Burkina Faso : l’Initiative présidentielle redonne espoir aux prisonniers

 À la Maison d’arrêt et de correction de Bobo-Dioulasso (MAC-B), des détenus participent activement à la mise en œuvre de l’Initiative présidentielle pour le développement communautaire (IPDC), pilotée par le Bureau national des grands projets du Burkina (BN-GPB). Entre tissage du « Faso Dan Fani », teinture du « Kôkô Dunda » et élevage, ces activités ouvrent de nouvelles perspectives de réinsertion.

Ce vendredi matin, l’atelier de tissage de la MAC-B est en pleine effervescence. Vingt détenus, formés par l’IPDC, s’activent à la réalisation des célèbres pagnes traditionnels. L’apprentissage, jugé difficile au départ, devient vite une passion, comme en témoigne A. G., détenue depuis 2018 : « En un mois, on peut commencer à tisser. C’est très intéressant ».

Parallèlement, d’autres pensionnaires s’occupent de la bergerie et du poulailler mis en place grâce à la même initiative. Quatre cycles d’élevage de poussins et un programme d’embouche bovine et caprine sont déjà en cours.

Selon Lomboki Bonko, chef de service de la production pénitentiaire, l’IPDC a profondément changé la vie carcérale : « Avant, beaucoup étaient sans occupation. Aujourd’hui, les formés transmettent leur savoir aux autres ». Une boutique témoin, installée à proximité de la prison, permet d’écouler la production.

Le directeur de la MAC-B, Efrem Modeste Ky, salue le projet. IL appelle également à un soutien supplémentaire pour fournir des kits d’installation aux détenus à leur libération.

« C’est un moyen de favoriser leur réinsertion et d’éviter la récidive », souligne-t-il.

Pour le BN-GPB, ces actions, bien qu’encore en phase pilote, illustrent l’esprit de l’initiative présidentielle : offrir à chacun, même en détention, les moyens de contribuer au développement communautaire et de préparer un avenir meilleur.

Affaire Alino Faso : Le gouvernement ivoirien refuse la thèse de la torture.

Dans une intervention télévisée très attendue, le procureur de la République près le tribunal de première instance d’Abidjan, Oumar Braman Koné, a vigoureusement démenti dimanche les allégations de mauvais traitements dans l’affaire d’Alino Faso, alors que la tension diplomatique entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso s’aggrave.

Alain Christophe Traoré, alias Alino Faso, décédé en détention le 24 juillet dernier, était poursuivi pour « complots contre l’autorité de l’État » et « espionnage », a rappelé le magistrat. Contrairement aux accusations de torture portées par Ouagadougou, le procureur a souligné que le détenu bénéficiait de conditions « quasiment privilégiées », avec un régime alimentaire adapté, l’accès à la télévision et une détention à l’école de gendarmerie « pour sa propre sécurité ».

Sur la question centrale des mauvais traitements, Oumar Braman Koné a été catégorique : « Non, ça n’engage que ceux-là, sinon l’enquête est assez claire là-dessus. » Il a également confirmé l’ouverture d’une information judiciaire pour établir les causes exactes de la mort, confiée au doyen des juges d’instruction.

Cette déclaration survient au cœur d’une crise diplomatique majeure. Le gouvernement burkinabè dénonce un « assassinat crapuleux » et reproche à Abidjan l’absence de communication officielle sur le décès, révélé trois jours plus tard sur les réseaux sociaux. Le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Jean Marie Traoré, a convoqué la chargée d’affaires ivoirienne pour exiger des explications, tandis que Ouagadougou réclame le rapatriement immédiat du corps et la manifestation totale de la vérité.

Cette affaire fragilise un contexte régional déjà tendu, alors que le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont quitté la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pour former la Confédération des États du Sahel (AES). Ces événements minent les efforts de dialogue en cours entre l’AES et les institutions régionales, notamment l’UEMOA, où la Côte d’Ivoire joue un rôle central.

La défiance accrue entre Ouagadougou et Abidjan pourrait compromettre les négociations diplomatiques post-retrait et freiner la coopération régionale. Le gouvernement burkinabè affirme que « la mort d’Alino Faso ne restera pas impunie » et continuera à suivre le dossier « jusqu’à la manifestation totale de la vérité ».

Symbole pour de nombreux militants sahéliens, cette affaire cristallise les tensions entre souveraineté des États sahéliens et maintien des structures régionales traditionnelles. L’intervention du procureur ivoirien, rare prise de parole officielle, illustre la gravité et l’impact politique de ce dossier pour la stabilité ouest-africaine.

Mobilité urbaine : le Premier ministre offre 155 bus flambant neufs à la SOTRACO

 Dans le cadre de l’initiative présidentielle pour une éducation de qualité, le Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo a officiellement remis un lot de 155 bus neufs à la Société de Transport en Commun de Ouagadougou (SOTRACO), ce lundi 11 août 2025. Cette dotation vise à faciliter la mobilité des habitants, en particulier des élèves et des étudiants, dans la capitale burkinabè.

Ces 155 bus flambant neufs viennent renforcer la flotte de la SOTRACO, offrant ainsi une meilleure capacité de transport pour répondre aux besoins croissants de la population. Ce geste gouvernemental, entièrement financé par l’État burkinabè avec le soutien financier du Groupe Vista Bank, représente un investissement de 44 865 000 000 FCFA hors taxes.

Le Premier ministre a souligné que cette initiative s’inscrit dans une volonté de faciliter les déplacements, améliorer l’accès à l’éducation et promouvoir un transport public efficace à Ouagadougou. La modernisation du parc automobile de la SOTRACO constitue une étape importante pour une meilleure mobilité urbaine, bénéfique pour tous les citoyens, notamment les jeunes scolarisés.

Avec ce renforcement, la SOTRACO espère offrir un service plus performant et sécurisé, favorisant ainsi le développement économique et social de la capitale burkinabè.

Paris Saint-Germain – Tottenham : faites vos pronostics pour la Supercoupe sur 1xBet !

Le 13 août, le football européen fera son retour sur les terrains et ravira les supporters avec une dispute spectaculaire entre les vainqueurs de la Ligue des champions et de la Ligue Europa. 1xBet, meilleur site de paris sportifs international, annonce le match entre le Paris Saint-Germain et Tottenham au Stadio Friuli. Pariez avec les meilleures cotes sur la Supercoupe en suivant le lien et respectez les règles du jeu responsable. Analyse d’avant-match et gestion équilibrée des risques sont la clé du succès !

Un défi historique pour le Paris Saint-Germain

Luis Enrique a habitué les tifosi parisiens aux grandes victoires et à tous les records imaginables. Le prochain match contre Tottenham est une nouvelle occasion de réécrire l’histoire, faisant du Paris Saint-Germain le premier club français à soulever la Supercoupe.

La saison dernière, les Rouge et Bleu ont remporté le quadruplé et sont restés dans les mémoires pour leur supériorité absolue sur leurs adversaires lors de tous les matchs clés. Il n’est donc pas surprenant que l’équipe de Luis Enrique se soit rendue aux États-Unis pour se battre pour le titre de meilleur club de la planète et figurer parmi les grands favoris.

Les Parisiens ont répondu aux attentes, battant l’Atlético, l’Inter Miami et le Bayern durant le tournoi. Le temps glorieux du Paris Saint-Germain s’est achevé en demi-finale avec la domination sur le Real Madrid 4-0. Il semblait impossible d’arrêter Ousmane Dembélé et ses coéquipiers, mais lors du match décisif, le géant français a coulé, s’inclinant lourdement face à Chelsea (0-3).

La tournée américaine du Paris Saint-Germain a une fois de plus confirmé la nécessité de renforcer le poste de défenseur central. La sélection se poursuit et la direction parisienne travaille activement sur le transfert d’Ilya Zabarny, leader de la défense de Bournemouth. Cependant, si l’un des joueurs du duo Marquinhos-Willian Pacho manque le match de Supercoupe, les Rouge et Bleu feront face à des problèmes de taille.

La nouvelle ère de Tottenham

La saison dernière, les Spurs se sont offerts leur premier trophée en 17 ans, mais même cet exploit historique n’a pas sauvé le poste pour Ange Postecoglou. Daniel Levy a refusé d’accepter cet échec en Premier League et a de nouveau procédé au changement de l’entraîneur principal. Il a confié les rênes à Thomas Frank, auteur d’excellents résultats à Brentford.

Le manager danois a décidé de ne pas se limiter à des améliorations esthétiques et a immédiatement commencé à faire bouger les choses dans le nouveau club. Tottenham a recruté deux nouveaux défenseurs centraux, a su s’imposer pour signer Mohammed Kudus, a renforcé la zone centrale avec João Palhinha et a également racheté les contrats de Kevin Danso et Mathys Tel. Cependant, la sensation principale a été l’adieu à Son Heung-min, leader et capitaine de longue date, qui part à la conquête de la MLS.

Thomas Frank souhaite inculquer à Tottenham un style de football agressif et athlétique, avec une défense bien organisée. Les résultats de la pré-saison montrent que les joueurs ont rapidement assimilé les idées du nouveau coach : les Spurs n’ont perdu aucun match décisif.

Le club londonien aborde le choc contre le Paris Saint-Germain en excellente forme et avec le moral au beau fixe. Sans la moindre Supercoupe à son compteur, Tottenham lorgne à récolter tous les lauriers.

Qui va gagner ?

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Burkina Faso : la FBF relance le Futsal avec des formations et une compétition pilote

Au Burkina Faso, la Fédération burkinabè de football (FBF) a lancé, mercredi 6 août 2025, une série de formations dédiées au Futsal, ou football en salle. Objectif : structurer cette discipline reconnue par la FIFA, mais encore peu développée au Burkina Faso.

 

Le Futsal se joue sur un terrain de handball, en salle, avec deux équipes de cinq joueurs. Il privilégie la technique, la vivacité et l’intelligence de jeu. Bien qu’il soit peu médiatisé dans le pays, plusieurs passionnés le pratiquent activement. Dans une logique de valorisation de toutes les formes de football, la FBF a initié cette session pour outiller les équipes, les arbitres et les encadrants. Ceux de Ouagadougou comme de Bobo-Dioulasso. La formation est soutenue par la FIFA, qui promeut activement cette discipline à l’échelle mondiale.

« Il faut oser, démarrer avec ce que nous avons, et corriger ensuite », a expliqué Ousmane Coulibaly, président de la commission FBF chargée du Futsal. « Nous avons des salles. Ce ne sont peut-être pas les meilleures, mais elles suffisent pour lancer une dynamique », a-t-il insisté.

La formation se déroule en deux temps : une session pour les équipes (au nombre de huit à Ouagadougou).  Puis une autre pour les arbitres. Une phase pratique permettra de mieux comprendre les règles spécifiques du Futsal avant le lancement d’une compétition pilote prévue pour la fin du mois. Pour le président de la FBF, le colonel-major à la retraite Oumarou Sawadogo, cette relance est stratégique. « Le futsal est une discipline reconnue par la FIFA. Il faut que le Burkina Faso y prenne sa place. Nous ne pouvons pas tout rattraper en un seul coup, mais nous lançons les bases », a-t-il expliqué.

En rappel, l’absence d’équipes structurées avait empêché l’organisation de championnats nationaux de Futsal par le passé. La nouvelle direction de la FBF veut désormais combler ce vide, en structurant la discipline à travers un accompagnement technique progressif. L’organisme prévoient une finale régionale à la fin du mois pour conclure ce premier cycle.”

L’espoir est qu’il marque un tournant dans la démocratisation du Futsal au Burkina Faso.

Solaire au Burkina Faso : un levier de souveraineté énergétique et de transformation économique

Face à la vulnérabilité énergétique du Burkina Faso, le solaire s’impose de plus en plus comme une réponse stratégique, à condition de lever les freins techniques et économiques.

 

Alors que le Burkina Faso importe près de 49 % de son électricité et que plus de 90 % des zones rurales restent non connectées au réseau, l’accès à une énergie solaire fiable et abordable devient un défi de souveraineté. Le solaire, source modulable, propre et disponible localement, apparaît comme une option incontournable. Mais entre potentiel et réalité, des obstacles majeurs subsistent. Pourtant, si les conditions sont réunies, cette énergie pourrait devenir un puissant moteur de développement.

 

Des freins persistants

Sur le plan économique, le solaire reste coûteux à l’achat. Les panneaux, batteries et onduleurs représentent un investissement souvent inaccessible pour les ménages modestes, les communes rurales ou les petits commerces. Les mécanismes de financement, quant à eux, restent faibles ou mal adaptés.

Autre difficulté majeure : la dépendance aux importations. Matériel solaire, pièces de rechange ou services spécialisés viennent souvent de l’étranger, allongeant les délais et augmentant les coûts. Le manque de techniciens formés localement complique encore la donne. Faute de compétences disponibles, les utilisateurs se tournent soit vers des prestataires onéreux, soit vers des installations approximatives, aux conséquences parfois graves : pannes, risques électriques, ou perte de production.

S’ajoute à cela un marché envahi par des kits solaires bas de gamme, vendus sans encadrement ni suivi. Cela nuit à la crédibilité du secteur. Résultat : le solaire est parfois perçu à tort comme une solution fragile ou inefficace. Ce scepticisme freine son adoption.

Un potentiel pourtant stratégique

Malgré ces contraintes, le solaire reste l’option la plus viable pour de vastes zones du territoire. Le Burkina Faso bénéficie d’un des potentiels solaires les plus élevés d’Afrique, avec plus de 300 jours d’ensoleillement par an. Ce gisement, peu exploité à ce jour, représente une ressource stratégique. Il permettrait de réduire la dépendance énergétique du pays, et de limiter les effets de la volatilité régionale, notamment en cas de tensions diplomatiques ou de crise du marché.

Dans les zones rurales, le solaire décentralisé (kits autonomes, mini-réseaux, pompes solaires) offre une alternative réaliste à l’extension coûteuse du réseau. Il permet l’accès rapide à des services essentiels : éclairage, eau potable, réfrigération de médicaments, alimentation de centres de santé ou d’écoles.

Un levier de transformation économique

Contrairement aux barrages ou aux centrales thermiques, les installations solaires se déploient rapidement. Cela en fait une technologie agile, idéale pour accompagner l’industrialisation progressive du pays.

Le solaire crée aussi un écosystème économique nouveau. De la vente de kits à leur assemblage local, en passant par l’installation ou la maintenance, toute une filière professionnelle est en train d’émerger. Dans les villages, l’électricité alimente désormais des ateliers de soudure, moulins à grains, ou encore des centres de services numériques.

Cette dynamique crée aussi des opportunités de formation pour la jeunesse. Plusieurs universités et écoles burkinabè intègrent désormais des modules spécifiques sur l’énergie solaire, comme l’Université Joseph Ki-Zerbo avec son projet PV2H. À terme, les jeunes Burkinabè pourraient devenir les véritables acteurs de cette transition.

Un secteur attractif pour les investisseurs

De nombreux projets structurants témoignent de l’intérêt croissant des bailleurs de fonds. La centrale de Zagtouli (33 MWc) ou celle de Kodéni à Bobo-Dioulasso (38 MWc) ont vu le jour grâce à des investisseurs internationaux comme Africa Ren.

Selon un rapport PwC/Masdar (2023), l’Afrique de l’Ouest pourrait attirer plus de 100 000 milliards de francs CFA d’investissements dans les énergies renouvelables d’ici 2050, dont une majorité dans le solaire. Le Burkina, de par son ensoleillement, son besoin urgent et sa volonté politique, est bien positionné pour capter une partie de ces flux.

Vers un mix énergétique plus équilibré

Le solaire ne doit pas être vu comme une solution miracle. Il ne remplacera pas seul le thermique, l’hydraulique ou le réseau classique. Mais dans une stratégie de mix énergétique diversifié, il joue un rôle central. Il apporte souplesse, rapidité, et adaptation au terrain.

Son succès dépendra toutefois de conditions claires : régulation du marché, soutien aux formations, contrôle qualité, financements accessibles, infrastructures logistiques adaptées.

Le solaire au Burkina Faso représente bien plus qu’une solution technique. C’est un choix stratégique, capable d’améliorer l’accès à l’énergie, de renforcer la souveraineté nationale, de générer des emplois et de soutenir une croissance locale inclusive. Il reste désormais à dépasser les freins qui entravent son développement. Si ce pari est réussi, le solaire pourrait bien devenir le moteur silencieux de la transformation économique du pays.

Indépendance du Burkina Faso : l’Iran réaffirme son amitié et propose un renforcement des liens

À l’occasion du 65e anniversaire de l’indépendance du Burkina Faso, la République islamique d’Iran a renouvelé ses félicitations et exprimé sa volonté de renforcer la coopération bilatérale.

 

Le 5 août 2025, le Burkina Faso célébrait le 65e anniversaire de sa proclamation d’indépendance. Dans ce cadre symbolique, la République islamique d’Iran a adressé un message officiel de félicitations, saluant le peuple burkinabè et réaffirmant son attachement à des relations solides entre les deux pays.

Une amitié réaffirmée sur la scène diplomatique

« Le ministère des Affaires étrangères de la République islamique d’Iran présente ses plus sincères félicitations au noble peuple et au gouvernement du Burkina Faso à l’occasion de la fête de son indépendance, et souhaite une plus grande expansion de la coopération entre les deux Nations », a indiqué la diplomatie iranienne dans une publication sur le réseau social X (ex-Twitter).

Ce message s’inscrit dans une dynamique de rapprochement croissant entre Téhéran et Ouagadougou, amorcée depuis l’arrivée au pouvoir du Capitaine Ibrahim Traoré en 2022. Les deux pays partagent désormais une volonté commune de diversification de leurs partenariats stratégiques, dans un contexte géopolitique régional en recomposition.

Mort en prison d’Alino Faso : les explications officielles ivoiriennes mises en question

Le décès d’Alain Christophe Traoré, alias Alino Faso, survenu en détention en Côte d’Ivoire, suscite une onde de choc et ravive les tensions entre Ouagadougou et Abidjan.

Le 27 juillet 2025, le procureur de la République près le Tribunal de première instance d’Abidjan annonçait, par communiqué officiel, le décès du citoyen burkinabè Alain Christophe Traoré, connu sous le nom d’Alino Faso. Interpellé depuis le 10 janvier, il aurait, selon le communiqué, mis fin à ses jours par pendaison, après avoir tenté de s’ouvrir les veines avec un drap de lit.

Mais cette version officielle peine à convaincre. Depuis cette annonce, la polémique enfle. À Ouagadougou comme à Abidjan, plusieurs voix s’élèvent pour contester la thèse du suicide et réclamer la vérité sur les circonstances de ce décès en détention.

Une procédure judiciaire ouverte, mais des contradictions persistent

Selon une source proche de la famille du défunt, cette dernière a formulé le 2 août une demande formelle de rapatriement de la dépouille vers le Burkina Faso. En réponse, le parquet ivoirien a indiqué, dans un courrier daté du 4 août, qu’une information judiciaire a été ouverte dès le 30 juillet, et que toute suite à donner à la requête devait désormais être adressée au cabinet du Doyen des juges d’instruction.

Cette procédure semble entrer en contradiction avec le communiqué initial du 27 juillet, qui évoquait des conclusions déjà établies du médecin légiste. Cette disparité dans les communications officielles alimente davantage la suspicion autour de l’affaire.

Réaction officielle du gouvernement burkinabè

Face à la vive émotion populaire et aux accusations croissantes, le gouvernement burkinabè a rapidement réagi par un communiqué officiel, dans lequel il qualifie cette disparition de « tentative manifeste de dissimulation des faits » et évoque un assassinat crapuleux. Le ton est grave, la posture, ferme.

Ouagadougou a exigé le rapatriement immédiat du corps de son ressortissant, afin qu’il puisse bénéficier d’obsèques dignes et honorables sur sa terre natale. Pour les autorités burkinabè, cette affaire va au-delà d’un simple fait divers : elle interroge sur le respect des droits fondamentaux en contexte de détention politique.

Une affaire à forte charge symbolique

Alino Faso était connu pour son activisme politique et ses prises de position virulentes sur les réseaux sociaux. Son arrestation, en janvier 2025 à Abidjan, avait déjà suscité des critiques, certains dénonçant une volonté d’intimider les voix dissidentes. Sa mort en détention ne fait que renforcer les soupçons de règlement de compte politique, d’autant que la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso traversent une période de relations tendues, notamment autour des orientations politiques régionales et des choix de souveraineté des États de l’AES.

Les appels à une enquête internationale indépendante se multiplient. De nombreuses organisations de défense des droits humains en Afrique de l’Ouest exigent transparence et justice.

Vers un contentieux diplomatique ?

Malgré l’ouverture d’une information judiciaire à Abidjan, la confiance semble entamée. Les autorités burkinabè attendent des gestes concrets : la restitution du corps, une autopsie indépendante et une clarification complète des circonstances de la mort.

Dans un contexte sous-régional où les rapports diplomatiques sont en recomposition, cette affaire pourrait peser sur les équilibres existants, à moins que le dialogue et la transparence ne prévalent dans la recherche de la vérité.

Conférence des pays sans littoral : le Burkina Faso appelle à un nouvel ordre économique mondial

À Awaza, la délégation burkinabè appelle à un renforcement des partenariats et à une meilleure inclusion des pays sans littoral dans les circuits économiques mondiaux.

 

Du 5 au 8 août 2025, la ville d’Awaza, au Turkménistan, accueille la 3e Conférence des pays en développement sans littoral (PDSL). Initiée par les Nations unies, cette rencontre vise à élaborer un programme de coopération renouvelé autour du thème « Progresser grâce aux partenariats ».

Le Burkina Faso y est représenté par une délégation de haut niveau, conduite par le ministre d’État, Emile Zerbo, et le ministre des Affaires étrangères, Karamoko Jean-Marie Traoré. Ces représentants participent activement aux débats, tables rondes et sessions techniques, aux côtés de 31 autres pays sans accès direct à la mer.

Lutter contre une marginalisation structurelle

À l’ouverture, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a rappelé un fait marquant : les PDSL représentent 7 % de la population mondiale, mais à peine 1 % du PIB global. Une situation qu’il qualifie de « conséquence d’un système économique mondial inadapté, plutôt que d’une fatalité géographique ».

Les PDSL, dont 15 sont situés en Afrique, doivent relever de nombreux défis. En effet, ils supportent des coûts de transport élevés, dépendent fortement des infrastructures des pays de transit et disposent d’un accès limité aux marchés mondiaux. Le Burkina Faso, en proie à une insécurité persistante, s’efforce malgré tout de maintenir une diplomatie économique active et d’explorer de nouvelles opportunités de partenariat.

Le Burkina Faso au cœur des réflexions

Dans une déclaration prononcée au nom de la Confédération des États du Sahel (AES), Emile Zerbo a insisté sur la nécessité d’un changement profond. « Nos pays, en dépit de leur position enclavée, sont porteurs d’innovations et de dynamiques sociales qu’il faut mieux intégrer dans les politiques internationales de développement », a-t-il affirmé.

Le ministre burkinabè a appelé à une plus grande solidarité internationale en faveur des PDSL, soulignant l’importance d’un accès équitable au financement climatique, à l’investissement dans les infrastructures logistiques et à la diversification des économies locales.

Lancement du Programme d’actions d’Awaza

L’un des enjeux majeurs de cette conférence est le lancement du Programme d’actions d’Awaza, une feuille de route ambitieuse qui guidera les politiques de soutien aux PDSL pour la prochaine décennie. Ce programme repose sur quatre priorités :

  1. Renforcer le commerce, le transit et la connectivité régionale ;

  2. Accélérer la transformation structurelle et la diversification économique ;

  3. Appuyer l’action climatique et la résilience aux chocs environnementaux ;

  4. Mobiliser davantage de financements et de partenariats internationaux.

Par ailleurs, ils envisagent de nouer des partenariats avec des organisations comme la Banque mondiale, l’Union africaine ou la BAD pour accompagner les réformes structurelles

Une voix africaine unie pour plus d’équité

La participation des délégations africaines, notamment celles du Burkina Faso, du Niger, du Mali, de l’Éthiopie et de l’Ouganda, a permis de porter une voix continentale commune. Plusieurs représentants ont plaidé pour que les règles du commerce international soient adaptées aux réalités spécifiques des pays sans littoral.

Les discussions se poursuivent jusqu’au 8 août. D’ici là, le Burkina Faso entend renforcer ses alliances et faire entendre sa vision d’un développement fondé sur l’endogénéité, la résilience et la coopération entre pays confrontés aux mêmes défis géographiques.

Cédéao-AES : Julius Maada Bio relance le dialogue avec les pays sahéliens

Le président en exercice de la Cédéao, Julius Maada Bio, multiplie les appels à la réconciliation avec le Burkina Faso, le Mali et le Niger, désormais regroupés au sein de l’AES.

 

Le président sierra-léonais Julius Maada Bio, nouveau président en exercice de l’Autorité des chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), a renouvelé, ce mardi 6 août 2025, un appel au dialogue avec la Confédération des États du Sahel (AES). Ce bloc regroupe depuis janvier 2025 le Burkina Faso, le Mali et le Niger, trois pays qui ont officiellement quitté la Cédéao.

Recevant à Freetown le président de la Commission de la Cédéao, Dr Omar Alieu Touray, Maada Bio a souligné l’importance de « bâtir une relation plus forte entre la Cédéao et les nations de l’AES », insistant sur les impératifs de paix, de sécurité, de commerce et de libre circulation.

 

Une stratégie de réconciliation engagée

Cette déclaration s’inscrit dans la continuité des démarches diplomatiques entreprises lors du 67ᵉ sommet d’Abuja le 22 juin 2025. En effet, au cours de ce sommet, une troïka ministérielle a été mise en place pour encadrer politiquement et techniquement la sortie des trois États sahéliens. Ce cadre de dialogue doit notamment garantir les droits des citoyens et atténuer les effets de la rupture institutionnelle.

« Nos portes leur restent ouvertes pour l’unité et la vision commune de l’avenir », avait déjà affirmé l’ex-président en exercice Bola Ahmed Tinubu. Julius Maada Bio poursuit cette ligne, tout en soulignant l’urgence d’un « partenariat plus étroit » au service de la stabilité régionale.

L’AES trace sa voie

Depuis leur retrait, les trois pays membres de l’AES ont renforcé leur coopération confédérale, se dotant d’un drapeau commun, d’un passeport, d’un hymne et d’un projet de force militaire conjointe. En mai dernier, une rencontre avait déjà eu lieu entre les ministres des Affaires étrangères de l’AES et la Commission de la Cédéao, témoignant d’une volonté mutuelle de maintenir le dialogue post-rupture.

Julius Maada Bio a également appelé à un sommet spécial sur l’avenir de la région ouest-africaine, estimant que l’heure est venue de repenser cinquante années d’intégration.

Le président de la Commission, Dr Touray, a de son côté informé son hôte des efforts en cours sur plusieurs dossiers politiques, notamment en Guinée et en Guinée-Bissau, et a annoncé une mission d’évaluation conjointe sur le différend frontalier de Yenga entre la Sierra Leone et la Guinée.