Sécheresse en Afrique de l’Ouest : Ouagadougou devient le carrefour des solutions durables

Réunis à Ouagadougou, plus de 300 délégués de plusieurs pays et la Banque mondiale ont lancé un appel collectif pour intensifier la lutte contre la sécheresse et construire un avenir durable.

 

Plus de 300 délégués venus du Sénégal, du Mali, du Niger, du Brésil et d’autres pays se sont réunis à Ouagadougou, le 29 septembre 2025, pour participer au forum de haut niveau sur la lutte contre la sécheresse en Afrique de l’Ouest, organisé par la Banque mondiale. La rencontre a été ouverte par le ministre de l’Économie, Dr Aboubacar Nacanabo, qui a rappelé l’urgence de l’enjeu.

« La sécheresse n’est pas seulement un défi environnemental, elle menace aussi notre stabilité économique et sociale », a-t-il affirmé.

De son côté, Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest, a mis en avant trois priorités : améliorer la fiabilité des données, renforcer la coopération régionale et agir avec détermination. « Face à la sécheresse, seule une action collective peut porter ses fruits », a-t-il insisté.

Vers des solutions durables

Ce forum s’inscrit dans une initiative plus large visant à doter la région d’outils efficaces pour réduire les impacts de la sécheresse. Les discussions se sont concentrées sur quatre leviers : la prévision, la gestion des ressources hydriques, la conservation de l’eau et le financement des projets d’adaptation. Un moment marquant de cette première journée a été la signature d’un protocole d’accord pour la création d’un Centre régional de l’eau pour l’Afrique. Cette nouvelle structure ambitionne de devenir un pôle d’excellence pour la gestion durable de l’eau. Pour le ministre de l’Environnement, Roger Barro, ce centre permettra de « valoriser l’intelligence locale tout en intégrant les savoirs modernes ».

Le forum de haut niveau sur la lutte contre la sécheresse en Afrique de l’Ouest constitue une occasion unique de consolider les alliances régionales et d’adopter des stratégies intégrées. Pour les organisateurs, il s’agit d’une étape essentielle afin d’assurer un avenir durable aux générations futures.

Gouvernance : Deux trajectoires opposées pour d’anciens Premiers ministres du Sahel

Dans l’espace sahélien, les transitions politiques dessinent des destins divergents. Le Burkina Faso et le Mali illustrent cette réalité à travers les parcours de Kyelem de Tambèla et de Choguel Maïga, anciens Premiers ministres de transition et membres de la Confédération des États du Sahel (AES).

Au Burkina Faso, Kyelem de Tambèla retrouve une fonction officielle. Le 13 août 2025, il a été nommé président de l’Institut des peuples noirs Farafina (IPN-Farafina). Cet organisme, recréé en mai 2025, s’inscrit dans la stratégie de souveraineté culturelle prônée par le capitaine Ibrahim Traoré. Sa mission : promouvoir le panafricanisme, produire des recherches sur les peuples noirs et former des élites dans une optique souverainiste. Cette reconversion intervient huit mois après son départ de la Primature, qu’il avait dirigée pendant plus de deux ans.

Au Mali, Choguel Maïga fait face à la justice. Le 12 août 2025, la brigade du Pôle national économique et financier de Bamako l’a placé en garde à vue. L’enquête concerne sa gestion du Fonds d’accès universel (AGEFAU) et de la Primature. Un rapport du Bureau du Vérificateur général relève des dépenses excessives et des irrégularités contractuelles. Les autorités poursuivent également plusieurs anciens collaborateurs.

Ces situations révèlent deux approches. À Ouagadougou, les autorités ont affecté l’ancien chef du gouvernement à une mission compatible avec les priorités idéologiques de l’État. À Bamako, elles mettent l’accent sur le contrôle et la reddition des comptes. Dans les deux cas, les trajectoires post-mandat traduisent les priorités politiques propres à chaque régime.