Affaires de corruption : le KORAG pointe des complicités au sein des douanes et de la justice Burkinabé

Dans son troisième communiqué lu à la télévision nationale le 12 novembre 2025, le KORAG révèle des affaires de corruption impliquant des douaniers et des acteurs judiciaires. L’instance appelle la population à la vigilance face aux tentatives de manipulation et promet la fermeté contre les responsables.

 

Communiqué du KORAG

Lors de son troisième message rendu public à la télévision nationale ce 12 novembre 2025, le KORAG, organe chargé de « définir, suivre et contrôler la mise en œuvre de la vision stratégique du Burkina Faso », a mis en lumière des cas de corruption impliquant des agents des douanes et des personnels du système judiciaire. L’instance exhorte les Burkinabè à demeurer vigilants pour contrecarrer toute tentative de déstabilisation liée à cette lutte intense contre la corruption.

Le communiqué rappelle l’engagement du Président du Faso, le Capitaine Ibrahim TRAORÉ, et du gouvernement dans la refondation de l’État et la promotion d’une vie publique moralisée. Après la communication du 25 septembre sur de graves dysfonctionnements dans l’administration et le secteur privé, et l’appel du 2 octobre lors des Journées d’engagement patriotique, le KORAG insiste sur la persistance de pratiques corruptives dans plusieurs secteurs.

Selon les dénonciations reçues par l’Autorité Supérieure de Contrôle d’Etat et de Lutte contre la Corruption (ASCE-LC), des agents des douanes auraient, dès mai 2021, exigé des paiements irréguliers auprès de routiers pour laisser circuler des camions malgré des formalités effectuées au bureau de Ouaga Inter. Sur instruction de l’ASCE-LC, le Procureur du Faso a ouvert une enquête qui a conduit à la découverte de sommes importantes détenues dans les bureaux et domiciles des mis en cause.

Des éléments matériels (images et vidéos) et des aveux ont été versés au dossier. Deux douaniers — un inspecteur et un contrôleur — sont directement mis en cause, et onze autres agents ont été interpellés dans le cadre des mêmes soupçons de corruption et de blanchiment de capitaux. Douze témoins (transitaires, déclarants, transporteurs, commerçants) ont affirmé avoir remis, sans quittance, des montants compris entre 100 000 et 150 000 FCFA aux agents en poste à la Coordination Nationale de Lutte contre la Fraude.

La révélation que des agents affectés à la lutte contre la fraude se rendent eux-mêmes coupables de corruption suscite une forte indignation. Malgré le refus initial des accusés, les images de flagrant délit présentées par les enquêteurs devraient établir la réalité des faits.

Le communiqué alerte aussi sur des dérives au sein du milieu judiciaire. Des plaintes reçues par la Commission de Régulation des Dysfonctionnements et le Cabinet présidentiel dénoncent absentéisme, lenteur, abus de fonction, concussion et arrogance vis-à-vis des justiciables. Dans l’affaire douanière en question, et malgré les preuves et les aveux, un non-lieu a été prononcé par le juge d’instruction en juillet 2024, décision ensuite confirmée par la Chambre d’instruction le 27 août 2025. Ces décisions ont soulevé de sérieuses interrogations sur l’impartialité et la probité des magistrats impliqués.

Pire encore, après ces décisions judiciaires, les mis en cause auraient obtenu, auprès des juges ayant traité le dossier, des informations sensibles — dont l’identité des dénonciateurs et des pièces de procédure — exposant ainsi ces derniers à des risques. L’un des douaniers aurait même cherché à entraîner un dénonciateur devant un juge corrompu en vue d’obtenir une condamnation de celui-ci.

Les auditions menées en octobre 2025 ont permis de mettre au jour un vaste réseau d’acteurs indélicats à la Cour d’appel de Ouagadougou : dix magistrats (présidents de chambre, procureurs généraux, substituts, juges d’instruction, etc.) et un avocat sont visés par les investigations. D’importantes sommes d’argent auraient été versées pour influencer l’instruction et obtenir des jugements partisans.

Face à ces dysfonctionnements graves, le communiqué signale que des campagnes de désinformation ont tenté de détourner l’attention, y compris via des médias étrangers. Le KORAG rejette ces tentatives de dénigrement et affirme sa détermination à poursuivre la lutte.

Le KORAG met en garde toute personne impliquée dans la corruption ou tentant d’instrumentaliser la justice : les auteurs et leurs complices seront traduits devant leurs responsabilités et subiront la rigueur de la loi. Les sanctions disciplinaires au sein du système judiciaire se poursuivront sans exclusive, et des poursuites judiciaires sont envisagées contre les acteurs indélicats.

Pour conclure, l’instance appelle la population à la vigilance citoyenne afin d’empêcher toute manipulation et encourage chacun à s’engager pour une société burkinabè intègre, juste et souveraine.

LA PATRIE OU LA MORT, NOUS VAINCRONS

Burkina Faso : un maître coranique arrêté pour actes de torture sur un enfant talibé

Un maître coranique de Sakoula, près de Ouagadougou, a été placé sous mandat de dépôt après avoir torturé un enfant de 13 ans. Le Procureur du Faso a dénoncé des actes d’une cruauté inqualifiable et rappelé la tolérance zéro de la justice face à la maltraitance infantile.

 

Le Procureur du Faso près le Tribunal de Grande Instance Ouaga I, Blaise Bakouli Bazie, a condamné avec force un acte de maltraitance infantile d’une extrême violence survenu à Sakoula, dans la périphérie de Ouagadougou. Selon le communiqué publié le 12 novembre 2025, la victime est un enfant talibé de 13 ans, victime de séquestration et de privation de nourriture par son maître coranique.

Signalée en octobre à la Brigade régionale de protection de l’enfance du Centre, l’affaire a révélé des faits d’une rare brutalité. L’enfant, retrouvé ligoté, présentait une putréfaction avancée des deux mains, conséquence des sévices infligés. Pris en charge par la Croix-Rouge, puis transféré à l’hôpital Saint Camille de Ouagadougou, il bénéficie aujourd’hui de soins intensifs. Son état reste stable grâce à l’intervention rapide de la Direction provinciale de l’Action humanitaire, mobilisée pour éviter une amputation.

Un acte de barbarie puni par la loi

Les premiers éléments de l’enquête indiquent que le maître aurait torturé son élève pour ne pas avoir rapporté la somme d’argent exigée lors de la mendicité quotidienne. L’accusé, arrêté et déféré au parquet le 6 novembre 2025, a été placé sous mandat de dépôt. Il sera jugé pour séquestration, torture et coups et blessures volontaires lors d’un procès prévu le 19 novembre 2025.

Dans son communiqué, le Procureur a qualifié ces agissements de “cruauté inqualifiable” et de violation flagrante des droits de l’enfant, rappelant qu’un enfant confié à un éducateur religieux n’est ni un esclave ni une source de revenu.

Tolérance zéro face à l’exploitation des enfants

Le parquet de Ouaga I a réaffirmé sa tolérance zéro face à toute forme de violence ou d’exploitation des enfants. Le Procureur a averti que l’incitation ou l’exploitation de la mendicité constitue un délit grave puni par le Code pénal burkinabè (articles 511-14 et suivants), prévoyant de 1 à 10 ans de prison et des amendes de 500 000 à 2 000 000 FCFA.

Il a salué la collaboration de la Fédération des Associations des Écoles Coraniques, dont les membres ont eux-mêmes signalé le coupable aux autorités. Enfin, il a invité la population à signaler sans délai tout acte de violence à l’encontre des enfants, soulignant que la vigilance citoyenne reste essentielle pour protéger les plus vulnérables.

Bamako et Moscou consolident leur alliance militaire face aux défis sécuritaires du Sahel

Le président malien Assimi Goïta a reçu une importante délégation russe conduite par le vice-ministre de la Défense, Iounous Bek-Evkourov. L’entretien, tenu en marge du Salon international de la défense et de la sécurité de Bamako, confirme la montée en puissance du partenariat stratégique entre les deux pays.

 

Le président de la Transition du Mali, Assimi Goïta, a accueilli mardi une délégation russe de haut niveau dirigée par le vice-ministre de la Défense, Iounous Bek-Evkourov, à l’occasion du Salon international de la défense et de la sécurité de Bamako (BAMEX 2025). Cette rencontre visait à renforcer la coopération militaire Mali-Russie, un axe devenu central dans la politique de défense du pays.

Selon des sources officielles, les discussions ont porté sur le renforcement du partenariat stratégique entre les deux États, fondé sur les principes de souveraineté, de confiance mutuelle et de stabilité régionale. La réunion, tenue au Palais de Koulouba, s’est déroulée en présence du ministre malien de la Défense et des Anciens combattants, le général Sadio Camara, ainsi que du Chef d’état-major de l’armée de l’air, le général Alou Boï Diarra.

Les représentants russes ont réaffirmé l’engagement de Moscou à soutenir Bamako dans sa lutte contre le terrorisme et à intensifier la coopération bilatérale en matière de défense et de sécurité. D’après les autorités maliennes, cette audience traduit la volonté partagée des deux pays de bâtir un partenariat durable au service de la paix dans la région.

Une coopération Mali-Russie en pleine expansion

Cette rencontre s’inscrit dans la continuité d’un dialogue régulier entre Bamako et Moscou. En juin 2025, le président Goïta s’était déjà rendu en Russie, où plusieurs accords avaient été conclus, notamment dans le domaine de l’énergie nucléaire civile et de la coopération institutionnelle. Deux mois plus tard, en août 2025, une réunion de haut niveau avait rassemblé des représentants militaires russes et ceux de plusieurs pays du Sahel, confirmant la dimension régionale de cette alliance.

Depuis lors, la coopération militaire Mali-Russie s’est matérialisée par des livraisons d’équipements, des programmes de formation et des projets d’assistance technique destinés aux forces armées maliennes. La tenue du BAMEX 2025, du 11 au 14 novembre, constitue une nouvelle vitrine de cette collaboration, favorisant les échanges sur les technologies de défense et les innovations sécuritaires.

Dans un contexte marqué par la menace persistante des groupes armés et la pression économique liée aux sanctions internationales, les autorités maliennes misent sur ce partenariat stratégique pour consolider la stabilité et la souveraineté du pays.

Guinée : Projet Simandou, opportunité ou piège pour la Guinée ?

Depuis plus de vingt ans, le projet Simandou est présenté comme un levier majeur pour l’économie guinéenne. Avec le lancement de la production de minerai de fer, Conakry se doit de garantir que les revenus générés contribuent réellement à la réduction de la pauvreté et des inégalités.

 

Le 11 novembre 2025, la Guinée a officiellement démarré l’exploitation de Simandou, l’une des plus grandes réserves mondiales de minerai de fer. Selon le FMI, ce projet pourrait accroître le PIB guinéen de 26 % d’ici 2030 et doubler la valeur des exportations minières. Le programme « Simandou 2040 » illustre l’ambition de Conakry de transformer cette manne minière en développement durable, mais cette transformation dépendra d’une gestion rigoureuse des revenus.

La veille du lancement, des fragilités de la gouvernance minière ont été rappelées. Le Conseil national de transition (CNT) a souligné que 100 millions de dollars, versés par le groupe sidérurgique chinois BAOWU pour entrer dans le projet, n’apparaissent toujours pas dans les comptes publics. La Commission du Plan et des Finances exhorte les départements concernés à régulariser cette situation et à verser les fonds au Trésor public.

Un précédent à considérer : la bauxite

Le minerai de fer de Simandou, titrant 65 % de fer, peut positionner la Guinée sur le marché premium de l’acier bas carbone. Pourtant, le pays s’est déjà illustré avec la bauxite, dont les réserves sont les plus importantes au monde. Cette filière représente 44 % des exportations minières et contribue significativement au PIB et aux recettes publiques.

Pourtant, malgré cette richesse, la bauxite n’a pas permis de réduire significativement la pauvreté. Entre 2019 et 2024, le taux de pauvreté a augmenté de 7 points, ajoutant 1,8 million de personnes supplémentaires sous le seuil de pauvreté. Les risques de corruption observés dans la filière bauxite :  favoritisme, manipulation des volumes et prix, collusions fiscales et interférences politiques, pourraient se reproduire avec Simandou sans réforme profonde de la gouvernance minière.

Simandou 2040 : vers une croissance inclusive

Le programme Simandou 2040 vise à inscrire le projet dans une stratégie de transformation économique plus large, en orientant les revenus vers l’agriculture, l’industrie alimentaire, l’éducation, les infrastructures, les technologies, l’économie et la santé. L’objectif est de convertir la rente minière en productivité, emplois et infrastructures pour réduire durablement la pauvreté.

Les institutions financières internationales saluent l’initiative mais restent prudentes. Selon le FMI, la croissance et la réduction de la pauvreté dépendront de l’investissement ciblé des revenus miniers. La Banque mondiale estime que les recettes pourraient représenter 17,3 % du PIB en 2030, mais souligne que l’impact transformateur dépendra de la capacité de l’État à convertir cette rente en emplois et développement durable.

Entre ambition et prudence, un message est clair : Simandou ne pourra améliorer le bien-être des Guinéens que si la gouvernance est irréprochable et les revenus investis dans les besoins réels de la population. Sinon, le pays risque de répéter les écueils de la bauxite et de renforcer la dépendance à une rente volatile.

Port sec Bobo-Dioulasso : quand le port sec propulse la logistique du Burkina Faso

Le Premier ministre, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, a inauguré, dans la soirée du 10 novembre 2025, l’extension et la réhabilitation du port sec de Bobo-Dioulasso (Boborinter). Ces travaux d’envergure, incluant la modernisation des voiries, réseaux et bâtiments, constituent une avancée majeure pour les capacités logistiques du Burkina Faso et renforcent sa position comme hub commercial stratégique du Sahel.

 

Les aménagements réalisés couvrent près de 3 kilomètres de voiries en béton armé, 7 kilomètres de bordures, 20 000 m² de pavés pour trottoirs et îlots, ainsi que 23 000 m² d’espaces verts et gravillonnés. Les plateformes de stationnement pour camions s’étendent sur 270 000 m², tandis que le réseau d’assainissement, l’électricité, l’éclairage et l’eau potable ont été entièrement modernisés.

Sur le plan bâtiment, 25 édifices ont été réhabilités et de nouvelles infrastructures modernes construites : un multiservices de 1 760 m², le siège de la Chambre de commerce de 1 071 m², un bâtiment douanier de 1 833 m², deux grands magasins de stockage et un pont-bascule de 100 tonnes. 35 caméras de surveillance ont été installées pour renforcer la sécurité.

Le Premier ministre a souligné dans le livre d’or : « Véritable levier d’industrialisation, cette infrastructure rapprochera les services logistiques des opérateurs économiques, fluidifiera les échanges et consolidera la place du Burkina Faso comme hub commercial stratégique du Sahel. »

La cérémonie a également permis de renforcer les moyens logistiques de la Gendarmerie avec la remise de 25 motos Aloba et un véhicule pick-up au peloton de surveillance et d’intervention, améliorant ainsi les capacités opérationnelles dans la région.

Érigé sur une superficie de 40 hectares, le port sec de Bobo-Dioulasso s’est construit en deux phases : 19 hectares pour 7,5 milliards FCFA en 2010 et 21 hectares pour 10 milliards FCFA lors de la seconde phase. La plateforme a vu le volume de marchandises passer de 350 000 tonnes en 2009 à 2,5 millions de tonnes en 2024, tandis que les recettes douanières ont bondi de 38 à près de 220 milliards FCFA.

En facilitant le dédouanement et le transit des marchandises dans un cadre intégré, Boborinter illustre la réussite d’une logistique au service du développement et de la souveraineté économique du Burkina Faso.

Une semaine d’intenses activités politiques, économiques et culturelles au Burkina Faso

Entre décisions stratégiques, initiatives économiques et symboles de cohésion nationale, la semaine du 2 au 9 novembre 2025 a illustré le dynamisme du Burkina Faso sur plusieurs fronts.

 

La semaine écoulée a été marquée par une succession d’événements majeurs au Burkina Faso, reflétant à la fois les priorités gouvernementales, les avancées économiques et les moments de fierté nationale.

Au plan institutionnel, le Conseil des ministres a adopté plusieurs réformes structurantes : la mise en œuvre de la carte d’identité biométrique, la modernisation du passeport national et le recrutement de 100 ingénieurs en cybersécurité, pour renforcer la protection numérique du pays.

Le gouvernement a également validé un programme sanitaire d’envergure, doté de 170 milliards FCFA, destiné à améliorer l’accès aux soins et les infrastructures hospitalières. Sur le plan foncier, une opération de constatation des parcelles non mises en valeur débutera à Ouagadougou le 10 novembre, dans le cadre de la lutte contre la spéculation immobilière.

Côté sécurité, les autorités ont annoncé de nouvelles mesures d’immatriculation des motos et tricycles. Les forces de l’ordre ont mené plusieurs opérations de saisie de carburant, d’alcool et de médicaments prohibés, tandis que le procès Tiégnan et autres se poursuit devant la justice militaire.

Sur le plan économique, la 12ᵉ édition du Salon des Banques et PME de l’UEMOA a mis en avant l’importance de la coopération régionale et du financement des petites entreprises. Les acteurs ont plaidé pour une intégration accrue de l’intelligence économique dans les politiques publiques.

La culture et la cohésion nationale ont également rythmé la semaine. Le Festival Sahel Renaissance a valorisé les langues nationales et la diversité culturelle, pendant que le ministère de l’Action humanitaire préparait le lancement de la campagne « Dɛmɛ Sira », centrée sur la solidarité et la résilience communautaire.

Côté sport, le cycliste Paul Daumont a triomphé au Tour du Faso 2025, les Étalons cadets se sont illustrés face à la République tchèque, et une course populaire a mobilisé plus d’un millier de participants à travers le pays.

Enfin, le Burkina Faso a rendu un vibrant hommage au Président Thomas Sankara lors du premier cérémonial mensuel dirigé par le Capitaine Ibrahim Traoré. Une semaine dense, marquée par un souffle d’unité nationale et la rencontre symbolique entre le Président du Faso et les Afrodescendants à Ouagadougou.

Stade du 4-Août : cinq ans de fermeture, une facture salée de 46 milliards FCFA

La réouverture du Stade du 4-Août met fin à cinq années de dépenses massives liées à la délocalisation des matchs internationaux. Le gouvernement burkinabè veut désormais miser sur des infrastructures durables.

 

La fermeture du Stade du 4-Août entre 2020 et juin 2025 a pesé lourdement sur les finances publiques burkinabè. Face aux membres de l’Assemblée législative de transition (ALT), le ministre des Sports, de la Jeunesse et de l’Emploi, Anûuyirtole Roland Somda, a indiqué que la délocalisation des matchs internationaux des sélections nationales a engendré des dépenses de 46,17 milliards FCFA, financées par le budget de l’État et le Fonds national pour la promotion du sport et des loisirs (FNPSL).

Le ministre a précisé que les Étalons A ont représenté la majeure partie de ces charges. Les équipes burkinabè ont disputé en moyenne 14 rencontres par an hors du territoire, dépensant environ 7 milliards FCFA par an, soit 42 milliards FCFA sur les cinq années de suspension.

Le coût moyen par match, estimé à 500 millions FCFA, inclut les primes des joueurs (50 %), l’hébergement et la restauration (20 %), le transport (15 %) ainsi que les frais liés à la location de stades, à la sécurité et à l’organisation (15 %).

La délocalisation elle-même a absorbé près de 30 % de ces dépenses, en raison des coûts additionnels de logistique, de transport et d’utilisation d’infrastructures étrangères. En parallèle, le FNPSL a soutenu les sélections U17, U20, féminines ainsi que les clubs participant aux compétitions africaines, pour un montant global dépassant 3,6 milliards FCFA entre 2022 et juin 2025.

Anûuyirtole Roland Somda a ajouté que ces chiffres n’incluent pas les pertes économiques indirectes subies par les secteurs du tourisme, de l’hôtellerie et de la restauration, généralement dynamisés par les matchs internationaux.

Avec la réhabilitation et l’homologation désormais effectives du Stade du 4-Août, le gouvernement entend mettre un terme à ces dépenses exceptionnelles. Un Plan national d’investissement 2026-2030, évalué à 428 milliards FCFA, a été lancé pour construire et moderniser 1 767 infrastructures sportives et de loisirs à travers le pays.

L’objectif est clair : garantir des installations durables, conformes aux standards internationaux, et éviter qu’une telle charge financière ne se reproduise à l’avenir.

Burkina Faso : le Fonds africain de développement catalyse la croissance et la résilience

Depuis le lancement de ses opérations au Burkina Faso, le Fonds africain de développement (FAD), guichet concessionnel du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), a approuvé 124 projets pour un montant total de 2,45 milliards de dollars, dont 22 projets actifs représentant environ 645 millions de dollars d’engagements.

 

Avec un taux de décaissement supérieur à 80 %, le portefeuille du FAD s’impose comme un instrument central de financement pour un pays confronté à des défis économiques et sécuritaires majeurs.

Infrastructures et connectivité : leviers de compétitivité

Le secteur des transports concentre 639 millions de dollars (26 % du total) et constitue le principal poste d’investissement. Les projets structurants tels que le corridor Lomé–Cinkansé–Ouagadougou ou la route communautaire CU2A visent à réduire les coûts logistiques et à renforcer l’intégration régionale. Pour un pays sans accès à la mer, cette politique de désenclavement commercial est un facteur déterminant de compétitivité et d’attractivité.

Énergie solaire et interconnexions : piliers de la sécurité énergétique

Deuxième axe prioritaire, l’énergie bénéficie de 334 millions de dollars (14 % du total), avec un focus sur le solaire raccordé au réseau et les interconnexions régionales. Le projet solaire de Dédougou (18 MW) illustre la volonté de diversifier les sources et de réduire la dépendance aux hydrocarbures importés.

Ces initiatives visent à fiabiliser l’approvisionnement électrique et à réduire le coût de l’énergie pour les PME, moteur essentiel de la transformation industrielle et de la création d’emplois.

Résilience agro-climatique et inclusion sociale

Le FAD consacre 517 millions de dollars (21 %) à l’agriculture et 208 millions (9 %) à l’eau et l’assainissement, renforçant la sécurité alimentaire et la résilience climatique. Les actions incluent irrigation, aménagement hydro-agricole, gestion durable de l’eau et appui aux chaînes de valeur, impactant directement les revenus ruraux et la productivité agricole.

Les volets sociaux et multisectoriels, représentant près d’un quart du portefeuille, soutiennent la formation, la santé et la gouvernance publique, favorisant montée en compétences et stabilité institutionnelle.

Effets structurants et défis d’exécution

Les investissements du FAD contribuent à réduire le coût-temps logistique, augmenter la productivité, élargir l’accès à l’énergie et accroître la production agricole. Cependant, plusieurs défis demeurent : sécurisation des chantiers, mobilisation du capital privé, et maintenance des infrastructures (routes, réseaux, équipements solaires) pour pérenniser les acquis.

Une stratégie pro-résilience et équilibrée

Le FAD déploie un modèle de développement équilibré : infrastructures et énergie stimulent la croissance, agriculture et eau stabilisent les revenus, tandis que les investissements sociaux renforcent inclusion et gouvernance.

L’objectif est désormais de convertir ces infrastructures en résultats économiques tangibles, en accélérant la mise en service des projets et en attirant des investisseurs privés autour des chaînes de valeur agro-industrielles et énergétiques.

L’Atelier des Héros Burkina Faso : quand l’art soigne les blessures invisibles

Ce vendredi 7 novembre 2025, la première édition de l’Atelier des Héros s’est clôturée à Ouagadougou. L’initiative a permis à des blessés des forces armées et volontaires de retrouver dignité et résilience grâce à l’art.

La Direction Centrale de la Culture et des Arts des Armées a accueilli la cérémonie de clôture de la première édition de l’Atelier des Héros, une initiative humaine et porteuse d’espoir, portée par l’Association Africculture en partenariat avec plusieurs acteurs engagés.

Présidée par le Ministre, Directeur de Cabinet du Président du Faso, la cérémonie s’est tenue sous le thème « Les couleurs de l’espoir ». Placé sous le patronage du Ministre d’État, Ministre de la Défense et des Anciens Combattants, et parrainé par le Ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, cet atelier visait à panser les blessures invisibles de ceux qui, au péril de leur vie, ont défendu la nation avec courage et abnégation.

Durant 45 jours, vingt blessés issus des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) et des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) ont suivi un stage d’initiation aux arts plastiques. Cette expérience leur a offert un espace d’expression, de reconstruction et de dignité retrouvée à travers la création artistique.

Le discours du Ministre d’État, Ministre de la Défense et des Anciens Combattants a été lu par le Directeur de Cabinet du Président du Faso. Dans son allocution, le Ministre a salué l’initiative de l’Association Africculture et remercié les formateurs pour avoir su conjuguer art et culture autour de l’humain et de la résilience. Il a réaffirmé l’engagement du ministère à soutenir et valoriser les FDS et VDP dans toutes les actions favorisant leur réinsertion et reconnaissance.

La cérémonie s’est achevée par la remise des attestations aux participants et une visite-achat des œuvres réalisées par ces artistes peintres, célébrant leur talent et leur courage.

Ibrahim Traoré réaffirme son appel à l’unité africaine face à 700 Afrodescendants à Ouagadougou

Le président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a rencontré près de 700 Afrodescendants venus des États-Unis, d’Europe et des Caraïbes. Une rencontre marquée par des échanges autour de la souveraineté, de la solidarité africaine et du renforcement des liens entre les peuples d’origine africaine.

 

Le président du Faso, chef de l’État, le capitaine Ibrahim Traoré, a échangé avec une délégation d’environ 700 Afrodescendants venus majoritairement des États-Unis, d’Europe et des Caraïbes. Cette rencontre, tenue à Ouagadougou, s’inscrit dans la continuité du dialogue engagé en 2024 entre le chef de l’État et la diaspora africaine. Il s’agit du deuxième grand rendez-vous du genre, destiné à consolider les liens historiques et culturels entre le Burkina Faso et la diaspora africaine. L’objectif, selon la présidence du Faso, est de permettre aux Afrodescendants de renouveler leur engagement à soutenir la lutte pour la souveraineté nationale et la libération du continent, portée par le capitaine Ibrahim Traoré.

Le chef de l’État, reconnu pour son discours panafricaniste, a réaffirmé sa vision d’une Afrique unie, indépendante et solidaire. Ce cadre d’échanges a permis aux participants d’exprimer leur adhésion à la dynamique de la Révolution progressiste populaire et de partager leurs contributions en faveur du développement du continent. On se souvient qu’en 2024, lors de la première rencontre du genre, le capitaine Ibrahim Traoré avait confié à cette diaspora une mission d’éveil des consciences, en vue de promouvoir l’unité africaine et l’émancipation des peuples noirs.

Cette nouvelle édition s’annonce donc comme une étape supplémentaire dans la construction d’un pont durable entre le continent et ses enfants de la diaspora. La direction de la communication de la présidence du Faso annonce que d’autres publications viendront préciser les échanges, déclarations et perspectives issues de cette rencontre symbolique.