À New York, Jean Emmanuel Ouédraogo interpelle l’ONU sur les parrains du terrorisme

En marge de la 80ᵉ Assemblée générale des Nations unies à New York, le Premier ministre burkinabè, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, a reçu en audience la secrétaire générale adjointe de l’ONU, Amina Mohamed, le mardi 23 septembre 2025.

 

L’entretien a porté sur la situation politique et sécuritaire du Burkina Faso, qui retient particulièrement l’attention des Nations unies. Le chef du gouvernement a exposé à son interlocutrice les efforts consentis par son pays, sous le leadership du président Ibrahim Traoré, dans la lutte contre le terrorisme, la sécurité et le développement.

Les échanges ont également abordé des questions sensibles telles que la rupture des accords avec la France, les réformes en cours, la discipline budgétaire, la rationalisation des dépenses publiques et la mobilisation accrue des ressources nationales.

Sur le volet sécuritaire, le Premier ministre a mis en garde contre les « complaisances » envers les parrains du terrorisme. « Tant qu’on ne les nomme pas, ils continueront leur forfait », a-t-il insisté, dénonçant l’hypocrisie de certains États qui, selon lui, utilisent le terrorisme comme un outil d’asservissement tout en se présentant comme défenseurs de la paix à la tribune des Nations unies.

Jean Emmanuel Ouédraogo a également évoqué la récente décision du Burkina Faso de déclarer persona non grata la représentante résidente du système onusien dans le pays. Toutefois, il a assuré que Ouagadougou restait disposé à collaborer avec l’ONU, à condition que cette coopération s’inscrive dans une logique de respect des priorités nationales.

Enfin, le Premier ministre a proposé une visite officielle d’Amina Mohamed au Burkina Faso, initiative saluée par la responsable onusienne.

Le Burkina Faso prépare activement sa participation à la 80e Assemblée générale de l’ONU

À quelques jours de la 80e Assemblée générale de l’ONU, le ministère des Affaires étrangères et le système onusien au Burkina Faso ont tenu une rencontre de concertation pour assurer une participation réussie de la délégation nationale.

 

Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’Extérieur, Karamoko Jean Marie TRAORÉ, a réuni son équipe et celle du système des Nations Unies au Burkina Faso, conduite par le Coordonnateur résident par intérim, Maurice AZONNANKPO. La rencontre a eu lieu ce lundi 15 septembre 2025, à Ouagadougou.

Ces échanges s’inscrivent dans le cadre des préparatifs de la participation burkinabè à la 80e Assemblée générale de l’ONU, prévue du 23 au 29 septembre 2025 à New York. Le ministre a assuré que la délégation est prête à porter la voix du Burkina Faso et à partager la vision des autorités nationales à la tribune internationale.

La délégation burkinabè sera conduite par le Premier ministre, Rimtalba Jean Emmanuel OUEDRAOGO. Elle comprendra également quatre membres du gouvernement, des experts, ainsi que des représentants de la jeunesse et de la société civile. Sa composition répond aux priorités du gouvernement et aux thématiques de la session générale.

Au-delà des préparatifs logistiques, cette rencontre avait aussi pour but de recueillir les suggestions du personnel onusien afin d’optimiser la participation du Burkina Faso. Une approche de dialogue et de collaboration saluée par Maurice AZONNANKPO, qui a souligné l’importance du partenariat stratégique entre Ouagadougou et le système onusien pour promouvoir le développement durable inclusif.

Le Coordonnateur résident par intérim a réaffirmé l’engagement du système des Nations Unies à accompagner le Burkina Faso dans une démarche conjointe, notamment en mobilisant les chefs d’agences onusiennes pour un plaidoyer efficace. « L’Assemblée générale de l’ONU sera l’occasion de montrer que, malgré les défis sécuritaires, le Burkina Faso demeure une terre d’hospitalité, d’opportunités et d’investissements », a-t-il déclaré.

La 80e Assemblée générale des Nations Unies aura pour thème : « Mieux ensemble : plus de 80 ans au service de la paix, du développement et des droits humains ».

RCA : le Président Touadera affirme la volonté de son pays de lutter contre l’impunité

C’est dans ce cadre qu’a été créée, le 4 mai dernier, une Commission d’enquête spéciale chargée de faire la lumière sur les présumées graves atteintes aux droits de l’homme dont se seraient rendues coupables les Forces armées centrafricaines, selon un rapport publié par la Division des droits de l’homme de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA), a expliqué le Président centrafricain devant les participants du débat général annuel de l’Assemblée générale au siège de l’ONU à New York.

Touadéra a, en outre, présenté l’opérationnalisation de la Commission vérité, justice, réparation et réconciliation comme une contribution majeure au succès du processus de paix en cours dans son pays. Il a également mentionné la poursuite de la réforme du secteur de la sécurité et l’accélération de la mise en œuvre du plan de développement post-conflit.

« Le respect scrupuleux des engagements contenus dans l’Accord politique pour la paix et la réconciliation reste ma boussole », a affirmé Touadéra, qui a appelé à une solidarité sans équivoque face aux groupes armées signataires de l’Accord qui poursuivent leurs exactions.

C’est à cette fin qu’il a demandé, une nouvelle fois, la levée totale de l’embargo sur certaines catégories d’armes imposé par le Conseil de sécurité de l’ONU, qui « pèse injustement sur notre armée nationale » et l’empêche d’accomplir pleinement sa mission.

Hommage aux Casques bleus

Touadéra a rendu hommage aux Casques bleus de la MINUSCA, aux forces alliées russes et rwandaises, qui ont « défendu les droits fondamentaux, la démocratie et la paix » dans son pays, ainsi qu’aux différents facilitateurs de l’Accord de paix et au Secrétaire général.

S’agissant de la crise sanitaire que traverse le monde, le Président centrafricain a estimé qu’elle ne serait vaincue que par une solidarité agissante de la communauté internationale.

Pour en limiter les effets sur la population centrafricaine, mon pays veille, a-t-il affirmé, à la sauvegarde de ses capacités de financement du développement, en maintenant le cap des réformes du système de gestion des finances publiques.

Il a appelé à investir davantage dans le système de veille sanitaire et estimé que l’accès universel aux vaccins devrait relever d’une « urgence de sécurité internationale », au nom de principes fondamentaux de solidarité humaine.

La mobilisation contre la Covid-19 ne doit pourtant pas faire oublier les autres défis auxquels nous sommes confrontés, a poursuivi M. Touadéra, qui a rappelé que le premier d’entre eux consiste à répondre aux besoins de la planète. Il a rappelé la « modeste part » que son pays a prise à cette lutte par l’adoption d’une Stratégie nationale de développement durable.

Touadéra a souligné les succès méritoires enregistrés en 75 ans par l’ONU grâce à « l’intelligente mutualisation de nos efforts ». Il a toutefois réclamé une réforme profonde du système des Nations Unies, dont une étape majeure sera d’accorder au continent africain une représentation permanente au sein du Conseil de sécurité.