Mali : Bamako et Barrick scellent enfin un accord pour relancer le complexe aurifère de Loulo-Gounkoto

Après plus d’un an de tensions autour du complexe aurifère de Loulo-Gounkoto, le gouvernement malien et Barrick sont parvenus à un accord verbal ouvrant la voie à une reprise progressive des activités. Un tournant majeur pour un secteur vital à l’économie nationale.

 

Bamako et Barrick ont finalement trouvé une issue après plus d’un an de tensions autour du complexe aurifère de Loulo-Gounkoto. Le gouvernement malien et la société Barrick Mining Corporation ont conclu, le 21 novembre 2025, un accord verbal destiné à lever le blocage qui paralysait le site depuis plus d’un an. Cette avancée marque une étape importante après une succession d’événements ayant lourdement pesé sur la production d’or du pays et sur les relations entre les autorités maliennes et l’opérateur canadien.

Le conflit s’était aggravé avec l’entrée en vigueur du code minier de 2023, qui augmentait la part de l’État dans les projets et revoyait à la hausse les obligations fiscales du secteur. Les audits menés à la suite de cette réforme avaient débouché sur une demande d’environ 500 millions de dollars américains d’arriérés d’impôts. Les autorités faisaient également état de pertes estimées entre 300 et 600 milliards de francs CFA soit environ 490 à 980 millions de dollars américains, pour l’ensemble de l’industrie. À la fin de l’année 2024, la situation avait pris un tournant critique avec l’arrestation de quatre employés maliens de Barrick et la saisie de trois tonnes d’or, évaluées à près de 245 millions de dollars américains au prix du marché.

Au début de 2025, ces tensions avaient entraîné des perturbations majeures, poussant à une suspension temporaire des opérations. Le 16 juin, le tribunal de commerce de Bamako avait nommé un administrateur provisoire chargé de superviser le complexe pendant six mois. Cette période d’incertitude avait contribué à une baisse significative de la production industrielle d’or, estimée à environ 32 % entre janvier et août 2025, dans une zone où Loulo-Gounkoto constitue un moteur essentiel d’emploi et d’activité économique.

Le site occupe en effet une place stratégique dans l’industrie aurifère malienne et représente un pilier majeur pour Barrick. Il fournit environ 14 % de la production mondiale du groupe et a généré plus de 10 milliards de dollars américains de retombées économiques pour le Mali depuis 2005, incluant les salaires, les impôts, les redevances et les achats locaux. En octobre 2024, Barrick avait déjà versé 85 millions de dollars américains au Trésor dans le cadre des discussions fiscales, et l’entreprise avait enregistré en 2025 une charge de 1,04 milliard de dollars américains en raison de la perte de contrôle opérationnel du site.

L’accord annoncé le 21 novembre 2025 prévoit le renouvellement de la licence d’exploitation pour dix années supplémentaires, alors que l’autorisation actuelle arrive à échéance en février 2026. Le compromis inclut également la libération des quatre employés emprisonnés, la restitution des trois tonnes d’or saisies et l’abandon par Barrick des procédures d’arbitrage engagées contre l’État. Bien qu’il reste pour l’instant purement verbal, cet accord ouvre la voie à une reprise graduelle des activités dans un secteur vital pour l’économie malienne et pour les milliers de travailleurs dépendant directement ou indirectement du complexe de Loulo-Gounkoto.

Bamako et Moscou consolident leur alliance militaire face aux défis sécuritaires du Sahel

Le président malien Assimi Goïta a reçu une importante délégation russe conduite par le vice-ministre de la Défense, Iounous Bek-Evkourov. L’entretien, tenu en marge du Salon international de la défense et de la sécurité de Bamako, confirme la montée en puissance du partenariat stratégique entre les deux pays.

 

Le président de la Transition du Mali, Assimi Goïta, a accueilli mardi une délégation russe de haut niveau dirigée par le vice-ministre de la Défense, Iounous Bek-Evkourov, à l’occasion du Salon international de la défense et de la sécurité de Bamako (BAMEX 2025). Cette rencontre visait à renforcer la coopération militaire Mali-Russie, un axe devenu central dans la politique de défense du pays.

Selon des sources officielles, les discussions ont porté sur le renforcement du partenariat stratégique entre les deux États, fondé sur les principes de souveraineté, de confiance mutuelle et de stabilité régionale. La réunion, tenue au Palais de Koulouba, s’est déroulée en présence du ministre malien de la Défense et des Anciens combattants, le général Sadio Camara, ainsi que du Chef d’état-major de l’armée de l’air, le général Alou Boï Diarra.

Les représentants russes ont réaffirmé l’engagement de Moscou à soutenir Bamako dans sa lutte contre le terrorisme et à intensifier la coopération bilatérale en matière de défense et de sécurité. D’après les autorités maliennes, cette audience traduit la volonté partagée des deux pays de bâtir un partenariat durable au service de la paix dans la région.

Une coopération Mali-Russie en pleine expansion

Cette rencontre s’inscrit dans la continuité d’un dialogue régulier entre Bamako et Moscou. En juin 2025, le président Goïta s’était déjà rendu en Russie, où plusieurs accords avaient été conclus, notamment dans le domaine de l’énergie nucléaire civile et de la coopération institutionnelle. Deux mois plus tard, en août 2025, une réunion de haut niveau avait rassemblé des représentants militaires russes et ceux de plusieurs pays du Sahel, confirmant la dimension régionale de cette alliance.

Depuis lors, la coopération militaire Mali-Russie s’est matérialisée par des livraisons d’équipements, des programmes de formation et des projets d’assistance technique destinés aux forces armées maliennes. La tenue du BAMEX 2025, du 11 au 14 novembre, constitue une nouvelle vitrine de cette collaboration, favorisant les échanges sur les technologies de défense et les innovations sécuritaires.

Dans un contexte marqué par la menace persistante des groupes armés et la pression économique liée aux sanctions internationales, les autorités maliennes misent sur ce partenariat stratégique pour consolider la stabilité et la souveraineté du pays.

Mali : Abdoulaye Diop rassure le corps diplomatique face aux menaces sur les convois d’hydrocarbures

Face à la montée des attaques contre les convois de carburant, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a réuni le corps diplomatique à Bamako pour présenter les mesures sécuritaires prises par le gouvernement.

 

Mercredi 5 novembre 2025, le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a tenu à Bamako une rencontre avec les représentants du corps diplomatique et consulaire accrédité au Mali. Les discussions ont porté sur l’évolution de la situation sécuritaire et les perturbations d’approvisionnement en hydrocarbures, causées par les attaques répétées contre les convois de camions-citernes.

Le chef de la diplomatie malienne a détaillé les dispositifs sécuritaires déployés pour protéger les corridors logistiques, notamment ceux reliant le Mali aux ports d’Abidjan, de Dakar et de Conakry. Il a précisé que les Forces armées maliennes (FAMa), en collaboration avec les pays membres de la Confédération des États du Sahel (AES), poursuivent leurs opérations d’escorte et de neutralisation des groupes armés actifs le long de ces itinéraires stratégiques.

Abdoulaye Diop a également évoqué un changement de stratégie des groupes affiliés au JNIM, désormais tournés vers des cibles économiques telles que les infrastructures routières et les transports d’hydrocarbures.

Cette réunion intervient après une série d’alertes émises par plusieurs chancelleries occidentales, invitant leurs ressortissants à éviter les déplacements au Mali. Les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie, le Canada et l’Australie ont notamment mis en garde contre la dégradation de la sécurité sur les principaux axes routiers, affectant diplomates, humanitaires et travailleurs étrangers du secteur énergétique.

Depuis septembre, les attaques ciblant les convois pétroliers en provenance du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et du Niger ont fortement perturbé les livraisons. Des pénuries temporaires ont été constatées dans plusieurs villes, entraînant une baisse de l’activité économique et une réduction des horaires dans certains établissements scolaires.

Selon les acteurs du secteur, le Mali dépend presque entièrement des importations routières pour ses produits pétroliers. Les perturbations enregistrées sur les corridors Dakar–Kayes–Bamako, Abidjan–Ferkessédougou–Sikasso–Bamako et Conakry–Kourémalé–Bamako ont limité les arrivées dans les dépôts régionaux. L’axe Labbezanga–Gao, relié au Niger, demeure partiellement sécurisé grâce à des escortes militaires régulières.

Les représentants diplomatiques ont salué l’initiative du gouvernement malien, soulignant la transparence de ce briefing dans un contexte d’informations contradictoires. Plusieurs ont exprimé leur soutien aux efforts de stabilisation et leur volonté de coopération face aux défis sécuritaires régionaux.

En clôture, le ministre Abdoulaye Diop a réaffirmé la responsabilité souveraine du Mali dans la protection de toutes les populations, y compris les ressortissants étrangers. Il a assuré que les opérations de sécurisation se poursuivront avec détermination.

Bougouni : le Mali inaugure sa deuxième mine de lithium sous la présidence d’Assimi Goïta

Le Président de la Transition, le Général Assimi Goïta, a procédé à Bougouni à l’inauguration de la deuxième mine de lithium du Mali, symbole d’une souveraineté économique en marche.

 

Le Président de la Transition, Son Excellence le Général d’armée Assimi Goïta, a présidé ce lundi 3 novembre 2025 à Bougouni la cérémonie d’inauguration officielle de la deuxième mine de lithium du Mali, exploitée par la société Les Mines de Lithium de Bougouni SA (LMLB SA).

Cet événement majeur s’inscrit dans la stratégie nationale de valorisation des ressources minières et de consolidation de la souveraineté économique. Plusieurs personnalités ont honoré la cérémonie de leur présence, parmi lesquelles le Président du Conseil National de Transition (CNT), le Gouverneur de Bougouni, les autorités administratives et coutumières, ainsi que des représentants de la société civile.

La cérémonie a également réuni les partenaires du Mali, notamment le représentant de l’ambassade de la République populaire de Chine, ainsi que plusieurs membres du Gouvernement, dont les ministres des Mines, de l’Économie et des Finances.

Le chef de village de Bougouni, M. N’Togo Diakité, a ouvert les allocutions en exprimant la gratitude de sa communauté :

« Ce projet nous apporte non seulement de l’emploi et des routes, mais aussi la fierté de participer au Mali nouveau. Puissions-nous en faire un héritage pour nos enfants », a-t-il déclaré.

Prenant la parole, le Ministre des Mines, le Pr Amadou Keïta, a souligné la portée symbolique de cette inauguration.

« En moins d’un an, le Chef de l’État a effectué trois visites de haut niveau à Bougouni : après la centrale solaire de Tiakadougou-Dialakoro et la première mine de lithium à Goulamina, voici aujourd’hui celle de Bougouni », a-t-il rappelé, saluant un leadership tourné vers le développement et la prospérité nationale.

Pour sa part, M. Teng David Lei, Président du Conseil d’administration de Kodal Mining UK et Directeur général de Hainan Mining, a insisté sur la « communauté de vision » liant désormais le Mali, la Chine et le Royaume-Uni :

« Nous partageons une même ambition : faire du lithium de Bougouni un moteur de croissance et un modèle de partenariat équilibré entre investisseurs étrangers et État souverain. »

Développée par Kodal Mining UK Ltd et Hainan Mining Co. Ltd (filiale du groupe chinois Fosun), en collaboration avec l’État malien et des investisseurs locaux détenant 35 % du capital, la mine de Bougouni s’inscrit dans la Vision Mali Kura Ɲɛtaasira ka bɛn san 2063 ma. Cette stratégie vise à transformer les ressources naturelles en véritables leviers de croissance durable et inclusive.

Le Ministre des Mines a également rappelé que le secteur minier, désormais considéré comme pilier de la souveraineté économique, fait l’objet d’une réforme structurelle.

« Nous avons annulé 121 titres miniers, dont 100 permis de recherche, afin d’assainir le secteur et d’y rétablir l’ordre », a-t-il indiqué, ajoutant que cette rigueur s’étend à la protection de l’environnement, aux droits des travailleurs et à la promotion du contenu local.

Avec un investissement initial de 65 millions de dollars, soit environ 36 milliards de FCFA, la première phase du projet prévoit une production annuelle d’environ 120 000 tonnes de concentré de spodumène. En combinant la production de Bougouni et de Goulamina, le Mali ambitionne d’atteindre 590 000 tonnes de lithium en 2026, se positionnant ainsi comme premier producteur africain.

Le projet a déjà généré 500 emplois directs et en créera 800 supplémentaires lors de sa deuxième phase. Il contribuera aux finances publiques à travers les impôts, taxes, dividendes et participations à quatre fonds miniers, dont le Fonds de développement local et celui dédié aux infrastructures énergétiques et hydrauliques.

Enfin, le Ministre des Mines a salué la solidité du partenariat entre le Mali, la Chine et le Royaume-Uni. Le projet a déjà injecté plus de 24 milliards de FCFA dans l’économie nationale via l’achat de biens et services locaux, et près de 317 millions de FCFA dans des projets de développement communautaire.

Crise du carburant au Mali : Abdoulaye Maïga « Le carburant que nous recevons, c’est du sang humain »

Le Premier ministre Abdoulaye Maïga a réuni les chefs religieux et traditionnels pour évoquer la crise d’hydrocarbures et la situation sécuritaire. Il a appelé à la solidarité et à la vigilance collective.

 

Le Premier ministre du Mali, le Général de Division Abdoulaye Maïga, également ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, a convié ce jeudi 30 octobre 2025, les autorités religieuses, traditionnelles et les communicateurs traditionnels à une rencontre d’échanges à Bamako. Cette réunion visait à sensibiliser sur la crise du carburant qui touche le pays, tout en abordant la situation sécuritaire nationale. Le chef du Gouvernement a expliqué que cette nouvelle phase de la crise résulte d’une adaptation du mode opératoire de l’ennemi, après plusieurs revers militaires subis sur le terrain.

« Le carburant que nous recevons, c’est du sang humain », a déclaré le Général Maïga, rendant hommage au courage et aux sacrifices des Forces armées maliennes, ainsi qu’aux transporteurs qui assurent la distribution malgré les risques.

Il a exhorté l’ensemble des forces vives à rester unies : « Nous vaincrons cette crise du carburant comme toutes celles que nous avons déjà surmontées. Mais nous devons agir ensemble — religieux, chefs coutumiers et citoyens. » Le Premier ministre a par ailleurs souligné que le terrorisme n’est ni une affaire de religion, ni d’ethnie, mais un phénomène criminel étranger aux valeurs maliennes. Il a rappelé que l’objectif des groupes hostiles est de diviser la société et de saper la cohésion nationale.

Rassurant ses interlocuteurs, Abdoulaye Maïga a réaffirmé que le Gouvernement, sous la direction du Président de la Transition, le Général d’Armée Assimi Goïta, place la sécurité et le développement durable au cœur de son action.

En réponse, les représentants religieux et traditionnels ont renouvelé leur engagement à sensibiliser les populations, à maintenir la vigilance et à renforcer l’unité nationale pour préserver la paix et la stabilité du Mali.

Mali : suspension temporaire des cours sur tout le territoire à cause de la crise de carburant

Le Mali suspend tous les cours du 27 octobre au 9 novembre 2025 en raison de la crise de carburant. Les autorités scolaires préparent un réaménagement des calendriers pour assurer la continuité pédagogique.

 

Les ministères de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique du Mali ont annoncé, dans un communiqué conjoint diffusé sur la télévision nationale, la suspension temporaire de tous les cours sur l’ensemble du territoire national. Cette mesure prendra effet le lundi 27 octobre 2025 et se poursuivra jusqu’au dimanche 9 novembre inclus.

Selon le communiqué, cette interruption est due à la crise d’approvisionnement en carburant, qui perturbe directement la mobilité des enseignants, des élèves, des étudiants et de l’ensemble du personnel éducatif. Les ministres ont précisé que les cours reprendront le lundi 10 novembre 2025. Pour limiter l’impact sur le déroulement des programmes scolaires et universitaires, des dispositions sont en cours pour réaménager les calendriers académiques.

Les autorités assurent également que toutes les mesures sont prises pour rétablir un approvisionnement normal en carburant dans les meilleurs délais. Dans leur communiqué, les ministres ont remercié l’ensemble de la communauté éducative pour sa compréhension et son engagement face à cette situation exceptionnelle.

Le communiqué officiel a été signé à Bamako, le 26 octobre 2025.

Mali–Mauritanie : Goïta et Ghazouani relancent le dialogue après des mois de tensions

Assimi Goïta a reçu un émissaire du président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani. Une rencontre placée sous le signe du dialogue et de la réconciliation après des mois de tensions migratoires et commerciales.

 

Le président de la Transition, Assimi Goïta, a reçu le mardi 7 octobre 2025 une délégation mauritanienne conduite par le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Merzoug. Ce dernier était porteur d’un message du président Mohamed Cheikh El Ghazouani. Cette visite symbolise une volonté d’apaisement après plusieurs mois de tensions entre les deux pays, marqués par l’expulsion de ressortissants maliens de Mauritanie et la fermeture de commerces mauritaniens au Mali.

Les échanges, tenus au Palais de Koulouba, ont porté sur la protection des communautés respectives, la libre circulation des personnes et la relance des projets de coopération bilatérale. Le Mali a proposé la réactivation de la grande commission mixte Mali–Mauritanie, ainsi que la création d’un mécanisme permanent de dialogue pour suivre les questions migratoires et économiques.

Depuis le début de l’année, plusieurs centaines de Maliens en situation irrégulière ont été expulsés de Mauritanie, selon des sources concordantes. Si Nouakchott invoque le respect de ses lois migratoires, Bamako, de son côté, plaide pour un dialogue constructif. Parallèlement, les autorités maliennes ont fermé environ 300 commerces mauritaniens à Bamako, ce qui a davantage exacerbé les tensions économiques entre les deux pays

Liés par des relations historiques, humaines et commerciales, le Mali et la Mauritanie affichent désormais leur volonté commune de restaurer la confiance. Cette rencontre diplomatique s’inscrit dans une dynamique de réconciliation et de normalisation des relations sur l’axe Bamako–Nouakchott.

Mali : Le gouvernement rassure face à la pénurie de carburant

Les autorités maliennes assurent que les perturbations dans l’approvisionnement en carburant sont temporaires et annoncent des mesures pour stabiliser le marché dans les prochains jours.

 

Le gouvernement du Mali tente de calmer les inquiétudes liées à la pénurie de carburant, qui affecte plusieurs régions du pays. À l’issue d’une réunion du Comité interministériel de gestion des crises, présidée le 7 octobre 2025 par le Premier ministre, général Abdoulaye Maïga, un point de presse a été animé par Soumaïla Djitteye, Directeur général adjoint du Commerce, et Modibo Gouro Diall, PDG de l’Office malien des produits pétroliers (OMAP).

Les autorités expliquent que ces difficultés sont liées à un ralentissement temporaire du transport depuis les ports de Conakry et d’Abidjan vers Bamako, causé par la congestion portuaire, des contraintes logistiques et des problèmes de sécurité sur certains axes. Des missions techniques ont été déployées pour contrôler les dépôts, vérifier les stations-service et recenser les camions-citernes en transit.

Pour limiter l’impact de cette situation, le gouvernement a mis en place des convois sécurisés de carburant et des équipes de contrôle pour veiller au respect des prix officiels : 845 FCFA le litre d’essence super et 780 FCFA le litre de gasoil. Ces mesures visent à prévenir toute spéculation et à garantir une distribution équitable.

Soumaïla Djitteye a rassuré que la situation est « passagère » et devrait s’améliorer rapidement grâce aux efforts coordonnés des autorités. Plusieurs cargaisons sont déjà en route vers le Mali pour renforcer les stocks et stabiliser la distribution. Modibo Gouro Diall a salué la mobilisation des opérateurs du secteur dans ce contexte logistique complexe.

Le point de presse a également rendu hommage aux forces de défense et de sécurité engagées sur les axes d’approvisionnement. Les consommateurs sont invités à la patience et à la responsabilité, avec l’assurance que la situation est suivie en temps réel et que toutes les dispositions sont prises pour un retour progressif à la normale.

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Kayes sous couvre-feu : le gouverneur prolonge la mesure face aux attaques

Le gouverneur de Kayes a reconduit le couvre-feu jusqu’au 30 octobre 2025, une décision motivée par la recrudescence des attaques terroristes et la nécessité de renforcer la sécurité dans la région.

 

Le général Moussa Soumaré, Gouverneur de Kayes, a prolongé le couvre-feu dans la région pour la période du 1ᵉʳ au 30 octobre 2025. Cette décision vise à contrer la recrudescence des attaques terroristes et à renforcer la sécurité locale.

Fin septembre 2025, le Gouverneur a officialisé la reconduction de cette mesure pour un mois supplémentaire, face à une situation sécuritaire jugée préoccupante. Cette prolongation intervient après plusieurs violences enregistrées ces derniers mois, dont les attaques coordonnées du 1ᵉʳ juillet 2025 contre diverses localités de l’ouest malien, notamment Kayes, Diboli, Sandaré et Nioro du Sahel. Ces assauts, attribués au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda, ont visé des positions militaires et des infrastructures logistiques. En riposte, les Forces Armées Maliennes (FAMA) ont intensifié leurs opérations, neutralisant plus de 80 combattants et saisissant un important stock d’armes.

Dans ce climat d’insécurité persistante, le couvre-feu instauré depuis juillet 2025 reste en vigueur. Il limite les déplacements nocturnes entre 00h00 et 05h00, à l’exception des véhicules des Forces de Défense et de Sécurité ainsi que des ambulances disposant d’un ordre de mission. Cette restriction a pour objectif de réduire les risques d’infiltration et de mouvements nocturnes des groupes armés.

Le général Soumaré a salué la détermination des FAMA et la résilience des populations, tout en appelant à une coopération accrue entre civils et autorités pour garantir l’efficacité du dispositif. La reconduction du couvre-feu traduit la nécessité de maintenir une vigilance renforcée dans une région encore marquée par des attaques répétées. Cette mesure sécuritaire s’inscrit dans une dynamique plus large, puisque d’autres régions du Mali, telles que Nioro, Tombouctou et Ségou, appliquent également des couvre-feux pour prévenir les menaces terroristes. Elle illustre la volonté des autorités maliennes de conserver le contrôle sur les zones vulnérables et de sécuriser les territoires stratégiques.

La situation sécuritaire au Mali demeure fragile, avec des groupes armés actifs dans plusieurs régions. Les autorités poursuivent leurs efforts pour renforcer leur présence et appellent les populations à collaborer. Le maintien du couvre-feu à Kayes témoigne à la fois de la persistance de la menace et de l’engagement ferme du gouvernement à protéger les citoyens et les infrastructures essentielles.

AES : Abdourahamane Tiani et Assimi Goïta affichent leur unité à Bamako

En visite officielle à Bamako, le général Abdourahamane Tiani a été reçu par Assimi Goïta. Une rencontre qui confirme la volonté de l’Alliance des États du Sahel de renforcer sa cohésion politique et stratégique.

 

La visite du président de la Transition du Niger, le Général Abdourahamane Tiani, au Mali traduit la volonté des dirigeants de l’Alliance des États du Sahel (AES) de consolider leur unité politique et stratégique.

Arrivé mardi matin 30 septembre 2025 à Bamako à bord d’un avion militaire, le dirigeant nigérien a été accueilli à l’aéroport international Modibo Keïta-Sénou par son homologue malien et président en exercice de la Confédération des États du Sahel, le Général Assimi Goïta. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des préparatifs du deuxième sommet ordinaire de l’AES, prévu dans trois mois.

Créée en septembre 2023 par le Mali, le Niger et le Burkina Faso à travers la charte du Liptako-Gourma, l’AES a rapidement évolué vers une construction institutionnelle ambitieuse, malgré un contexte sécuritaire difficile. En juillet 2024, elle s’est transformée en Confédération des États du Sahel, élargissant son champ d’action aux volets politique, économique et culturel. Plusieurs instruments ont déjà été mis en place : une radio confédérale, un hymne officiel et un projet de Banque confédérale pour l’investissement et le développement (BCID-AES). Pour l’Office de radiodiffusion télévision du Mali (ORTM), cette visite illustre l’importance du renforcement des liens entre Bamako et Niamey, tout en affirmant la souveraineté et la solidarité sahélienne.

Sur le plan sécuritaire, les trois pays membres de l’AES demeurent confrontés à de fortes menaces jihadistes. Dans le même temps, la diplomatie régionale se réorganise avec une implication accrue de la Russie et un rôle grandissant de certains pays africains, comme le Maroc, qui multiplient les initiatives de coopération et de médiation.

Mali : une dizaine de terroristes neutralisés par l’armée à Séribala, dans la région de Ségou

L’État-Major Général des Armées du Mali a annoncé, ce 11 septembre 2025, la neutralisation d’une dizaine de terroristes lors d’une opération à Séribala, dans la région de Ségou.

 

Dans un communiqué publié ce Jeudi 11 septembre 2025, l’État-Major Général des Armées du Mali a annoncé avoir neutralisé une dizaine de terroristes le 10 septembre au matin. L’opération a été menée à la suite de renseignements signalant la présence de combattants armés dans la localité de Séribala, située dans la région de Ségou. Une patrouille des forces armées maliennes a alors engagé la traque avant d’intercepter le groupe.

Le bilan provisoire fait état d’une dizaine de terroristes neutralisés et de saisies importantes, comprenant des armes, plusieurs motos et du matériel de communication. L’armée précise que les opérations de ratissage se poursuivent dans la zone.

Le Mali muscle son armée avec des lance-roquettes et blindés chinois

Le Mali a franchi une étape importante dans la modernisation de ses forces armées avec la réception, début septembre 2025, d’un lot d’équipements militaires en provenance de Chine. Ce convoi comprend notamment des systèmes de lance-roquettes multiples SR-5, ainsi que des blindés CS/VP14 MRAP et VN22 IFV.

 

Le SR-5, produit par la société chinoise NORINCO, offre une grande polyvalence grâce à sa capacité à tirer différents types de roquettes à longue portée. Cette précision accrue constitue un atout face aux groupes armés terroristes, de plus en plus adeptes des drones et des engins explosifs improvisés.

Les blindés CS/VP14 MRAP, conçus pour résister à de puissantes explosions sous la coque ou les roues, renforcent la protection des troupes. Quant aux VN22 IFV, ils disposent d’un canon automatique de 30 mm et d’un lance-missile antichar, élargissant ainsi les capacités offensives de l’armée malienne. Acheminés depuis le port de Conakry, en Guinée, ces équipements ont rejoint Bamako par voie terrestre.

Pour les autorités de transition, dirigées par le général Assimi Goïta, cette livraison traduit la volonté du Mali de diversifier ses partenariats militaires, notamment avec la Chine et la Russie, depuis le départ des forces françaises en 2022. Le gouvernement insiste sur une stratégie de modernisation durable des FAMa afin de répondre aux attentes sécuritaires de la population.

Cette acquisition intervient dans un contexte de regain de violences dans le nord et le centre du pays. Début juillet, les FAMa avaient annoncé avoir neutralisé plus de 80 combattants du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM) lors d’opérations dans la région de Niono et ses environs.

Pour Bamako, l’arrivée conjointe des SR-5 et des blindés représente un renfort stratégique majeur, confirmant la montée en puissance progressive de ses forces armées et l’orientation vers de nouveaux partenariats militaires.

Le Premier ministre du Burkina Faso en visite officielle à Bamako pour renforcer la coopération bilatérale

Le Premier ministre burkinabè, Son Excellence Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, est arrivé ce mardi 19 août 2025 à Bamako pour une visite d’amitié à l’invitation de son homologue malien, le Général de Division Abdoulaye Maïga.

 

À sa descente d’avion, le Chef du Gouvernement burkinabè a été accueilli par le Président malien. Il était entouré de plusieurs membres du Gouvernement. Le premier ministre était également accompagné du ministre en charge de la Jeunesse et de l’Emploi. Ainsi que de la ministre déléguée au Budget ainsi que de membres de son cabinet.

Au cours de ce déplacement, le Premier ministre participera à la célébration du deuxième anniversaire de la Brigade Citoyenne du Mali.  C’est en effet une initiative malienne visant à promouvoir le civisme, l’engagement patriotique et la cohésion sociale.

Le programme prévoit également une audience avec le Président, Chef de l’État du Mali, le Général d’Armée Assimi Goïta. Elle sera suivie d’une séance de travail entre les deux délégations.

Cette visite s’inscrit dans la volonté des deux pays de renforcer leur coopération bilatérale. Mais aussi de consolider la solidarité au sein de la Confédération des États du Sahel (AES). Elle traduit l’engagement du Burkina Faso et du Mali à développer des relations durables, politiques, économiques et sociales, au bénéfice de leurs populations

Afrobasket Dames 2025 : le Mali en demi-finale, la Côte d’Ivoire éliminée à domicile

La phase finale de l’Afrobasket Dames 2025 se poursuit à Abidjan. En quart de finale, le Mali s’est imposé face au Mozambique et accède au dernier carré. La Côte d’Ivoire, quant à elle, a été éliminée après une défaite contre le Sénégal.

Le Mali confirme son statut de favori

L’équipe féminine du Mali a validé son billet pour les demi-finales en dominant le Mozambique (86-68). Emmenées par Djeneba N’Diaye, les Aigles Dames ont maîtrisé leur adversaire tout au long de la rencontre. Déjà victorieuses face au Cameroun et au Soudan du Sud en phase de groupes, les Maliennes confirment leur régularité et leur puissance collective dans cette édition de l’Afrobasket Dames 2025.

Le Mali affrontera de nouveau le Soudan du Sud en demi-finale, ce samedi 2 août. Il s’agira d’un remake du match de groupe, remporté de justesse par les Maliennes (55-53). Le Soudan du Sud, véritable révélation du tournoi, a successivement battu l’Égypte et l’Ouganda.

Fin de parcours pour la Côte d’Ivoire

La Côte d’Ivoire, pays hôte, quitte la compétition après sa défaite en quart de finale contre le Sénégal (60-66). Malgré un bon début de match, les Ivoiriennes ont été dépassées dans les deux derniers quarts-temps. Flora Ouraga s’est distinguée avec 13 points, mais ses efforts n’ont pas suffi face à une équipe sénégalaise solide, portée par Cierra Dillard et Sokhna N’Diaye.

Cette élimination constitue une déception pour la sélection ivoirienne, qui espérait atteindre le dernier carré. Le sélectionneur, Stéphane Leite, a exprimé sa frustration après la rencontre.

Des matchs de classement à venir

La Côte d’Ivoire jouera les matchs de classement pour déterminer sa position finale dans la compétition. Elle affrontera le Sénégal une nouvelle fois ce vendredi 1er août dans le cadre de la lutte pour la 5e place.

Malgré la défaite, l’organisation de l’Afrobasket Dames 2025 à Abidjan reste un marqueur fort du développement du basketball féminin sur le continent africain.

Mali : Assimi Goïta promulgue une nouvelle Charte lui ouvrant la voie à un mandat de cinq ans renouvelable

Le président de la Transition, le Général d’Armée Assimi Goïta, a promulgué une nouvelle loi révisant la Charte de la Transition. Ce texte, adopté à l’unanimité par les 131 membres du Conseil national de Transition (CNT), lui accorde désormais un mandat de cinq ans, renouvelable autant de fois que nécessaire, jusqu’à la pacification du pays.

La réforme permet également au président de la Transition de se porter candidat aux futures élections générales. Elle s’appuie sur les recommandations issues des Assises nationales de la Refondation et des consultations populaires d’avril 2025.

La nouvelle charte suscite des réactions contrastées au sein de la classe politique et de la société civile, certains y voyant une consolidation du pouvoir exécutif au détriment des engagements initiaux de transition démocratique.

Mali – Barrick Gold : Un contentieux stratégique au nom de la souveraineté économique

Au-delà d’un litige fiscal, le Mali affirme sa volonté de reprendre le contrôle de ses ressources naturelles, dans un contexte de redéfinition des rapports entre États africains et multinationales.

Le 8 juillet 2025, le Mali s’est présenté devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) pour affronter le géant minier canadien Barrick Gold. En toile de fond : un différend autour du complexe aurifère de Loulo-Gounkoto, cœur battant de l’économie extractive malienne. Mais au-delà des chiffres et des procédures, cette affaire révèle un tournant stratégique dans la posture du Mali face aux acteurs économiques internationaux.

 

Un différend qui dépasse les chiffres

Selon les éléments portés à la connaissance du public, le différend porte sur un redressement fiscal de plusieurs centaines de millions de dollars réclamé par l’État malien à la société Barrick Gold. En effet, le géant canadien, opérant depuis plus d’une décennie sur les sites de Loulo et Gounkoto, conteste cette exigence devant l’arbitrage international, arguant du respect de ses engagements contractuels.

Pourtant, le Mali, de son côté, affirme sa légitimité à faire appliquer le droit fiscal national, et à corriger des déséquilibres historiques liés à certains contrats miniers hérités du passé.

 

Loulo-Gounkoto : enjeu stratégique

Le complexe Loulo-Gounkoto représente l’un des plus importants pôles de production aurifère du pays, avec des retombées économiques et sociales considérables. Dans un pays où l’or représente près de 75 % des recettes d’exportation, chaque site d’exploitation devient un levier vital de souveraineté.

C’est ce que rappelle implicitement la démarche malienne : il ne s’agit pas uniquement d’un litige sur des montants, mais d’un signal politique affirmant que les richesses du sous-sol doivent désormais être gérées dans l’intérêt des peuples.

 

Un tournant juridique : la figure de Diamana Diawara 

Dans ce dossier, une figure retient l’attention : celle de Diamana Diawara, juriste malien reconnu, qui représente l’État dans cette procédure. Formé aux meilleures écoles de droit africaines et européennes, il incarne une nouvelle génération d’experts décidés à défendre les intérêts africains sur les scènes internationales.

Sa présence devant le CIRDI est aussi symbolique : elle marque la volonté du Mali de professionnaliser sa riposte juridique, de s’appuyer sur des compétences nationales, et de ne plus subir les arbitrages sans faire valoir sa pleine capacité de défense.

 

Repositionnement régional et aspiration souverainiste

Ce bras de fer s’inscrit également dans un contexte plus large. Depuis leur retrait progressif des alliances régionales dominées par d’autres puissances, les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) – Burkina Faso, Mali, Niger – cherchent à renforcer leur souveraineté économique, judiciaire et militaire.

Le recours au CIRDI est donc une étape de cette transformation : au lieu de se retirer du système international, le Mali choisit d’y faire entendre sa voix, d’en maîtriser les règles et d’en utiliser les leviers pour redéfinir sa place.

 

Une affaire suivie de près sur le continent

De nombreux observateurs africains suivent ce procès avec attention. Il pourrait faire jurisprudence dans les années à venir, et inspirer d’autres pays souhaitant réexaminer leurs contrats extractifs ou réaffirmer leur autorité fiscale. Sans tomber dans la confrontation idéologique, le Mali semble ainsi poser une question centrale : les règles internationales d’investissement peuvent-elles s’appliquer sans brimer les droits des États à maîtriser leurs ressources stratégiques ?

Le contentieux entre le Mali et Barrick Gold dépasse les contours d’un désaccord fiscal. Il cristallise les aspirations d’un État à mieux contrôler ses richesses naturelles, à redéfinir sa relation avec les grandes entreprises, et à s’affirmer dans les espaces juridiques internationaux. Ce moment marque peut-être une inflexion durable dans les rapports entre les États africains et les multinationales du secteur extractif.

 

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Financement du terrorisme : les éclairages du Dr Aly Tounkara.

Invité de l’émission Défense Citoyenne sur l’ORTM, le chercheur malien Dr Aly Tounkara s’est exprimé sur les récentes attaques coordonnées au Mali, la question cruciale du financement du terrorisme et la réponse des forces armées maliennes. Voici l’essentiel de ses propos.

Sept attaques simultanées : une démonstration stratégique

Selon Dr Tounkara, les sept attaques menées simultanément par les groupes terroristes visaient un objectif clair : démontrer leur capacité de nuisance et leur présence coordonnée sur plusieurs fronts.

« Ces attaques synchronisées ont un but psychologique. Il s’agit de montrer aux populations et aux autorités que les groupes terroristes peuvent frapper partout et au même moment », explique-t-il.

Ce type d’opération vise aussi à défier directement l’État, notamment dans les zones où l’armée est en phase de stabilisation.

Les sources du financement terroriste

Interrogé sur les origines du financement du terrorisme, Dr Tounkara évoque plusieurs canaux.

« Il s’agit de financements internes et externes », dit-il.

Parmi les sources majeures :

  • Le trafic de drogues, d’armes et de motos ;
  • Le paiement de rançons lors des enlèvements ;
  • Les taxes imposées aux populations dans les zones sous influence ;
  • Le détournement de l’aide humanitaire ;
  • Et parfois, des flux transfrontaliers issus de réseaux de solidarité idéologique.

Ces ressources permettent aux groupes de se réarmer, d’assurer la logistique et de recruter.

La réponse de l’armée malienne : combativité et adaptation

Dr Tounkara note que l’armée malienne a réagi avec détermination face aux attaques.

« Il y a une adaptation progressive de la posture militaire. Les FAMa ne sont plus seulement dans la riposte, mais dans l’anticipation. »

Il salue les efforts de coordination avec les Forces de défense et de sécurité locales et souligne que des ajustements stratégiques sont nécessaires pour faire face à des groupes de plus en plus mobiles et imprévisibles.

 

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Mali : l’Onu évalue les menaces contre les déplacés internes

Au total, 504 ménages ont cherché refuge à Ansongo.Des membres du Bureau régional de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) ont procédé à l’évaluation des menaces qui pèsent contre les populations civiles à Ansongo, une commune de la région de Gao située dans le nord du Mali.

Sur place, elle a pu constater les conditions de vie des déplacés internes et échanger avec les autorités locales sur la situation sécuritaire.

Le préfet d’Ansongo, Mohamed Ag Aklini, a présenté à l’équipe un aperçu général de la situation depuis l’arrivée de déplacés internes de la localité voisine de Tin-Hamma, fuyant les menaces des groupes armés.

« L’autorité administrative a souligné la nécessité de procurer des denrées de première nécessité aux communautés hôtes d’Ansongo dont les ressources sont déjà maigres », rapporte un communiqué de la Minusma reçu mercredi à APA.

Le 29 août 2022, alertée sur des menaces dans la zone de Tin-Hamma, la Minusma a mené une opération de survol de la zone par des hélicoptères de combat afin de dissuader toute attaque. Une force de réaction rapide y a également été déployée par voie terrestre.

L’engagement et les efforts de la Minusma pour protéger les civils à risque, font partie d’une solution élargie de protection. Cette dernière inclut la lutte contre l’insécurité afin de permettre un retour des personnes déplacées dans leurs localités.

Présidentielle kenyane : Raila Odinga saisit la Cour suprême d’un recours

L’opposant kenyan a matérialisé sa contestation de la victoire de William Ruto à l’élection présidentielle en déposant un recours lundi 22 août devant la Cour suprême.

Raila Odinga joint le geste à la parole. Classée deuxième à l’élection présidentielle du 9 août avec 48,85 %, cette figure de l’opposition kenyane était devancée par le vice-président du pays William Ruto avec 50,49 %, selon la commission électorale. Cela fait une semaine que cet organe indépendant en charge de l’organisation du scrutin a proclamé dans la division les résultats provisoires, qualifiés de « parodie » par M. Odinga.

Bénéficiant du soutien du président sortant Uhuru Kenyatta pour cette élection, il a déposé en ligne un recours devant la Cour suprême contestant les résultats, a indiqué ce lundi un de ses avocats. Le recours « leur a déjà été envoyé et ils le verront bientôt. (…) La copie physique doit arriver avant 14 h (11 h GMT), heure limite pour déposer un recours. Nous espérons avoir bâti un bon dossier et que nous gagnerons », a déclaré Daniel Maanzo, qui fait partie de l’équipe juridique de l’homme politique de 77 ans.

Ainsi, la Cour suprême, plus haute instance judiciaire du pays, dispose de quatorze jours pour rendre sa décision. Et en cas d’annulation du scrutin, une nouvelle élection doit se tenir dans les soixante jours.

Quelques heures avant l’annonce des résultats de la présidentielle par le président de la commission électorale, le 15 août dernier, quatre des sept membres avaient annoncé les rejeter. Ils reprochent à Wafula Chebukati, le président de l’organe, sa gestion « opaque » et son absence de concertation.

Ce dernier a rejeté ces accusations, affirmant avoir exercé ses prérogatives conformément à la loi du pays malgré « l’intimidation et le harcèlement ».

Bamako accuse Paris de soutenir les jihadistes et saisit les Nations Unies

Le Mali affirme détenir des preuves d’une assistance de la France aux groupes terroristes opérant sur son territoire. Le bras de fer diplomatique s’intensifie.

Deux jours après la fin du processus de retrait de la force française Barkhane du Mali, le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a adressé une lettre au Conseil de sécurité de l’Organisation des nations unies (Onu) pour dénoncer des violations de l’espace aérien de son pays.

Le chef de la diplomatie malienne a également accusé l’armée française de soutenir les groupes jihadistes actifs au Mali et plus généralement au Sahel. « Le gouvernement du Mali dispose de plusieurs éléments de preuve que ces violations flagrantes de l’espace aérien malien ont servi à la France pour collecter des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel et pour leur larguer des armes et des munitions », affirme M. Diop dans la missive datée du 15 août, jour où les soldats français de Barkhane ont annoncé leur retrait définitif du territoire malien.

Depuis début 2022, les autorités de transition maliennes indiquent avoir documenté « plus de 50 cas délibérés de violation de l’espace aérien malien par des aéronefs étrangers, opérés par les forces françaises sous différentes formes ».

Il s’agit de « drones, d’hélicoptères ou d’avions de chasse » qui auraient survolé le Mali « sans autorisation ». Dès lors, le ministre malien des Affaires étrangères a dénoncé des « activités d’espionnage » et de « subversion » à travers la publication d’images collectées illégalement et « montrant des civils tués » en avril dernier à Gossi (Nord), non loin d’une base rétrocédée à l’armée malienne par les militaires français.

« Les résultats de l’enquête judiciaire menée par les services compétents du Mali établissent que les corps y avaient été déposés bien avant l’arrivée des forces maliennes à Gossi », a expliqué Abdoulaye Diop. De son côté, Paris affirmait avoir filmé des hommes blancs en treillis, présentés comme des mercenaires du groupe russe Wagner, en train d’enterrer des corps à proximité de la base de Gossi.

La réaction de Paris attendue

Concernant les nouvelles accusations du Mali, la France n’a pas encore réagi. Mais sa réponse ne devrait pas tarder compte tenu de la guerre diplomatique que se mènent l’ex-puissance coloniale et l’ancien Soudan français.

Le gouvernement du Mali a rappelé que c’est « en raison des suspicions des manœuvres de déstabilisation de la France (qu’il) s’est fermement opposé à la demande de soutien aérien de la France à la Minusma », la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali.

En fait, Bamako ne voulait pas que Paris, sous le couvert de la mission onusienne, mène « des opérations subversives visant à fragiliser davantage » la région du Sahel. Tout en demandant au Conseil de sécurité de l’Onu la tenue d’une « réunion d’urgence sur ces questions », le Mali se réserve « le droit de faire usage de la légitime défense » en cas de « persistance » par la France « dans cette posture qui porte atteinte à (sa) stabilité et à (sa) sécurité ».

Présente militairement au Mali depuis près d’une décennie pour combattre le jihadisme, la France est entrée en conflit avec la junte au pouvoir. Qualifiés d’« illégitimes », les auteurs du coup d’Etat contre le président Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020 sont accusés par le président Emmanuel Macron d’avoir favorisé l’arrivée de Wagner, groupe de mercenaires russes. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui ont poussé Paris à ordonner le retrait de la force Barkhane en février dernier.

Les soldats ivoiriens au Mali y sont pour le « compte de la Minusma » (armée)

L’armée ivoirienne soutient que ses 49 soldats arrêtés à Bamako par le gouvernement de la Transition au Mali, sont arrivés dans le pays pour le compte de la Minusma, la mission onusienne.

« Nous avons été surpris ce matin par un commentaire d’une correspondante de RFI à New-York. Nous retenons que le porte-parole de la Minusma, M. Salgago, basé à Bamako, a déjà affirmé connaître l’existence de ce détachement de soutien national ivoirien basé à Bamako », a dit à la presse le colonel Guezoa Mahi Armand, conseiller aux opérations extérieures du chef d’Etat-major général des armées ivoiriennes.

« Quant à dire qu’ils ne sont pas enregistrés dans les fichiers de la Minusma, je voudrais indiquer que les éléments arrêtés, l’ont été à l’aéroport, dès leur arrivée et n’ont eu le temps d’accomplir aucune formalité administrative », a-t-il souligné.

Selon l’officier de l’armée ivoirienne, il est important, par contre, de relever « que tous leurs prédécesseurs ont toujours bénéficié du badge UN qui atteste de leur présence officielle et des décorations ONU au terme de leur mission ».

Ensuite, « les éléments de la section descendante ont été décorés le 10 juin dernier sur leur base à l’aéroport par le Commandant de la Force de la Minusma (et) peut-on trouver meilleure preuve de cette reconnaissance officielle ? », s’est-il interrogé.

Pour lui, « cela signifie clairement que ce détachement de soutien national existe régulièrement. Notre présence sur la base de Sahélien Aviation Service est fondée sur l’existence d’un contrat de services partagés ».

« Nous profitons d’une base logistique opérée par la société SAS, pour installer notre élément de soutien national aux côtés de plusieurs autres (Allemagne, Autriche, Belgique, Suède, Pakistan etc…) », a-t-il renchéri.

Il a expliqué qu’il s’agit de disposer d’une base logistique au profit de leurs personnels déployés au compte de la Minusma. Ce faisant, tous les équipements en direction de leurs détachements de Tombouctou et de Mopti ou devant être reversés à Abidjan pour maintien en condition, tous leurs milliers de personnels déployés au Mali dans le cadre de la Minsuma, transitent par cette base.

« Nous laissons le soin à la société SAS de confirmer l’existence de ce partenariat. Depuis 2019, nous en sommes à la 8ème rotation. En tout état de cause, conformément à ce partenariat, l’acheminement des personnels descendants et le déploiement de la relève ont été effectués par des avions de la SAS, avec les autorisations », a-t-il poursuivi.

« Le MOU signé avec l’ONU, nous autorise à détenir des armes pour nous protéger et protéger les installations qui nous abritent. Les détachements sont donc engagés avec leurs armements. Et, je vous rappelle qu’il s’agit de terrorisme au Mali », a-t-il fait savoir.

« Nous constatons néanmoins que le personnel du 7ème détachement en fin de séjour a été embarqué, plus tôt le matin, dans ce même aéroport, avec une partie de leurs armements, sans difficulté aucune », a-t-il fait remarquer.

S’il a existé un problème de communication en ce qui concerne le détachement immédiatement acheminé pour la relève, cela pourrait trouver solution autrement, a laissé entendre l’officier ivoirien.

« Toutes les preuves fournies à l’Etat malien par les autorités ivoiriennes, montrent qu’il s’agit de militaires ivoiriens en mission régulière, une opération de relève de routine. S’il est invoqué un problème de communication, celui-ci peut trouver une solution autrement », a -t-il dit.

Mali : adoption d’un nouveau calendrier de transition (officiel)

Les autorités maliennes ont officialisé ce lundi 6 juin 2022, l’adoption d’un nouveau calendrier de transition de deux ans à compter du 26 mars 2022.Ce nouveau chronogramme de vingt-quatre (24 mois) doit préparer le pays à l’organisation d’élections libres et transparentes, a annoncé le ministre porte-parole du gouvernement, Abdoulaye Maïga.

Après le coup d’Etat du 18 août 2020, contre le défunt président Ibrahim Boubacar Keïta, une transition politique de 18 mois avait été mise en place le 15 septembre 2020, dans le cadre de la charte de la transition. Une transition qui devait s’achever le 27 février 2022 avec la tenue des scrutins présidentiel et législatif .

Mais les autorités de la transition avaient invoqué l’insécurité qui règne dans certaines parties du pays, pour justifier le report des élections générales. Réunie en sommet extraordinaire le 9 janvier 2022, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), avait prononcé l’embargo contre le Mali pour sanctionner le maintien des militaires au pouvoir.

Lors de son dernier sommet extraordinaire du 4 juin à Accra (Ghana), la Cedeao avait annoncé le maintien des sanctions contre le Mali avant d’annoncer la tenue d’un nouveau sommet le 3 juillet prochain.

Ce nouveau calendrier qui vient d’être officialisé par la junte, sera-t-il accepté par les chefs ouest-africains ? L’organisation régionale préconisait une transition de 16 à 18 mois à compter de mars 2022.

D’ici là, le président en exercice de la Cedeao, Nana Akufo-Addo, le président sénégalais Macky Sall et le médiateur de la Cedeao dans le dossier malien, Goodluck Jonathan, sont attendus à Bamako dans les prochains jours. Cette visite a pour but de trouver un consensus sur la durée de transition, pomme de discorde, entre la junte au pouvoir et les chefs d’Etat ouest-africains.