Organisé par Centro Kult International (CKL), le festival Ndara ti Beafrika s’est déroulé du 18 au 20 décembre 2021 au centre culturel Samba-Panza à Bangui. Ceci est une grande fête des cultures et de la solidarité nationale.
Caravane artiste, spectacles de danse folklorique, conte et musique tradi-moderne, défilé de mode en tenue traditionnel et exposition d’œuvre d’art ont été le menu de ce festival soutenu par le ministère des Arts, de la Culture et du Tourisme.
Auguste Saint Claire Gbogbo, opérateur culturel, directeur de CKL présente les motivations qui ont conduit à organiser ce festival. « Ce concept est parti d’un constat simple, ce sont les conflits récurrent en RCA. Nous, acteurs culturels avons déduit que la crise que le pays connait depuis près de 20 ans a pour origine la perte de repère culturel et traditionnel. A cela, il faut ajouter l’esprit de la haine, de la violence qui a habité le peuple centrafricain. Comme solution, nous proposons un retour à la source à travers ce festival ».
Ndara ti Beafrika est un festival d’arts anciens qui prend en compte les potentialités artistiques traditionnelles, une histoire de faire revenir la génération actuelle à la source, aux causeries-débats, aux contes afin de reconstituer une base éducative.
La réalité est qu’aujourd’hui, le secteur culturel est difficile à cause du manque d’appuis. Les promoteurs culturels s’efforcent à le faire vivre avec les moyens de bord. « Je m’estime heureux que malgré tout, les objectifs de ce festival ont été atteints et nous comptons pérenniser cette initiative. La RCA a des potentialités artistiques et culturelles, nos jeunes ont du talent. La tradition a eu la chance de répercuter malgré tout. Les groupes de danse, en dépités des difficultés, du manque de subvention ont travaillé pour nous présenter cette belle prestation », a expliqué Auguste Saint Claire Gbogbo.
Les danses traditionnelles représentant toutes les 20 préfectures de la RCA ont marqué ce grand rendez-vous culturel et artistique. Philippe Bokoula, Directeur Général des Arts et de la Culture exprime le soutien de son département à cet évènement. « Nous traversons un moment difficile, notre pays a connu beaucoup de difficultés et c’est l’occasion ou jamais, la culture doit réunir les enfants du pays. Dans un pays où il y a la guerre, c’est la culture qui doit être le ciment et le béton de la réconciliation. C’est pourquoi ce festival est la bienvenue car le ministère a accueilli très favorablement cette initiative », a souligné le directeur général.
La musique traditionnelle en République Centrafricaine est regroupée en quatre grands groupes de danse. La danse des chenilles qui se fait dans toutes les régions forestières. La danse des poissons se pratique au niveau des riverains. Au grand nord, c’est la danse des oiseaux et au centre, c’est la danse des animaux comme les lions etc. « Nous avons ces quatre groupes qui constituent la polyphonie centrafricaine. Nous avons assisté à ces denses dans ce festival », a expliqué le directeur général Philippe Bokoula.
Par ce festival, les organisateurs veulent lancer un message que la RCA vit, parce que la culture est le baromètre d’un pays.
Le rendez-vous est pris pour la troisième édition probablement l’année prochaine avec un souhait ardent: la participation des groupes de danse traditionnelle venus des 20 préfectures de la Centrafrique.