Ouagadougou : cap sur un nouveau cadre juridique pour la santé et la sécurité au travail

Un comité en mission pour adapter le droit à la réalité du terrain

 

Mardi 24 juin 2025, Ouagadougou. Sous la présidence du Secrétaire général du ministère de la Fonction publique, Rodrigue Suanyaba Oboulbiga, le Comité technique national consultatif de sécurité et santé au travail (CTNCSST) a tenu sa première session de l’année. Cette rencontre, prévue sur deux jours, s’annonce décisive. Objectif : réviser et adapter le cadre juridique national aux réalités actuelles du monde du travail.

 

Une urgence face à l’évolution du travail au Burkina

Le monde du travail change. Entre l’informel qui s’étend, le numérique qui avance, les métiers à risque qui se diversifient, les anciennes normes ne suffisent plus.

« Il faut anticiper, moderniser, et surtout protéger », a déclaré le SG Rodrigue Suanyaba lors de son discours d’ouverture.

Le comité entend donc actualiser les textes, identifier les lacunes, et proposer des mesures concrètes pour renforcer la santé et la sécurité au travail.

 

Un espace d’expertise collective

Le CTNCSST réunit spécialistes, juristes, syndicalistes, employeurs et représentants du ministère. Tous ont un point commun : leur volonté d’agir ensemble pour sauver des vies sur les lieux de travail. Pendant ces deux jours, les participants vont analyser les données d’accidents et de maladies professionnelles,
étudier les recommandations internationales, et proposer un plan d’action juridico-technique.

 

Une démarche participative, centrée sur le terrain

Cette session 2025 marque aussi un tournant méthodologique. Elle adopte une approche descendante et ascendante : les réalités du terrain remontent jusqu’à la table des experts, qui les traduisent en normes applicables.

« On ne veut plus de lois hors-sol. Ce qu’on écrit doit refléter ce que vivent les ouvriers, les fonctionnaires, les artisans », a confié un membre du comité.

 

Vers une meilleure prévention des risques professionnels

Les enjeux sont clairs. Chaque jour au Burkina Faso, des travailleurs risquent leur santé ou leur vie, faute de protection, de signalisation ou de formation adaptée. Avec ce travail de révision, l’État veut placer la prévention au cœur du dispositif. Il s’agit de passer de la réaction à l’anticipation, pour éviter les drames silencieux des ateliers, des chantiers ou des administrations.

 

Prochaine étape : validation et application des textes

À l’issue des deux jours de travaux, un document de synthèse sera produit. Il servira de base aux réformes juridiques à venir. Le ministère prévoit ensuite des ateliers de validation, avant une adoption formelle en Conseil des ministres, puis une large campagne de vulgarisation.

 

Un engagement ferme pour la dignité au travail

Cette première session 2025 envoie un signal fort : la sécurité et la santé des travailleurs ne sont plus un luxe, mais une priorité nationale. Dans un contexte socio-économique tendu, protéger les travailleurs, c’est aussi protéger les familles, les entreprises et la stabilité sociale.

Burkina – Ghana : une usine de traitement des déchets bientôt implantée à Ouagadougou

Une audience stratégique pour un projet d’envergure environnementale

Mardi 24 juin 2025, Ouagadougou. Le Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo reçoit une délégation de haut niveau. À ses côtés, le ministre de l’Environnement Roger Baro et l’ambassadeur du Burkina au Ghana, le colonel-major David Kabré. En face, Dr Joseph Siaw Agyepong, président exécutif du Jospong Group of Companies (JGC). L’objet de la rencontre ? Concrétiser l’installation d’une usine de traitement des déchets au Burkina Faso.

 

Un partenariat aux enjeux environnementaux et économiques majeurs

Le JGC est l’un des groupes industriels les plus influents du Ghana, spécialisé dans les technologies de gestion des déchets et les services environnementaux. Son intérêt pour le Burkina marque une volonté de coopération Sud-Sud efficace.

« Le projet est ambitieux. Il vise à transformer les déchets en ressources, » a résumé une source proche du dossier.

La future usine devrait permettre de réduire la pollution, de créer des centaines d’emplois directs et de valoriser les déchets organiques et plastiques.

Le Burkina accélère la transition écologique

Pour le gouvernement, cette volonté d’implanter une usine de traitement des déchets, s’inscrit dans le Plan d’action pour un environnement durable, lancé début 2024. Face aux déchets non traités, aux décharges à ciel ouvert et à la pression urbaine, les autorités veulent des solutions concrètes.

« Il ne s’agit pas de rêver, mais d’agir, » a déclaré le Premier ministre lors de l’audience.

Une fois installée, l’usine pourrait traiter plusieurs centaines de tonnes de déchets par jour.

 

Un projet structurant porté au plus haut niveau

La présence simultanée du Premier ministre, du ministre de l’Environnement et de l’ambassadeur du Burkina au Ghana montre l’intérêt stratégique du projet.
La délégation ghanéenne, elle, est venue avec des propositions techniques et un calendrier clair. Des missions conjointes sont prévues dans les semaines à venir,
pour identifier le site, valider les mécanismes de financement, et engager les premières étapes de construction.

 

Vers un modèle régional de gestion durable des déchets

Au-delà du Burkina, ce projet pourrait servir de modèle à d’autres pays de la sous-région. Le Ghana a déjà plusieurs installations en fonctionnement. Le savoir-faire du Jospong Group pourrait accélérer la modernisation du secteur Burkinabè.

« Nous voulons partager notre expérience pour bâtir un avenir vert ensemble, » a déclaré Dr Agyepong à l’issue de l’audience

Les citoyens attendent des résultats concrets

À Ouagadougou, la nouvelle suscite déjà l’intérêt. Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes espèrent une amélioration du cadre de vie et une baisse de l’insalubrité dans les quartiers.

« Trop de déchets, pas assez de solutions. Si cette usine se réalise, ce sera une victoire pour tout le pays, » commente une internaute sur X.

Le défi est désormais de transformer la promesse en chantier, puis en usine fonctionnelle.

 

 

INVITATION : Veuillez suivre notre chaine WhatsApp pour ne rien manquer…

Ouagadougou : étudiants et cheminots unis pour la propreté dans les locaux de la SITARAIL

Un mardi citoyen au cœur du rail africain

 

Mardi 25 juin 2025. Sous un ciel clément, des balais, des gants et des seaux prennent le contrôle des couloirs. Les abords des bâtiments de la SITARAIL à Ouagadougou retrouvent des couleurs. Dans le cadre d’une collaboration entre l’ISTAPEM (Institut supérieur de technologies appliquées et de management) et la Société internationale de transport africain par rail, une journée citoyenne de salubrité est organisée sur le site de l’entreprise.

 

Un partenariat qui prend forme sur le terrain

 

Depuis le début de leur partenariat, l’ISTAPEM et SITARAIL multiplient les actions à impact concret. Aujourd’hui, ce sont les étudiants qui donnent de leur temps et de leur énergie. En tenues d’intervention, armés de pelles et de brouettes, ils redonnent éclat et propreté aux espaces communs de la société ferroviaire.

« C’est une manière de contribuer au cadre de travail de ceux qui nous accueillent », explique un étudiant de licence, le visage ruisselant mais fier.

 

Un geste citoyen, un message de responsabilité

 

Au-delà du nettoyage, c’est une démarche symbolique forte que portent les organisateurs. Former des cadres, oui. Mais former des citoyens responsables, surtout. Pour l’administration de l’ISTAPEM, ce genre d’activités est un complément essentiel à la formation académique. Les compétences sociales, la conscience environnementale, la solidarité : autant de valeurs cultivées dans l’action.

« Ces gestes quotidiens traduisent une vision durable de la responsabilité sociale », souligne un encadreur de l’Institut.

 

Une entreprise qui ouvre ses portes à la jeunesse

La SITARAIL, partenaire de longue date de plusieurs établissements de formation, voit dans cette journée citoyenne de la salubrité, un pont entre l’entreprise et la relève. Ce mardi, plusieurs responsables sont descendus saluer les jeunes volontaires. Leur présence a renforcé l’élan collectif et rappelé l’importance d’un environnement sain pour la productivité.

« Un lieu propre, c’est un personnel valorisé et un message de rigueur », a noté un cadre du service logistique.

 

Quand l’engagement dépasse les salles de classe

L’initiative de cette journée s’inscrit dans une série d’activités citoyennes prévues cette année par l’ISTAPEM. D’autres opérations sont attendues dans des établissements publics, des marchés et des gares. Pour les étudiants, c’est aussi une manière de se confronter à la réalité, de tisser des liens avec le monde professionnel et de comprendre que le savoir-faire va de pair avec le savoir-être

Burkina Faso : 33 milliards de FCFA évaporés, Traoré hausse le ton contre les délinquants financiers

Remise du rapport 2023 de l’ASCE-LC : une onde de choc dans l’appareil d’État

 

Ouagadougou, 24 juin 2025. Le Chef de l’État, Capitaine Ibrahim Traoré, reçoit un document explosif. Le rapport 2023 de l’ASCE-LC : l’Autorité supérieure de contrôle d’État et de lutte contre la corruption  lève le voile sur des malversations massives. Au total, plus de 33 milliards de FCFA de préjudice financier sont en cause. Fraude, détournement, laxisme : l’administration saigne. Mais cette fois, le signal est clair : la tolérance zéro est désormais en marche.

 

Une guerre déclarée contre l’impunité

 

Depuis son arrivée au pouvoir, le capitaine Traoré promet de « nettoyer les écuries ». Avec ce rapport, il dispose d’un levier puissant pour matérialiser cet engagement. Douze dossiers majeurs, représentant 30 milliards de pertes directes, ont déjà été transmis à la justice.

De plus, plus de 3 milliards de FCFA de préjudices ont été révélés grâce à des audits internes commandés par les ministères eux-mêmes. L’assainissement n’est plus un slogan : c’est une réalité en cours.

 

Des dysfonctionnements profonds révélés

 

Le rapport met en lumière un système toutefois miné par l’opacité et la complaisance. En effet, le mauvais suivis budgétaires, l’absence de contrôle, les contrats opaques, les surfacturations… Des habitudes installées dans plusieurs institutions de l’État.

« Chaque franc volé est une école non construite, une route abandonnée, un hôpital vide », aurait confié un conseiller présidentiel à la presse.

Cette phrase résume la gravité de la situation. La corruption n’est plus perçue comme une erreur de gestion. C’est un crime contre le développement national.

 

La justice mobilisée, les dossiers avancent

 

Selon des sources proches du parquet, les dossiers transmis font l’objet d’instructions ouvertes. En effet, certains anciens cadres pourraient être convoqués dès juillet.
Les premiers procès devraient suivre dans les mois à venir.

« Il ne s’agit pas de frapper fort pour faire peur, mais de restaurer la confiance dans l’État », a indiqué un haut magistrat sous anonymat.

La coordination entre l’ASCE-LC, le ministère de la Justice et les corps de contrôle est donc renforcée. Et l’objectif est de ne laisser aucun dossier s’enliser.

 

Des sanctions administratives en perspective

 

Au-delà des poursuites pénales, le Président veut des mesures immédiates. Suspensions, interdictions d’exercer, remboursements forcés : plusieurs responsables devraient faire face à des sanctions disciplinaires rapides.

Cette ligne dure vise à rompre avec l’impunité longtemps reprochée aux administrations publiques. Car jusque-là, nombre de scandales s’étaient soldés par des silences gênés ou des mutations symboliques.

 

Un signal fort à toute la chaîne de commandement

En recevant publiquement le rapport, le Capitaine Traoré marque une rupture avec la culture du secret. Il donne une visibilité politique à l’action de l’ASCE-LC, et encourage les citoyens à suivre les avancées des dossiers.

« Si le sommet ne protège plus les corrompus, la base n’aura plus d’excuse », souligne un analyste en gouvernance.

Cette nouvelle dynamique met la pression sur les gestionnaires publics. Et redonne de l’espoir à une population souvent désabusée par l’impunité des élites.

 

Vers une relance de la moralisation de la vie publique ?

 

Ce rapport intervient dans un contexte où le régime de transition est jugé sur ses actes. L’insécurité recule, mais les attentes sociales augmentent. Le redressement économique passe aussi par un usage plus rigoureux des ressources de l’État.

Dans cette optique, le renforcement des mécanismes de contrôle devient une priorité. Digitalisation des procédures, audits permanents, protection des lanceurs d’alerte… Des réformes sont en cours, portées par l’ASCE-LC et le ministère chargé de la Fonction publique.

Des citoyens mobilisés, une vigilance en hausse

 

Sur les réseaux sociaux, les réactions sont vives. Les internautes saluent l’action du Chef de l’État, mais demandent des résultats concrets : des procès, des remboursements, des condamnations.

« Ce n’est pas le premier rapport qu’on lit. Ce qu’on veut maintenant, c’est voir des gens répondre de leurs actes », écrit un utilisateur sur Facebook.

Le défi est donc double : punir les fautifs, mais surtout prévenir les récidives.

Burkina Faso : 112 985 candidats dans les starting-blocks du BAC 2025

Top départ pour l’examen le plus attendu de l’année

 

Mardi 24 juin 2025. Dans une salle d’examen de Ouagadougou, le silence s’installe. Les stylos frémissent, les regards se croisent, les cœurs s’emballent.
À 7h30, la première enveloppe est ouverte. Le Baccalauréat 2025 est officiellement lancé. Cette année, 112 985 candidats affrontent les épreuves. Un chiffre en légère hausse, signe d’une jeunesse toujours en quête d’avenir. Dans toutes les régions, la même tension. Et la même ambition : décrocher le précieux sésame.

 

Une délégation pour soutenir les élèves

 

Le lancement national du Baccalauréat 2025 s’est déroulé dans un centre de Ouagadougou, en présence d’une délégation gouvernementale de haut niveau. À sa tête, le ministre d’État chargé de l’Agriculture, Ismaël Sombié, désigné pour représenter les autorités.

« Vous êtes l’avenir du pays. Soyez concentrés, confiants et combatifs », a-t-il lancé aux candidats, quelques instants avant le début des épreuves.

Par la suite, les membres de la délégation ont pris le temps de saluer les encadreurs, de visiter les salles, et surtout, de prodiguer quelques conseils aux jeunes avant qu’ils ne plongent pleinement dans la concentration

Un dispositif national bien huilé

 

Le ministère de l’Éducation nationale a ainsi mobilisé des milliers de surveillants, de correcteurs et de logisticiens. Par ailleurs, plus de 400 jurys ont été déployés sur l’ensemble du territoire. Toutefois, malgré les défis sécuritaires dans certaines zones, le gouvernement assure que toutes les mesures ont été prises afin de permettre à chaque candidat de composer dans de bonnes conditions.

« Le BAC est un examen de souveraineté. En conséquence, aucun élève ne sera laissé de côté », a déclaré un responsable académique à Fada N’Gourma.

Une année scolaire marquée par des défis

 

L’année 2024–2025 n’a pas été de tout repos. Grèves, déplacements d’élèves, fermeture temporaire de certains établissements… Le système éducatif a fait face à plusieurs turbulences. Mais enseignants et élèves ont tenu bon. Des cours de rattrapage ont été organisés, et des ajustements ont été faits pour garantir une équité entre tous les candidats.

 

Plus qu’un examen, un rite de passage

 

Pour ces milliers de jeunes, le BAC est bien plus qu’une épreuve académique. À leurs yeux, c’est un cap, une promesse, une porte ouverte sur les possibles : l’université, les grandes écoles, les concours, voire même l’entrée dans la vie professionnelle. Dans les foyers, l’ambiance est celle d’une veille de fête mêlée de stress. En parallèle, les prières se multiplient, les téléphones restent allumés. En définitive, chaque copie rendue est un espoir déposé.

 

Des profils variés dans les salles

 

Parmi les candidats, des lycéens fraîchement sortis des classes, mais aussi des candidats libres, des mères de famille, des déplacés internes, tous unis par une même volonté : obtenir ce diplôme.

Par ailleurs À Ouahigouya, une candidate de 42 ans suscite l’admiration de ses camarades. À Kaya, un ancien déplacé, revenu en classe après deux ans d’interruption, compose avec le sourire.
Le BAC au Burkina est aussi une école de résilience.

 

La vigilance, autre enjeu majeur

 

Comme chaque année, les autorités mettent en garde contre les fraudes. Ainsi, sont interdit : les téléphones , les accès filtrés… la surveillance est renforcée. Le ministère a rappelé que des sanctions fermes seront appliquées en cas de tricherie ou de tentatives de corruption. Mais le mot d’ordre reste clair : confiance, transparence et mérite.

 

Les épreuves vont s’étendre sur plusieurs jours, puis viendra le temps des corrections, des délibérations, et des résultats. Les premiers résultats sont attendus courant juillet, dans un contexte où le taux de réussite de 2024 (46,5%) reste dans tous les esprits. Les autorités espèrent faire mieux cette année.

Mali-Russie : un accord sur le nucléaire civil scelle un tournant énergétique historique

Au Kremlin, Bamako et Moscou jettent les bases d’une coopération stratégique dans l’atome civil

 

Lundi 24 juin 2025, Moscou. Dans le faste discret du Kremlin, le président malien Assimi Goïta et son homologue russe Vladimir Poutine
ont fait bien plus qu’échanger des poignées de main. Ils ont signé un partenariat symbolique et lourd de sens : un accord sur  le nucléaire civil.

Ce geste, court mais décisif, a marqué un tournant énergétique pour le Mali. Un pays enclavé, miné par l’insécurité, mais en quête de souveraineté technologique.

Un pacte pour l’avenir énergétique du Mali

Le document paraphé entre les deux délégations ouvre la voie à la coopération dans plusieurs domaines :
•la formation d’ingénieurs maliens,
•la construction d’infrastructures de recherche,
•et à terme, le développement d’un programme civil à usage médical et énergétique.
« L’atome n’est pas une menace. C’est une chance. Une chance maîtrisée, partagée, sécurisée », a déclaré un membre de la délégation malienne, en marge de la cérémonie.

Pourquoi le nucléaire ? Pourquoi maintenant ?

Le Mali, confronté à une demande énergétique croissante, voit dans l’énergie nucléaire une solution durable, stable, et décarbonée. Cet accord sur le nucléaire civil intervient alors que le pays dépend fortement des énergies fossiles et de l’hydraulique, souvent mises à mal par la sécheresse ou les attaques contre les infrastructures.

En se tournant vers Moscou, Bamako parie sur un transfert de compétences et de technologies, loin des circuits classiques dominés par l’Occident.

 

La Russie, une puissance nucléaire en quête de relais africains

Pour Moscou, cet accord s’inscrit dans une stratégie plus large : renforcer sa présence technologique et diplomatique sur le continent africain. Depuis plusieurs années, Rosatom, le géant russe du nucléaire, multiplie les accords de coopération avec des pays comme l’Égypte, le Rwanda ou encore le Soudan. Le Mali devient ainsi le dernier maillon d’une chaîne d’alliance énergétique alternative, à rebours des anciens partenariats historiques.

 

Une signature dans la continuité d’un rapprochement assumé

Cet accord vient couronner une visite officielle dense, où les deux chefs d’État ont discuté sécurité, santé, éducation, infrastructures… et désormais énergie.

« Notre coopération est globale. Elle s’étend à tous les domaines utiles au développement du Mali », a résumé Assimi Goïta après la signature.

Il ne s’agit pas seulement d’électricité ou de réacteurs. C’est une vision partagée de la souveraineté technologique et de la maîtrise des ressources.

 

Entre promesse de progrès et défis concrets

Si l’annonce a fait sensation à Bamako, les défis restent nombreux. Le nucléaire civil exige des normes strictes, des contrôles indépendants,
et une infrastructure humaine et juridique robuste. Le gouvernement malien entend s’appuyer sur l’expertise russe pour former des cadres, des ingénieurs, des régulateurs. Un programme de bourses et de stages est annoncé. Des échanges entre les universités maliennes et russes devraient débuter dès 2026.

 

Réactions mitigées à Bamako

L’accord a suscité des réactions contrastées au sein de l’opinion publique. Certains y voient une avancée stratégique majeure,
d’autres s’inquiètent des risques liés à la sécurité, à la transparence, ou encore à la dépendance technologique vis-à-vis d’un seul partenaire.

« Le nucléaire est un outil. Tout dépend de ce qu’on en fait. Nous attendons des garanties », a déclaré une chercheuse malienne en énergies renouvelables.

 

Vers un chantier du siècle ?

À ce stade, aucun site de construction n’a été annoncé. Mais le ministre malien de l’Énergie évoque une première phase expérimentale, avec un petit réacteur de recherche, probablement dans la région de Koulikoro ou Ségou. Ce serait le tout premier projet nucléaire jamais envisagé au Mali. Un projet à haut risque, mais à fort potentiel, selon les autorités.

 

Une vision énergétique en rupture avec le passé

Depuis 2022, le gouvernement de transition affiche une volonté forte de diversifier ses partenaires, de réduire sa dépendance aux bailleurs occidentaux,
et de miser sur les ressources nationales et les transferts directs de technologies. Ce choix du nucléaire civil, avec la Russie, s’inscrit dans cette dynamique.
C’est un pari de rupture. Un pari sur le temps long.

 

 

Goïta-Poutine au Kremlin : le Mali et la Russie scellent une nouvelle ère de coopération stratégique

Une journée historique pour Bamako et Moscou

 

Lundi 23 juin 2025, le tapis rouge est déroulé devant les grandes portes du Kremlin. Le président malien Assimi Goïta, en visite officielle, est reçu avec les honneurs par Vladimir Poutine. Dans les salons feutrés du pouvoir russe, les deux hommes tiennent un tête-à-tête. Ce tête-à-tête est suivi d’une réunion élargie aux membres des deux délégations.

La symbolique était forte. Le moment, décisif. Bamako et Moscou réaffirment leur alliance, au moment où l’ordre international se recompose.

 

Une rencontre au sommet aux allures de pacte

L’entretien entre les deux chefs d’État a duré plus d’une heure. Signe d’une entente fluide, mais aussi d’un agenda dense : sécurité, énergie, formation, santé, infrastructures.

« C’est une coopération globale que nous dessinons, pas une simple entente militaire », souligne une source diplomatique malienne présente à Moscou.

Dans les propos échangés, la confiance mutuelle est revenue à plusieurs reprises. Assimi Goïta a salué « l’engagement constant de la Russie aux côtés du peuple malien »,tandis que Vladimir Poutine a insisté sur « l’attachement de Moscou à la souveraineté pleine du Mali ».

 

Des accords concrets pour des partenariats durables

À l’issue des échanges, plusieurs protocoles d’accord sont signés, couvrant les domaines de la défense, des mines, de l’éducation, de la santé et de l’agriculture. Un nouveau programme de formation universitaire permettra à des dizaines d’étudiants maliens d’intégrer des établissements russes. Un autre accord vise le renforcement des capacités sanitaires du Mali, avec le déploiement d’équipements russes dans les hôpitaux régionaux.

« Ces accords ne sont pas seulement symboliques. Ils engagent l’avenir. »commente un conseiller malien.

Sécurité et souveraineté : un axe non négociable

Au cœur de la visite officielle d’Assimi Goïta : la coopération militaire, qui demeure le pilier visible de l’alliance Mali-Russie. En effet depuis 2021, la Russie a livré un bon nombre d’équipements et formé des unités maliennes dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. La rencontre de Moscou confirme cette orientation : les deux présidents ont validé le renforcement de l’appui technique, logistique et stratégique dans le cadre d’accords bilatéraux.

« Notre partenariat vise à garantir la sécurité du Mali par le Mali, avec des alliés qui respectent nos choix », a déclaré Goïta devant la presse.

 

Un tournant diplomatique assumé par le Mali

Avec cette visite au Kremlin, le Mali poursuit sa reconfiguration géopolitique, amorcée après sa sortie de la CEDEAO et le resserrement de ses liens au sein de l’AES. Goïta, qui assume une diplomatie orientée vers l’Est, multiplie les visites dans les pays partenaires de l’AES : Russie, Chine, Iran. Cette stratégie repose sur un discours d’indépendance et de souveraineté totale, acclamé à Bamako, critiqué dans certaines capitales occidentales.

« Nous ne tournons pas le dos à quiconque. Nous choisissons nos amis selon les valeurs qu’ils défendent », a martelé le chef de l’État malien au Kremlin.

 

Moscou, carrefour de nouvelles alliances africaines ?

Ce déplacement de Goïta n’est pas isolé. Il s’inscrit dans une séquence plus large : Moscou reçoit de plus en plus de dirigeants africains, dans une logique de coopération Sud-Sud renforcée. La Russie mise sur l’Afrique pour consolider son influence économique, diplomatique et militaire, dans un monde où les équilibres se déplacent. La présence du Mali dans cette dynamique lui confère un poids stratégique nouveau au sein du continent.

 

Une diplomatie offensive, mais prudente

Le gouvernement malien cherche, dans ces alliances, des résultats concrets pour sa population. Les attentes sont nombreuses : routes, eau potable, électricité, éducation, emploi.

À Moscou, Goïta n’a pas seulement parlé géopolitique, il a défendu un agenda de développement local, basé sur la résilience économique et l’autosuffisance progressive.

La visite du président malien pourrait ouvrir une série d’échanges techniques dans les semaines à venir, notamment autour de la mise en œuvre rapide des accords signés. Des missions mixtes russo-maliennes sont annoncées, ainsi qu’un possible sommet de suivi avant la fin de l’année

Istanbul : une rencontre bilatérale entre le Burkina Faso et le Kirghizistan en marge de l’OCI

Un pas discret mais stratégique vers l’élargissement des partenariats diplomatiques et économiques du Burkina

 

Lundi 23 juin 2025, les couloirs du Centre de congrès d’Istanbul bruissaient d’échanges feutrés entre ministres venus des quatre coins du monde islamique.
Au cœur de ces dialogues, une poignée de main sobre, mais pleine de promesses, a scellé la rencontre entre le ministre Burkinabè des Affaires étrangères et son homologue du Kirghizistan, SEM Kulubaev Zheenbek Moldokanovich.

Cette rencontre s’est tenue en marge du 51ᵉ Conseil des ministres de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI), un sommet marqué par les débats sur la sécurité, la jeunesse, la coopération économique et l’autonomie stratégique des pays membres.

 

Un échange cordial et prospectif

Les deux ministres, installés dans un salon discret, ont échangé sur les possibilités de coopération bilatérale,
dans des domaines aussi variés que l’éducation, l’agriculture, la formation technique et la diplomatie multilatérale.

« Il n’y a pas de petites alliances. Il n’y a que des fenêtres d’opportunité à ouvrir »,a glissé un diplomate burkinabè présent lors de l’entretien.

Le Kirghizistan, petit État enclavé d’Asie centrale, partage avec le Burkina le défi d’un développement endogène, sobre, mais résilient.

 

Des intérêts croisés et un terrain commun

Si à première vue, Ouagadougou et Bichkek semblent éloignés par la géographie, les deux pays se retrouvent sur plusieurs priorités partagées :
•L’importance de l’agriculture familiale,
•La valorisation des savoirs traditionnels,
•Le rôle clé de la jeunesse dans la transformation des territoires.
La discussion a également porté sur les mécanismes de coopération Sud-Sud, encouragés par l’OCI dans le cadre de son nouveau plan d’action stratégique 2025–2035.

 

Le poids de l’OCI comme catalyseur

L’Organisation de la Coopération Islamique, forte de 57 États membres, offre un espace diplomatique souple, où les relations bilatérales naissent souvent dans l’ombre des grandes résolutions. Ce 51ᵉ Conseil ministériel, réuni à Istanbul, aborde aussi les questions de sécurité, de lutte contre l’islamophobie, et d’investissement dans l’économie numérique. Dans ce contexte, le Burkina entend renforcer sa voix au sein de l’organisation, tout en tissant des liens bilatéraux stratégiques avec des pays moins sollicités.

 

Une diplomatie Burkinabè active malgré les défis internes

Malgré le contexte sécuritaire difficile, le ministère burkinabè des Affaires étrangères multiplie depuis 2023 les ouvertures diplomatiques.
D’Abidjan à Moscou, de Bamako à Doha, la carte de la diplomatie proactive est assumée.

« Le Burkina veut exister par sa capacité à dialoguer, à surprendre, à se diversifier », affirme un analyste basé à Ouagadougou.

Cette rencontre avec le Kirghizistan illustre cette stratégie d’alliance horizontale, loin des anciens schémas de dépendance unipolaire.

 

Et après Istanbul ?

Aucun accord formel n’a été signé ce lundi, mais des engagements ont été pris pour approfondir les échanges. Des contacts techniques devraient suivre, notamment entre les ministères de l’enseignement supérieur et les chambres d’agriculture.

Le chef de la diplomatie Burkinabè a également réitéré l’attachement du Burkina à l’esprit de coopération islamique, en rappelant l’importance du dialogue culturel entre peuples musulmans non arabophones.

« L’islam est aussi africain et asiatique. Ce dialogue entre Suds peut être une source de paix et d’innovation », aurait-il confié à la presse à l’issue de l’entretien.

Sommet de la CEDEAO à Abuja : Tinubu tend la main aux pays de l’AES avant de céder la présidence

Un appel à l’unité régionale marqué par l’émotion, la solennité… et une volonté de réconciliation

Ce dimanche 22 juin 2025, à Abuja, le soleil frappait fort sur les pelouses impeccables du centre de conférence présidentiel.
Mais dans la salle plénière du 67ᵉ sommet ordinaire de la CEDEAO, c’est un autre feu qui brûlait : celui de la tension politique. Au pupitre, le président nigérian Bola Ahmed Tinubu, sur le point de céder la présidence tournante de l’organisation, a livré un discours chargé d’histoire, de gravité et d’espoir. Devant ses pairs, il a lancé un appel solennel au Mali, au Burkina Faso et au Niger :

« Revenez. Nous avons besoin de vous. L’Afrique de l’Ouest a besoin de chacun de ses fils. »

 

La rupture de 2023 plane encore

Depuis leur retrait en janvier 2024 de la CEDEAO, les trois pays du Sahel réunis dans l’Alliance des États du Sahel (AES)
ont emprunté une trajectoire parallèle, invoquant la souveraineté, la dignité et la sécurité des peuples. La CEDEAO, quant à elle, a tenté des médiations, des sommets extraordinaires, des sanctions. Mais le fossé reste béant.

Dans ce contexte tendu, le discours de Tinubu à ce 67e sommet de la CEDEAO a surpris par sa tonalité d’ouverture. Pas de menaces. Pas d’ultimatums. Juste une main tendue.

 

Un discours à double portée

Les mots du président nigérian ont trouvé écho dans les travées. Certains chefs d’État ont hoché la tête, d’autres sont restés impassibles.
Mais le message était clair : l’unité ou le déclin.

« L’Afrique de l’Ouest ne peut se permettre une fracture durable. Chaque pays qui part affaiblit notre défense, notre économie, notre voix commune »,
a-t-il déclaré, avant de saluer les efforts du Ghana et du Bénin en matière de diplomatie silencieuse.

 

Transmission de témoin à la Sierra Leone

Après son discours, Tinubu a formellement transmis la présidence de la CEDEAO à Julius Maada Bio, président de la Sierra Leone, dans une ambiance cérémonieuse.
Une transition marquée par des applaudissements nourris… et un certain soulagement.

Julius Maada Bio, ancien militaire devenu démocrate, a promis de « poursuivre les efforts de réintégration, tout en consolidant les institutions démocratiques et économiques de la sous-région ».

Il hérite d’une communauté sous pression : sécurité instable, croissance inégale, tensions interétatiques, crise de confiance populaire.

 

Un sommet sous haute vigilance diplomatique

Ce 67e sommet de la CEDEAO À Abuja, les conversations de couloir ont souvent porté sur les absents.  Pas de représentants officiels du Burkina Faso, du Mali ou du Niger. Pas même d’observateurs. Une absence qui souligne l’ampleur de la fracture diplomatique.

Mais plusieurs délégations ont glissé que des contacts informels se poursuivent, notamment par l’entremise du Togo et du Sénégal. Des pistes de dialogue sont encore sur la table, notamment pour la sécurité transfrontalière et la libre circulation des biens.

 

La CEDEAO face à elle-même

Le discours de Tinubu marque peut-être une inflexion stratégique de la CEDEAO, longtemps critiquée pour son autoritarisme institutionnel. Des voix internes appellent à une refondation plus souple, plus adaptée aux réalités diverses des États membres.

Car si les pays de l’AES ont claqué la porte, leurs critiques trouvent parfois écho ailleurs : lenteur des décisions, ingérence perçue, inefficacité en matière de sécurité.

« Il faut écouter, pas seulement gouverner. Sinon, d’autres partiront », souffle un diplomate ouest-africain en marge du sommet.

 

Abuja, 22 juin : un tournant discret ?

Il est peut-être trop tôt pour parler de réconciliation. Mais ce dimanche à Abuja, la CEDEAO a changé de ton. Et ce ton pourrait ouvrir un nouveau chapitre, moins conflictuel, plus diplomatique. Le président Bio, nouveau président en exercice, a promis de poursuivre cette approche d’écoute. Il mise sur les initiatives conjointes, les forums économiques et les dialogues de sécurité pour ramener ses voisins à la table.

« L’Afrique de l’Ouest doit parler d’une seule voix. Pas pour l’orgueil. Pour la survie. »

L’appel de Tinubu est lancé. Reste à savoir quelle oreille lui prêteront Bamako, Ouagadougou et Niamey. Les autorités des trois pays ont pour l’instant maintenu une ligne ferme : pas de retour en arrière, priorité à l’AES, coopération Sud-Sud renforcée. Mais sur le terrain, les populations, les commerçants, les familles transfrontalières souffrent des barrières. Les voix qui plaident pour une coexistence pacifiée, même sans adhésion formelle, se font plus nombreuses.

 

Kung-fu Wushu à Bamako : les Étalons frappent fort dès le premier jour des Jeux de l’AES

Un démarrage éclatant : 5 médailles, des figures élégantes, et un Burkina déjà sur le podium

Dimanche 22 juin 2025, le Palais des sports Salamatou Maïga de Bamako résonnait au rythme des cris, des sabres, et des applaudissements. Les Jeux de l’AES :  la Confédération des États du Sahel (AES) ouvraient leur premier jour de compétition, entièrement consacré au kung-fu wushu.

Et les Étalons du Burkina Faso n’ont pas tremblé. Cinq médailles décrochées en une journée, dont une en or, trois en argent et une en bronze. Un démarrage en trombe, qui place le Burkina dans les premières positions du classement provisoire.

 

Vanessa Simporé, impériale chez les dames

En catégorie senior dames, Vanessa Simporé a littéralement porté l’équipe Burkinabè. Sa prestation a électrifié la salle. Sa technique, sa grâce et sa puissance ont conquis le jury. Dans l’épreuve de Dao Shu (sabre traditionnel chinois), elle décroche la médaille d’or. Son enchaînement était fluide, précis, exécuté avec une intensité impressionnante. Puis, dans les épreuves de Chang Quan (boxe longue) et Gun Shu (bâton long),elle s’impose encore sur le podium avec deux médailles d’argent.

« Je suis fière. Je suis venue pour représenter mon pays, et j’ai tout donné », confie Vanessa, encore en sueur après la cérémonie.

Jaurès Yannick Ilboudo et Ladifata Sana complètent le tableau

Chez les hommes, Jaurès Yannick Ilboudo a offert à la délégation la première médaille masculine de la compétition. Il termine troisième chez les -65 kg en combat, après un duel intense.

« Ce n’était pas facile. Mon adversaire était rapide. Mais j’ai tenu, j’ai frappé au bon moment »,
explique le combattant de Ouagadougou.

Dans l’après-midi, Ladifata Sana, l’une des plus jeunes de l’équipe, s’est illustrée à son tour. En combat chez les -65 kg dames, elle remporte une belle médaille d’argent, faisant preuve d’un mental solide face à une adversaire redoutable du Mali.

 

Une discipline exigeante, peu connue du grand public

Le kung-fu wushu, art martial chinois modernisé en sport de compétition, reste encore méconnu au Burkina Faso, malgré des passionnés actifs et des pratiquants assidus. Techniques de poing, maniement d’armes, figures acrobatiques : chaque épreuve demande des années d’entraînement, une précision extrême et une concentration absolue.

« Le wushu, c’est à la fois une philosophie, une danse et un combat », explique le coach national, admiratif devant ses athlètes.

Les compétiteurs burkinabè s’entraînent dans des conditions souvent précaires, mais la passion compense les lacunes logistiques.

 

Bamako : théâtre d’un premier exploit sahélien

Le tournoi, organisé dans le cadre des Jeux de l’AES, réunit les délégations du Burkina, du Mali et du Niger. Pour ces pays unis politiquement depuis 2023, ces Jeux sont une vitrine d’unité et de résilience. Le Palais des sports était comble. Des familles, des supporters, des diplomates, tous venus voir ce que la jeunesse sahélienne a dans le ventre.

« Nous ne sommes pas là que pour gagner. Nous sommes là pour montrer que l’AES est vivante, dynamique, ambitieuse », déclare un responsable de la délégation Burkinabè.

Une journée fondatrice pour les Étalons du Wushu

Cette première moisson est historique. Jamais le Burkina n’avait remporté autant de médailles en une seule journée dans cette discipline. Elle donne confiance à l’équipe avant la suite des compétitions, prévues ce lundi 23 juin.

Six nouvelles épreuves techniques attendent les garçons : Chang Quan, Nan Quan, Gun Shu, Dao Shu, Qiang Shu et Tai Ji Quan. Les entraîneurs burkinabè espèrent engranger encore quelques médailles, et placer durablement le pays sur la carte du wushu africain.

 

L’impact d’une médaille va au-delà du podium

Chaque victoire porte un poids symbolique fort. Dans un Burkina meurtri par les défis sécuritaires, ces jeunes sportifs racontent une autre histoire : celle du courage, du dépassement, de la persévérance. Vanessa Simporé devient un modèle, une source d’inspiration pour les jeunes filles. Ladifata Sana, malgré son jeune âge, montre qu’on peut briller sans être issue d’un grand club.

« Nos médailles sont des messages. On peut réussir, même avec peu. Si on y croit, si on bosse dur », conclut le capitaine de l’équipe.

Les Jeux de l’AES : plus qu’un tournoi, un souffle nouveau

Organisés pour la première fois à Bamako, les Jeux de l’AES marquent une volonté politique et culturelle forte. Montrer que le sport peut unir, que la jeunesse peut construire des ponts.
Et que les États du Sahel peuvent se redéfinir à travers leurs forces intérieures.

Le Burkina Faso, avec son entrée remarquée en wushu, prend date. Et montre que même les disciplines les plus techniques peuvent révéler des talents insoupçonnés