Casques bleus : le Burkina rend un vibrant hommage à ses héros tombés pour la paix

Ouagadougou, 30 mai 2025 — Dans une atmosphère de solennité et d’émotion, le Burkina Faso a commémoré ce vendredi la 77e Journée internationale des Casques bleus, rendant un vibrant hommage aux soldats engagés dans les missions de maintien de la paix à travers le monde.

Organisée en partenariat avec le système des Nations Unies, la cérémonie a mis à l’honneur le courage, la résilience et le sacrifice de milliers de militaires, notamment burkinabè, qui ont servi ou servent encore au péril de leur vie pour restaurer la paix dans des zones de conflit.

Le ministre des Affaires étrangères, SEM Karamoko Jean Marie Traoré, qui a présidé l’événement, a souligné que malgré les défis actuels, le Burkina Faso reste profondément attaché à ses valeurs de solidarité et d’hospitalité, et continue de jouer un rôle actif dans les opérations de paix. Il a rappelé que le pays est aujourd’hui le premier contributeur mondial de gardes de sécurité pénitentiaire dans les missions onusiennes.

« Nos soldats sont des sentinelles de l’espoir, des gardiens de la dignité humaine, même dans les recoins les plus sombres de notre planète », a-t-il déclaré avec force.

Le thème choisi pour cette édition, « L’avenir du maintien de la paix », interpelle sur l’évolution rapide des menaces : terrorisme asymétrique, désinformation, crise climatique, criminalité transnationale… Autant de défis auxquels les forces onusiennes doivent désormais faire face, souvent dans des contextes politiquement fragiles.

SEM Traoré a plaidé pour des mandats réalistes et adaptés aux contextes locaux, élaborés en concertation avec les pays contributeurs et les États hôtes, afin de renforcer les capacités nationales au lieu de les affaiblir.

De son côté, la Coordinatrice résidente des Nations Unies, Carol Flore-SMERECZNIAK, a livré le message du Secrétaire général de l’ONU. Elle a appelé à réformer et adapter les opérations de maintien de la paix à un monde en mutation, tout en rendant hommage aux soldats burkinabè qui servent depuis 1991.

Un moment fort de la cérémonie fut le dépôt de gerbe de fleurs en mémoire des soldats tombés, dont 48 Burkinabè morts en mission, sur les plus de 4 400 Casques bleus décédés à travers le monde. En 2024, 57 soldats ont perdu la vie dans ces opérations.

Cette journée du 29 mai, instaurée par l’ONU, rappelle que la paix n’est jamais acquise, mais se construit chaque jour avec engagement, courage et collaboration. Le Burkina Faso, par ses sacrifices et sa fidélité aux idéaux de paix, s’inscrit fièrement dans cette dynamique internationale.

Bamako 2025 : L’AES trace la voie d’une justice souveraine et unifiée face aux défis transnationaux

Bamako, 29 mai 2025Dans un contexte régional marqué par l’insécurité et la fragilité institutionnelle, les ministres de la Justice du Burkina Faso, du Mali et du Niger se sont réunis pour la première fois dans le cadre de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES). Cette rencontre historique, présidée par le Premier ministre malien, le général Abdoulaye Maïga, vise à renforcer la convergence juridique et judiciaire entre les trois États membres.

Les discussions ont porté sur la création d’une Cour de justice commune spécialisée, l’harmonisation des normes juridiques et la formation conjointe des magistrats. Ces initiatives visent à établir un socle juridique commun capable de faire face aux défis transnationaux tels que le terrorisme, le blanchiment de capitaux et la criminalité organisée.

Le ministre burkinabè de la Justice, Edasso Rodrigue Bayala, a souligné l’importance de transformer les recommandations en mécanismes concrets pour renforcer la souveraineté juridique de l’AES. Son homologue nigérien, Alio Daouda, a insisté sur la nécessité d’un système judiciaire commun pour inverser durablement les dynamiques d’insécurité.

La réunion a également abordé l’harmonisation du cadre réglementaire des professions juridiques, le renforcement des capacités des institutions judiciaires et la mise en place d’outils numériques partagés. Ces mesures visent à améliorer l’efficacité et la transparence des systèmes judiciaires des pays membres.

Cette initiative s’inscrit dans une volonté plus large de l’AES de renforcer la coopération régionale et d’affirmer son indépendance vis-à-vis des influences extérieures. Elle marque une étape significative dans la construction d’une justice souveraine et unifiée au service des peuples du Sahel.

Les poids lourds paieront plus cher selon le nombre d’essieux

(Ouagadougou, 28 mai 2025) — Une réforme importante vient d’être adoptée au Burkina Faso. Réuni sous la présidence du Capitaine Ibrahim Traoré, le Conseil des ministres de ce mercredi 28 mai a approuvé un décret modifiant les modalités de gestion du péage sur les routes bitumées du pays.

Cette décision concerne directement les véhicules poids lourds, qui seront désormais taxés en fonction du nombre d’essieux. Le but ? Rendre la contribution au péage plus équitable et garantir un financement durable pour l’entretien des infrastructures routières.

Une tarification plus intelligente grâce à la technologie

Selon le ministre des Infrastructures et du Désenclavement, Adama Luc SORGHO, le nouveau système repose sur l’installation de capteurs intelligents dans les postes de péage modernes. Ces dispositifs permettent d’identifier automatiquement le nombre d’essieux d’un véhicule lourd. Plus un camion est modifié ou renforcé, plus le tarif appliqué est élevé.

« Ce système permettra au Fonds spécial routier de collecter des ressources adaptées aux dommages causés par les camions sur les routes », a expliqué le ministre, soulignant la volonté du gouvernement de préserver durablement les axes routiers stratégiques du pays.

Les véhicules légers épargnés

Pas d’inquiétude pour les automobilistes classiques. Les tarifs restent inchangés pour les véhicules légers, les camionnettes, les motocyclettes et les tricycles. Cette mesure vise principalement les gros porteurs, souvent responsables de la détérioration accélérée du réseau routier.

Une mesure attendue et stratégique

Face à l’usure rapide des routes et aux défis budgétaires, cette réforme marque un tournant dans la gestion des infrastructures. Le gouvernement burkinabè affirme ainsi sa volonté de moderniser le système de péage tout en s’attaquant aux causes structurelles de la dégradation routière.

Ce décret s’inscrit aussi dans une logique de justice contributive : faire payer davantage ceux qui impactent le plus les infrastructures, tout en protégeant les usagers ordinaires.

Scandale bancaire en Éthiopie : 56 millions de dollars volatilisés, un réseau tentaculaire en cause

Un vaste scandale de détournement de fonds ébranle la principale banque publique éthiopienne, la Commercial Bank of Ethiopia (CBE), avec la disparition de plus de 7,7 milliards de birrs, soit environ 56 millions de dollars.

Selon des sources bien informées, cet argent aurait été transféré de manière frauduleuse à des particuliers et à plusieurs entreprises privées, dont Kerchanshe Trading Plc, un géant de l’exportation de café. À elle seule, cette entreprise aurait reçu plus de la moitié du montant total détourné.

Les premiers éléments de l’enquête révèlent l’existence d’un réseau complexe impliquant des employés de la banque, des représentants du secteur privé, et même des fonctionnaires de l’État. Chaque bénéficiaire aurait empoché jusqu’à 50 millions de birrs.

Ce nouveau scandale fait écho à un autre incident majeur survenu en mars 2025, lorsque plus de six milliards de birrs avaient mystérieusement disparu des comptes de la CBE. À l’époque, les autorités avaient évoqué une « défaillance du système » pour justifier cette perte colossale.

Pour l’heure, aucune arrestation n’a été annoncée, mais une enquête policière est en cours. La Banque nationale d’Éthiopie a réagi en urgence en renforçant les régulations du secteur bancaire, afin d’éviter la répétition de telles irrégularités.

Ni la CBE, ni les autorités policières n’ont encore publié de déclaration officielle. Mais en coulisses, les investigations s’intensifient pour identifier les coupables de ce détournement historique, qui remet en question la fiabilité du système bancaire éthiopien tout entier.

Cédéao : 50 ans d’unité ou d’illusions ? Bilan contrasté d’une ambition régionale

Cinquante ans après sa création, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) se retrouve face à elle-même. Fondée le 28 mai 1975 à Lagos, l’organisation rêvait d’intégration économique, de libre circulation, et de prospérité partagée. Un demi-siècle plus tard, le bilan est en demi-teinte.

L’un de ses acquis majeurs reste la libre circulation des biens et des personnes. Aujourd’hui, un seul document de voyage suffit pour traverser 12 pays. Finies les expulsions massives des années 1970 : des citoyens béninois, sénégalais ou ghanéens vivent et travaillent désormais à Lagos, Abidjan ou Niamey. Cette mobilité a renforcé une certaine cohésion économique entre les États membres, selon Nazif Abdullahi, commissaire aux Affaires internes de la Cédéao.

Mais malgré cette avancée, l’intégration économique reste incomplète. Le commerce intrarégional plafonne à moins de 15 % des exportations, et la plupart des infrastructures régionales, en dehors du corridor Lagos-Abidjan, sont inachevées. Le projet de monnaie unique, l’ECO, peine à se concrétiser, miné par des désaccords persistants. En outre, les contributions financières des États membres sont très inégales, forçant l’organisation à dépendre des bailleurs occidentaux.

Une lueur : le marché régional de l’électricité

Dans ce paysage morose, une réussite éclatante émerge : le système ouest-africain d’échange d’énergie électrique (WAPP). Grâce à une interconnexion de 7 000 km de lignes, les pays échangent plus de 4 TWh par an. D’ici cinq ans, l’objectif est de doubler ce réseau. Un marché régional d’achat-vente d’électricité a vu le jour à Cotonou, permettant à chaque pays de combler ses déficits par les surplus régionaux. Sediko Douka, commissaire aux Infrastructures, vise une couverture énergétique régionale de 75 % d’ici 2030.

La Cédéao joue aussi un rôle clé dans le financement des infrastructures énergétiques, comme le souligne Sylvie Maheux, ex-cadre de la Banque africaine de développement. Sa coordination avec les bailleurs de fonds a permis d’accélérer la croissance du WAPP, une dynamique désormais menacée par le départ de trois pays : le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

Une crise de légitimité profonde

Pour Carlos Lopes, économiste bissau-guinéen, la Cédéao, jadis modèle d’intégration, traverse aujourd’hui une véritable crise de légitimité. L’échec de l’ECO symbolise la fragmentation croissante du consensus régional. Le retrait de la Mauritanie en 2000, suivi de celui du Burkina, du Mali et du Niger, a gravement fragilisé l’unité de l’organisation. À cela s’ajoute une gestion maladroite des sanctions et des crises sécuritaires, qui a sapé la crédibilité de l’organisation.

Un anniversaire amer

Le cinquantenaire de la Cédéao, célébré sans faste à Lagos, réunit les 12 membres encore actifs. Pas de concerts, ni de feux d’artifice : la journée se veut sobre, introspective. Le général Yakubu Gowon, dernier père fondateur vivant, y apporte son témoignage. En toile de fond, une question plane : la Cédéao peut-elle se réinventer ou risque-t-elle de sombrer dans l’indifférence ?

Dans une Afrique de l’Ouest secouée par les bouleversements politiques et les tensions sécuritaires, l’organisation est à un tournant. Soit elle rebondit, soit elle cessera, non pas d’exister, mais d’avoir un véritable poids.

Tabaski 2025 au Burkina : la grande fête du sacrifice célébrée le 6 juin !

La Tabaski sera célébrée le vendredi 6 juin 2025 sur tout le territoire burkinabè. La Fédération des Associations Islamiques du Burkina Faso (FAIB) a annoncé la date ce mardi 27 mai par communiqué officiel.

Cette grande fête musulmane, aussi appelée Aïd El Kébir, a lieu chaque année le 10ᵉ jour du mois lunaire de Zoul Hijja. Dans ce cadre, la FAIB précise que la station d’Arafat, moment important du pèlerinage à La Mecque, se tiendra le jeudi 5 juin 2025.

Le président du présidium de la FAIB a profité de cette occasion pour adresser ses vœux aux fidèles musulmans et à toute la population. Il a prié pour que Dieu accorde Sa paix et Sa miséricorde au Burkina Faso.

La Tabaski est un moment fort du calendrier islamique. Elle symbolise la foi, le pardon et la générosité. Elle est marquée par le sacrifice du mouton, en souvenir du geste d’Ibrahim (Abraham), et par de grands rassemblements familiaux.

Que cette fête soit un temps de partage, d’unité et de renouveau spirituel pour tous les Burkinabè.

Mali : Une nouvelle charte pour la paix ou le début d’un tournant autoritaire ?

Le Mali entre dans une nouvelle ère politique. Alors que le pays tourne définitivement la page de l’accord de paix d’Alger, les autorités de la Transition s’apprêtent à adopter une Charte nationale pour la paix et la réconciliation. Ce document majeur, fruit d’une longue réflexion politique, entend offrir un cadre souverain, adapté aux réalités du pays, pour bâtir une paix durable.

Le 26 mai 2025, le Premier ministre Abdoulaye Maïga a dirigé une réunion stratégique à la Primature avec la commission chargée de la rédaction de cette Charte. Objectif : peaufiner les derniers détails avant son adoption officielle prévue pour le 30 juin prochain.

Lancée en juin 2024 sous l’impulsion du Président de la Transition, la commission présidée par l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga a connu un parcours semé d’embûches. Malgré des consultations nationales difficiles, les contributions citoyennes recueillies entre février et avril 2025 ont enrichi le texte, aujourd’hui structuré en 16 titres, 39 chapitres et 105 articles.

Une rupture assumée avec l’Accord d’Alger

En janvier 2024, le Mali avait déclaré l’accord d’Alger « caduc », rompant officiellement avec le processus soutenu par la communauté internationale. La nouvelle Charte se veut une réponse malienne, souveraine, et surtout libérée des influences extérieures. Un virage radical qui suscite à la fois espoir et inquiétude.

Car si le document met en avant des valeurs fortes comme le patriotisme, la cohésion sociale, la sécurité collective et la justice équitable, certains observateurs pointent l’absence de certains groupes armés dans les discussions. Un manque d’inclusivité qui pourrait fragiliser la portée réelle de la Charte sur le terrain.

Le texte entend également promouvoir une gouvernance transparente, la liberté de la presse et une lutte résolue contre la corruption. Fait notable, il mise sur les mécanismes traditionnels et locaux pour la prévention des conflits, marquant une volonté de recentrer les solutions au cœur des réalités maliennes.

Refondation politique ou centralisation du pouvoir ?

Cette dynamique s’inscrit dans un contexte de bouleversement profond. Le 13 mai 2025, tous les partis politiques et associations à caractère politique ont été dissous par décret présidentiel. Une décision inédite, justifiée par le besoin de « réorganiser l’espace politique », mais qui suscite de vives inquiétudes.

En parallèle, une nouvelle architecture législative est en cours d’élaboration. Elle vise à redessiner entièrement le paysage politique malien, en rupture totale avec le système précédent. Pour ses partisans, il s’agit d’un pas vers la stabilité et la cohésion. Pour ses détracteurs, cette refondation risque de consolider un pouvoir centralisé, au détriment du pluralisme et de la démocratie.

Le Premier ministre a néanmoins réaffirmé l’engagement du gouvernement à concrétiser les principes de la Charte sur le terrain. La route vers une paix durable est encore longue, mais le Mali, plus que jamais, semble décidé à la tracer seul, selon ses propres règles.

Une Afrique debout, en quête de justice et de reconnaissance

Ouagadougou, le 26 mai 2025 – Le Burkina Faso a célébré la 62e Journée de l’Afrique, sous le thème :
« Justice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine par le biais des réparations ».
Le ministère des Affaires étrangères et le Groupe des ambassadeurs africains accrédités ont organisé ensemble l’événement.

Le ministre Karamoko Jean Marie Traoré a dirigé la cérémonie. Il a rappelé l’importance de faire mémoire des injustices subies.
L’esclavage, la colonisation et les déportations restent des crimes contre l’humanité. Aucun récit ne peut les effacer.

« L’Afrique ne demande pas vengeance. Elle demande reconnaissance, mémoire, dignité et liberté pour construire l’avenir », a-t-il déclaré.

L’unité, une arme contre les défis actuels

Le Burkina Faso et les pays de l’AES mènent une lutte acharnée contre le terrorisme. Cette journée rappelle la nécessité de renforcer l’unité, la solidarité et la fraternité entre Africains.

« C’est le moment de défendre une Afrique forte, souveraine, libre dans ses choix », a insisté le ministre.

Le débat sur les réparations relancé

SEM Youssef Slaoui, ambassadeur du Maroc et doyen du corps diplomatique africain au Burkina Faso, a salué cette initiative.
Pour lui, cette journée offre un cadre idéal pour relancer le débat sur les réparations. Ce sujet revient régulièrement depuis les indépendances. Il a également invité à réfléchir à la place de l’Afrique dans le monde.

« L’Afrique doit passer du statut de victime à celui d’acteur de son propre destin », a-t-il affirmé.

Une célébration vivante et riche

Un panel a permis d’approfondir le thème des réparations. Une exposition culturelle et gastronomique a mis en valeur la diversité africaine.

Le 25 mai, jour officiel de la Journée de l’Afrique, incarne la naissance de l’Union Africaine. Il symbolise aussi un continent conscient de son passé, mais résolument tourné vers un avenir digne et solidaire.

Naissance imminente de la BCID-AES : l’Alliance du Sahel prépare sa souveraineté financière

Réunis à Bamako le 23 mai 2025, les ministres de l’Économie et des Finances de l’Alliance des États du Sahel (AES) ont franchi une étape cruciale vers l’indépendance financière de leur région. Sous la présidence du Premier ministre malien, en présence de son homologue nigérien, ils ont validé les travaux des experts en vue de la création de la Banque Confédérale pour l’Investissement et le Développement (BCID-AES).

Le processus avance à grande vitesse. Le capital initial de la future institution devra être libéré d’ici le 30 septembre 2025, avant la convocation de l’Assemblée générale constitutive. Le reste du capital social devra l’être au plus tard le 31 décembre 2028. La localisation du siège et d’autres éléments stratégiques seront tranchés par les chefs d’État de l’AES.

Pour le ministre malien de l’Économie, Alousséni Sanou, la BCID n’est pas une simple banque, mais un instrument de souveraineté financière. Elle servira à financer des secteurs vitaux : énergie, infrastructures, agriculture, éducation. Il y voit un outil puissant au service de l’autonomie et de la solidarité régionale.

Même son de cloche chez le ministre burkinabè, Dr Aboubakar Nacanabo, qui a rappelé le potentiel colossal de l’AES : une population de 78 millions d’habitants, dont 75 % de jeunes. Selon lui, la BCID incarne un levier d’espoir pour propulser le développement intégré de la région.

Lors de cette même rencontre, les ministres ont adopté le projet de texte portant création de la banque, qui sera intégré comme protocole additionnel. Ils ont aussi chargé les experts de finaliser rapidement le plan stratégique 2026-2028, les politiques internes, les manuels de procédures, et le système d’information de l’institution.

Scandale judiciaire à Banfora : le juge Sidaty Yoda condamné pour stellionat et blanchiment d’argent

C’est un coup de tonnerre dans le paysage judiciaire burkinabè. Le lundi 26 mai 2025, le Tribunal de grande instance de Ouaga 1 a rendu son verdict dans l’affaire impliquant le juge Sidaty Yoda, président du tribunal de grande instance de Banfora. Lui et ses deux co-prévenus étaient poursuivis pour stellionat et blanchiment d’argent. Après plusieurs audiences tendues, tous ont été reconnus coupables.

Le magistrat Yoda a été condamné à 18 mois de prison ferme. Mais ce n’est pas tout. Il devra également s’acquitter d’une amende colossale de 291 millions 600 mille francs CFA. Une somme qui reflète la gravité des actes reprochés. Ce verdict est inédit, car il touche un haut responsable du système judiciaire lui-même. Ce scandale, désormais public, soulève de nombreuses questions sur l’intégrité au sein de l’appareil judiciaire.

Ses co-accusés, Lamine Tera et Adama Ganamé, n’ont pas échappé aux sanctions. Le premier a écopé de 24 mois de prison, dont 6 mois ferme, assortis d’une amende ferme de 3 millions de F CFA. Le second, quant à lui, a été condamné à 24 mois de prison avec sursis et la même somme d’amende, également avec sursis.

Au-delà des peines privatives de liberté, le tribunal a exigé des réparations importantes. Les trois hommes devront verser solidairement 2,8 millions de F CFA pour couvrir les frais non compris dans les dépens. Mais surtout, ils devront indemniser les victimes à hauteur de plus de 175 millions de F CFA. Un montant qui souligne l’ampleur du préjudice causé.

Un verdict en demi-teinte pour le parquet

Pour mémoire, le parquet avait requis des peines encore plus sévères. Contre Sidaty Yoda, il demandait 48 mois de prison dont 24 mois ferme, accompagnés d’une amende de 2 millions de F CFA. Pour Lamine Tera et Adama Ganamé, le ministère public réclamait 36 mois de prison chacun, dont 18 mois ferme et une amende ferme d’un million de francs CFA.

Bien que les juges aient opté pour des peines moins lourdes que celles requises, la décision reste symbolique. Elle marque un tournant dans la lutte contre la corruption et le détournement de biens publics au sein même de l’institution judiciaire.

Les parties ont désormais quinze jours pour faire appel de cette décision. Ce procès pourrait donc connaître de nouveaux rebondissements. En attendant, cette affaire met à nu un malaise profond et appelle à une réforme en profondeur de la justice au Burkina Faso.