RCA : la Minusca insiste sur la nécessité de dialoguer avec les groupes armés

Position exprimée lors d’un point de presse hebdomadaire conjoint  Minusca / gouvernement tenu à Bangui mercredi 28 avril 2021.

 

Le porte-parole de la Minusca, Vladimir Monteiro précise qu’il faut dialoguer avec les groupes armés  dans le cadre de l’accord de paix du 6 février 2019. Donc pour la Minusca, faut-il organiser un autre dialogue en plus de celui initié par le chef de l’État et pompeusement dénommé « dialogue Républicain » ?

« La position de la Minusca c’est la position des Nations unies, de l’Union européenne, de l’union africaine,  de la CEEAC concernant le dialogue. Et vous avez eu récemment cette rencontre qui a eu lieu récemment à Luanda.  Les prises de position de ces différentes Institutions ont souligné le besoin de réengager les groupes armés et de les ramener  dans l’accord de paix », a souligné le porte-parole de la Minusca, Vladimir Monteiro.

D’après lui, ce dialogue avec les groupes armés doit être fait dans le cadre de l’accord de paix, tout en tenant compte de l’aspect violation.

« L’autre dialogue, les consultations qui ont eu lieu pour le dialogue républicain c’est également un volet extrêmement important que la Minusca  et toute la communauté internationale avaient salué en son temps, et comme je l’ai dit toute à l’heure, nous soutenons ce dialogue, nous apportons un appui logistique pour  ces consultations entre les différentes parties, les forces vives avec le Président de la République »,ajoute-t-il.

Vladimir Monteiro a beau de préciser que dialoguer avec les groupes armés et un autre avec les forces vives de la nation sont deux aspects totalement différents, contrairement à la volonté du chef de l’État Faustin Archange Touadera qui rejette catégoriquement de dialoguer avec les groupes armés.

« nous continuons de souligner  que dans le cadre de l’accord de paix,  ce besoin de dialoguer, de ramener les groupes armés autour de la table et discuter »,  a souligné Vladimir Monteiro.

RCA : le mode opératoire de certains groupes armés tend désormais vers le terrorisme

C’est du moins ce qu’a affirmé le général Ludovic Ngaïfei, l’ancien chef d’État-major des armées centrafricaines.

Le nouveau mode opératoire adopté par le mouvement 3R à la suite de l’opération « Ala londo » menée conjointement par les unités d’élite de la Minusca et les soldats FACA contre ses positions dans le Nord et nord-ouest  du pays n’est pas une surprise, selon l’ancien chef d’État-major des armées centrafricaines, le général Ludovic Ngaïfei.

D’après lui, le mouvement armé 3R (Retour, Réclamation et Réhabilitation), qui s’est éclaté à la suite de l’opération « Ala londo » menée par les casques bleus et les militaires centrafricains contre ses positions dans le nord et nord-ouest, adopte de plus en plus une nouvelle stratégie qui tend vers le terrorisme.

« Ne vous étonnez pas que nous sommes proches des pays qui en ce moment subissent les exactions des terroristes. Alors, ici chez nous,  on doit se poser la question de savoir : est-ce politique ? Est-ce idéologique ? Pour le deux, moi je dis non !  Par ce que c’est un groupe, je dirais ethnique, les Peuls. À cela se dessine avec les derniers accords qu’Ali Darassa et  Monsieur Sidiki, en ajoutant Alkhatim  ont signés   pour un rapprochement  entre les Peuls. Donc  on peut dire  que ce n’est pas religieux,  mais tout petit peu ethnique. C’est un groupe ethnique qui se manifeste  également pour compléter  cette histoire terroriste », a déclaré l’ancien chef d’État-major des armées nationales, le général Ludovic Ngaïfei  sur les ondes de la radio Ndékèluka.

Selon cet expert militaire, il ne faut pas s’étonner de cette nouvelle posture terroriste de certains groupes armés qui multiplient des embuscades et des prises d’otages pour revendiquer certaines choses au gouvernement et à la communauté internationale.

«  N’oubliez pas que dans un passé récent, Israël a décelé un réseau terroriste  à partir de Ndjamena,  du Tchad, dont la République centrafricaine fait partie, et l’un de ses ressortissants était cité  dans le schéma personnel  de ce réseau terroriste en Afrique centrale.  Donc il ne faudrait pas qu’on s’étonne. Je ne m’abonne pas  dans ce sens, mais je crois que  c’est aussi proche de cela ». a ajouté, Monsieur  Ludovic Ngaïfei.

Notons que depuis quelques semaines, le 3R, qui se dit défenseur de la communauté peule, multiplie des embuscades contre les patrouilles des soldats des forces armées centrafricaines, et des prises d’otages des éléments des forces de sécurité intérieure. La dernière en date, la prise d’otage des deux policiers en fonction dans la commune de bang, et le rapt d’un caporal de l’armée nationale dans la localité de Bocaranga le 9 septembre dernier lors d’une embuscade tendue à leur convoi.