennent de la Vakaga (région du nord frontalière du Tchad et du Soudan du sud), mais j’aimerais en avoir », reconnaît Dieudonné Koumba, 59 ans, directeur du ballet qui vante néanmoins la « représentativité solide » du pays dans la troupe.

Création de Bokassa
Créé en 1969 par l’ex-président Jean-Bedel Bokassa, le ballet national a sillonné de nombreux pays. »C’est un symbole de l’unité du pays. Ici, il n’y a pas de différences, pas de divisions, c’est comme au football », affirme Maurice Souanenbgi, 77 ans, conseiller du ballet et balafoniste depuis 32 ans.Mémoire vivante du ballet, il se souvient avoir dansé en Côte d’Ivoire, au Maroc devant le roi Mohammed VI, en Libye devant l’ex-leader Mouammar Kadhafi, en Algérie, en France, et même en Chine.Malgré les difficultés, la troupe continue à voyager une ou deux fois par an à l’invitation de différents festivals.

Dernier voyage en date: Douala, au Cameroun, où la troupe s’est produite lors du festival Ti-î, en décembre. « L’objectif était de favoriser la cohésion sociale en faisant la fête avec les réfugiés centrafricains de Douala », explique Dieudonné Koumba.

En plus des performances musicales et chorégraphiques, il aimerait monter des représentations théatrales. Des ambitions pour l’instant contrariées par un manque de moyens: « nous avons une ligne budgétaire prévue par l’Etat, malheureusement nous n’avons pas encore été payé ».

Le directeur du ballet explique avoir récemment monté un dossier à l’attention du Ministre des Arts, du Tourisme, de la Culture et de la Francophonie, dans l’espoir que sa demande pourra aboutir et lui permettre de mener ses projets à bien.

FMI: le décaissement de 11,8 millions $ à la Centrafrique approuvé

Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a annoncé le 16 septembre 2015, avoir donné son feu vert au décaissement de 11,8 millions de dollars pour la RCA

11,8 millions $. Une enveloppe qui permettra au gouvernement de faire face à des besoins urgents en matière de balance des paiements et l’aider à mener à bien son programme de relance de l’économie, précise le FMI dans son communiqué. Une facilité de crédit rapide de 7,9 millions de dollars avait été déjà allouée à la Centrafrique en mars 2015.

La FCR est un mode de financement mis en place par le FMI pour apporter un appui financier rapide sous forme d’un décaissement unique immédiat, aux pays à faible revenu aux prises avec des besoins de financement urgents.

La Centrafrique a basculé dans le chaos, suite au renversement en mars 2013, du régime de François Bozizé par la coalition rebelle à dominante musulmane, la Séléka. Les exactions perpétrées durant des mois par les combattants de la Séléka contre la population majoritairement chrétienne, ont abouti à la formation de milices d’autodéfense dites anti-balaka, déclenchant un cycle infernal de violences interconfessionnelles.

L’armée française a dû intervenir dans le cadre de l’opération Sangaris pour mettre fin aux massacres. Des élections présidentielles et législatives qui doivent permettre de tirer un trait sur le conflit auront lieu le 18 octobre.