Un vaste réseau de fraudes foncières éclabousse magistrats et greffiers au Faso

Des magistrats, greffiers, agents des domaines et démarcheurs, ont été inculpés pour fraudes foncières et corruption à Ouagadougou, entre janvier 2021 et juin 2025, pour des ventes frauduleuses de parcelles.

 

Un réseau bien organisé

Après l’affaire “Sidaty Yoda” à Banfora, un nouveau scandale foncier secoue la justice burkinabè. Le Procureur général près la Cour d’appel de Bobo-Dioulasso a révélé ce mardi 2 septembre 2025 l’existence d’un réseau impliquant démarcheurs, agents fonciers et acteurs judiciaires, dont un magistrat et des greffiers.

Leur méthode serait d’identifier des parcelles à Ouagadougou, attribuées ou non, puis établir de fausses ordonnances judiciaires pour légitimer des ventes ou muter des propriétés.

 

Des centaines d’ordonnances frauduleuses

Selon le communiqué, 385 ordonnances fausses ont été rendues entre janvier 2021 et juin 2025 par le juge Coulibaly Yaya, alors en poste au Tribunal de grande instance Ouaga I. Les vérifications au greffe ont montré qu’aucune demande officielle n’avait été enregistrée. Les numéros figurant sur ces documents étaient fictifs. En échange, les mis en cause recevaient entre 1 000 000 et 1 500 000 FCFA par dossier, ou parfois des parcelles en guise de contrepartie.

Des poursuites lourdes de conséquences

Les inculpés sont poursuivis pour stellionat, complicité, corruption d’agents publics, faux et complicité de faux en écriture publique. Conformément à la loi, ils seront jugés dans un autre ressort juridictionnel, à Bobo-Dioulasso. Cette affaire soulève de nouvelles inquiétudes sur la corruption dans le secteur foncier, déjà marqué par de nombreux litiges.

Fraude à l’or et blanchiment : trois prévenus relaxés au bénéfice du doute à Ouagadougou

La chambre correctionnelle du pôle économique et financier du Tribunal de grande instance Ouaga I a rendu son verdict le mercredi 11 juin 2025 dans l’affaire opposant l’État à A. Zerbo, M. Yacouba et T. Issaka. Poursuivis pour fraude à la commercialisation de l’or et blanchiment de capitaux, les trois prévenus ont été relaxés au bénéfice du doute, après plusieurs mois de détention préventive.

 

Des soupçons autour de fonds venus du Mali

À l’audience, A. Zerbo, commerçant de céréales depuis plus de 15 ans, a expliqué avoir été introduit dans le secteur aurifère par un partenaire malien, Sidi Golo. Celui-ci lui aurait confié la gestion d’un site d’exploitation au Mali, en lui envoyant régulièrement des fonds pour le paiement des charges. C’est dans ce cadre qu’un virement de plus de 200 millions de F CFA, soupçonné d’être lié à un trafic d’or, a attiré l’attention du parquet. Zerbo a soutenu que ces fonds provenaient d’activités légales avec son partenaire.

Un fils et un associé également poursuivis

Son fils, M. Yacouba, était poursuivi pour complicité. Il lui était reproché d’avoir brisé un coffre au domicile familial afin de soustraire de l’argent lors de l’arrestation de son père. Selon sa version, il croyait à une tentative de braquage. Pour le parquet, il avait pleine conscience des activités suspectes.

Quant à T. Issaka, il a reconnu avoir travaillé dans l’or au Mali sans documents officiels, avant de tenter l’orpaillage artisanal au Burkina Faso, sans succès. Il a affirmé n’avoir tiré aucun bénéfice de ces tentatives.

Des réquisitions lourdes face à la défense

Le parquet avait requis 36 mois de prison ferme contre les trois hommes, en plus d’importantes amendes : 963,6 millions F CFA pour A. Zerbo et M. Yacouba, et 669 millions F CFA pour T. Issaka. Il avait aussi demandé un mandat de dépôt immédiat.

L’agent judiciaire de l’État, partie civile, avait réclamé solidairement 400 millions F CFA de dommages et intérêts, estimant que les prévenus auraient dû déclarer leurs activités et s’acquitter des taxes. Les avocats, eux, ont plaidé la relaxe, dénonçant l’absence de preuves concrètes de fraude ou de blanchiment.

Verdict : relaxe et soulagement

Le Tribunal a finalement relaxé les trois prévenus au bénéfice du doute. La constitution de partie civile de l’État a été jugée irrecevable et les dépens mis à la charge du Trésor public.

À la sortie de l’audience, les trois hommes, jusque-là en liberté provisoire, ont laissé éclater leur soulagement. « Aidez-nous à travailler pour le pays. J’ai 15 enfants à nourrir », avait lancé A. Zerbo dans ses ultimes déclarations. Son fils ajoutait : « Si on tombe, c’est fini pour nous », tandis que T. Issaka plaidait son ignorance du secteur aurifère au Burkina Faso.

RCA-Elections 2020 : Firmin NGRÉBADA soupçonné de fraude aux électeurs fictifs

Le premier ministre centrafricain qui est candidat à l’élection législative est accusé d’avoir mis en place un système de fraude massive à son profit et de son parti politique, le MCU.

Il est le Premier ministre, chef du gouvernement centrafricain. Candidat du parti au pouvoir aux législatives prochaines de 2020 dans la circonscription de Boali, Firmin NGRÉBADA, ex-directeur de cabinet du chef de l’État,  est soupçonné d’avoir mis en place un système de fraude massive à son profit, mais également  à celui de son parti, le MCU.

Un parti qui ne souhaite pas se faire voler lors d’une élection doit trouver, former et motiver des hommes et des femmes, et élaborer une contre stratégie pour contrer le fraudeur. Or,  au sein du mouvement cœurs unis (MCU), toute leur stratégie électorale est basée sur la fraude.  Ils auraient mis en marche depuis plusieurs mois une stratégie bien réfléchie par des hommes de confiance au sein de l’autorité nationale des élections (ANE) et des opérateurs du recensement électoral, sans oublier les chefs de quartiers et de village. C’est ce qu’on a vu dans certaines villes de provinces comme à Zawa,  Yaloké, Bossembélé, Bossemptélé, et même à Bangui, Où  certains individus, sur l’ordre de certains candidats proches du parti au pouvoir,  tentent de s’inscrire sur la liste électorale avec la carte du parti MCU, ou encore avec des documents de reconnaissance établis par les chefs de quartier. Entre temps, dans la circonscription de Boali, le Premier ministre Firmin NGRÉBADA, candidat du MCU aux législatives du 27 décembre 2020 dans cette localité, organise lui-même son système de fraude.

En effet, le dimanche dernier, à Boali, dans la préfecture de l’Ombella Mpoko, le Premier ministre Firmin NGRÉBADA avait organisé, à travers ses hommes de main, des fraudes massives avec l’enrôlement des électeurs fictifs venus de Bangui.

Selon notre bureau d’enquête qui a mené l’investigation, ces faux électeurs ont été recrutés au quartier Fouh, à une cinquantaine de mètres de la résidence de maître Nicolas Tiangaye,  dans le quatrième arrondissement de Bangui.  Ils ont été trans portés à bord de trois pick-up de marque Land-Cruiser ce samedi 11 juillet à destination de Boali, où ils ont été hébergés dans son Motel avant de se faire enrôler le lendemain dimanche 12 juillet. Rentrée à Bangui, chaque personne avait reçu 6000 francs CFA de la part du Premier ministre. Et ce n’est pas tout. La deuxième et troisième vague est en préparation.

Une source au sein du parti MCU a indiqué à la rédaction du CNC que le combat du Premier ministre Firmin NGRÉBADA serait de battre le candidat du KNK Bertin BÉA, actuel député de Boali, identifié comme la bête noire du régime en place. Cependant, une autre source, toujours au sein du parti au pouvoir, parle d’une compétition interne au sein du MCU avec l’ex-Premier ministre Simplice Mathieu SARANDJI.