Les tensions s’aggravent entre la Minusca et la Centrafrique

Les tensions entre le gouvernement centrafricain et la Minusca, la mission onusienne de maintien de la paix en Centrafrique, ne cessent de s’aggraver.

 

Lundi 21 février, quatre soldats français de cette force ont été arrêtés alors qu’ils étaient à l’aéroport de Bangui, escortant le chef de la Minusca qui devait prendre un vol.

Un incident qui s’ajoute à d’autres et qui illustre la mésentente croissante entre Bangui et la Minusca, notamment depuis le rapprochement de ce pays avec la Russie et la présence sur son sol des mercenaires du groupe Wagner.

Les soldats de l’ONU font face à une situation difficile sur le terrain.

La « propagation des rumeurs ».

Les réseaux sociaux et quelques radios privées à Bangui sont cités dans le communiqué de la Minusca comme étant ceux qui propagent en ce moment des rumeurs sur l’arrestation par la gendarmerie de quatre soldats français de la force onusienne.

Ces médias affirment en effet que les soldats français qui se trouvaient à l’aéroport de Bangui, à l’heure où l’avion de Faustin Archange Touadéra atterrissait, voulaient assassiner le président centrafricain. Une accusation que la Minusca rejette catégoriquement.

La source des tensions.

La Minusca est au centre de la polémique depuis un certain temps dans le pays. En novembre dernier, un bus transportant les éléments de la police onusienne, composé majoritairement par des Egyptiens, a été mitraillé par la garde présidentielle alors qu’il se trouvait près de la présidence centrafricaine.

Faustin Archage Touadéra, le président centrafricain.

Par ailleurs, la force onusienne a souvent souligné la coopération difficile avec l’Etat centrafricain, dénonçant notamment le blocage, par des soldats centrafricains, des routes qui conduisent aux différentes bases de la Minusca.

Selon plusieurs sources, les tensions se sont aggravées depuis que la Minusca a exprimé son mécontentement face à la coopération militaire entre l’Etat centrafricain et le groupe paramilitaire russe Wagner.

La Centrafrique nie formellement la présence de ce groupe sur son territoire mais l’Union européenne a suspendu sa mission de formation dans ce pays en mettant en avant la présence du groupe Wagner.

A cela s’ajoutent les nombreux rapports des droits de l’homme auxquels la Minusca a contribué, des rapports qui mettent en cause, « des agents de l’Etat » impliqués dans des actes de violations des droits humains.

Certains estiment aussi que le fait d’arrêter les quatre soldats français serait la conséquence d’un sentiment anti-français qui, comme dans certains pays du Sahel comme le Mali, a commencé à se propager en Centrafrique.

 

 

RCA : retour au calme après une vive tension à Ippy

Ce sont les positions des soldats FACA dans la ville qui ont été attaquées par les présumés rebelles de l’unité pour la paix en Centrafrique (UPC).

 

La ville d’Ippy, située à 496 kilomètres au nord de la capitale a été secouée  cette nuit par des détonations d’armes lourdes et légères. Selon les autorités locales, ce sont les positions des soldats FACA dans la ville qui ont été attaquées par les présumés rebelles de l’unité pour la paix en Centrafrique (UPC). Ce mercredi matin, la ville retrouve son calme, mais toutes les activités tournent au ralenti.

Selon des informations recueillies ce matin auprès des autorités locales, c’était hier nuit vers 23 heures que les assaillants, identifiés comme des combattants rebelles de l’unité pour la paix en Centrafrique (UPC), en provenance de l’Est de la ville, ont attaqué une position  de l’armée nationale dans la ville. Durant plusieurs heures, c’est la détonation d’armes lourdes et légères qui raisonne dans toute la ville, paniquant davantage les populations civiles.

Pour l’heure, aucun bilan provisoire de l’attaque n’est annoncé, et le calme est revenu à Ippy. Toutefois, les activités administratives et économiques ne sont pas encore reprises.

Rappelons que  le mardi dernier, vers 4 heures du matin, les présumés rebelles de l’unité pour la paix en Centrafrique (UPC) du sulfureux mercenaire tchado-nigérien Ali Darassa ont attaqué les positions de l’armée nationale dans la ville de Bria. Le bilan faisait état de trois morts et sept blessés.

Cependant  à Bangui, les habitants vivent dans une inquiétude générale suite aux rumeurs d’une attaque imminente de la capitale par les rebelles de la coalition des patriotes pour le changement (CPC).

RCA-Bria : tension entre les Casques bleus et les mercenaires de Wagner

Les tensions sont toujours aussi vives entre les mercenaires de Wagner et les Casques bleus de la Minusca.

 

Trois jours après la tentative d’arrestation à Bria du chef du détachement des forces armées centrafricaines (FACA), la tension est toujours vive entre les mercenaires de Wagner et les Casques bleus de la Minusca, provoquant ainsi un face-à-face tendu entre eux dans un quartier de Bria la semaine dernière.

Depuis quatre jours, on assiste miraculeusement à un départ massif des jeunes de Bria pour la capitale Bangui. Ils évoquent la situation sécuritaire qui prévaut en ce moment dans leur ville.

Selon plusieurs d’entre eux, les mercenaires de la société russe Wagner ont juré de mener une opération musclée dans les prochains jours dans les différents quartiers de la ville.

« Officiellement, les hommes de Wagner disaient qu’ils vont chercher des armes et des effets militaires, mais officieusement, leur objectif serait d’arrêter massivement les jeunes qu’ils considèrent désormais comme des complices du capitaine des FACA en fuite », affirment-ils.

Ainsi, quelques-uns d’entre eux sont partis alerter le service des droits de l’homme et de sécurité  des Nations unies. Mais ce samedi 10 juillet vers 16 heures, une colonne des mercenaires de Wagner, lourdement armés et dans leur véhicule, est entrée dans le quartier Mandet, situé au centre-ville. Les Casques bleus, informés aussi de la nouvelle, ont suivi les hommes de Wagner dans ce quartier. Lourdement armés dans leur véhicule blindé, les Casques bleus, arme au poing,  ont pris position dans des coins stratégiques du quartier Mandet face aux mercenaires de Wagner. Mais face à la présence de la Minusca, les mercenaires de Wagner ont laissé tomber leur plan et retournent dans leur base.

Désormais, les Casques bleus affirment que chaque déplacement des Wagner sera suivi d’une équipe armée afin d’enquêter de près sur leurs faits et gestes.

Rappelons que le jeudi dernier, un capitaine de l’armée nationale, chef du détachement militaire à Bria a failli d’être arrêté par les mercenaires de Wagner. Soupçonné d’avoir vendu des armes aux jeunes de Bria qu’ils considèrent comme des « complices » des rebelles, l’homme avait pris fuite, et s’est réfugié dans la base de la Minusca. Ce qui a provoqué une vive tension entre les Casques bleus et les hommes de Wagner qui accusent désormais les jeunes de Bria, notamment du quartier Mandet d’être des complices de ce fameux capitaine.

RCA : la COD 2020 réunie malgré les tensions

Ils ont finalement pu se réunir pour dénoncer le pouvoir de vouloir les écarter du scrutin de décembre en invalidant leurs candidatures.

Alors que le meeting avait été initialement interdit, les 14 leaders de la coalition d’opposition centrafricaine, la COD 2020, ont pu se réunir dans la capitale Bangui. Ils ont accusé le pouvoir de, selon eux, vouloir les écarter du scrutin de décembre en invalidant leurs candidatures. Prenant la parole, l’ancien président renversé en 2013 François Bozizé a dénoncé le comportement de Faustin Archange Touadéra.

« Nous avons appelé à plusieurs reprises à une concertation nationale, pour pouvoir arriver aux élections dans un climat de paix, mais le président Touadéra a refusé. Nous sommes fatigué » a déclaré à la foule François Bozizé.

Alors que les élections législatives et présidentielles approchent, avec un premier tour le 27 décembre, le climat s’était tendu ses derniers jours, après une altercation entre des membres de la garde rapprochée de l’ancien président François Bozizé et des gardes présidentiels.

Centrafrique : vives tensions à Kaga-Bandoro

Une partie de la ville de Kaga-Bandoro est en ébullition depuis ce matin en raison d’une tentative de désarmement d’un lieutenant de Mahamat Alkhatim, appelé « Libanais », par les casques bleus pakistanais au marché central de la ville. Ce qui n’est pas du tout apprécié par les hommes du MPC.

L’opération du désarmement du nommé « Libanais », numéro 2 de Alkhatim par les casques bleus du contingent pakistanais a failli tourner au drame en plein centre commercial de la ville de Kaga-Bandoro.

Selon des sources sécuritaires contactées par CNC, « la ville de Kaga-Bandoro a été déclarée, il y a de cela quelques mois, ville sans armes et la MINUSCA a pour mission de veiller à son strict respect. C’est dans cette optique qu’ils ont voulu désarmer le numéro 2 du MPC, Libanais, qui a l’habitude de se promener avec son arme en pleine ville», ont-elles rapporté au CNC.

La tentative de désarmement d’un des principaux chefs du MPC est perçue par ces hommes comme de la provocation. « Quelques combattants présents au marché central de la ville ont voulu en découdre avec les pakistanais. On observe l’évolution de la situation pour le moment car on ne sait jamais », indique un habitant de Kaga-Bandoro.

Les autorités locales contactées n’ont pas voulu se prononcer. La MINUSCA, de son côté, dit « suivre de près la situation ».