Quand l’acte se joint à la parole : Un nouveau mémorandum pour intensifier la coopération entre le Caire et Ouaga

Le Burkina Faso et la République arabe d’Égypte ont franchi un nouveau cap diplomatique ce 23 juillet 2025, avec la signature d’un mémorandum d’entente en matière de consultations politiques et diplomatiques. Ce jalon s’inscrit dans la dynamique d’approfondissement des relations entre Ouagadougou et Le Caire.

 

Cette signature intervient dans le cadre de la visite officielle du ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Ahmed Mohamed Abdellaty, accompagné d’une importante délégation diplomatique et économique. Accueilli par son homologue burkinabè Karamoko Jean Marie Traoré, le chef de la diplomatie égyptienne a réaffirmé l’engagement de son pays à renforcer les liens stratégiques avec le Burkina Faso, sur fond de convergence panafricaine.

Le mémorandum signé vise à institutionnaliser un dialogue régulier entre les deux ministères des Affaires étrangères, avec pour ambition de consolider les axes de coopération. Les domaines ciblés sont vastes : sécurité, énergie, agriculture, infrastructures, transformation alimentaire et pharmaceutique, culture, mais aussi tolérance religieuse et lutte contre l’extrémisme violent.

Cette initiative diplomatique s’accompagne d’un volet économique notable. En effet, plus d’une trentaine d’hommes d’affaires égyptiens ont fait le déplacement à Ouagadougou, illustrant la volonté des deux États d’ancrer cette coopération dans des actions concrètes. Une rencontre économique bilatérale a d’ailleurs eu lieu en parallèle, à l’initiative de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso.

Pour le ministre burkinabè Karamoko Jean Marie Traoré, ce rapprochement entre Le Caire et Ouagadougou traduit une vision commune entre les présidents Ibrahim Traoré et Abdel Fattah Al-Sissi, tournée vers une Afrique forte, solidaire et autosuffisante. Il a également souligné que ce partenariat s’inscrit pleinement dans la logique de coopération Sud-Sud portée par la Confédération des États du Sahel (AES).

Ce nouvel accord ouvre ainsi la voie à une coopération stratégique multisectorielle, au service du développement, de la sécurité et de la stabilité des deux pays.

Coopération Burkina–Égypte : Après l’audience présidentielle, place au forum économique bilatéral

Au lendemain de l’audience entre le Président Traoré et le ministre égyptien Badr Abdelaty, Ouagadougou  accueille un forum économique entre hommes d’affaires burkinabè et égyptiens. Objectif : renforcer les échanges commerciaux et poser les bases d’un partenariat économique durable.

 

La capitale burkinabè accueille ce Mercredi 23 Juillet 2025, le forum économique des hommes d’affaires égyptiens et burkinabè, une initiative conjointe de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso et du ministère burkinabè des Affaires étrangères et de la Coopération. En effet cette rencontre marque une étape significative dans le renforcement de la coopération bilatérale entre les deux pays.

 

Une cérémonie d’ouverture à haute portée diplomatique

Dr Badr Abdelaty a présidé la cérémonie d’ouverture. Le ministre égyptien des Affaires étrangères, et Karamoko Jean-Marie Traoré, son homologue burkinabè, ont souligné l’importance de la diplomatie économique dans les relations Sud-Sud, mettant en avant la volonté des deux États de diversifier leurs partenariats stratégiques au-delà des sphères politiques et sécuritaires.

 

Une délégation égyptienne multisectorielle

De nombreux chefs d’entreprises opérant dans des secteurs clés composaient la délégation venue du Caire. Notamment dans l’agro-industrie, l’énergie, le bâtiment et les travaux publics (BTP), la pharmacie, le textile, la logistique, et les nouvelles technologies. Notons que cette diversité témoigne de l’intérêt stratégique de l’Égypte pour le marché burkinabè et, au-delà, pour l’espace de la Confédération des États du Sahel (AES).

 

Des échanges B to B pour stimuler les affaires

Au cœur du forum figuraient les rencontres B to B, véritables catalyseurs de partenariats concrets. Ainsi, les opérateurs économiques des deux pays ont eu l’occasion d’identifier des opportunités de collaboration, d’étudier la faisabilité de coentreprises, et d’établir les bases dans des secteurs jugés prioritaires pour le développement économique durable du Burkina Faso.

 

Signature d’un accord de coopération interchambres

 La Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso et la Chambre de commerce d’Égypte ont  signé  Un mémorandum d’entente. Cet accord vise à fluidifier les démarches administratives, faciliter les investissements croisés, et assurer un appui technique et institutionnel aux entreprises des deux pays.

Selon les organisateurs, cet accord devrait également permettre une meilleure mutualisation des ressources et la création de plates-formes permanentes de concertation économique entre les milieux d’affaires.

 

Un signal fort dans un contexte géostratégique en mutation

Ce forum intervient dans un contexte où le Burkina Faso, désormais membre actif de l’Alliance des États du Sahel (AES), cherche à diversifier ses partenariats économiques en dehors des cercles occidentaux traditionnels. L’intérêt manifesté par l’Égypte, grande puissance du Nord africain et pays leader de la Ligue arabe, traduit un glissement progressif vers une coopération afro-centrique plus affirmée.

Dr Badr Abdelaty a réaffirmé l’engagement de son pays à accompagner les réformes économiques du Burkina Faso, notamment dans les secteurs de l’infrastructure, de l’éducation technique, de l’agro-transformation et de la formation professionnelle.

 

Des perspectives prometteuses

Rappelons que les deux parties ont convenu de poursuivre les concertations au plus haut niveau pour élargir les domaines de coopération. De ce fait, des missions exploratoires et des forums sectoriels thématiques sont déjà envisagés pour 2026, avec pour objectif de créer un véritable corridor économique Afrique du Nord – Sahel.

Du côté burkinabè, la volonté de créer un climat des affaires plus attractif a été réaffirmée, notamment à travers la simplification des procédures de création d’entreprises, la sécurisation juridique des investissements, et la mise en œuvre de projets structurants dans le cadre du Plan de Développement Économique et Social.

 

 

L’Egypt entend entrer en guerre contre le terrorisme aux cotés du Burkina Faso

Le Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, a reçu en audience ce mardi 22 juillet 2025, Dr Badr Abdelaty, ministre égyptien des Affaires étrangères, de l’Immigration et des Expatriés. Cette rencontre officielle, tenue à Ouagadougou, s’inscrit dans le cadre du renforcement de la coopération bilatérale entre le Burkina Faso et la République Arabe d’Égypte. L’envoyé spécial du Président Abdel Fattah Al-Sissi était porteur d’un message écrit adressé à son homologue burkinabè.

Objet de la visite égyptienne

L’audience avait pour objectif principal de consolider les relations diplomatiques entre les deux pays. Le ministre Abdelaty a transmis les salutations et le soutien officiel du Président égyptien au Président du Faso. Il a également souligné, à sa sortie d’audience, que l’Égypte entend jouer un rôle plus actif dans l’appui au développement du Burkina Faso et dans la consolidation des liens Sud-Sud.

Éléments du message présidentiel

Le message remis au Capitaine Ibrahim Traoré contenait plusieurs propositions concrètes de coopération entre le Burkina et l’Égypte. Parmi elles figurent:

  • Le renforcement des échanges commerciaux,
  • Le soutien dans le domaine sécuritaire, en particulier dans la lutte contre le terrorisme,
  • L’ouverture à des partenariats dans les secteurs des infrastructures, de l’éducation et de la formation technique.

Le ministre égyptien a insisté sur l’engagement de son pays à approfondir ses relations avec les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), notamment le Burkina Faso, le Mali et le Niger.

Engagement égyptien en matière de sécurité

La question sécuritaire a occupé une place centrale dans les discussions. L’Égypte a réitéré sa volonté d’apporter un soutien actif aux pays de l’AES dans leur combat contre le terrorisme. Cet appui, selon Dr Abdelaty, pourra prendre plusieurs formes :

  • Coopération militaire et logistique,
  • Partage de renseignements,
  • Formation des forces de défense et de sécurité,
  • Assistance en matière de stratégie antiterroriste.

À travers cette déclaration, l’Égypte rejoint la liste croissante des partenaires africains et internationaux qui reconnaissent la légitimité et l’urgence du combat sécuritaire mené par les États du Sahel.

Dimension économique et commerciale de la coopération

Outre les enjeux sécuritaires, l’entretien a permis de discuter des possibilités d’accroître les flux commerciaux entre Ouagadougou et Le Caire. Le ministre Abdelaty a exprimé l’intérêt de l’Égypte pour les opportunités offertes par le marché burkinabè, notamment dans les domaines de l’agriculture, des matériaux de construction, et des technologies de l’information. Le Président Traoré, de son côté, a salué cette volonté d’ouverture et a plaidé pour une coopération équilibrée, fondée sur des échanges mutuellement bénéfiques.

Position de l’Égypte vis-à-vis de l’AES

La visite de Dr Abdelaty à Ouagadougou intervient dans un contexte géopolitique marqué par une redéfinition des alliances régionales. L’Égypte, tout en restant un partenaire stratégique du monde arabe, cherche désormais à tisser des liens plus étroits avec les blocs africains émergents.

Dans cette dynamique, l’AES apparaît comme un interlocuteur crédible et résolu, dont les choix souverains attirent l’attention d’acteurs extérieurs. Pour le ministre égyptien, la solidarité panafricaine doit transcender les cadres institutionnels classiques. L’Égypte entend donc jouer un rôle dans la construction de cette nouvelle architecture régionale.

 Perspectives à court et moyen terme

Plusieurs pistes de travail ont été évoquées en marge de l’audience présidentielle :

  • L’organisation d’un forum économique Burkina-Égypte,
  • La signature d’un protocole d’entente dans le domaine de la défense,
  • L’accueil d’étudiants burkinabè dans les universités égyptiennes,
  • Le déploiement d’experts égyptiens dans les secteurs de l’irrigation et de la santé.

 

Les deux parties se sont engagées à concrétiser ces pistes dans les mois à venir à travers des visites ministérielles croisées et la mise en place d’un comité conjoint de suivi.

Cette visite du chef de la diplomatie égyptienne à Ouagadougou traduit une volonté partagée d’ouvrir une nouvelle page dans les relations bilatérales entre le Burkina Faso et l’Égypte. Dans un contexte régional en recomposition, ce rapprochement pourrait renforcer la position des pays de l’AES sur la scène internationale et offrir de nouvelles perspectives de coopération axées sur la sécurité, le commerce et la solidarité entre peuples africains