Burkina Faso : cinq médailles au Championnat du Monde de MMA GAMMA

Le Ministre des Sports, Roland Somda, a reçu ce jeudi la délégation burkinabè de retour du Championnat du Monde de MMA GAMMA, tenu à São Paulo du 16 au 22 juin 2025.

Conduite par Abraham Mano, président de l’AB MMA, l’équipe a décroché cinq médailles : deux en argent pour Israël Mano, et trois en bronze pour Hamza Kambou, Amadou Traoré et Ben Ali Toé.

Le Burkina Faso accueillera le Championnat du Monde de  MMA GAMMA en juin 2026. Le président mondial de la MMA GAMMA sera en visite en terre burkinabè en août 2025.

Par ailleurs, Dr Gérald Ouédraogo a rejoint la communauté médicale internationale de GAMMA, renforçant la représentation burkinabè dans ce sport en pleine ascension.

Le ministre a salué ces performances et réaffirmé son appui au développement du MMA au Burkina.

À Bobo, des détenus redonnent vie à la ville pour honorer Mandela

À Bobo-Dioulasso, une centaine de détenus de la MAC-B participent à une vaste opération d’embellissement de la ville, à l’approche de la Journée internationale Nelson Mandela. Une initiative citoyenne qui mêle réinsertion sociale, écologie urbaine et hommage vivant à l’héritage du leader sud-africain.

 

La Journée internationale Nelson Mandela prend des allures de renaissance urbaine

Sous un soleil matinal, le vacarme discret des bêches et des arrosoirs rythme l’avenue menant à la mairie. Des hommes en tenues sobres, sous surveillance discrète, plantent des arbres avec minutie. Nous sommes à Bobo-Dioulasso, dans les jours précédant la Journée internationale Nelson Mandela. Et ce ne sont pas des ouvriers municipaux, mais bien des détenus de la Maison d’arrêt et de correction de Bobo (MAC-B). Depuis le 9 juillet, plus d’une centaine d’entre eux participent à une vaste opération d’embellissement de la ville.

Au programme : plantations d’arbres, aménagements paysagers, nettoyage des espaces publics et repeinte de bordures.

 

Travailler dehors me donne l’impression d’exister

Mamadou*, 34 ans, purge une peine de 8 ans pour vol à main armée. Il ajuste un arbuste sous les regards des passants, puis s’essuie le front.

« Travailler dehors me donne l’impression d’exister encore. Je me sens utile à ma communauté », dit-il, ému.

Il n’est pas seul. Ils sont nombreux à vivre ce moment comme un tournant.Pour certains, c’est la première fois qu’ils quittent l’enceinte de la prison depuis leur incarcération. Pour d’autres, ce projet leur offre une forme de réparation morale, voire d’espoir en une réintégration future. La Journée internationale Nelson Mandela, célébrée chaque 18 juillet, inspire cette action citoyenne inédite à Bobo-Dioulasso. Elle incarne l’esprit du leader sud-africain, symbole mondial de paix, de justice et de pardon.

Une collaboration mairie-prison pour des TIG exemplaires

Cette initiative découle d’un partenariat entre la MAC-B et la commune de Bobo-Dioulasso. Elle s’inscrit dans un programme de Travaux d’Intérêt Général (TIG) voulu plus humain et socialement impactant. M. Daouda Traoré, adjoint au maire, nous reçoit dans son bureau :

« Nous avons identifié plusieurs sites stratégiques à réhabiliter avec les services techniques de la ville.

Le programme vise à impliquer les détenus dans la vie de la cité, et à leur offrir une seconde chance. » À travers cette action, la ville répond aussi à un double objectif : revitaliser des espaces publics laissés à l’abandon, et changer le regard de la société sur les détenus.

Encadrés, formés et responsabilisés

Sur le terrain, la rigueur est au rendez-vous. Chaque groupe de détenus est encadré par un agent de sécurité et un technicien des espaces verts. Le commandant Souleymane Koné, chef de la sécurité à la MAC-B, insiste :

« Ce sont des hommes responsabilisés. Ils ont suivi une formation express en horticulture, hygiène urbaine et civisme. »

L’idée n’est pas d’utiliser une main-d’œuvre gratuite, mais de redonner du sens à la peine.

« Mandela a passé 27 ans derrière les barreaux, mais n’a jamais cessé de construire », rappelle le commandant.

Le lien entre cette action et la Journée internationale Nelson Mandela n’est donc pas fortuit. Il s’agit d’un hommage vivant aux valeurs qu’il a défendues, jusque dans sa cellule à Robben Island.

 

Changer le regard sur la prison

Dans les quartiers traversés par ces détenus-jardiniers, les réactions sont parfois surprenantes.

« Au début, j’avais peur », reconnaît une vendeuse de fruits à l’entrée du marché de Dogona.

« Mais maintenant, je vois qu’ils travaillent dur. Ils font du bien à notre quartier. »

Même les commerçants apportent leur soutien : eau fraîche, sandwichs, encouragements spontanés. Le climat est serein. Les habitants saluent, s’arrêtent, posent des questions, remercient. Cela témoigne d’une volonté collective de réconciliation entre justice et société, dans une démarche constructive. Et la Journée internationale Nelson Mandela devient ici un levier de transformation, à la fois individuelle et collective.

Une initiative appelée à s’étendre

Le directeur de la MAC-B, Hamidou Ouattara, se montre enthousiaste.

« Nous voulons faire de cette action un modèle pour l’ensemble du pays. Elle démontre que la prison peut être un lieu de reconstruction, pas uniquement de sanction. »

Un rapport d’impact est en cours de rédaction, en vue de convaincre les autorités judiciaires et les bailleurs. Car les retombées sont multiples : sociales, écologiques, économiques et surtout humaines.

 

Mandela, toujours vivant à travers l’action

Dans les propos recueillis sur le terrain, un nom revient avec émotion : Mandela.

« Lui aussi a souffert, lui aussi a pardonné », glisse Mamadou, en arrosant le dernier arbre du jour.

À quelques jours de la Journée internationale Nelson Mandela, les rues de Bobo-Dioulasso prennent une nouvelle allure. Mais surtout, elles racontent une autre histoire : celle d’hommes que la société n’a pas oubliés.

 

 

 

 

 

 

 

Éducation au Burkina : comment l’IA peut valoriser les langues africaines

L’Institut National des Sciences des Sociétés (INESS) a ouvert ce jeudi à Ouagadougou un colloque international consacré à l’IA et les langues africaines sous le thème : « Langues, langages numériques, intelligence artificielle et éducation en Afrique ». L’événement, qui s’étend sur deux jours, réunit des enseignants-chercheurs, linguistes, informaticiens, pédagogues et experts venus de plusieurs pays africains et d’ailleurs.

Une rencontre scientifique d’envergure

Placé sous le signe de la réflexion interdisciplinaire, ce colloque se veut une plateforme d’échanges sur les enjeux liés à la cohabitation entre les langues africaines, le langages numériques et les technologies de l’intelligence artificielle. L’objectif affiché : explorer les moyens d’adapter les outils numériques et les systèmes d’IA aux réalités éducatives et linguistiques du continent africain.

Dès l’ouverture, les interventions ont souligné l’urgence d’un repositionnement stratégique de l’Afrique dans l’ère du numérique. Pour les organisateurs, il ne s’agit plus seulement d’intégrer l’IA dans les politiques éducatives, mais de veiller à ce qu’elle respecte et valorise la diversité linguistique du continent.

Thématiques abordées

Les communications prévues couvrent un large éventail de sujets :

  • l’enseignement des langues africaines à l’ère numérique ;

  • la reconnaissance vocale et la traduction automatique dans les langues locales ;

  • les défis éthiques et culturels de l’intelligence artificielle ;

  • l’usage pédagogique de l’IA dans les écoles africaines.

Des ateliers pratiques et des tables rondes permettent également aux participants de débattre des meilleures pratiques pour une éducation plus inclusive à l’ère de l’intelligence artificielle.

Des perspectives pour l’Afrique

Au-delà de la production scientifique attendue, ce colloque ambitionne de formuler des recommandations concrètes en faveur de politiques éducatives innovantes, ancrées dans les réalités linguistiques africaines. La reconnaissance des langues africaines dans les systèmes numériques est donc apparue comme une condition essentielle pour assurer une appropriation véritablement locale des technologies de l’Intelligence Artificielle.

Les travaux du colloque se poursuivent jusqu’au vendredi 11 juillet 2025 à l’INESS.

 

FAO : Le Burkina Faso élu au Conseil lors de la 44e session à Rome

Le Burkina Faso a été élu au Conseil de la FAO, lors de la 44e session tenue à Rome. Une avancée diplomatique pour la souveraineté alimentaire.

Une session stratégique pour la souveraineté alimentaire mondiale

Du 28 juin au 4 juillet 2025, la capitale italienne Rome a accueilli la 44e session de la Conférence de l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO). Le Burkina Faso, représenté par Son Excellence Cyrille GANOU/BADOLO, Ambassadeur et Représentante permanente à Rome, a pris une part active aux travaux.

 

Une élection conjointe Burkina-Niger au Conseil de la FAO

Moment fort de cette session : l’élection du Burkina Faso et du Niger au Conseil de la FAO. Les deux pays membres de la Confédération des États du Sahel (CES) ont présenté une candidature conjointe. Celle-ci a été validée pour un mandat de trois ans.

Selon le calendrier adopté, le Niger siègera au Conseil du 1er juillet 2025 au 31 décembre 2026. Le Burkina Faso prendra le relais du 1er janvier 2027 au 30 juin 2028.

Une participation marquée par un plaidoyer fort

Dans son intervention, l’Ambassadrice Cyrille GANOU/BADOLO a salué les efforts engagés par le Burkina Faso pour atteindre la souveraineté alimentaire. Elle a mis en avant les résultats des initiatives impulsées par le Chef de l’État, le Capitaine Ibrahim Traoré.

Elle a également lancé un appel à un changement de paradigme dans les partenariats multilatéraux, appelant à plus de justice, de respect mutuel et de solidarité dans la coopération internationale.

 

Des réformes majeures au menu des travaux

Outre les élections, la session a examiné plusieurs points stratégiques :

  • Deux propositions d’amendement des textes fondamentaux de la FAO ;

  • Le Plan à moyen terme 2026-2029 ;

  • Le Programme de travail et le budget 2026-2027 ;

  • Le Cadre stratégique révisé 2022-2031 ;

  • La situation globale de l’alimentation et de l’agriculture.

L’élection d’un nouveau Président indépendant du Conseil a également eu lieu, dans un contexte de redéfinition des priorités mondiales en matière de sécurité alimentaire.

Une reconnaissance pour le Burkina Faso

L’élection du Burkina Faso au sein du Conseil de la FAO représente une avancée diplomatique majeure. Elle vient reconnaître les efforts fournis sur le terrain, mais aussi la volonté du pays de participer activement à la gouvernance internationale des systèmes alimentaires.

Banque mondiale : croissance, inflation et pauvreté en baisse au Burkina Faso

La Banque mondiale a présenté son rapport sur la situation économique du Burkina Faso. L’édition d’avril 2025 met en lumière des signes encourageants de reprise malgré un contexte difficile. Le Burkina Faso, bien que sous contexte sécuritaire difficile, observe de bons résultats.

Une croissance économique portée par les services

Selon la Banque mondiale, la croissance du produit intérieur brut (PIB) est passée de 3 % en 2023 à 4,9 % en 2024. Cette amélioration est attribuée principalement au secteur des services, qui contribue à 3,1 points de pourcentage (PP). L’agriculture, soutenue par une amélioration progressive de la sécurité, a ajouté 1,9 PP.

Inflation en hausse, mais contenue

Le taux d’inflation est passé de 0,7 % en 2023 à 4,2 % en 2024, sous l’effet de l’augmentation des prix des denrées alimentaires et de l’énergie. Ce taux reste supérieur à la moyenne régionale de l’UEMOA, qui s’établit à 3,6 %.

La Banque mondiale prévoit cependant une baisse à 3 % en 2025, à mesure que les contraintes d’approvisionnement s’estompent.

La pauvreté en net recul, surtout en milieu rural

Malgré la hausse des prix, le taux d’extrême pauvreté est en diminution. Il est passé à 23,2 %, avec une baisse plus marquée en zone rurale (-3,5 PP) qu’en zone urbaine (-1,6 PP).

Déficit budgétaire maîtrisé, dette en baisse d’ici 2027

Le déficit budgétaire s’est réduit, passant de 6,5 % à 5,6 % du PIB entre 2023 et 2024. Cette amélioration est due à la baisse des dépenses publiques, notamment de la masse salariale et des subventions, ainsi qu’à une meilleure mobilisation des recettes.

La Banque mondiale recommande de poursuivre cet effort pour ramener le déficit à 3 % du PIB d’ici à 2027, conformément aux critères de convergence de l’UEMOA.

L’accès à l’électricité, principal défi structurel

En 2023, seulement 26 % des ménages burkinabè avaient accès à l’électricité. En milieu rural, ce chiffre tombe à 7 %. Pourtant, le potentiel solaire du pays est immense, estimé à 96 GWc, soit 129 fois la capacité actuelle de production (738,5 MW).

La Banque mondiale préconise des réformes et investissements massifs dans tous les segments du secteur électrique pour améliorer l’accès.

 

Des perspectives positives à l’horizon 2027

Le rapport prévoit que la croissance économique atteindra 5 % d’ici 2027, tandis que l’inflation devrait se stabiliser à 3 %. La pauvreté, quant à elle, continuerait de baisser à un rythme d’environ 1 point de pourcentage par an.

Le rapport de la Banque mondiale met en évidence une résilience économique croissante du Burkina Faso. Toutefois, des efforts restent nécessaires, notamment dans le secteur énergétique et dans la réduction des inégalités sociales.

 

 

 

 

Burkina Faso : un nouveau système pour tracer le tabac et protéger la santé publique

Depuis le 5 juillet 2025, un nouveau système de marquage, d’authentification et de traçabilité des produits du tabac est entré en vigueur au Burkina Faso. L’objectif affiché par le gouvernement est double : lutter contre le commerce illicite et renforcer la santé publique, tout en sécurisant les recettes fiscales de l’État.

 

Une réponse à un problème de santé et de fiscalité

Face à l’ampleur du commerce illégal, traçabilité du tabac devient très impératif. Les autorités burkinabè ont donc adopté le décret n°2025-0198/PRES/PM/MICA/MEF/MS/MTDPCE du 4 mars 2025. Ce texte formalise la mise en œuvre d’un mécanisme de suivi rigoureux, en ligne avec les standards internationaux. En effet, le commerce illicite prive l’État de milliards de francs CFA chaque année et alimente un marché noir difficile à contrôler.

 

Un marquage obligatoire pour tous les acteurs du secteur

À travers une note officielle datée du 8 juillet 2025, le Secrétariat Général du ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat a notifié à tous les fabricants, importateurs et entreposeurs de tabac l’entrée en vigueur du dispositif. Désormais, chaque paquet de tabac devra porter un marquage distinctif, garantissant son authenticité et sa conformité.

Ce dispositif permettra de tracer les produits tout au long de la chaîne de distribution, et de détecter rapidement les éventuelles fraudes, notamment les contrefaçons, les circuits parallèles ou les falsifications fiscales.

Une initiative alignée sur la stratégie nationale

Cette réforme s’inscrit dans la stratégie nationale de lutte contre le commerce illicite des produits du tabac, et répond également aux engagements du Burkina Faso dans le cadre du Protocole de l’OMS pour éliminer le commerce illicite des produits du tabac.

Elle devrait contribuer à protéger les consommateurs, particulièrement les jeunes, contre l’accès facilité à des produits bon marché et souvent plus nocifs. À terme, cela pourrait aussi réduire la consommation de tabac, qui constitue un enjeu majeur de santé publique.

Une avancée attendue

De nombreux acteurs saluent cette décision. Mais sa réussite dépendra de son application rigoureuse sur le terrain, notamment dans les zones frontalières où les réseaux de contrebande sont bien implantés. L’État devra aussi consentir des efforts en matière de formation, de contrôle et de sensibilisation auprès des opérateurs économiques

 

 

 

 

Mali : Assimi Goïta promulgue une nouvelle Charte lui ouvrant la voie à un mandat de cinq ans renouvelable

Le président de la Transition, le Général d’Armée Assimi Goïta, a promulgué une nouvelle loi révisant la Charte de la Transition. Ce texte, adopté à l’unanimité par les 131 membres du Conseil national de Transition (CNT), lui accorde désormais un mandat de cinq ans, renouvelable autant de fois que nécessaire, jusqu’à la pacification du pays.

La réforme permet également au président de la Transition de se porter candidat aux futures élections générales. Elle s’appuie sur les recommandations issues des Assises nationales de la Refondation et des consultations populaires d’avril 2025.

La nouvelle charte suscite des réactions contrastées au sein de la classe politique et de la société civile, certains y voyant une consolidation du pouvoir exécutif au détriment des engagements initiaux de transition démocratique.

Offres d’emplois à l’international : le gouvernement burkinabè publie plusieurs avis de recrutement

Le Ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale (MFPTPS), à travers son Secrétariat permanent de la Coordination des établissements de formation professionnelle et de la Valorisation de l’expertise publique, informe le public de la publication de plusieurs offres d’emplois à l’international.

Ces opportunités s’inscrivent dans le cadre de la promotion de l’expertise burkinabè sur le marché de l’emploi à l’échelle internationale et visent à valoriser les compétences nationales, tout en facilitant l’accès à des carrières professionnelles au-delà des frontières

 

Profils recherchés

Les offres concernent des profils variés dans des domaines tels que :

  • l’enseignement et la formation technique,
  • l’ingénierie,
  • la santé,
  • l’administration publique, les métiers spécialisés et techniques

Les candidats doivent généralement justifier d’une expérience professionnelle avérée, de compétences reconnues dans leur domaine, ainsi que d’un niveau suffisant en langue française ou anglaise selon le poste visé.

 

Modalités de candidature

Les candidats intéressés sont invités à consulter les offres disponibles via :

  • Le site web du ministère : www.fonctionpublique.gov.bf
  • Le portail des offres d’emplois de l’État : www.emplois.gov.bf
  • Les communiqués affichés dans les directions régionales de la fonction publique.

Les dossiers de candidature devront inclure :

  • un curriculum vitae à jour ;
  • une lettre de motivation ;
  • des copies des diplômes et attestations ;
  • une copie de la CNIB ou du passeport ;
  • tout autre document exigé dans l’offre spécifique.

 

Date limite et précisions

Chaque offre précise sa date limite de dépôt, les conditions spécifiques, et les canaux de transmission du dossier (physique ou en ligne). Il est donc vivement recommandé aux postulants de lire attentivement les modalités propres à chaque poste.

 

 

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Bassirou Diomaye Faye renforce les partenariats économiques du Sénégal à Washington

En marge de sa visite officielle à la Maison Blanche, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a multiplié, ce début juillet 2025, les rencontres stratégiques avec plusieurs institutions et groupes économiques majeurs basés à Washington.

Parmi les entités visitées, figure Boeing, le géant de l’aéronautique américain, avec lequel le chef de l’État sénégalais a échangé sur les perspectives d’un partenariat dans le domaine du transport aérien, de la formation technique et du renforcement des capacités industrielles du Sénégal.

Le président Faye a également rencontré des représentants du Millennium Challenge Corporation (MCC). À cette occasion, il a réaffirmé la volonté du Sénégal de maintenir une coopération dynamique autour des projets d’infrastructures et de gouvernance soutenus par ce programme américain d’aide au développement.

Toujours dans une logique de renforcement des partenariats économiques, des entretiens ont eu lieu avec des cadres du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale. Ces discussions ont porté sur le financement du Plan Sénégal Émergent (PSE), les réformes structurelles en cours et le soutien à l’investissement privé.

Ces différentes démarches s’inscrivent dans une diplomatie économique active prônée par le nouveau président sénégalais, qui entend inscrire son mandat sous le sceau d’une coopération équilibrée et porteuse de retombées concrètes pour les populations.

 

 

 

Mali – Barrick Gold : Un contentieux stratégique au nom de la souveraineté économique

Au-delà d’un litige fiscal, le Mali affirme sa volonté de reprendre le contrôle de ses ressources naturelles, dans un contexte de redéfinition des rapports entre États africains et multinationales.

Le 8 juillet 2025, le Mali s’est présenté devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) pour affronter le géant minier canadien Barrick Gold. En toile de fond : un différend autour du complexe aurifère de Loulo-Gounkoto, cœur battant de l’économie extractive malienne. Mais au-delà des chiffres et des procédures, cette affaire révèle un tournant stratégique dans la posture du Mali face aux acteurs économiques internationaux.

 

Un différend qui dépasse les chiffres

Selon les éléments portés à la connaissance du public, le différend porte sur un redressement fiscal de plusieurs centaines de millions de dollars réclamé par l’État malien à la société Barrick Gold. En effet, le géant canadien, opérant depuis plus d’une décennie sur les sites de Loulo et Gounkoto, conteste cette exigence devant l’arbitrage international, arguant du respect de ses engagements contractuels.

Pourtant, le Mali, de son côté, affirme sa légitimité à faire appliquer le droit fiscal national, et à corriger des déséquilibres historiques liés à certains contrats miniers hérités du passé.

 

Loulo-Gounkoto : enjeu stratégique

Le complexe Loulo-Gounkoto représente l’un des plus importants pôles de production aurifère du pays, avec des retombées économiques et sociales considérables. Dans un pays où l’or représente près de 75 % des recettes d’exportation, chaque site d’exploitation devient un levier vital de souveraineté.

C’est ce que rappelle implicitement la démarche malienne : il ne s’agit pas uniquement d’un litige sur des montants, mais d’un signal politique affirmant que les richesses du sous-sol doivent désormais être gérées dans l’intérêt des peuples.

 

Un tournant juridique : la figure de Diamana Diawara 

Dans ce dossier, une figure retient l’attention : celle de Diamana Diawara, juriste malien reconnu, qui représente l’État dans cette procédure. Formé aux meilleures écoles de droit africaines et européennes, il incarne une nouvelle génération d’experts décidés à défendre les intérêts africains sur les scènes internationales.

Sa présence devant le CIRDI est aussi symbolique : elle marque la volonté du Mali de professionnaliser sa riposte juridique, de s’appuyer sur des compétences nationales, et de ne plus subir les arbitrages sans faire valoir sa pleine capacité de défense.

 

Repositionnement régional et aspiration souverainiste

Ce bras de fer s’inscrit également dans un contexte plus large. Depuis leur retrait progressif des alliances régionales dominées par d’autres puissances, les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) – Burkina Faso, Mali, Niger – cherchent à renforcer leur souveraineté économique, judiciaire et militaire.

Le recours au CIRDI est donc une étape de cette transformation : au lieu de se retirer du système international, le Mali choisit d’y faire entendre sa voix, d’en maîtriser les règles et d’en utiliser les leviers pour redéfinir sa place.

 

Une affaire suivie de près sur le continent

De nombreux observateurs africains suivent ce procès avec attention. Il pourrait faire jurisprudence dans les années à venir, et inspirer d’autres pays souhaitant réexaminer leurs contrats extractifs ou réaffirmer leur autorité fiscale. Sans tomber dans la confrontation idéologique, le Mali semble ainsi poser une question centrale : les règles internationales d’investissement peuvent-elles s’appliquer sans brimer les droits des États à maîtriser leurs ressources stratégiques ?

Le contentieux entre le Mali et Barrick Gold dépasse les contours d’un désaccord fiscal. Il cristallise les aspirations d’un État à mieux contrôler ses richesses naturelles, à redéfinir sa relation avec les grandes entreprises, et à s’affirmer dans les espaces juridiques internationaux. Ce moment marque peut-être une inflexion durable dans les rapports entre les États africains et les multinationales du secteur extractif.

 

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