Le Burkina prolonge temporairement les vacations hospitalières

Le ministère burkinabè de la Santé a annoncé, lundi, une autorisation exceptionnelle et temporaire permettant aux médecins et enseignants hospitalo-universitaires de poursuivre leurs vacations dans les établissements privés.

 

Cette mesure intervient à la suite de l’expiration, fin septembre 2025, des autorisations d’intervention accordées à ces professionnels, conformément au décret du 17 août 2023 encadrant les activités des agents publics de santé dans le secteur privé. Sont concernés les spécialistes, pharmaciens, chirurgiens-dentistes et enseignants hospitalo-universitaires. Selon le ministre de la Santé, Dr Robert Lucien Kargougou, cette décision vise à garantir un accès équitable aux soins spécialisés et à soutenir le secteur privé dans son rôle complémentaire au service public.

L’autorisation restera valable jusqu’à ce que les cliniques privées disposent d’un nombre suffisant de spécialistes. Les vacations devront se dérouler dans les mêmes conditions que celles prévues par le décret de 2023. Un dispositif de suivi et de contrôle sera mis en place pour veiller au respect strict des dispositions légales, sous peine de sanctionspour les établissements fautifs.

Le ministère rappelle enfin à l’ensemble des acteurs — universités, structures publiques et privées, personnel de santé — l’importance de se conformer aux règles fixées. Pour mémoire, le décret d’août 2023 précisait que les vacations des médecins généralistes et paramédicaux prenaient fin en septembre 2024, tandis que celles des spécialistes et enseignants hospitalo-universitaires arrivaient à échéance un an plus tard, en septembre 2025.

Élimination : les étalons ratent les barrages du Mondial 2026

Une élimination douloureuse pour les Étalons du Burkina Faso qui voient leur rêve mondialiste s’effondrer malgré une victoire face à l’Éthiopie. Les résultats du Nigeria et de la RDC leur ferment la porte du Mondial 2026.

 

Les éliminatoires de la Coupe du monde 2026, zone Afrique, se sont achevées dans la soirée du mardi 14 octobre 2025. Le principal fait marquant pour les Burkinabè reste l’élimination des Étalons, malgré leur victoire 3-1 face à l’Éthiopie qui nourrissait encore leurs espoirs de qualification. Le retrait de l’Érythrée, ayant entraîné la suppression des points obtenus face au dernier de chaque groupe, a bouleversé le classement des meilleurs deuxièmes.

Malgré cette situation, les hommes de Brama Traoré pouvaient encore rêver après leur succès face aux Éthiopiens. Mais le Nigeria de Victor Osimhen a changé la donne. Troisième avant la dernière journée, il s’est imposé 4-0 à domicile contre le Bénin, leader du groupe C. L’Afrique du Sud, pour sa part, a dominé le Rwanda 3-0, s’emparant ainsi de la première place et validant son billet pour le Mondial 2026.

Grâce à sa meilleure différence de buts, le Nigeria a devancé le Burkina Faso dans le classement des meilleurs deuxièmes. Les espoirs burkinabè reposaient alors sur un faux pas de la RDC face au Soudan, mais les Congolais se sont imposés 1-0 à Kinshasa, scellant définitivement le sort des Étalons. Ces derniers terminent à la 5e place, pénalisés par un goal average défavorable. Le but encaissé face à l’Éthiopie aura finalement pesé lourd dans la balance. L’aventure mondiale s’arrête donc là pour les Étalons et leurs supporters.

Neuf pays africains — le Maroc, la Tunisie, l’Algérie, l’Égypte, le Sénégal, le Cap-Vert, le Ghana, l’Afrique du Sud et la Côte d’Ivoire — représenteront directement le continent à la Coupe du monde 2026, prévue au Canada, aux États-Unis et au Mexique. Quant au Gabon, à la RDC, au Cameroun et au Nigeria, ils disputeront les barrages africains, dont les affiches seront déterminées selon le classement FIFA d’octobre 2025. Le vainqueur de ces barrages affrontera ensuite une équipe d’un autre continent pour tenter de décrocher une place supplémentaire. En cas de succès, l’Afrique comptera dix représentants sur 48 à ce Mondial.

Pour le Burkina Faso, l’heure est désormais à la préparation de la CAN 2025 au Maroc, où les Étalons espèrent briller et offrir une belle revanche à leurs supporters.

Madagascar : le Colonel Randrianirina prend les rênes de la transition

La Haute Cour constitutionnelle a mis fin à l’incertitude politique à Madagascar. Après la destitution du président Andry Rajoelina, elle confie la transition au Colonel Michaël Randrianirina, chargé d’assurer la stabilité et de préparer les futures élections.

 

La Haute Cour constitutionnelle de Madagascar a constaté la vacance des fonctions de Président de la République et de Président du Sénat, confiant l’intérim au Colonel Michaël Randrianirina. La décision, rendue mardi, intervient après l’impossibilité pour Andry Rajoelina et le président du Sénat d’assurer leurs charges. Le Colonel Randrianirina, issu du Capsat, exercera la présidence par intérim sous la supervision de la Haute Cour, avec pour mission d’organiser une élection présidentielle dans un délai de 30 à 60 jours.

Cette mesure fait suite à la requête du vice-président de l’Assemblée nationale, Siteny Randrianasoloniaiko, qui dénonçait de graves violations constitutionnelles et un blocage institutionnel. Malgré la tentative de dissolution du Parlement par Andry Rajoelina, les députés ont adopté, le 14 octobre, une motion d’empêchement à 130 voix pour et une seule abstention. À la tête de la transition, le Colonel Randrianirina a annoncé la création du Conseil de défense nationale de transition (CDNT), chargé d’assurer les prérogatives présidentielles avec un gouvernement transitoire, tandis que l’Assemblée nationale reste en place. Le gouvernement de transition a également suspendu plusieurs institutions, dont le Sénat, la Haute Cour, la CENI, la HCJ et le HCDDED.

La transition, prévue pour une durée maximale de deux ans, vise à restaurer la stabilité nationale, rétablir la légalité républicaine et organiser un référendum constitutionnel suivi d’élections générales. Le pouvoir exécutif sera progressivement confié à un gouvernement civil, tandis que la présidence demeure sous supervision militaire temporaire.

 Me Kyélem de Tambèla : “Sans union, nos nations resteront à la marge de l’histoire” 

Lors de la conférence inaugurale de la Rencontre Internationale Carrefour Africain Thomas Sankara, Me Apollinaire Kyélem de Tambèla a plaidé pour une union de fédération durable entre les nations du Sahel, dans la continuité de la vision panafricaine de Thomas Sankara.

 

L’ancien Premier ministre du Burkina Faso et président de l’Institut des Peuples Noirs Farafina (IPN-Farafina), Me Apollinaire Kyélem de Tambèla, a prononcé la conférence inaugurale de la première édition de la Rencontre Internationale Carrefour Africain Thomas Sankara (RICA-TS). L’événement, organisé dans le cadre de la 38e journée d’hommage au président Thomas Sankara, s’est tenu le 13 octobre 2025 à Ouagadougou. À cette occasion, l’orateur est revenu sur l’héritage moral du père de la Révolution d’août 1983.

Au cours de son intervention, Me Kyélem de Tambèla a rappelé la vision panafricaine de Thomas Sankara et son ambition d’unir les peuples du continent. Il a notamment évoqué le projet d’union politique entre le Burkina Faso et le Ghana dans les années 1980, une initiative marquée par une coopération militaire et politique étroite entre les deux pays. Ce projet visait, selon lui, à renforcer la solidarité régionale et à affronter ensemble les menaces extérieures.

Le conférencier a indiqué que ce projet d’union, qui devait s’étendre à l’Ouganda, avait été interrompu brutalement par l’assassinat de Thomas Sankara en 1987. Il a toutefois établi un parallèle avec les efforts actuels, notamment la collaboration entre le Burkina Faso et le Mali dans la lutte contre le terrorisme, tout en soulignant la nécessité d’aller au-delà de la coopération militaire.

« C’est une bonne coopération militaire dans la lutte contre le terrorisme. Mais si nous n’allons pas plus loin, à la fin de cette lutte, les pays risquent de se séparer. Nous devons donc créer des bases solides pour éviter tout retour en arrière », a-t-il affirmé.

Me Kyélem de Tambèla a aussi rappelé avoir publié, en 2003, un article appelant à la création d’une fédération du Sahel regroupant le Niger, le Mali et le Burkina Faso, avec une ouverture vers le Sénégal. Il a exprimé sa déception quant à l’implication timide de Dakar, tout en réaffirmant sa conviction que l’union de ces trois pays est désormais inévitable.

« De toute façon, il n’y a pas d’autre choix. Les trois pays iront jusqu’au bout. Ceux qui resteront en marge seront décalés de l’histoire », a-t-il déclaré.

L’ancien Premier ministre a ensuite présenté le mouvement fédéraliste africain, qui défend une démarche pragmatique et progressive vers l’unité du continent. Cette approche, selon lui, privilégie des fondations solides construites sur des réussites concrètes comme le rapprochement entre le Burkina Faso et le Mali, plutôt qu’une union précipitée et théorique.

« Vous vous rappelez que quand je parlais de fédération Mali-Burkina, certains se moquaient de moi. Aujourd’hui, où sont-ils ? », a-t-il ironisé.

Sur le plan culturel, Me Kyélem de Tambèla a mis en avant la relance de l’Institut des Peuples Noirs Farafina, sous l’impulsion du président Ibrahim Traoré. L’objectif, a-t-il expliqué, est de raviver la conscience et la dignité des peuples noirs, longtemps marginalisés. Il a rappelé que cet institut constituait un héritage direct du capitaine Thomas Sankara, porteur d’un idéal de libération intellectuelle et culturelle du continent africain.

Enfin, il a appelé les peuples africains à une véritable prise de conscience collective : « Si vous n’avez pas conscience que vous êtes pauvres, vous ne deviendrez jamais riches. Si vous n’avez pas conscience que vous êtes dominés, vous ne serez jamais libres », a-t-il lancé, concluant sur un appel à l’unité et à la lucidité.

Me Kyélem de Tambèla a exprimé son souhait de voir cette conscience nourrie et diffusée par l’IPN-Farafina, dans un esprit d’ouverture et de rassemblement de toutes les forces vives du continent.

Côte d’Ivoire : Thiam “Je cherche l’houphouëtisme, mais je ne le vois plus en Côte d’Ivoire”

À la suite des arrestations de plusieurs opposants à Abidjan, Tidjane Thiam, président du PDCI, exprime sa tristesse et regrette la perte des valeurs de paix et de dialogue prônées par le père fondateur Félix Houphouët-Boigny.

 

Le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Tidjane Thiam, a exprimé sa tristesse après les récentes arrestations de manifestants de l’opposition à Abidjan. Il déplore une absence des valeurs de « l’houphouëtisme », fondées selon lui sur le dialogue et la paix. Dans une déclaration publiée ce lundi 13 octobre 2025 sur les réseaux sociaux, Tidjane Thiam a affirmé : « L’houphouëtisme, je le cherche aujourd’hui en Côte d’Ivoire, mais je ne le vois pas. L’houphouëtisme, c’est le dialogue, la paix, la non-violence. Et, pour reprendre les mots d’Houphouët lui-même, ce n’est pas un vain mot. »

Selon lui, « l’houphouëtisme ne se manifeste pas seulement dans les discours ni dans le geste d’aller se recueillir sur la tombe du président Houphouët-Boigny, que nous respectons tous. C’est à travers le comportement qu’on prouve sa fidélité à son héritage, car celui-ci n’est pas matériel mais spirituel. »

Le leader du PDCI a également critiqué la manière dont le parti au pouvoir, le RHDP, se réclame de cette philosophie. Il estime que « l’houphouëtisme est un message d’amour du prochain, incompatible avec les bastonnades et la violence contre des citoyens n’ayant commis aucun acte répréhensible. » Tidjane Thiam a rappelé que le président Houphouët-Boigny, bien qu’opposé au multipartisme, avait accepté la candidature de Laurent Gbagbo face à lui lors de la présidentielle de 1990. « C’est cela être un homme de courage », a-t-il souligné.

Poursuivant son propos, il a ajouté : « Houphouët a donné une leçon d’amour et de démocratie en permettant à son adversaire historique de concourir. De même, Laurent Gbagbo, aujourd’hui partenaire du PDCI au sein du Front commun, avait permis à Alassane Ouattara et à Henri Konan Bédié de se présenter contre lui. C’est aussi cela, être un homme de principe. »

Revenant sur la marche de l’opposition du 11 octobre 2025, interdite par la préfecture d’Abidjan, Tidjane Thiam s’est dit « profondément attristé » par les événements récents. Il a exprimé sa solidarité envers les familles des personnes interpellées, notamment « Mme Djeneba Soumahoro, une militante engagée qui a été maltraitée, et Mme Shérif, arrêtée pour avoir parlé à la presse étrangère. »

« Nous attendions 2025 avec espoir pour présenter aux Ivoiriens nos propositions de changement. Mais ce que nous voyons à l’écran, ce sont des scènes de violence, d’arrestations et d’affrontements », a-t-il regretté.

Le président du PDCI a dénoncé la privation du droit de manifester pacifiquement. « Dans un pays où l’opposition agit dans le cadre légal, on interdit pourtant l’expression d’une liberté fondamentale », a-t-il fustigé. Enfin, Tidjane Thiam a estimé que « si un régime a si bien travaillé pendant quinze ans et obtenu 80 % aux législatives, il n’a pas besoin de réprimer l’opposition ni d’interdire ses rassemblements. »

Les Ivoiriens sont appelés aux urnes le 25 octobre 2025 pour élire leur président. Ce scrutin se tient dans un climat de tension, marqué par l’invalidation des candidatures de Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo. L’opposition conteste la candidature du président sortant Alassane Ouattara, jugée anticonstitutionnelle. La campagne, ouverte le 10 octobre, s’achèvera le 23 octobre 2025.

Burkina Faso : la CCI-BF investit 82,5 milliards FCFA pour moderniser Ouaga Inter et ses plateformes économiques

La Chambre de commerce et d’Industrie du Burkina Faso (CCI-BF) engage un vaste plan de modernisation de ses plateformes logistiques, dont Ouaga Inter. L’objectif  est de fluidifier les échanges, améliorer les services et renforcer la compétitivité du pays comme hub économique régional.

La Chambre de commerce et d’Industrie du Burkina Faso accélère la modernisation de ses infrastructures logistiques, notamment celle de Ouaga Inter, dans le but d’améliorer la circulation des marchandises et les conditions de travail des transporteurs et transitaires. Ce programme d’envergure s’inscrit dans un plan de réhabilitation estimé à 82,5 milliards de francs CFA sur la période 2025-2028.

Sur le site de Ouaga Inter, les responsables ont déjà lancé plusieurs actions urgentes pour désengorger les parkings et mieux organiser les flux de véhicules. En partenariat avec le Programme national de volontariat, la CCI-BF a recruté des volontaires qui orientent les chauffeurs vers les espaces disponibles, ce qui améliore la fluidité du trafic. La propreté des lieux fait aussi partie des priorités : une association de femmes entretient désormais les zones de stationnement afin de maintenir un environnement propre et adapté à l’accueil des camions

« Nous construisons des infrastructures pour faciliter les formalités de transport. À Ouaga Inter, plusieurs parkings sont déjà opérationnels. Après la mise en service de la zone pavée en 2023, d’autres aires seront réhabilitées, notamment autour des magasins 35, 39 et 40 », a déclaré Hyacinthe Tiendrebeogo, Directeur des plateformes économiques et de la facilitation à la CCI-BF.

Selon lui, la nouvelle direction générale, dirigée par Seydou Tou, a lancé depuis février une politique ambitieuse de réhabilitation. « Le plan d’action couvre l’ensemble des plateformes du pays pour un coût global de 82,5 milliards FCFA. Nous prévoyons de débuter les travaux dès novembre 2025, après une rencontre d’information avec nos partenaires », a-t-il ajouté.

M. Tiendrebeogo a par ailleurs invité les transporteurs et transitaires à renforcer leur collaboration pour accélérer le traitement des dossiers. « Nous encourageons les transitaires à se saisir de leurs dossiers dès le matin afin de faciliter les formalités et d’éviter les retards », a-t-il insisté. Avec cette politique, la CCI-BF confirme sa volonté d’améliorer la qualité des services logistiques, d’optimiser les plateformes économiques comme Ouaga Inter, et de consolider la position du Burkina Faso comme un carrefour régional des échanges commerciaux.

Faure Gnassingbé salué pour son rôle clé dans le succès du Forum de Lomé

Les chefs de la diplomatie du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont exprimé leur gratitude à Faure Gnassingbé pour sa contribution décisive au succès du Forum de Lomé sur la paix et la sécurité en Afrique.

 

Les ministres des Affaires étrangères du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont unanimement salué l’implication du Togo et de son président, Faure Essozimna Gnassingbé, dans la réussite du Forum de Lomé consacré à la paix et à la sécurité en Afrique. Réunis dimanche à Lomé, les chefs de la diplomatie des trois pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) ont été reçus par le chef de l’État togolais. La délégation était composée d’Abdoulaye Diop, ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. De Karamoko Jean Marie Traoré, son homologue burkinabè. Et de Bakary Yaou Sangaré, ministre nigérien des Affaires étrangères et de la Coopération.

Les discussions ont porté sur le renforcement des liens entre les pays de la région. Particulièrement dans les domaines de la sécurité et de l’intégration sous-régionale. Les trois ministres ont tenu à féliciter le président togolais pour le succès de la deuxième édition du Forum de Lomé. Ils ont également salué le rôle du Togo dans la promotion de la paix et de la sécurité en Afrique. Abdoulaye Diop a exprimé, au nom de ses pairs, leur « appréciation sincère » et leurs « chaleureuses félicitations » à Faure Gnassingbé pour avoir fait du Togo « une terre d’accueil, de dialogue et de tolérance ».

Cette reconnaissance intervient alors que le Togo s’était démarqué de la ligne dure de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) vis-à-vis des pays de l’AES, à la suite des changements politiques survenus dans ces États. Désigné facilitateur, aux côtés du président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, dans les discussions avec les pays de l’AES, Faure Gnassingbé s’est imposé comme un acteur incontournable du dialogue régional.

La délégation ministérielle a enfin transmis au chef de l’État togolais les salutations fraternelles des présidents Assimi Goïta (Mali), Ibrahim Traoré (Burkina Faso) et Abdrahmane Tchiani (Niger), témoignant ainsi de la volonté commune de renforcer la coopération entre les États du Sahel et le Togo.

Côte d’Ivoire_tensions préélectorales : le PPA-CI dénonce l’attaque du domicile de Noël Akossi Bendjo à Abidjan

Le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) de Laurent Gbagbo dénonce une attaque contre le domicile de Noël Akossi Bendjo, cadre du PDCI, à quelques jours de la présidentielle ivoirienne.

 

Le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), formation de l’ancien président Laurent Gbagbo, a condamné ce dimanche 12 octobre 2025 ce qu’il qualifie d’« attaque violente » contre le domicile de Noël Akossi Bendjo, vice-président et coordinateur général du PDCI-RDA, à Abidjan. Dans un communiqué, le parti dit avoir appris « avec une profonde indignation » que, dans la nuit du 11 au 12 octobre 2025, la résidence de M. Bendjo a été la cible « d’un véritable raid militaire ».

tensions préélectorales Côte d’Ivoire

Selon le PPA-CI, des individus encagoulés et lourdement armés, se présentant comme des forces de l’ordre, auraient défoncé le portail avant de pénétrer dans la cour du domicile. Le parti dénonce des pratiques d’un autre âge, qu’il estime révélatrices d’un régime autoritaire et liberticide, dirigé par le président Alassane Ouattara. Le PPA-CI y voit les signes « d’un pouvoir à bout de souffle ».

Le mouvement exprime également sa solidarité au vice-président Noël Akossi Bendjo et à l’ensemble des cadres du PDCI, son allié dans le Front commun de l’opposition. Dans le même contexte, le Front populaire ivoirien (FPI) a indiqué que la résidence de son président, Pascal Affi N’Guessan, avait été encerclée par des hommes armés dans la nuit du 11 au 12 octobre.

Ces incidents surviennent alors que la campagne pour l’élection présidentielle du 25 octobre 2025 bat son plein. Elle se déroule dans un climat tendu, marqué par l’invalidation des candidatures de plusieurs figures de l’opposition, dont Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam.

Le Front commun PPA-CI/PDCI avait appelé à une marche pacifique le 4 octobre, reportée puis interdite le 11 octobre par la préfecture d’Abidjan. Malgré cette interdiction, plusieurs manifestants sont descendus dans les rues. Le ministre de l’Intérieur, le général Vagondo Diomandé, a confirmé 237 interpellations, évoquant la présence de femmes et de jeunes qu’il a qualifiés de « totalement irresponsables ».

Face à cette répression, le Front commun appelle ses partisans à poursuivre la mobilisation pacifique « sans violence, sans injure et sans peur », en arborant des vêtements de couleur orange comme symbole de résistance.

Visa Mali–États-Unis : Bamako applique la réciprocité après la mise en place d’une caution américaine

Le gouvernement malien a décidé d’imposer une caution similaire aux ressortissants américains, en réponse à la nouvelle mesure des États-Unis visant les demandeurs de visa maliens.

 

Les États-Unis ont informé, selon un communiqué du 11 octobre 2025, le Ministère malien des Affaires étrangères de la mise en place d’un programme pilote de caution de visa. Cette mesure concerne les ressortissants maliens éligibles pour les visas d’affaires ou de tourisme B-1/B-2. Désormais, ces demandeurs devront verser une caution de 5 000 ou 10 000 dollars américains, soit environ 2 à 5 millions de FCFA.

Le gouvernement du Mali a déploré cette décision unilatérale de Washington, estimant qu’elle contrevient à l’accord sur les visas de longue durée signé entre les deux pays et entré en vigueur le 14 avril 2005.

En réaction, Bamako a décidé d’appliquer la réciprocité diplomatique. Les ressortissants américains sollicitant un visa pour le Mali devront désormais se soumettre aux mêmes conditions que celles imposées aux citoyens maliens.Le ministère rappelle que le Mali a toujours coopéré avec les États-Unis dans la lutte contre l’immigration irrégulière, dans le respect du droit et de la dignité humaine.

Il réaffirme enfin son attachement au dialogue et au respect mutuel, tout en restant engagé à maintenir des relations de coopération constructives avec Washington.

Niger : 21,7 milliards FCFA décaissé pour un projet industriel et solaire à Maradi

Le gouvernement nigérien a accordé les avantages du Code des investissements à la société Groupe OLGA SARL pour la mise en place d’un projet de création d’un  complexe industriel et d’une centrale solaire de 50 MW à Maradi.

 

Le Conseil des ministres du Niger, réuni sous la présidence du général Abdourahamane Tiani, a approuvé l’octroi des avantages du Code des investissements à la société Groupe OLGA SARL. Cette décision vise à soutenir le projet de la construction et l’exploitation d’un complexe industriel associé à une centrale solaire de 50 MW dans la région de Maradi.

D’après le communiqué officiel, la société, dotée d’un capital de 10 millions de FCFA, prévoit un investissement global estimé à 21,76 milliards FCFA. Le projet s’inscrit dans la stratégie nationale visant à renforcer la production locale et à atteindre l’autosuffisance alimentaire.

Le futur complexe industriel regroupera plusieurs unités de production, notamment dans les secteurs de l’huile, du savon, du lait, des matelas, des briques et des tôles. Le Groupe OLGA SARL bénéficiera du régime conventionnel du Code des investissements pour une durée de dix ans, dont une phase de réalisation fixée à 36 mois.

Le gouvernement souligne que cette initiative devrait générer 107 emplois permanents ainsi qu’un nombre significatif d’emplois indirects. Le projet contribuera au développement économique de Maradi, considérée comme un pôle agro-industriel stratégique pour le pays.