La réponse du Président de la République, par le biais de son Directeur de Cabinet, aux Forces Vives de la Nation qui ont sollicité sa disponibilité pour la tenue de la concertation inclusive unanimement envisagée comme alternative à l’impasse politique de l’heure, se perçoit comme une fin de non-recevoir politiquement incorrecte et convint de la nécessité d’envisager des approches plus réalistes et plus pragmatiques, « réal politik » oblige. Dans cette optique, nous avons l’agréable devoir de partager avec tous les collègues Leaders Politiques et Sociaux notre vision, évoquée ci-après.
De notre humble avis politique, l’unanimité qui se fait actuellement pour cette concertation nationale plaide et conseille à faire constater et convaincre l’opinion nationale et internationale (1) de la non-préparation politique des élections (manque de volonté politique, inobservation et inapplication des dispositions constitutionnelles en matière des élections), (2) l’impossibilité d’organiser des élections crédibles, transparentes et acceptables dans les conditions d’insécurité politiquement organisée en complicité avec les groupes armés (contenu du 2ème accord secret du dialogue de Khartoum, notamment l’amnistie toujours cachée au Peuple Centrafricain), (3) les graves négligences et autres incuries des Autorités Politiques qui ont suscité dégoûts, discrédits, défiance-méfiance et doutes, (4) les risques d’implosion pré et post-électorales. Toutes ces considérations obligent à :
Consacrer une Union Sacrée de toutes les Forces Vives de la Nation pour une réflexion partagée et l’adoption consensuelle d’alternatives salvatrices devant empêcher les velléités suicidaires du Président TOUADERA qui nous a déjà menés dans une impasse socio-politique ;
Mettre en place un Groupe de Travail Socio- Politique restreint pour l’élaboration d’ expertises convaincantes consistant à :
2-1 : Collecter tous les avis politiques, diplomatiques, juridiques, techniques, constatant le manque de volonté et détermination politiques, les graves négligences et l’inobservation des obligations constitutionnelles par les Autorités Politiques relatives aux opérations préparatoires des élections,
2-2 : Rassembler tous les faits ou faire tous les constats négatifs, notamment les importations des éleveurs mbororo
des pays voisins à qui de faux jugements supplétifs d’actes de naissance ont été remis (faux et usages de faux), les enrôlements des mineurs et des étrangers (violation volontaire de la constitution), l’échec des manœuvres dilatoires de la tentative de la modification de la constitution,
2-3 : Démontrer la territorialité politiquement organisée de l’insécurité, sur la base de la déclaration du Premier Ministre NGREBADA qui a affirmé que les groupes armés sont les partenaires du Gouvernement, lesquels groupes armés empêchent le travail d’enrôlements à l’intérieur du pays (grave violation de la constitution de la République).
Présenter le rapport des travaux de ce Groupe de Travail par tous les moyens ou supports : Réunions et conférences-débats, publications dans la presse et médias, communications aux Ambassades, Organismes ou Institutions Internationales et recours à tous les moyens légaux de pression pour obtenir l’organisation de cette concertation nationale.
Proposer des calendriers réalistes, après consultations de la Médiation Nationale, de l’ANE et de la Cour Constitutionnelle pour la concertation nationale et un glissement constitutionnel raisonnable, sur la base des différentes et obligatoires phases opératoires des élections,
Proposer la forme, la composition et les missions fondamentales de l’Exécutif de glissement ou de transition, dont la durée sera fonction du calendrier du glissement
Assurer tous les plaidoyers nécessaires auprès de la population, des Ambassades, des Institutions Sous Régionales et Internationales, des Partenaires classiques et autres….
Telle est notre modeste contribution que nous versons à la réflexion actuellement menée pour d’idoines approches de sortie de l’impasse socio-politique, créée à dessein par les Autorités Politiques.
Sincères considérations.
WAFIO JEAN SERGE
Parti démocratique centrafricain