RCA : le Vietnam exhorte les parties à respecter l’Accord de paix

Le Vietnam a exhorté les parties de l’Accord de paix entre le Centrafrique et 14 groupes armés à respecter leurs engagements, à intensifier le dialogue afin de renforcer la confiance et de parvenir à une stabilité à long terme.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a tenu le 19 octobre une réunion périodique sur la situation au Centrafrique pour soutenir le processus électoral prévue à la fin du mois de décembre de cette année et pour mettre en œuvre l’Accord de paix signé en février 2019 entre le Centrafrique et 14 groupes armés.

À cette occasion, l’ambassadeur Dang Dinh Quy, chef de la Mission permanente du Vietnam auprès des Nations unies (ONU), a déclaré que le Vietnam avait exhorté les parties de l’Accord de paix entre le Centrafrique et 14 groupes armés à respecter leurs engagements, à intensifier le dialogue afin de renforcer la confiance et de parvenir à une stabilité à long terme.

L’ambassadeur Dang Dinh Quy a partagé les intérêts communs du Conseil de sécurité dans la nécessité d’assurer un environnement favorable au processus électoral et la nécessité de mettre sérieusement en œuvre cet accord de paix.

Le diplomate vietnamien a appelé la communauté internationale à continuer d’appuyer la République centrafricaine et a souligné le rôle et la contribution importants des organisations régionales telles que l’Union africaine, la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), ainsi que les partenaires internationaux pour la paix et la stabilité au Centrafrique.

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République Centrafricaine (MINUSCA) a été créée sur la base de la résolution 2149 en 2014 du Conseil de sécurité de l’ONU dans le but principal de protéger les civils, d’appuyer le processus de paix, d’élaborer et de réformer des lois, de réformer des forces de sécurité et de relever les défis humanitaires. Le Vietnam compte actuellement six officiers participant à la MINUSCA.

RCA : près de 165 réfugiés de retour au bercail

Ces centrafricains ont quittés le Congo et sont rentrés volontairement dans leur pays d’origine samedi 26 septembre 2020, par voie aérienne.

Ce sont quelques 165 réfugiés centrafricains vivant dans les villes congolaises de Brazzaville et de Pointe Noire qui sont de nouveau à Centrafrique. Ils sont rentrés volontairement samedi dans leur pays d’origine par voie aérienne.

Le rapatriement de ces réfugiés centrafricains avait été interrompu en raison de la pandémie du nouveau coronavirus. Avec l’allègement des restrictions aux frontières, le rapatriement a repris. Une information que confirme Jean-Didier Martinez Mbétianga, assistant en charge des activités génératrices de revenus à la Commission nationale pour les réfugiés (CNR).

Notons que, ce convoi n’était pas le dernier. D’autres convois aériens de rapatriement des réfugiés centrafricains vivant en république du Congo sont programmés dans les jours à venir. Des convois terrestres sont également prévus pour ceux ayant trouvé asile en République démocratique du Congo.

Pour rappel, la crise politico-militaire qui a secoué la République centrafricaine dont les stigmates sont encore visibles dans le pays, sont à l’origine du déplacement de ces nombreux Centrafricains qui ont trouvé asile dans les pays limitrophes.

Avec la signature d’un accord de paix en 2019, les violences ont sensiblement baissé, motivant les réfugiés à retourner dans leur pays. Certains l’ont fait de leur propre chef, mais la plus grande majorité a bénéficié de la facilitation du Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

RCA : l’enrôlement d’Ali Darass sur listes électorales soulève la polémique

Ce chef de guerre est accusé par l’ONU d’avoir violer plusieurs fois l’accord de paix, n’est pas considéré comme Centrafricain.

Sur une photo, le chef de guerre Ali Darass, à la tête de l’UPC, issu de l’ex-Séléka, apparaît en train de s’enrôler sur les listes électorales afin de pouvoir voter à la présidentielle de 2020. Or ce dernier, accusé par l’ONU d’avoir violer plusieurs fois l’accord de paix, n’est pas considéré comme Centrafricain.

La présidence confirme : Ali Darass s’est bien inscrit sur les listes électorales. Mais le chef de guerre, accusé de nombreuses exactions ne parle pas sango, la langue principale en Centrafrique. Il est issu de l’ethnie Ouda des peuls Mbororos entre le Niger et le Tchad. « Il n’est pas considéré comme Centrafricain, explique le chercheur Thierry Vircoulon. Et c’est ce qui fait scandale ».

Alors comment a-t-il pu s’enrôler sur les listes électorales ? Albert Mokpème, porte-parole de la présidence ne soulève que des hypothèses. Peut-être a-t-il reçu un certificat de nationalité lorsqu’il a été nommé commandant de zone en 2014, après avoir aidé Michel Djotodia à renverser le pouvoir ? Peut-être un chef de village dans la zone qu’il contrôle lui a-t-il délivré un certificat de naissance ?

Un enrôlement contesté judiciairement

La présidence prend en tout cas ses distances avec cet enrôlement polémique. Son porte-parole affirme qu’il ne s’agit pas d’un accord avec le chef de l’État Faustin Archange Touadéra en échange d’un éventuel soutien d’Ali Darass pour l’élection.

Du côté de l’opposition, on déclare simplement que l’inscription du chef de l’UPC sur les listes électorales est inadmissible. Elle sera d’ailleurs contestée au niveau judiciaire.

RCA : l’armée tue cinq miliciens

Ces rebelles ont tué par des militaires qui ont repoussé l’attaque d’une des milices qui se partagent une grande partie de ce pays.

Cinq assaillants ont été tués dans l’ouest de la Centrafrique par des militaires qui ont repoussé l’attaque d’une des milices qui se partagent une grande partie de ce pays ravagé depuis sept ans par la guerre civile. L’information a été confirmée mercredi 10 juin, par le gouvernement.

Lundi soir, l’un des principaux mouvements armés rebelles, le groupe 3R (Retour, Réclamation et Réhabilitation), a mené plusieurs attaques simultanées dans la région dont l’une a visé un camp militaire à Bouar, une ville située sur l’axe stratégique entre la capitale Bangui et le Cameroun, principale source d’approvisionnement de ce pays parmi les plus pauvres du monde.

Dans un communiqué, le porte-parole du gouvernement, Ange-Maxime Kazagui, a condamné des « attaques simultanées, planifiées et coordonnées lancées sur plusieurs localités, notamment à Bouar » par les 3R. Leur chef, Sidiki Abass, avait annoncé vendredi qu’il suspendait sa participation à l’accord de paix signé le 6 février 2019 à Khartoum avec le gouvernement et 13 autres mouvements rebelles.

L’attaque de Bouar, repoussée par les Forces armées centrafricaines (FACA), a fait « cinq morts parmi les assaillants et 17 blessés » chez les militaires, selon M. Kazagui.

Selon le gouvernement et la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca), l’assaut de Bouar a visé le camp des Unités mixtes de sécurité (USMS), ces bataillons qui mêlent forces armées régulières et combattants issus des groupes armés, et dont la mise en œuvre est l’une des clauses de l’accord de Khartoum.

Une soixantaine d’éléments des 3R avaient été intégrés à cette unité mixte mais avaient déserté le lendemain de son inauguration, le 13 mai.

Début juin, la Minusca avait mis en garde Sidiki Abass « contre sa tendance expansionniste dans d’autres parties de la région, en claire violation de l’accord » de Khartoum, censé mettre fin à une guerre civile qui ensanglante la Centrafrique depuis 2013, quand une coalition de groupes armés a renversé le régime du président François Bozizé.

A quelques mois d’une élection présidentielle à haut risque, prévue en théorie en décembre 2020, la Centrafrique est toujours en proie aux exactions des groupes armés, la plupart pourtant signataires de l’accord de paix, et qui contrôlent encore près des deux tiers du territoire.

RCA : le groupe armé 3R de Sidiki Abass rompt l’accord de paix

Le groupe armé centrafricain dit 3 R (Réclamation et Réhabilitation) a annoncé son retrait de l’accord de paix signé avec Bangui.

Le chef du groupe 3R, Sidiki Abass a décidé de suspendre sa participation à l’accord de paix signé le 6 février 2019 avec le Gouvernement centrafricain et 13 autres mouvements rebelles.

Le mouvement décide de la suspension de toute sa participation aux organes de mise en oeuvre” de l’accord de paix,a déclaré le chef du groupe, Sidiki Abbas, dans un communiqué.

Il a demandé également aux hommes des 3R de « répliquer avec la dernière force en cas d’attaque contre ses bases »  par les forces gouvernementales.

Toutefois, le groupe se dit engagé dans le processus de paix si les menaces et les provocations cessent. Depuis sa signature, l’accord de paix négocié des semaines durant à Khartoum, (Soudan) a été dans la tourmente.

En mai 2019, quatre mois après la signature de l’accord, 46 civils avaient été tués par des éléments des 3R à Paoua, dans le nord-ouest du pays.

A l’approche d’une présidentielle, prévue pour décembre 2020, la Centrafrique est toujours en proie aux exactions des milices, et le Gouvernement n’a sous son contrôle qu’une portion du territoire.

Assemblée nationale : les projets de loi sur la table

Ouverte ce mercredi et prévue pour durer jusqu’au 28 février, cette session est extraordinaire car il y a urgence de doter le pays des lois prévues par l’accord de paix signé à Bangui le 6 janvier 2019, a expliqué le président de l’Assemblée nationale.

Accueil solennel du président de l’Assemblée nationale pour l’ouverture de cette session extraordinaire.

L’essentiel des lois soumises aux députés sont de nature à l’apaisement et à la cohésion nationale, assure Laurent Ngon Baba. Il prend l’exemple du texte concernant le statut des anciens chefs d’État.

« Nous devons envisager de mettre ce régime juridique en place pour aider une haute autorité qui a servi comme président de la République de faire en sorte qu’il dispose d’un minimum de conditions de vie, de manière à l’épargner de toute tentation. Tentation de sollicitation, tentation de déstabilisation, pour peut-être repartir au pouvoir. Et je crois que cela contribue énormément à cela. »

Onze projets de loi à étudier en moins de dix jours. Un programme ambitieux, selon Annicet George Dologuele, chef de file de l’opposition : « Je trouve qu’il y a un peu trop de lois en quelques jours, mais comme c’est immédiatement suivi par la session ordinaire, nous aurons le temps de bien travailler. C’est important de voter les lois, après c’est l’application des lois. L’Assemblée nationale vote des lois depuis maintenant quatre ans et je les vois très peu appliquées. »,

Statut des anciens présidents, partis politiques et opposition, Commission vérité justice réparation et réconciliation… Des lois très attendues car elles doivent contribuer à la mise en œuvre de l’accord de paix, à quelques mois des élections.

Affrontements entre groupes armés : le gouvernement les violences

Ces affrontements opposaient le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) et le Mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice (MLCJ), dans la partie nord-est du pays.

Le gouvernement centrafricain, par la voix de son porte-parole Ange-Maxime Kazagui, a fermement condamné mardi 21 janvier, les dernières violences dans la partie nord-est du pays entre le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) et le Mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice (MLCJ).

Les affrontements ont démarré lundi autour de 16h heure locale (15h GMT) dans un village situé à proximité de la ville centrafricaine de Birao (nord-est), et se sont poursuivis jusque dans la journée de mardi. D’après des sources locales concordantes, quatorze personnes ont été tuées au cours des combats et une vingtaine d’autres ont été blessées.

Le gouvernement a rappelé les belligérants aux engagements pris au moment de la signature de l’Accord de paix du 6 février 2019. Il a également demandé aux garants et facilitateurs dudit accord la clarification des responsabilités et de prendre, le cas échéant, des mesures contre les auteurs de ces exactions.

Selon des sources locales, les affrontements entre le FPRC et le MLCJ ont pris corps à Birao depuis septembre 2019. Les hostilités ont recommencé lorsque des éléments du FPRC ont tué deux hommes du MLCJ. Les deux groupes sont également en rivalité pour le contrôle des barrières illégales, des couloirs de transhumance et des exploitations minières.

Alindao : situation toujours tendue après des affrontements

Des combats se sont produits la semaine dernière dans la ville d’Alindao entre les Forces armées centrafricaines (FACA) et l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), lequel se retrouve de nouveau sous le feu des critiques.

La semaine dernière, un accrochage a eu lieu à Alindao entre les Forces armées centrafricaines (FACA) et ceux de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) après que le groupe armé a arrêté un membre des FACA en ville. Chacun des deux groupes, en venant chercher ses blessés, a cru à l’arrivée de renforts, créant une montée des violences. Des maisons, des commerces et une partie des camps de déplacés ont été brûlés.

La Minusca, la mission de l’ONU dans le pays, annonce un bilan de deux morts, le gouvernement parle de trois, et une dizaine de blessés. Plusieurs centaines de personnes ont été déplacées. La Minusca a renforcé ses positions à Alindao en dépêchant des casques bleus depuis Bambari. Le calme est revenu à Alindao même si des tensions persistent.

Accord de paix caduc

Signataire de l’accord de paix du 6 février 2019, l’UPC se retrouve à nouveau épinglée. Elle est régulièrement critiquée notamment pour son expansion récente dans le sud-est du pays. Dans un communiqué, la Minusca « met en garde ce groupe armé contre les violations répétées de l’accord ».

Dans un communiqué, le porte-parole du gouvernement relate les propos du président Faustin-Archange Touadéra : « Il n’est plus acceptable de laisser l’UPC narguer le gouvernement ». Et d’ajouter : « Il est temps de ne plus se cantonner aux pressions politiques ».

Il y a bientôt un an, un accord de paix était signé à Bangui permettant une réduction significative des violences. Si les violations de l’accord par les groupes armés sont régulièrement dénoncées notamment par l’opposition, les groupes armés émettent eux aussi des critiques.

Dans une déclaration datée du 13 janvier, trois groupes armés issus de l’ex-Séléka, dont l’UPC, alertent sur les risques de caducité de l’accord. Ils reprochent « l’autosatisfaction » du gouvernement face à la crise qui perdure et demandent la « traduction dans les faits des engagements pris ».

RCA : Touadéra en visite à Bouar

Le chef de l’Eta s’est rendu à Bouar à l’occasion de lancer les Unités spéciales mixtes de sécurité, USMS, prévue par l’accord de paix signé entre le gouvernement et 14 groupes armés le 6 février 2019.

Le président Faustin-Archange Touadéra s’est rendu à Bouar dans le nord-ouest de la Centrafrique ce mercredi. L’occasion de lancer les Unités spéciales mixtes de sécurité, USMS, prévue par l’accord de paix signé entre le gouvernement et 14 groupes armés le 6 février 2019.

Tenue kaki et casquette jaune, les recrues issues des groupes armés sont alignées, silencieuses. Parmi elles Célia du mouvement Révolution et Justice (RJ) : « On est ici pour la formation des USMS et pour les FACA. Aujourd’hui, nous sommes là pour chercher la paix dans notre pays. On a déposé les armes depuis le 31 mai pour chercher la paix dans notre pays et éviter des problèmes. »

À ses côtés, il y a aussi cet ancien anti-balaka : « On a déposé les armes, parce que maintenant tout est fini. C’est pour cela que l’on a désarmé. Et maintenant, on travaille à la cohésion sociale. »

Deux cent (200) anciens des groupes armés

Ils sont environ 200 éléments issus de différents groupes armés qui vont avec les forces de sécurités et de défenses devoir travailler en collaboration. Ceci sous la supervision de l’état-major de l’armée centrafricaine.

« Je demande donc aux unités spéciales qui vont entrer en service à contribuer à la protection des populations, à renforcer l’ordre public, et à mener les missions de sécurisation des couloirs de transhumance dans le strict respect des principes républicains c’est-à-dire dans l’impartialité et la neutralité », a déclaré solennellement le président Touadéra.

De nombreux défis, notamment logistiques, attendent ces USMS. Déjà, certains membres des groupes armés ont préféré abandonner faute de soutien financier, disent-ils.

RCA : l’ONU condamne les affrontements des groupes armés

Malgré l’accord de paix conclu en début février avec le gouvernement, des heurts ont éclaté dimanche et lundi entre deux mouvements armés dans le nord-est du pays.

Des milliers de civils ont pris la fuite après des combats dimanche et lundi matin dans la ville de Birao, opposant deux groupes armés signataires de l’accord de paix conclu avec le gouvernement début février. L’Union africaine, la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale et la Mission des Nations unies en République centrafricaine ont condamné lundi 2 septembre des affrontements « d’une rare violence » entre groupes armés dans l’extrême nord-est du pays.

Des « incidents inacceptables », qui « constituent une violation flagrante de l’accord de paix de Khartoum », ont estimé les trois organisations internationales dans un communiqué commun. Les auteurs dénoncent également « l’incendie de kiosques au marché de Birao par des éléments armés » durant l’affrontement qui opposait des miliciens du Mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice (MLCJ) à ceux du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC).

Des groupes armés qui contrôlent 70 % du pays

L’ONU confirme pour l’instant la mort d’au moins deux personnes. L’une d’entre elles est le général Adam Koton, du FPRC, a affirmé à l’AFP le porte-parole du groupe, Aboubacar Sidiq. La Centrafrique est embourbée dans un conflit depuis le renversement en 2013 du président François Bozizé par une coalition promusulmane (l’ex-Séléka), qui a entraîné une contre-offensive de milices prochrétiennes d’« autodéfense » (anti-balaka).

Le pays connaît une relative accalmie depuis la signature d’un accord de paix le 6 février entre quatorze mouvements rebelles et le gouvernement. La population est toutefois toujours victime de violences commises par les groupes armés qui contrôlent 70 % du territoire.

Le MLCJ et le FPRC, tous deux issus de l’ex-Séléka, s’étaient déjà affrontés le 14 juillet dans le village d’Am-Dafock, à la frontière avec le Soudan, à 60 kilomètres de Birao. Un affrontement provoqué par l’arraisonnement d’une cargaison d’armes appartenant au MLCJ par des éléments du FPRC, qui avait causé la mort de huit miliciens (quatre dans chaque groupe).

RCA: malgré la levée des barrières, l’insécurité règne toujours sur les axes routiers

Environ 130 incidents contre le personnel humanitaire et leurs biens ont été enregistrés.

L’accord de paix signé le 6 février dernier entre les autorités de l’État et 14 groupes armés se fait petit à petit. Parmi les exigences de l’accord, la levée des barrières illégales des groupes armés. Mais les incidents se poursuivent. Selon le bureau des Affaires humanitaires de l’Onu, Ocha, au premier semestre 2019, 130 incidents contre le personnel humanitaire et leurs biens ont été enregistrés. La levée des barrières ne signifie pas systématiquement amélioration de la situation sécuritaire.

Ce responsable d’une ONG qui préfère rester anonyme se plaint de la confusion qui règne sur certains axes de sa zone de travail. Depuis la levée officielle des barrières des groupes armés de cette zone, les rapines ont toujours lieu mais les interlocuteurs, avant clairement connus, sont désormais plus difficiles à identifier. Cette ONG parle même de jeu de cache-cache avec la Minusca.

Un transporteur mentionne des personnes « affamées » sur les axes. Un autre identifie une nouvelle problématique : le remplacement de la taxation des groupes armés par certains hommes en uniformes.

Pour le syndicat des transporteurs, il est trop tôt pour tirer un premier bilan. « Il faut du temps et nous appelons le gouvernement à rester très vigilant sur la question de la sécurité sur les axes », indique le syndicat.

À Ndele, la députée Soumain ne constate pas d’augmentation des braquages. Néanmoins, elle craint le vide et appelle les autorités à venir rapidement effectuer le DDR pour éviter que celui-ci n’oblige les éléments des groupes armés à chercher de nouveaux moyens de subsistance.

RCA: début du démantèlement des bases et barrières illégales des groupes armés

Il s’agit de la restitution par les groupes armés, qui contrôlent près de 80% du territoire centrafricain.

Le gouvernement annonce les débuts de la mise en application de l’un des gros chantiers prévus par l’accord de paix de Khartoum. Il s’agit de la restitution par les groupes armés, qui contrôlent près de 80% du territoire centrafricain, des nombreuses bases et barrières éparpillées dans le pays, qui assurent jusqu’ici à  ces groupes l’essentiel de leurs revenus.

Le gouvernement centrafricain est formel, le démantèlement des bases et barrières détenues par les groupes armés de ce pays est enfin sur les rails. C’est ce que confirme le ministre de la Sécurité publique, Henri Wanzet : « Ils n’y vont pas timidement. Vous savez que la mise en place du premier gouvernement a été contestée, nous sommes repartis à  Addis-Abeba et par consensus, nous avons mis en place le gouvernement actuel. Maintenant nous sommes dans la dynamique donc c’est parti pour la restitution des bâtiments administratifs et le démantèlement des barrières. »

Premiers à  avoir répondu à  ce programme, selon Henri Wanzet, le groupe Révolution et justice (RV) basé dans le Nord-Ouest, suivi des 3R du général Sidiki Abbas depuis moins d’un mois. Le ministre de la Sécurité a aussi annoncé qu’il allait participer, cette fois dans le sud-est du pays, au démantèlement de bases et barrières de l’UPC, comme promis par le groupe dirigé par Ali Darassa.

L’UPC parle de son côté d’une base et de bâtiments restitués depuis samedi. Son porte-parole, Ali Moussa, en appelle au gouvernement et aux autres partis pour qu’ils fassent de même : « C’est un pas que l’UPC fait aujourd’hui. Il y a bien d’autres partenaires qui sont concernés par la mise en œuvre de l’accord et l’UPC espère bien que ces partenaires pourront aussi faire quelques pas. Ensemble on compte vraiment avancer positivement, pas après pas jusqu’à  ce qu’on arrive à  la mise en œuvre totale de l’accord politique pour la paix et la réconciliation en RCA. »

Mais c’est un autre son de cloche qui nous vient du terrain. Le préfet de l’Ouaka, Victor Bissokoin, explique qu’en réalité, la barrière aurait été déplacée et que le bâtiment serait toujours occupé.

En Centrafrique, un ballet pour retrouver l’unité nationale perdue

Quelques badauds s’arrêtent, attirés par le rythme entrainant de musiciens du Ballet national de la République centrafricaine (RCA)

 

Le son des percussions jaillit d’une ruelle en latérite asséchée par l’écrasant soleil de Bangui: quelques badauds s’arrêtent, attirés par le rythme entrainant de musiciens du Ballet national de la République centrafricaine (RCA).

Ici, pas d’ethnie ni de religion et la guerre qui ravage ce pays semble bien lointaine. Dans le centre-ville de Bangui, la passion commune des cultures centrafricaines réunit chaque lundi et jeudi après-midi une trentaine d’artistes professionnels, danseurs et musiciens.

« C’est pour tous les Centrafricains, même si c’est un chrétien, même si c’est un musulman », s’enthousiasme Kevin Bemon, 37 ans, directeur technique de la troupe, tout en enfilant son costume d’apparât. Même un étranger, « on peut le former et ça nous plaît », dit-il.

Le discours est surprenant tant les antagonismes sont forts entre les différentes communautés centrafricaines depuis le début de la crise en 2013.

A côté de lui, les musiciens-danseurs abandonnent leur tenue de ville pour revêtir des tenues traditionnelles faites de couronnes de plumes, de perles ou de coquillages, de peaux de bêtes, de jupes de poils.

Puis la troupe s’élance, suivant d’un pas chaloupé les variations polyphoniques des cornes de linga, une essence de bois présente en Centrafrique.

Les corps se couvrent de sueur, les visages rayonnent: oubliées, les galères du quotidien et les milices armées qui rôdent à quelques kilomètres de la capitale.

Comme les costumes, les danses et les musiques sont un mélange des cultures issues des seize préfectures centrafricaines, aujourd’hui déchirées par dix-huit groupes armés contrôlant les deux-tiers du pays.

Malgré l’unité affichée, le Ballet national ne compte pas de danseurs ou musiciens originaires de l’extrême-nord de la Centrafrique, zone à majorité musulmane.

C’est de cette région qu’était partie la rébellion de la Séléka, à l’origine du coup d’Etat de 2013 qui a plongé le pays dans un cycle de violences intercommunautaires dont il n’est toujours pas sorti.

Aujourd’hui, même si les membres de la troupe sont presque tous de Bangui, ils assurent que ni l’ethnie ni la religion ne comptent.

« Je n’ai pas de danseurs qui viennent de la Vakaga (région du nord frontalière du Tchad et du Soudan du sud), mais j’aimerais en avoir », reconnaît Dieudonné Koumba, 59 ans, directeur du ballet qui vante néanmoins la « représentativité solide » du pays dans la troupe.

Création de Bokassa
Créé en 1969 par l’ex-président Jean-Bedel Bokassa, le ballet national a sillonné de nombreux pays. »C’est un symbole de l’unité du pays. Ici, il n’y a pas de différences, pas de divisions, c’est comme au football », affirme Maurice Souanenbgi, 77 ans, conseiller du ballet et balafoniste depuis 32 ans.Mémoire vivante du ballet, il se souvient avoir dansé en Côte d’Ivoire, au Maroc devant le roi Mohammed VI, en Libye devant l’ex-leader Mouammar Kadhafi, en Algérie, en France, et même en Chine.Malgré les difficultés, la troupe continue à voyager une ou deux fois par an à l’invitation de différents festivals.

Dernier voyage en date: Douala, au Cameroun, où la troupe s’est produite lors du festival Ti-î, en décembre. « L’objectif était de favoriser la cohésion sociale en faisant la fête avec les réfugiés centrafricains de Douala », explique Dieudonné Koumba.

En plus des performances musicales et chorégraphiques, il aimerait monter des représentations théatrales. Des ambitions pour l’instant contrariées par un manque de moyens: « nous avons une ligne budgétaire prévue par l’Etat, malheureusement nous n’avons pas encore été payé ».

Le directeur du ballet explique avoir récemment monté un dossier à l’attention du Ministre des Arts, du Tourisme, de la Culture et de la Francophonie, dans l’espoir que sa demande pourra aboutir et lui permettre de mener ses projets à bien.

Accord de paix: ouverture des discussions à Addis Abeba

La capitale éthiopienne, Addis-Abeba, accueille aujourd’hui les négociations entre le gouvernement centrafricain et les groupes armés. Les parties doivent trouver un compromis pour la formation d’un gouvernement inclusif pour la sortie de crise conformément aux articles 21 et 34 de l’accord de paix paraphé le 5 févier à Khartoum et signé le 6 février 2019 à Bangui.

L’ouverture des discussions ce jour à Addis-Abeba entre les parties signataires de l’accord de paix issu des pourparlers de Khartoum. Au tour de rôle, le panel des facilitateurs de ce processus composé de l’Union africaine, de la CEEAC et de l’ONU, échange individuellement avec la délégation gouvernementale et les représentants des groupes armés.

« L’ouverture est consacrée aujourd’hui par un tête-à-tête entre le commissaire Chergui accompagné du représentant de la Minusca M. Mankeur Ndiaye et le représentant de la CEEAC l’ambassadeur NAHAYO qui reçoivent tour à tour les délégations des groupes armés ici à Addis-Abeba », indique Ludovic Igor Lamaka, porte-parole des Antilaka, contacté par Ndjoni Sango.

Après la signature de l’accord de paix à Bangui, le président centrafricain, Faustin Archange Touadera, a mis en place un nouveau gouvernement prévu dans l’article 21 dudit accord. La composition de ce gouvernement a été rejetée en bloc par les groupes armés qui ont dénoncé le caractère non inclusif du gouvernement devant être dirigé par le nouveau premier ministre, Firmin Ngrebada.

Le régime de Bangui, les groupes armés et l’opposition ne se sont pas accordés sur la mise en place du gouvernement après la signature de l’accord. Pour trouver un terrain d’entente, l’article 34 de l’accord recommande aux parties de faire recours aux garants et facilitateurs de l’accord, en cas de désaccord dans la mise en œuvre.

Aux assises d’Addis-Abeba, la présence de tous les principaux groupes armés est signalée sauf celle de Nourredine Adam du FPRC qui se fait représenter, d’après des sources proches du dossier.

Du 24 janvier au 5 février dernier, le gouvernement centrafricain et les 14 groupes armés ont entamé des pourparlers ayant abouti à la signature d’un accord de paix en Centrafrique. Ce processus se fait sous la houlette de l’Union africaine avec l’appui stratégique de l’ONU et de la Russie.