Burkina Faso, Mali et Niger : les chefs de gouvernement unissent leur voix à l’ONU

En marge de l’Assemblée générale de l’ONU, les Premiers ministres du Burkina Faso, du Mali et du Niger se concertent pour défendre une position commune et la souveraineté sahélienne

 

Selon la primature malienne, les Premiers ministres des pays membres de la Confédération des États du Sahel (AES) ont profité de cette rencontre pour échanger sur la situation interne de chaque pays et analyser les grands enjeux régionaux et mondiaux, en particulier les attentes des populations sahéliennes.

Les dirigeants ont souligné les aspirations légitimes de leurs peuples à l’indépendance, à la souveraineté et à la dignité. Ils se sont engagés à défendre une position commune à la tribune de l’ONU, représentant ainsi l’unité du Burkina Faso, du Mali et du Niger sur la scène internationale. La réunion a également permis de planifier des initiatives de communication avec les communautés sahéliennes vivant aux États-Unis.

Par ailleurs, les Premiers ministres ont salué les progrès réalisés par la Confédération sous le leadership du général Assimi Goïta, président de la Transition du Mali et président en exercice de l’AES, du capitaine Ibrahim Traoré, président du Faso, et du général Abdourahamane Tiani, président du Niger.

La rencontre s’est conclue par la réaffirmation de leur volonté de travailler en étroite coopération, en mobilisant leurs équipes pour garantir la souveraineté, la dignité et la prospérité des peuples sahéliens.

Levée temporaire de l’interdiction d’exportation des amandes de karité

Le gouvernement autorise, pour six mois, l’exportation des amandes de karité. Des prix plafonds et un prélèvement obligatoire encadrent la mesure.

 

Le gouvernement burkinabè a annoncé la levée temporaire de l’interdiction d’exportation des amandes de karité. La mesure, en vigueur du 1er décembre 2025 au 31 mai 2026, a été rendue publique à travers un communiqué du ministère en charge du Commerce.

Selon le texte, cette décision vise à soutenir la transformation locale tout en garantissant l’approvisionnement des unités industrielles nationales. À cet effet, un prix plafond de cession des amandes a été fixé selon les régions : 310 FCFA le kilogramme dans le Kadiogo et 300 FCFA dans le Koulpélogo. Les transactions commerciales restent libres entre les acteurs, mais ne doivent en aucun cas dépasser ces plafonds. Le communiqué précise par ailleurs que l’exportation sera désormais assujettie à un prélèvement de 200 FCFA par kilogramme, reversé directement au budget national.

Pour obtenir une Autorisation spéciale d’exportation (ASE), les commerçants et exportateurs devront céder au moins 25 % de leur production aux unités nationales de transformation. Cette condition devra être justifiée par des contrats fermes et des bordereaux de livraison signés. Le ministère a insisté sur le respect strict de ces dispositions. Tout contrevenant s’exposera à des sanctions prévues par la réglementation en vigueur. Un dispositif de contrôle et de suivi a été mis en place, avec la possibilité pour les populations de signaler tout manquement via des numéros verts gratuits.

À New York, Jean Emmanuel Ouédraogo interpelle l’ONU sur les parrains du terrorisme

En marge de la 80ᵉ Assemblée générale des Nations unies à New York, le Premier ministre burkinabè, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, a reçu en audience la secrétaire générale adjointe de l’ONU, Amina Mohamed, le mardi 23 septembre 2025.

 

L’entretien a porté sur la situation politique et sécuritaire du Burkina Faso, qui retient particulièrement l’attention des Nations unies. Le chef du gouvernement a exposé à son interlocutrice les efforts consentis par son pays, sous le leadership du président Ibrahim Traoré, dans la lutte contre le terrorisme, la sécurité et le développement.

Les échanges ont également abordé des questions sensibles telles que la rupture des accords avec la France, les réformes en cours, la discipline budgétaire, la rationalisation des dépenses publiques et la mobilisation accrue des ressources nationales.

Sur le volet sécuritaire, le Premier ministre a mis en garde contre les « complaisances » envers les parrains du terrorisme. « Tant qu’on ne les nomme pas, ils continueront leur forfait », a-t-il insisté, dénonçant l’hypocrisie de certains États qui, selon lui, utilisent le terrorisme comme un outil d’asservissement tout en se présentant comme défenseurs de la paix à la tribune des Nations unies.

Jean Emmanuel Ouédraogo a également évoqué la récente décision du Burkina Faso de déclarer persona non grata la représentante résidente du système onusien dans le pays. Toutefois, il a assuré que Ouagadougou restait disposé à collaborer avec l’ONU, à condition que cette coopération s’inscrive dans une logique de respect des priorités nationales.

Enfin, le Premier ministre a proposé une visite officielle d’Amina Mohamed au Burkina Faso, initiative saluée par la responsable onusienne.

Pélagie Kaboré à l’ONU : “Le Burkina Faso mise sur les femmes pour bâtir l’avenir”

À la tribune des Nations Unies, la ministre Pélagie Kaboré a défendu les réformes engagées au Burkina Faso pour améliorer les conditions de vie des femmes.

 

La ministre de l’Action humanitaire et de la Solidarité nationale, Pélagie Kaboré, a porté la voix du Burkina Faso à New York lors de la réunion de haut niveau marquant le 30ᵉ anniversaire de la 4ᵉ conférence mondiale sur les femmes. Son discours, prononcé le lundi 22 septembre 2025 au siège des Nations Unies, a mis en lumière les avancées et les défis du pays en matière de condition féminine.

Mme Kaboré a rappelé que le Burkina Faso a engagé d’importantes réformes structurelles pour améliorer durablement le quotidien des femmes, conformément au programme d’action de Beijing. Ces mesures incluent le renforcement du cadre juridique et institutionnel, ainsi que des initiatives favorisant l’autonomisation socio-économique et la participation des femmes aux instances de décision.

Elle a souligné des progrès notables dans l’éducation, où le taux brut de scolarisation des filles a nettement augmenté, avec une présence accrue dans l’enseignement supérieur. En matière de santé, la gratuité des soins pour les femmes enceintes, l’augmentation du taux d’accouchements assistés — passé de 83 % en 2015 à 92 % en 2023 — et la subvention de la prise en charge des cancers féminins ont contribué à réduire la mortalité maternelle.

Sur le plan économique, la ministre a mis en avant une meilleure inclusion des femmes dans l’agriculture et le financement. Entre 2020 et 2024, plus de 500 000 femmes ont bénéficié de crédits du Fonds d’appui aux activités génératrices de revenus, pour un montant global de près de 200 millions de dollars US. De plus, au moins 30 % des terres agricoles nouvellement aménagées par l’État leur ont été attribuées.

Concernant la gouvernance, Mme Kaboré a salué la progression de la représentation féminine au Parlement et dans d’autres organes décisionnels. Cependant, elle a reconnu que des défis persistent, notamment en raison du contexte sécuritaire et des déplacements forcés. Elle a précisé que le Burkina Faso a adopté une stratégie nationale de relèvement pour les personnes déplacées internes, intégrant une approche sensible au genre.

À moyen et long terme, le pays s’engage à renforcer l’entreprenariat féminin, intensifier la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles, éradiquer les pratiques néfastes comme l’excision et le mariage forcé, tout en améliorant l’accès aux soins de santé maternelle et infantile, ainsi qu’aux sphères de décision et aux infrastructures de base.

À l’ONU, le Burkina Faso veut faire entendre sa voix souveraine

Le Premier ministre Jean Emmanuel Ouédraogo participe à la 80ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations Unies. Il prononcera, le 27 septembre, la Déclaration du Burkina Faso, marquant la volonté du pays d’affirmer sa souveraineté sur la scène internationale.

 

Le Premier ministre burkinabè, Jean Emmanuel Ouédraogo, est arrivé samedi à New York pour participer à la 80ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations Unies.

À cette occasion, il prononcera la Déclaration du Burkina Faso, le samedi 27 septembre 2025, depuis la tribune onusienne.

« Nous sommes ici pour affirmer haut et fort la vision et les choix assumés du Burkina Faso », a déclaré le chef du gouvernement lors d’une réunion préparatoire avec sa délégation.

La Primature précise qu’il a exhorté ses collaborateurs à privilégier la discipline et la cohésion, afin que l’intérêt du peuple burkinabè s’exprime avec force à cette tribune internationale. Il a également souligné l’importance de tirer pleinement parti de cette 80ᵉ session pour exposer, sans détour, la position du Burkina Faso face aux grands enjeux mondiaux.

Dès ce lundi 22 septembre, la délégation burkinabè doit entamer une série de rencontres de haut niveau. Elle entend y défendre la souveraineté nationale et porter une voix claire et cohérente dans le concert des Nations.

l’Arabie Saoudite soulage les plus vulnérables avec 39 000 kits alimentaires

L’Arabie Saoudite a lancé à Ouagadougou un vaste programme de solidarité en faveur des populations fragiles. Près de 39 000 kits alimentaires, d’une valeur de 1,8 million de dollars, ont été remis dans le cadre du projet « Sécurité alimentaire pour le Burkina Faso ».

 

Dans un esprit de fraternité, le Royaume d’Arabie Saoudite a procédé, le dimanche 21 septembre 2025 à Ouagadougou, à une distribution de kits alimentaires destinés aux populations vulnérables du Burkina Faso. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du programme “Sécurité alimentaire pour le Burkina Faso”, mis en place par le Royaume et coordonné par l’Association pour la Bienveillance Humanitaire (ABH). L’objectif est de renforcer la résilience alimentaire dans plusieurs régions du pays.

Au total, 38 900 kits alimentaires, d’une valeur de 1,8 million de dollars US, ont été remis.

« Ce don est une offrande du roi Salman bin Abdulaziz al-Saoud et du prince héritier Mohammed bin Salman bin Abdulaziz al-Saoud au peuple burkinabè. Il illustre notre engagement à rester aux côtés de nos frères et sœurs du Burkina Faso », a déclaré un représentant du Royaume.

La réalisation de cette opération repose sur la coopération entre le Centre Roi Salman pour le Secours et les Actions humanitaires et l’ABH. Selon son président, Ag Mohamed Almoubareck, chaque kit est composé de 25 kg de riz, 10 kg de maïs, 3 litres d’huile, 1 kg de sucre et 1 kg de sel, soit un colis de 40 kg.

Cette première phase couvre 16 localités réparties sur 4 régions. La sélection des bénéficiaires a été conduite en collaboration avec les services sociaux locaux et concerne principalement les personnes déplacées internes, les communautés hôtes et les réfugiés. Une deuxième phase est prévue dans 30 jours, suivie d’une troisième dans 60 jours.

Présent lors de la cérémonie, l’imam Boubacar Yugo, président du présidium de la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB), a exprimé sa reconnaissance envers l’Arabie Saoudite.

« Nous sommes heureux de ces soutiens constants, qu’ils soient alimentaires, sanitaires ou structurels. Le Royaume fait énormément pour notre pays », a-t-il affirmé.

À Rome, un parc porte désormais le nom de Thomas Sankara

La capitale italienne a inauguré un espace public en hommage au père de la révolution burkinabè. Un geste symbolique qui célèbre l’héritage d’intégrité et de justice du capitaine Sankara, figure africaine devenue citoyen du monde.

La ville de Rome a inauguré, le mercredi 17 septembre 2025, un parc en hommage à Thomas Sankara, père de la révolution burkinabè. Situé sur l’avenue Via Ugo Della Seta, dans le quartier Montesacro, cet espace rend hommage à l’icône burkinabè. La municipalité du 3ᵉ arrondissement de Rome a organisé la cérémonie, saluant le courage et la fidélité de Thomas Sankara envers son peuple

Pour l’ambassadrice du Burkina Faso en Italie, Cyrille Ganou/Badolo, Thomas Sankara demeure « un citoyen du monde », symbole universel d’intégrité, de courage et de justice.

La cérémonie a réuni plusieurs diplomates africains, notamment les ambassadeurs du Mali, Yacouba Diakité, et du Niger, Oumar Ibrahim Sidi. La diaspora burkinabè, ainsi que de nombreux citoyens romains, ont également pris part à l’événement.

À travers cette inauguration, la ville de Rome réaffirme son attachement aux valeurs de solidarité, d’amitié, de dignité et d’émancipation portées par Thomas Sankara, dont l’héritage continue d’inspirer bien au-delà des frontières africaines.

Au Burkina Faso, la Journée internationale de la paix célébrée sous le signe des traditions et du vivre-ensemble

Le Burkina Faso a commémoré la Journée internationale de la paix, samedi 20 septembre 2025 à Bobo-Dioulasso. Placée sous le thème des mécanismes traditionnels de résolution des conflits, la cérémonie a mis en avant les valeurs ancestrales comme leviers pour renforcer l’unité nationale.

 

Le Burkina Faso a marqué la Journée internationale de la paix par une série d’activités organisées dans la région du Guiriko. La cérémonie officielle s’est tenue le samedi 20 septembre 2025 à Bobo-Dioulasso, placée sous le signe de la tolérance et du vivre-ensemble. À cette occasion, le gouverneur Mariama Konaté/Gnanou, représentant le ministre de la Justice, a appelé les Burkinabè à s’unir autour des mécanismes traditionnels de règlement des conflits.

Célébrée chaque 21 septembre à travers le monde depuis son instauration par l’ONU en 2001, la Journée internationale de la paix vise à promouvoir le dialogue, la non-violence et la tolérance. Pour l’édition 2025, le thème mondial retenu est « Agissons pour un monde pacifique ». Au Burkina Faso, c’est le Guiriko qui a accueilli les festivités, sous la présidence du ministre de la Justice, dont le message a été relayé par le gouverneur Konaté/Gnanou. Dans son adresse, le ministre a insisté sur la nécessité de raviver les valeurs ancestrales burkinabè afin de bâtir une société plus solidaire et résiliente face aux crises sociales et sécuritaires.

Une commémoration centrée sur les traditions

Le thème national de cette année met en avant : « Place et rôle des mécanismes traditionnels de résolution des conflits dans la promotion du vivre-ensemble et la préservation de la paix au Burkina Faso ». Ce choix traduit une volonté de revaloriser les pratiques endogènes de médiation et de cohésion, essentielles pour renforcer le lien social. Le ministre a exhorté chaque citoyen à devenir artisan de paix, que ce soit au sein de sa famille, de sa communauté ou dans la société en général.

« À travers ce thème, le gouvernement appelle toutes les composantes de la société burkinabè à se recentrer sur ces valeurs endogènes et à mettre en pratique, individuellement comme collectivement, les mécanismes traditionnels de sauvegarde de la paix », a rappelé le gouverneur.

Entre le 20 septembre et le 15 novembre 2025, la Journée internationale de la paix est célébrée conjointement avec la Journée de la Tolérance dans la région du Guiriko. Le programme prévoit une diversité d’activités destinées à toutes les couches sociales : course cycliste féminine, journée de parenté à plaisanterie, conférences scolaires, rencontres intergénérationnelles, concours de slam et de poésie, émission radiophonique spéciale, ainsi qu’une cérémonie de clôture avec un panel et une remise de prix.

Appel à la mobilisation nationale

À travers le message du ministre, la population a été invitée à faire de cette commémoration un moment de sensibilisation, d’unité et de partage. Le discours a aussi salué le courage des Forces de défense et de sécurité (FDS) et des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), en première ligne dans la lutte contre le terrorisme. Mariama Konaté/Gnanou a rappelé que la paix se construit au quotidien. Citant John F. Kennedy, elle a insisté : « La paix est un processus quotidien, un produit de nombreuses décisions ». Le message du ministre a résonné comme un appel à la responsabilité individuelle, au patriotisme et à la résilience.

« La paix ne viendra pas d’ailleurs, elle doit naître en chacun de nous. Ensemble, semons les graines du vivre-ensemble », a-t-elle déclaré.

Pour elle, la Journée internationale de la paix 2025 dépasse le simple symbole : elle constitue une véritable invitation à reconstruire le tissu social, promouvoir la tolérance et croire en un avenir commun.

65 ans d’indépendance : Assimi Goïta promet un Mali souverain, fort et uni

À l’occasion du 65ᵉ anniversaire de l’indépendance du Mali, le président de la transition, le général Assimi Goïta, a livré un discours centré sur la défense nationale, la diversification des partenariats et les réformes économiques et sociales, plaçant l’unité du peuple au cœur du « Mali Kura ».

 

65 ans d’indépendance : Assimi Goïta trace les priorités du « Mali Kura »

Le Mali a célébré ce lundi 22 septembre 2025 le 65ᵉ anniversaire de son accession à la souveraineté internationale. À cette occasion, le président de la transition, le général Assimi Goïta, s’est adressé à la nation dimanche soir, plaçant son discours sous le signe de la souveraineté, de la sécurité et du développement.

Une armée au centre du projet national

Rendant hommage aux pères fondateurs de la République, le chef de l’État a rappelé que la défense nationale demeure la priorité absolue. Il a réaffirmé sa volonté de bâtir « une armée autonome, capable d’assurer la défense souveraine du territoire ». Condamnant les « attaques lâches » des groupes terroristes, il a insisté sur la vigilance face à la désinformation et salué les opérations conjointes menées avec les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES).

Diversifier les partenariats, préserver l’indépendance

Le général Goïta a aussi souligné l’importance de la diplomatie souveraine. Selon lui, aucun partenariat ne doit remettre en cause les intérêts du peuple malien. « Aucune pression infondée ni tentative d’isolement ne pourra ébranler ces principes », a-t-il déclaré, en réponse aux critiques internationales.

Une économie tournée vers la croissance

Malgré le contexte sécuritaire, le président s’est montré optimiste : la croissance est estimée à 6 % en 2025, pour un déficit budgétaire inférieur à 2,7 %. Le nouveau Code minier et la future raffinerie d’or, en partenariat avec la Russie, visent à mieux valoriser les ressources nationales. Dans l’énergie, plusieurs projets de centrales solaires avec la Chine, la Russie et les Émirats arabes unis marquent une étape vers un mix énergétique plus stable.

Réformes institutionnelles et sociales

Le président a mis en avant la modernisation de l’administration et de la justice, ainsi que la lutte contre la corruption. En matière de santé, un plan national prévoit la requalification de centres en hôpitaux de district et la construction de nouvelles infrastructures. L’éducation supérieure sera renforcée par de nouvelles universités régionales et des centres d’intelligence artificielle.

Culture et diaspora au cœur du projet

L’année 2025 a été déclarée année de la culture. Cette initiative vise à valoriser le patrimoine malien et à consolider l’unité nationale. Un cadre de concertation pour la diaspora a également été instauré pour renforcer les liens entre les Maliens de l’extérieur et le pays.

En conclusion, Assimi Goïta a appelé à « l’union entre le peuple et son armée », affirmant que la Charte pour la paix et la réconciliation nationale sera la boussole pour la refondation et la cohésion.

Koumana renaît : voyage au cœur d’un village burkinabè libéré du joug terroriste

Après deux années d’occupation, Koumana, village du Bankui, a été libéré par les FDS. Aujourd’hui, habitants et VDP reconstruisent leur quotidien.

Koumana, symbole de résilience : un village renaît après deux ans d’occupation terroriste

Après près de deux années passées sous la coupe des groupes armés, Koumana, village de la commune de Bondoukuy, dans la région du Bankui (ex-Boucle du Mouhoun), revit. Libéré en mars 2025 grâce à l’opération « Tourbillon vert 2 », il est aujourd’hui réinstallé, sous la protection des Forces de défense et de sécurité (FDS) et des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP).

Situé à une vingtaine de kilomètres au nord de Bondoukuy, ce village martyrisé par les terroristes affiche désormais les signes d’une renaissance. Champs cultivés, commerces ouverts, drapeau national hissé à l’entrée : tout témoigne du retour progressif à la normale. Sur le terrain, la vigilance reste de mise, mais les habitants, revenus de l’exil, goûtent à nouveau à la liberté et à la paix retrouvée.

Une libération sous haute surveillance

La reconquête de Koumana s’inscrit dans les efforts des autorités burkinabè pour reprendre le contrôle de l’ensemble du territoire. Lors d’une évaluation en juillet 2025, le ministre de la Défense, le général Célestin Simporé, avait affirmé que 72,7 % du pays était sous administration étatique. Koumana illustre concrètement cette avancée.

Escortés par les gendarmes de l’ESRI 2, sous le commandement du capitaine Yacouba Sankara, nous avons pu constater la transformation du village. L’armée a repoussé les terroristes, qui avaient installé leur bastion au marché central. Derrière eux, ils ont laissé des hangars incendiés et des infrastructures détruites, mais la détermination des FDS a permis de rétablir l’ordre.

Le rôle décisif des VDP

À Koumana, la sécurité quotidienne repose en grande partie sur les VDP. Kalachnikov en main, « Bélier », le chef local, assure que depuis leur déploiement, « l’ambiance est bonne et la population est revenue en nombre ». Chaque marché hebdomadaire attire à nouveau les foules, signe de confiance retrouvée.

Le président du Conseil villageois de développement (CVD), Abdoulaye, se souvient des longues années d’exil à Bobo-Dioulasso ou Ouagadougou. Mais aujourd’hui, il respire à nouveau. « Ici, le quotidien, c’est travailler aux champs, manger du maïs et du poisson, sans peur », confie-t-il.

Services sociaux en reconstruction

Si la sécurité est revenue, les infrastructures peinent encore à se relever. Le Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) reste fermé, malgré les efforts de Lacina, agent de santé communautaire, considéré comme un héros local. Seul soignant sur place, il administre les premiers soins et transfère les cas graves vers Kéra ou Bondoukuy. Les habitants demandent avec insistance la réouverture du CSPS et la réhabilitation des écoles.

Sur le plan éducatif, un espoir renaît : des enseignants sont déjà revenus, et la rentrée scolaire 2025-2026 devrait marquer la reprise des cours. Certains, comme Lakenapin, instituteur devenu VDP, se disent prêts à reprendre la craie tout en continuant à défendre le village.

Un horizon de paix

À Koumana, la reconstruction est en marche. Les habitants reprennent leurs champs, les commerçants rouvrent leurs boutiques et les enfants s’apprêtent à retourner à l’école. Les cicatrices sont encore visibles, mais la fierté d’avoir résisté et l’espoir d’un avenir serein dominent.

Koumana incarne ainsi le chemin parcouru par le Burkina Faso dans sa lutte pour restaurer la souveraineté nationale. Un village hier martyrisé, aujourd’hui debout, symbole de la résilience d’un peuple qui refuse de céder à la peur.