Si la quasi-totalité des candidats pense que les élections du 27 décembre ne sont pas des élections, mais plutôt une véritable escroquerie politique, les manœuvres de la Minusca et de l’autorité nationale des élections ne font que confirmer ces allégations.
Alors que les milliers des électeurs qui se sont mobilisés massivement dans la capitale dimanche s’attendaient à ce qu’à la fin du vote, toutes les urnes soient transportées à l’autorité nationale des élections, force est de constater malheureusement que la réalité sur le terrain est tout autre.
Imaginez-vous, à Bangui, le siège national de l’autorité nationale des élections, qui se trouve à moins de 15 kilomètres de certains centres électoraux, n’a pas reçu, à la fin du scrutin dimanche, plus de la moitié des urnes de la capitale. Les forces de la Minusca, accompagnées de certains agents de l’autorité nationale des élections, ont transporté effectivement dans la nuit du dimanche à lundi 28 décembre les urnes, mais leurs destinations finales n’étaient pas connues. Et à la grande surprise de tous, une partie de ces urnes de la capitale commencent à arriver que 24 heures plus tard, c’est-à-dire le lendemain au siège de l’ÂNE. Incroyable !
Et ce n’est pas tout ! Ce lundi 28 décembre, vers 18 heures, dans le huitième arrondissement, les habitants sont surpris de voir deux véhicules de l’autorité nationale des élections, escortées par quatre véhicules des Casques bleus rwandais de la Minusca, transportaient des urnes du huitième à destination du siège de l’ÂNE au centre-ville. Et c’est la même chose dans le cinquième arrondissement.
Dans les villes de province, à Berberati, chef-lieu de la préfecture de Mambéré-Kadéï, les dépouillements se faisaient au domicile du préfet. Incroyable ! À Bria et dans d’autres villes où il y’avait de l’insécurité, les dépouillements se faisaient également dans les bases de la Minusca.
Alors, pour de nombreux Centrafricains, à quel jeu jouent la communauté internationale et les autorités centrafricaines ?