L’élection présidentielle en Centrafrique remportée par le président sortant, Faustin-Archange Touadéra, a été remise en cause mardi par dix candidats qui dénoncent « de nombreuses irrégularités » et réclament « l’annulation pure et simple » du scrutin.
Dix candidats à l’élection présidentielle en Centrafrique remportée par le sortant Faustin-Archange Touadéra sortant ont exigé mardi 5 janvier l’« annulation pure et simple » du scrutin auquel seul un électeur sur deux a pu participer et entaché, selon eux, de « nombreuses irrégularités ».
Lundi soir, l’Autorité des élections (ANE) a déclaré Faustin-Archange Touadéra réélu au premier tour avec 53,92 % des suffrages, mais ce résultat doit encore être certifié par la Cour constitutionnelle après les recours contentieux. « Nous demandons l’annulation pure et simple et la reprise » des élections présidentielle et législatives du 27 décembre, ont écrit dix candidats de l’opposition dans un communiqué.
« De nombreuses irrégularités »
Le jour de ce double scrutin, le vote n’a pu avoir lieu ou être pris en compte que dans moins d’un bureau sur deux dans un pays en guerre civile depuis huit ans, aux deux tiers contrôlé par des groupes armés, dont les principaux ont lancé une nouvelle offensive huit jours avant les élections.
Les dix candidats font état « de nombreuses irrégularités qui ont émaillé les scrutins », dont de très nombreuses dérogations accordées par l’ANE à des électeurs pour voter ailleurs que dans leur circonscription. Ils ajoutent que « sur un total de 1 858 436 inscrits (…), seuls 695 019 ont pu voter, correspondant à un taux de participation de 37 % et non de 76,31 % annoncé par l’ANE ».
Par conséquent, « nous ne reconnaissons pas les résultats publiés par l’ANE », poursuivent les 10 candidats, dont Anicet Georges Dologuélé et Martin Ziguélé, deux ex-Premiers ministres arrivés respectivement deuxième et troisième selon l’ANE, sur 17 prétendants au total.