Ouattara–Traoré : un bras de fer qui paralyse l’UEMOA

Le 11 juillet 2025, les ministres des États membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) doivent se réunir à Dakar. Mais à quelques jours de cette importante rencontre, l’organisation sous-régionale est en proie à une crise inédite. En toile de fond : le refus catégorique du président ivoirien, Alassane Ouattara, de voir le Burkina Faso assurer la présidence tournante du Conseil des ministres de l’UEMOA. Une position qui expose au grand jour les tensions UEMOA et menace l’unité d’une institution clé de l’intégration régionale.

Une rotation bloquée, un principe bafoué

Au sein de l’UEMOA, la présidence du Conseil des ministres est une fonction tournante. Chaque État membre doit, à tour de rôle, assumer cette responsabilité. En 2025, le tour revient au Burkina Faso, conformément à l’ordre protocolaire établi depuis la création de l’union en 1994.

Pourtant, cette règle simple est aujourd’hui contestée. Selon plusieurs sources diplomatiques, le président Alassane Ouattara aurait signifié son opposition à ce passage de relais. Il estime que le Burkina Faso, dirigé par un régime issu d’une transition militaire, ne saurait présider une instance aussi stratégique. Ce rejet unilatéral met en évidence une tension grandissante entre Abidjan et Ouagadougou.

Une crise politique déguisée en affaire institutionnelle

Derrière l’argument de la légitimité démocratique se cache une lutte d’influence plus profonde. Le président Traoré, depuis son arrivée au pouvoir en septembre 2022, incarne une nouvelle génération de dirigeants ouest-africains. Il prône la souveraineté, l’auto-détermination et une rupture avec les logiques de dépendance héritées de l’époque coloniale.

Cette posture agace Alassane Ouattara, perçu comme le garant des équilibres classiques, proches des institutions financières internationales et des partenaires occidentaux. Le Burkina Faso, avec le Mali et le Niger, forme désormais un bloc contestataire au sein de la région. La crise actuelle à l’UEMOA n’est donc pas un simple malentendu administratif : elle est l’expression d’une fracture idéologique majeure.

Une paralysie aux conséquences régionales

Le refus de voir le Burkina Faso accéder à la présidence du Conseil des ministres de l’UEMOA a déjà un effet concret : le blocage du fonctionnement de l’organisation. Sans présidence officielle, la réunion du 11 juillet pourrait être reportée, voire annulée. Les décisions attendues sur la convergence économique, les politiques douanières ou la régulation monétaire sont donc compromises.

Or, dans un contexte de crise économique mondiale, les États membres ont besoin d’une UEMOA stable, efficace et solidaire. Cette paralysie inquiète déjà plusieurs partenaires techniques et financiers. Les tensions UEMOA pourraient nuire aux perspectives d’investissement et au climat de confiance entre les pays membres.

Une fracture assumée entre États

La réaction des autorités burkinabè ne s’est pas fait attendre. À Ouagadougou, des voix officielles dénoncent une volonté de « museler un État membre au nom d’un alignement politique ». Pour les partisans du pouvoir de transition, ce refus est une attaque contre la souveraineté du Burkina Faso.

Plusieurs analystes rappellent qu’aucun texte de l’UEMOA n’interdit à un gouvernement de transition d’exercer la présidence tournante. Le Mali et le Niger, eux aussi dirigés par des militaires, pourraient emboîter le pas au Burkina Faso et refuser d’assister à la réunion si leur voisin n’en assure pas la présidence comme prévu.

Une institution fragilisée

Cette crise met en lumière la vulnérabilité des institutions régionales. L’UEMOA, censée promouvoir l’intégration économique, se retrouve prisonnière de conflits politiques entre chefs d’État. Les valeurs d’équité, d’unité et de solidarité qui fondent l’organisation semblent mises entre parenthèses.

Plus inquiétant encore, ce bras de fer révèle une politisation croissante des espaces techniques de coopération. À terme, cela pourrait fragiliser la monnaie unique CFA, déjà sous pression, et provoquer un désengagement progressif de certains pays. Si les tensions UEMOA persistent, c’est toute l’architecture d’intégration sous-régionale qui risque de vaciller.

Appels au dialogue

Face à cette impasse, plusieurs diplomates appellent au calme et à la médiation. Le Sénégal, qui accueille la réunion du 11 juillet, joue la carte de la neutralité. Il cherche à convaincre les parties de trouver une solution politique et symbolique qui éviterait l’escalade.

Des observateurs évoquent l’idée d’une présidence partagée ou déléguée temporairement à un pays tiers. Mais ces options, si elles calment la situation à court terme, ne résoudront pas la question de fond : peut-on exclure des États membres d’une organisation pour des raisons politiques ? Et jusqu’à quand les institutions régionales pourront-elles fonctionner sans s’adapter aux nouvelles réalités géopolitiques ?

Une querelle révélatrice

La crispation entre Ouattara et Traoré est révélatrice des mutations en cours en Afrique de l’Ouest. Elle oppose deux visions de la souveraineté, deux générations de dirigeants, deux modèles d’alliance. D’un côté, une gouvernance libérale ancrée dans les partenariats traditionnels. De l’autre, une approche plus radicale de la souveraineté et du développement endogène.

Cette opposition gagne les institutions régionales. Et si elle n’est pas régulée, elle pourrait entraîner une crise plus large de légitimité au sein de la CEDEAO, de l’UEMOA, voire de la zone franc elle-même. Le bras de fer en cours dépasse largement le seul cas burkinabè. Il engage l’avenir du multilatéralisme africain.

 

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Terrorisme : « J’ai été enrôlé dans le terrorisme » : le cri d’alerte d’un jeune repenti du groupe Nousra

C’est avec le regard droit, la voix tremblante mais assurée, que Daouda, 18 ans, un repenti du terrorisme a choisi de parler. Ancien membre du groupe terroriste Nousra, il a décidé de raconter son histoire. Pour prévenir, alerter et  éviter que d’autres jeunes ne tombent, comme lui, dans ce qu’il appelle aujourd’hui un piège mortel.

« Je m’appelle Daouda. J’ai été enrôlé dans le terrorisme. Aujourd’hui, je veux mettre en garde mes frères. »

Il n’avait que 16 ans lorsqu’il a rejoint les rangs de Nousra. Une décision prise sous l’influence d’un ancien camarade de classe, revenu au village avec de l’argent, une moto, et des discours bien rôdés.

« Ils envoient souvent des jeunes comme moi, qu’on connaît. Ils promettent l’argent, une formation, parfois même des femmes. »

Séduit, Daouda accepte. Il part, convaincu qu’un avenir meilleur l’attend. Mais très vite, la réalité le frappe de plein fouet.

« Là-bas, c’était la misère. On dormait dehors. On manquait de tout. Si les chefs ne réussissaient pas à voler ou à piller, c’était à nous de vendre nos propres affaires pour financer le groupe. »

Pas de salaire. Pas de formation. Juste la peur, les ordres, les punitions. Et l’angoisse permanente d’être tué lors des affrontements.

C’est grâce à une opération des Forces de défense et de sécurité (FDS) qu’il parvient à s’échapper. Depuis, il vit caché, aidé par les autorités. Il a décidé de témoigner, convaincu qu’il peut encore sauver d’autres jeunes.

« Ne croyez pas à leurs mensonges. Vous n’y trouverez rien d’autre que la souffrance. Restez avec vos familles. Travaillez. Dénoncez ceux qui veulent vous enrôler. »

Son message est clair. Et les autorités l’appuient. Les FDS et les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) intensifient leurs opérations. Elles appellent tous les combattants à déposer les armes.

« Sinon, ils seront traqués, éliminés, et ne serviront que de repas aux charognards », préviennent les forces armées.

Ces derniers mois, plusieurs groupes de terroristes, affaiblis, ont choisi de se rendre. Les offensives les repoussent chaque jour un peu plus loin dans les brousses et forêts.

Quant à ce repenti du terrorisme, il espère tourner la page. Il veut se reconstruire, aider les autres, et témoigner aussi souvent que nécessaire.

« J’ai survécu. Et maintenant, je veux aider les autres à ne pas sombrer. »

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Impact TV célèbre 15 ans de foi et de fidélité


La chaîne chrétienne Impact TV a célébré, ce jeudi soir, ses 15 années d’existence au cours d’une cérémonie d’action de grâce riche en émotion et en spiritualité, organisée au sein même de ses locaux.

Fondée officiellement le 19 juin 2010, la télévision des royaumes des cieux a marqué cet anniversaire sous le signe de la reconnaissance envers Dieu, ses collaborateurs et son public fidèle. La soirée a rassemblé des membres du personnel, des responsables religieux, des fidèles partenaires ainsi que des invités spéciaux venus partager ce moment de recueillement et de célébration.

Une vision céleste devenue réalité

Dans son allocution, le Directeur général Edmond Coulibaly est revenu sur la genèse de la chaîne :

« Le 19 juin 2010, Impact TV est née d’une vision céleste transmise par Dieu à son serviteur. Quinze ans plus tard, cette vision continue de porter des fruits visibles dans les cœurs et dans les foyers. »

Il a salué le chemin parcouru malgré les défis, notamment ceux liés à la régulation, à la technologie et au financement. Mais pour lui, la fidélité divine a toujours été le socle de la persévérance.

Louanges, témoignages et reconnaissance

Par ailleurs, se sont des témoignages édifiants, des chants de louange et de prière qui ont ponctuée cette cérémonie. Des téléspectateurs ont exprimé leur reconnaissance pour les enseignements reçus à travers les programmes de la chaîne.

Des partenaires institutionnels et ecclésiastiques ont eux aussi pris la parole pour saluer l’impact positif de la télévision dans la promotion de valeurs chrétiennes, la paix sociale et le développement de l’audiovisuel religieux au Burkina Faso.

Une chaîne qui veut aller plus loin

En clôture, la direction d’Impact TV a annoncé de nouveaux projets pour la décennie à venir, dont l’élargissement de la couverture nationale, la numérisation complète des contenus, et l’ouverture à d’autres langues nationales pour toucher davantage de foyers.

« Ce jubilé de cristal est pour nous un appel à continuer avec foi, humilité et excellence », a affirmé le DG Edmond Coulibaly.

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Le Président du Faso reçoit le certificat d’homologation du Stade du 4-Août

Le Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, a officiellement reçu ce vendredi matin, le certificat d’homologation du Stade du 4-Août. Le ministre des Sports, de la Jeunesse et de l’Emploi, Roland Somda, a remis le prix en présence de plusieurs personnalités du monde sportif et institutionnel.

 

Cette reconnaissance de la Confédération africaine de football (CAF) marque ainsi l’aboutissement d’un long processus de réhabilitation et de mise aux normes de l’une des plus grandes infrastructures sportives du pays. Par conséquent, cette homologation du stade lui permet désormais d’accueillir à nouveau les compétitions internationales, notamment les matchs des Étalons dans les cadres officiels.

Dans sa note officielle, la CAF a adressé ses

« plus sincères félicitations au Gouvernement du Burkina Faso ainsi qu’à la Fédération burkinabè de football pour les efforts soutenus et les investissements significatifs engagés dans la rénovation et la modernisation de cette infrastructure ».

 

Le ministre Roland Somda, visiblement satisfait, a salué « un tournant historique » dans la politique sportive du pays. Il a rappelé que les travaux entrepris ont touché à la fois les vestiaires, les tribunes, la pelouse, l’éclairage, les installations sanitaires et les dispositifs de sécurité, conformément aux exigences de la CAF.

 

De son côté, le Président du Faso a exprimé sa reconnaissance à tous les acteurs impliqués dans ce chantier, soulignant que cette homologation constitue

« une victoire collective » et « un symbole fort de résilience et de redressement national ».

 

Le Stade du 4-Août, situé à Ouagadougou, avait été suspendu des compétitions internationales depuis plusieurs années en raison de sa vétusté. Grâce à une volonté politique affirmée et à l’implication de plusieurs partenaires, sa remise aux normes marque le retour du Burkina Faso dans le cercle des nations disposant d’infrastructures sportives homologuées au niveau continental.

La cérémonie s’est achevée sur une visite symbolique du Président du Faso à l’intérieur de l’enceinte rénovée, saluée par des représentants du monde sportif national.

 

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101 milliards pour la patrie : mobilisation historique autour du Fonds de soutien

Une mobilisation financière qui reflète un engagement citoyen exceptionnel

Le gouvernement burkinabè a annoncé, ce vendredi 4 juillet 2025, une collecte de 101,8 milliards de francs CFA pour le Fonds de soutien patriotique (FSP), entre janvier et juin. Cette performance représente plus de 67% de l’objectif annuel fixé à 150 milliards. L’annonce a été faite par le Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, lors d’un point de presse à Ouagadougou.

Cette somme, inédite, témoigne de la solidarité active des Burkinabè face aux défis sécuritaires. Elle renforce également le financement des opérations de défense et de soutien aux forces combattantes.

 

Un outil stratégique dans le financement de l’effort de guerre

Le Fonds de soutien patriotique, mis en place depuis 2023, repose sur une contribution volontaire des citoyens, entreprises et partenaires. Chaque franc mobilisé finance la logistique, la formation et les moyens opérationnels pour les forces de défense et de sécurité, ainsi que les volontaires pour la défense de la patrie (VDP).

Selon les données officielles, la collecte du premier semestre 2025 dépasse celle de la même période en 2024, ce qui reflète une adhésion croissante de la population. Cette dynamique prouve aussi l’efficacité des dispositifs incitatifs mis en œuvre par les autorités.

 

Un signal fort de cohésion nationale

Pour Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, cette mobilisation incarne « la volonté collective de défendre notre patrie et de construire un avenir commun ». En effet, plusieurs campagnes de sensibilisation ont favorisé les contributions, y compris dans les zones rurales.

Par ailleurs, de nombreuses initiatives citoyennes, à l’image de concerts de solidarité ou de ventes caritatives, ont soutenu le Fonds. Les entreprises publiques et privées ont également joué un rôle central en contribuant financièrement et en mobilisant leurs collaborateurs.

 

Une seconde moitié de l’année sous pression

Malgré cette réussite, le gouvernement doit encore collecter près de 50 milliards d’ici décembre pour atteindre l’objectif annuel. Ce défi reste important, surtout dans un contexte économique tendu.

Cependant, les autorités restent optimistes. Plusieurs leviers seront activés pour maintenir l’élan : intensification des campagnes d’information, mobilisation de la diaspora, et innovations numériques pour faciliter les dons.

Le Premier ministre a enfin réaffirmé l’engagement du gouvernement à une gestion rigoureuse et transparente du Fonds. Les audits indépendants et les rapports publics doivent permettre de renforcer la confiance des contributeurs.

 

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Cyberfraude : un escroc présumé tombe dans les filets de la BCLCC à Ouaga

La Brigade Centrale de Lutte Contre la Cybercriminalité (BCLCC) a mis fin aux agissements d’un individu spécialisé dans l’usurpation d’identité et le chantage à la webcam. L’homme, âgé de 30 ans, opérait depuis Ouagadougou à l’aide de faux profils sur les réseaux sociaux.

Un réseau de faux comptes

Selon les informations communiquées par les autorités, le suspect, identifié par les initiales B.H, est un employé de commerce déjà connu des services de sécurité. Il est soupçonné d’avoir créé et utilisé plusieurs identités fictives pour piéger ses victimes sur diverses plateformes numériques.

Les enquêtes ont révélé que le présumé escroc menait ses opérations à travers de nombreux comptes frauduleux :

  • Facebook : Stéphanie Joli, Djeneba Maiga, Dedbô Oudalan
  • TikTok : angel.olivia225, kedirakideekamara, Stéphanie Joli
  • Instagram : Sandri_joly, la7917princesse
  • WhatsApp : Six numéros différents, aux indicatifs nationaux et internationaux, ont été identifiés comme usurpés.

Grâce à ces comptes, il attirait ses victimes en usant de fausses promesses, notamment sentimentales. Une fois la confiance installée, il déclenchait des conversations vidéo à caractère intime, qu’il enregistrait à l’insu des victimes. Ces images servaient ensuite de moyen de pression pour extorquer de l’argent sous menace de diffusion.

 

Un récidiviste bien rôdé

Le mis en cause n’en était pas à sa première infraction. D’après les éléments de l’enquête, il avait déjà été interpellé pour des faits similaires par le passé. Cette récidive montre l’évolution constante des méthodes employées par les cybercriminels, souvent difficiles à détecter en amont.

 

Appel à la vigilance

La BCLCC rappelle à la population la nécessité de redoubler de vigilance sur les réseaux sociaux, en particulier face aux sollicitations suspectes de personnes inconnues. Elle invite les internautes à signaler tout comportement douteux et à ne jamais partager d’images ou vidéos sensibles, même dans un contexte de confiance apparente.

Contrôle des ONG au Burkina : plusieurs organisations étrangères révoquées

Le gouvernement burkinabè a procédé à la révocation des autorisations d’exercer de plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) étrangères. L’annonce a été faite par le Ministère de l’Administration Territoriale. En effet, le ministère justifie cette mesure par le non-respect de l’obligation de signature d’une convention d’établissement de document légal encadrant l’intervention des ONG sur le territoire national.

 

Des ONG en infraction administrative

Les ONG concernées par cette décision sont :

  • Coalition Internationale des Chrétiens Hommes, Femmes d’Affaires et Décideurs (CICHFD) ;
  • Associazione don Bartolomeo Del Gaudio pro Africa Ente Del Terzo Settore (ETS) ;
  • DIGNITY – Institut danois contre la torture ;
  • Alliance pour une Mine Responsable-Europe (ARM Europe).

Selon le ministère, ces structures n’auraient pas régularisé leur statut conformément à la réglementation nationale en vigueur. Notamment par la non-signature de la convention d’établissement, pourtant requise pour toutes les ONG internationales intervenant dans le pays.

 

Un durcissement de la régulation

Cette décision s’inscrit dans un contexte de renforcement du contrôle des activités des acteurs étrangers opérant sur le sol burkinabè. Depuis plusieurs mois, les autorités de la Transition affirment leur volonté de maîtriser l’action humanitaire et sociale, parfois jugée trop autonome ou peu coordonnée avec les priorités nationales.

Le gouvernement affirme vouloir garantir la souveraineté de l’État et l’alignement des partenaires étrangers sur les besoins réels des populations, tout en prévenant les risques d’activités parallèles ou non conformes aux intérêts nationaux.

 

Aucune réaction officielle des ONG

Jusqu’à présent, les organisations concernées n’ont pas officiellement réagi à cette révocation. Il reste incertain si certaines d’entre elles tenteront de régulariser leur situation ou de contester cette décision auprès des autorités ou via les canaux diplomatiques.

 

Une mesure aux implications multiples

Cette mesure pourrait avoir des conséquences sur l’assistance humanitaire ou le soutien technique dans certaines zones sensibles du pays, notamment en matière de santé mentale, de droits humains ou de développement communautaire, où certaines de ces ONG étaient actives.

Surcharge routière : le gouvernement passe à l’action dès le 1er août

À compter du 1er août 2025, le gouvernement burkinabè appliquera de nouvelles mesures strictes pour lutter contre la surcharge routière. L’objectif affiché est double : préserver l’état des routes nationales et renforcer la sécurité des usagers. Selon les autorités, la surcharge constitue un facteur majeur de détérioration rapide des infrastructures routières et de multiplication des accidents. En réponse, une campagne nationale de répression sera lancée, avec à la clé un dispositif renforcé de contrôle et de sanctions.

 

Des mesures progressives mais fermes

La nouvelle stratégie prévoit :

  • La pesée systématique des camions, notamment au niveau des postes de péage et des axes stratégiques ;
  • Des amendes sévères en cas de dépassement des limites d’essieux ou de tonnage ;
  • L’immobilisation immédiate des véhicules en infraction, jusqu’au déchargement de l’excédent ;
  • Et la suspension ou le retrait d’agrément pour les récidivistes.

Le gouvernement informera les transporteurs en amont, à travers des campagnes de sensibilisation organisées en partenariat avec les syndicats du secteur.”

 

Un enjeu économique et sécuritaire

La surcharge routière a des conséquences coûteuses : entretien prématuré des routes, hausse des dépenses publiques, retards dans les transports et risques accrus pour les passagers. Le gouvernement entend donc agir en amont pour prévenir au lieu de subir.

Ces mesures s’inscrivent également dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de Résilience des Infrastructures Routières, visant à prolonger la durée de vie du réseau routier national.

 

Une volonté politique affirmée

En adoptant ces mesures, le gouvernement marque sa détermination à instaurer un cadre de mobilité plus responsable, respectueux des normes et des règles.

« L’époque de la complaisance est révolue. Désormais, tout contrevenant s’exposera à des sanctions dissuasives », assure une source au ministère des Infrastructures.

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Don de sang : le Premier ministre donne l’exemple et appelle à la mobilisation nationale

Le Premier ministre, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, a pris part à une opération de don de sang, accompagné de plusieurs membres du gouvernement. Ce geste solidaire, hautement symbolique, s’est voulu un appel fort à la conscience collective dans un contexte sanitaire exigeant.

 

Un acte symbolique au cœur d’un enjeu de santé publique

La participation du chef du gouvernement à cette campagne traduit l’engagement des plus hautes autorités à promouvoir la culture du don volontaire. Cette action, organisée en pleine saison des pluies, intervient à un moment critique où les stocks de sang sont souvent insuffisants. En effet, la recrudescence des cas de paludisme, de dengue et d’autres maladies graves augmente considérablement les besoins en transfusions.

 

Un appel fort à la solidarité

« Le sang, on ne peut ni l’acheter, ni le produire, ni le fabriquer. Seul le don volontaire permet de sauver des vies », a rappelé le Premier ministre. Il a encouragé tous les Burkinabè en bonne santé à s’impliquer :

« Ce geste exprime notre humanité, notre fraternité, notre unité d’action et notre volonté d’être des solutions les uns pour les autres. »

 

Une mobilisation gouvernementale exemplaire

Autour du Premier ministre, plusieurs membres du gouvernement ont répondu présent, traduisant une volonté collective de donner l’exemple. Cette action s’inscrit dans une dynamique de patriotisme et de responsabilité partagée face à un défi de santé publique.

 

Un enjeu permanent de santé

Les autorités sanitaires rappellent que les besoins en sang sont constants et que chaque don peut sauver jusqu’à trois vies. Le Centre national de transfusion sanguine (CNTS) invite donc la population à inscrire ce geste dans une régularité citoyenne.

 

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Burkina Faso : Ce qu’il faut savoir sur les nouveaux noms des régions et provinces

Adoptés en Conseil des ministres le 2 juillet 2025, les toponymes des régions et de certaines provinces du Burkina Faso marquent un tournant historique dans l’organisation administrative du pays. Cette réforme s’inscrit dans une volonté de renforcer l’identité nationale en valorisant les langues et cultures locales, tout en répondant aux impératifs de sécurité et de gouvernance.

 

Pourquoi un changement de toponymes ?

Selon le ministre d’État en charge de l’Administration territoriale, Émile Zerbo, ce changement toponymes au Burkina Faso vise deux objectifs principaux :

  • Renforcer la défense stratégique du territoire, notamment dans les zones sensibles.
  • Promouvoir les valeurs endogènes à travers des dénominations locales plus représentatives des réalités historiques, culturelles et géographiques.

 

 Les nouvelles régions et leurs toponymes

Le Burkina Faso passe de 13 à 17 régions. Chaque nom est désormais inspiré des langues nationales et des référents culturels locaux.

Ancienne régionNouveau nom (Langue)Chef-lieuRemarques
Boucle du MouhounBankui (Dioula)Dédougou« Bankui » : région du fleuve Mouhoun
Sud-OuestDjôrô (Dagara)GaouaFait référence à l’aire d’occupation Dagara
EstGoulmou (Gourmantché)Fada N’GourmaNom historique du territoire Gourmantché
Hauts-BassinsGuiriko (Bobo)Bobo-DioulassoRéférence à l’ancien royaume de Guiriko
CentreKadiogo (Mossi)OuagadougouConserve son nom historique
Centre-NordKuilsé (Moore)Kaya« Kuilsé » signifie « milieu/centre » en mooré
SahelLiptako (Fulfuldé)DoriRégion du Liptako-Gourma
Centre-OuestNando (Lyélé)KoudougouTerme local désignant le pays Lyélé
Centre-EstNakambé (Moore)TenkodogoNom du fleuve traversant la région
Centre-SudNazinon (Moore)MangaRéférence au fleuve Nazinon
Plateau-CentralOubri (Moore)ZiniaréOubri est un nom mossi signifiant « honneur »
NouvelleSirba (Gourmantché)BogandéSirba = nom local du fleuve frontalier
NouvelleSoum (Peulh/Mossi)DjiboAncienne province promue région
CascadesTannounyan (Gouin)BanforaNom issu de la langue Gouin
NouvelleTapoa (Gourmantché)DiapagaTapoa = rivière et province locale
NouvelleSourou (Dioula/Mossi)TouganNom de la rivière Sourou
NordYaadga (Yarsé)OuahigouyaYaadga = pays des Yarsé

 

 Provinces : nouvelles entités et changements de noms

Deux nouvelles provinces ont été créées :

  • Dyamongou, chef-lieu : Kantchari (dans la région de Tapoa)
  • Karo-Peli, chef-lieu : Arbinda (dans la région du Soum)

Par ailleurs, quatre provinces ont changé de nom :

Ancienne province        Nouveau nom               Remarques
Sanmatenga      Sandbondtenga

        Signifie « pays du roi Sanmbo » en mooré

Oubritenga      Bassitenga

              « Bassitenga » : pays de la plaine

Soum      Djelgodji

              Appellation historique du territoire

Kossi      Kossin                     

               Forme endogène du mot Kossi

 

Une mise en œuvre progressive

Le gouvernement prévoit une période transitoire de six mois pour l’adaptation des documents administratifs, des plaques signalétiques, des cartes géographiques et des usages institutionnels.

 

Une réforme soutenue par les populations

Selon les consultations de l’Assemblée législative de Transition, 69 % des citoyens interrogés ont soutenu cette réforme. Le choix de noms issus des langues nationales vise aussi à renforcer l’appropriation du territoire par les populations locales.

 

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