Les transporteurs du corridor Douala-Bangui menacent d’entrer en grève

Cette décision proviendrait d’une montée des tracasseries routières sur la partie centrafricaine du corridor Douala-Bangui.

Les transporteurs du corridor Douala-Bangui ne sont pas contents et l’ont fait savoir.  Le 13 janvier 2023, marquait la clôture des travaux de concertation entre les syndicats des chauffeurs camerounais et centrafricains. Les travaux ouverts le 9 janvier dernier, dans la zone transfrontalière de Garoua-Boulaï, visaient à canaliser un potentiel mouvement d’humeur de ces derniers.

En effet, Selon Ecomatin, dans une correspondance adressée au Président national de l’Union syndicale des conducteurs Centrafricains (Uscc), les organisations socioprofessionnelles des travailleurs du sous-secteur routier du Cameroun, s’insurgent face à une montée des tracasseries routières sur la partie centrafricaine du corridor Douala-Bangui, notamment sur le trajet Beloko-Bangui.

« Au-delà du renchérissement des perceptions indues, de la résurgence des contrôles intempestifs des unités des Forces de défense et de sécurité, qui se livre à la fouille systématique des camions, alors que lesdits camions sont soumis au paiement préalable d’une somme de FCFA 25 000 pour faciliter le déroulement du convoi, diverses formes de tortures entrainent régulièrement des décès de nos camarades. Il convient donc de dénoncer le non-respect des  dispositions pertinentes de la convention en matière de transport terrestre des marchandises qui consacrent les contrôles aux seuls check-points pour assurer la facilitation du transport en transit », peut-on lire dans le communiqué en guise de griefs reprochés par les transporteurs camerounais.

De quoi s’interroger sur la libre circulation des biens et des personnes sur ce corridor essentiel pour la RCA. Surtout quand on sait qu’annuellement un peu plus d’un million de tonnes de marchandises sortent du Cameroun pour la République Centrafricaine, selon le Bureau de gestion du fret terrestre (Bgft), et le coût d’acheminement des marchandises est de 3,350 millions de Fcfa par voyage.

Il faut dire que la notion de libre circulation reste encore un grand défi pour les pays de la Cemac, malgré les dispositions mises en place par les Etats membres. En effet, l’intégration sous régionale en zone Cemac demeure faible, soit un plus de 3%. Une faiblesse accentuée notamment par la multiplicité de contrôle sur les différents corridors souvent entachées des cas de corruption.

Tournoi Uniffac : mauvais début pour la RCA

Pour le match d’ouverture de la compétition, les Lions indomptables sont venus à bout des Fauves, 4-0.

 

C’est sans forcer que le Cameroun a démarre avec confiance le tournoi Uniffac le 12 janvier dernier. En lever de rideau hier face à la RCA, les joueurs du sélectionneur Jean Pierre Fiala,  ont étriqué la République Centrafricaine, scorant à quatre reprises.

Le premier but a été inscrit à la 36e minute par Fi Akamba. Les autres buts sont venus en seconde période avec notamment Tize Habib à la 55e minute, puis Angel Yondjo s’est offert un doublé à la 70e et 73e minutes.

Le tournoi préalablement ouvert aux pays d’Afrique centrale cette année ne compte que trois participants (Cameroun, RCA et Congo) car des pays comme la République Démocratique du Congo et le Tchad n’ont pas pu participer pour des problèmes de fraude sur l’âge.

Les deux premières équipes du tournoi seront qualifiées pour la Can U17 qui se jouera en Algérie.

 

 

 

RCA : les parents restent inquiets à Bozoum

Alors que la ville était menacée par l’arrivée des rebelles du CPC, les éléments de la Minusca ont réussi à instaurer le sentiment de quiétude.

 

Aux environs de 10 heures, il y a eu une débandade à Bozoum. D’après les renseignements que nous avons reçus, des éléments de la CPC (Coalition des patriotes pour le changement) se rapprochaient  de la ville. Ils étaient vus à 12 kilomètres, précisément dans le village Kparé. Quand on apprend qu’il y a une équipe de la guérilla qui arrive, on est obligé de se protéger. C’est ce qui a fait qu’effectivement, la population était en débandade » a affirmé Dieudonné Yougaïna, Préfet de l’Ouham-Pende.

Face à cette menace, la Minusca a rapidement porté son assistance au chef-lieu de l’Ouham-Pende. Les casques bleus, selon des sources dans la région, ont renforcé le dispositif sécuritaire dans la ville. Dans les différents quartiers de la ville, on pouvait noter un déploiement des forces de défense et sécurité,

« le calme est revenu de manière totale dans la ville de Bozoum. C’est parce que l’armée s’est levée avec l’appui des éléments de la Minusca. Ils ont mis un cercle autour de la ville et cela a rassuré la population. C’était un gargotier qui partait à la recherche de ce qu’il lui fallait pour entretenir son commerce qui était effectivement aperçu par ces hommes armés qui n’ont pas voulu, peut-être, qu’il vienne dénoncer leur présence. C’est ainsi qu’ils lui ont tiré dessus. Heureusement, il n’est que légèrement blessé au niveau du pied » , a indiqué Dieudonné Yougaïna.

A ce jour, c’est un sentiment de quiétude qui règne dans la ville. Les services de l’État sont opérationnels sauf les activités pédagogiques qui tardent à être effective avec des parents qui hésitent encore à renvoyer leurs enfants à l’école.

 

RCA : arrestation des agents de l’ONU

Le 10 janvier dernier, les autorités centrafricaines ont arrêté deux responsables de la Minusca.

 

La tension est actuellement vive entre la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca) et les autorités du pays. Tout a commencé le 10 janvier 2023. C’est ce jour, que deux membres du personnel de la Minusca qui sont des consultants internationaux et tous deux français sont arrivés en RCA. Alors qu’ils se trouvaient encore à l’aéroport international de Bangui-M’poko vers 16 heures, ils ont été arrêtés.

L’arrestation de ces deux militaires a été confirmée à par Anadolu Steve Tangoa, conseillé du Président centrafricain Faustin Archange Touadéra. Il explique que ces militaires ont été arrêtés mardi dans l’après-midi et depuis là, « ils sont détenus par la PAF (Police aux frontières) pour absence de visa ».

Le conseillé renseigne que les visas n’ont pas été demandés à Paris pour contourner les dispositifs de contrôle à priori mis en place par le ministère des Affaires étrangères. « Ils espéraient ainsi passer entre les nasses en obtenant les visas à l’aéroport de Bangui. Cette procédure obsolète doit cesser. Mise en place pour faciliter les voyages vers la RCA de ressortissants de pays dans lesquels nous n’avons pas de représentations diplomatiques, elle est utilisée aujourd’hui de façon anarchique. Bref! Les enquêtes sont en cours et si rien ne leur est reproché, ils seront élargis. Et c’est le lieu de rappeler la nécessaire coordination avec la MINUSCA pour la délivrance et le contrôle des accréditations », note encore le conseiller du Président centrafricain.

Une situation qui a rapidement alarmé la force onusienne. Cette dernière vient de confirmer qu’elle est en contact avec les autorités centrafricaines afin de résoudre ce problème.

Cette situation intervient dans un contexte où le sentiment anti Minusca et anti français est grandissant et RCA. Jusqu’à récemment, c’était la population de Baboua qui était réticente à la présence de la Minusca les accusant d’être de mèche avec la rébellion. 

La Minusca évite le pire en Centrafrique

La force onusienne a à ce jour, dépollué 900Km de routeS d’engins explosifs dans l’ouest du pays.

 

Les routes à l’ouest de la Centrafrique ont été prises d’assaut par des groupes armés rebelles. Ces derniers y ont planté des engins explosifs improvisés. Le 07 janvier dernier, les casques bleus se sont déployés sur l’axe Nguia-Bouar,

« Il s’agit des opérations ponctuelles de destruction d’engins non explosés, de neutralisation des explosifs et munitions, menées par des détachements des compagnies du génie du Pérou, du Cambodge et du Pakistan, afin de faire face à la menace des engins explosifs et leurs conséquences sur, entre autres, l’accès à l’assistance humanitaire, la mobilité des casques bleus et des Forces de défense et de sécurité centrafricaines, et les activités socio-économiques. La résolution 2659 (2022) du Conseil de sécurité des Nations Unies demande à la Minusca d’aider les autorités centrafricaines à prévenir, atténuer et combattre la menace que représentent les engins explosifs ».  explique le lieutenant-colonel Yahaya Aïssa,  porte-parole par intérim de la Force de la Minusca.

A ce jour, comme le renseigne le porte-parole de la Minusca, 900 km ont été dépollués dans les zones de Bocaranga, Niem, Berberati, Baboua et Nguia-Bouar.

 

 

Centrafrique-corruption : le président Touadéra frappe la main sur la table

Le chef de l’Etat a profité de son adresse à la nation le 31 décembre dernier pour réitérer sa volonté de lutter contre la corruption invitant les membres du gouvernement au sens des responsabilités.

 

«Certains ministres ont suivi les sentiers battus : peu d’initiatives, d’innovations, se confortant dans le règlement des parapheurs. Ces critiques doivent amener à un comportement citoyen, selon Maxime Balalou. Et aussi, amener chaque membre du gouvernement à comprendre que sa mission de servir l’État est un sacerdoce, » regrette le président Faustin Archange Touadera.

Et pour cette année 2023, le champ est vaste. Après l’adoption de la loi référendaire le 28 décembre dernier, les Centrafricains ont les yeux tournés vers les autorités. À en croire le secrétaire du gouvernement, il viendra un moment où tout le monde saura si le pays ira ou non à un référendum constitutionnel.

Une cellule de veille est déjà mise en place pour lutter contre la corruption, selon Maxime Balalou, ministre chargé du secrétariat du gouvernement : « Nous avons déjà mis en place cette cellule de veille qui a pour mission d’identifier des faits. Personne n’y échappera et des sanctions seront données à tous ceux, quel que soit le niveau de responsabilités, qui se sont compromis dans des comportements déviants mettant en cause les efforts du gouvernement. »

 

Un nouveau nonce apostolique en Centrafrique et au Tchad

Le Saint-Père a nommé Mgr Giuseppe Laterza nonce apostolique en République Centrafricaine et au Tchad, l’élevant en même temps au siège titulaire de Vartana, avec la dignité d’archevêque.

 

Le Pape François a nommé un nouveau nonce apostolique en République Centrafricaine et au Tchad. Il s’agit de Mgr Giuseppe Laterza, qui était jusqu’à présent conseiller à la nonciature.

Le nouveau nonce est né à Conversano (Bari) le 12 novembre 1970. Il a été ordonné prêtre le 12 novembre 1994, incardiné dans le diocèse de Conversano-Monopoli.

Mgr Giuseppe Laterza est diplômé en droit canonique. Entré au service diplomatique du Saint-Siège le 1er juillet 2003, il a travaillé à la nonciature apostolique en Uruguay et en Pologne, à la section des relations avec les États et les organisations internationales de la Secrétairerie d’État, et dans les représentations pontificales en Italie et en Géorgie. Il parle couramment le français, l’anglais et l’espagnol.

RCA : l’ONU prend des mesures contre les abus sexuels de son personnel

C’est à travers un atelier que la section conduite et discipline de la Minusca a réuni des professionnels de la presse autour de la prévention et de la réponse aux actes d’exploitation et d’abus sexuels.

Ils étaient au total 34 journalistes qui du 6 au 7 janvier 2023 ont participé à un atelier de renforcement des capacités organisé par la section conduite et discipline de la Minusca. L’objectif était d’équiper les participants à la sensibilisation du public pour atteindre la politique de tolérance zéro en matière d’abus sexuels.

Cette initiative, pour Alexandre Cudgenslheg, chargé de la section conduite et discipline à la MINUSCA, « entre en ligne directe avec la stratégie de communication de la MINUSCA pour prévenir et répondre de manière efficace aux actes d’exploitation et abus sexuels qui pourraient être commis par le personnel de la MINUSCA ».

Il a ajouté que « la politique de tolérance zéro du Secrétaire général ne peut pas devenir une réalité si et seulement si on ne prend pas en compte l’apport, l’appui, la contribution de chaque membre de la couche sociétale en République centrafricaine ».

Les journalistes ont ainsi reçu des notions sur la conduite à observer par le personnel des Nations Unies et sur le mécanisme de signalement et la manière de traiter les informations reçues par les plaignants.

Si tous les hommes de médias n’ont pas pu participer à cet atelier, leurs pairs qui s’y trouvaient ont néanmoins pris l’initiative de relayer suffisamment l’information auprès de leurs confrères,  « en tant que professionnels des médias déjà formés, nous devrons faire correctement notre travail. Une fois que nous avons les victimes en face, qu’est-ce que nous devons faire ? J’attire l’attention des confrères d’être conscients car la question de l’exploitation et d’abus sexuels n’est pas une question de scoop.  Une fois que cette formation sera terminée, nous allons effectuer un travail de sensibilisation dans les rédactions,» a indiqué Pascal Isidore Boutene, coordonnateur du réseau des professionnels des médias sur la prévention et la réponse aux actes d’exploitation et abus sexuels.

 

RCA : la population s’oppose à la Minusca

Les habitants de la localité de Baboua ont exprimé leur désintérêt envers le contingent bangladais de la Minusca l’accusant d’être en complicité avec les groupes armés.

 

Forte tension à Baboua. C’est une marque totale de désamour exprimé par la population de Baboua à l’endroit du contingent bangladais de la Minusca. Cela a été causé par le fait que plusieurs casques bleus ont été surpris à plusieurs reprises par la population en train d’échanger avec les chefs des groupes armés rebelles comme le révèle nos confrères du Potentiel centrafricain.

Une partie de la population accuse ainsi la force onusienne de fournir des armes et des munitions à la rébellion. Ce qui occasionne des tensions sécuritaires non seulement dans la région mais aussi dans le pays.

En représailles contre la Minusca, ils ont décidé de bloquer les routes pour limiter les déplacements du contingent bangladais.

 

RCA : « Il est temps pour les pays grands pollueurs d’arrêter les promesses fallacieuses et de passer à l’acte » demande F. Archange Touadera

Le président de la RCA a fait cette déclaration durant son allocution à l’occasion de la cérémonie de présentation des vœux du nouvel an du corps diplomatique le, 7 janvier 2023. Voici l’ensemble de son discours:

 

Monsieur Mostafa ALFAOUI, Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire du Royaume du Maroc, Doyen du Corps diplomatique ;

– Mesdames et Messieurs les Chefs de Missions diplomatiques et de Postes consulaires ;

– Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations Internationales ;

– Mesdames et Messieurs ;

En ce début d’année, j’ai le plaisir de vous accueillir, au Palais de la Renaissance, à l’occasion de la traditionnelle cérémonie de présentation de vœux du Corps diplomatique.

Je voudrais remercier le Doyen du Corps Diplomatique pour vos vœux collectifs sincères auxquels je suis sensible, ainsi que les paroles de soutien et d’encouragement qui les accompagnent.

 

C’est également à vous tous, Mesdames et Messieurs les Membres du Corps diplomatique, que j’adresse mes sincères remerciements pour votre présence à cette cérémonie, et pour les efforts que vous déployez quotidiennement pour renforcer davantage les relations amicales et fraternelles ainsi que la qualité du dialogue permanent que nous entretenons au sein des organisations et avec les Etats que vous représentez ici.

 

En retour, je voudrais, de tout cœur, vous adresser, au nom du peuple centrafricain, du Gouvernement et au mien personnel, mes vœux les meilleurs de santé, de bonheur, de paix et de réussite dans vos nobles et exaltantes missions.

 

Je formule les vœux de prospérité, de réussite et de paix pour vos pays et organisations, vos dirigeants, vos familles et vos collaborateurs respectifs.

 

– Mesdames et Messieurs les membres du Corps diplomatique ;

Je tiens à relever, pour m’en féliciter, l’attention particulière, souvent empreinte de sympathie, que vous accordez à nos actions en faveur du retour de la paix, de la sécurité et du relèvement socio-économique de notre pays, et l’écho que vous en faites, comme de fidèles interprètes, auprès de vos pays et organisations.

 

Le Doyen du Corps diplomatique vient d’en faire une belle illustration. Je retiendrais, à titre d’exemple, le soutien, la compréhension et les encouragements de vos pays et organisations à notre combat légitime pour la levée totale de l’embargo sur les armes et sur les diamants centrafricains.

 

L’embargo sur les armes, maintenu près d’une décennie en dépit du retour à l’ordre constitutionnel, a favorisé, en grande partie, la prolifération des groupes armés et des armes de petit calibre dans le pays, des attaques meurtrières contre les populations civiles et le pillage des ressources naturelles et, corrélativement, la persistance de la crise humanitaire.

On dit souvent que c’est dans l’épreuve qu’on fait le meilleur test de l’amitié.

La République Centrafricaine continuera de solliciter les soutiens de vos pays et organisations pour une levée totale de l’embargo sur les armes imposé par le Conseil de Sécurité des Nations-Unies et celui sur les diamants imposé par le Processus de Kimberley.

La levée totale de ces embargos injustes, permettra à mon pays, non seulement de renforcer les capacités opérationnelles de son armée et assurer la libre circulation des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire, mais aussi et surtout de tirer profit de l’exploitation de ses ressources minières afin de renflouer la caisse de l’Etat et d’assurer ses charges régaliennes.

Il est évident que les forces internationales ou bilatérales n’ont pas vocation à rester indéfiniment en République Centrafricaine.

 

Il faut éradiquer la cause qui justifie la présence des différentes forces étrangères sur le territoire national, à savoir l’insécurité entretenue par les associations des malfaiteurs qui écument le pays.

 

C’est pourquoi nous invitons vos pays et organisations respectifs à nous aider à construire notre outil de défense capable d’assurer la sécurité sur l’ensemble du territoire.

 

Mesdames et Messieurs les Membres du Corps diplomatique,

Cette traditionnelle cérémonie m’offre l’occasion de rappeler quelques défis auxquels nos pays et organisations ont dû faire face en 2022.

 

Comme vous le savez, l’année 2022 a été particulièrement marquée, dans le monde entier, par des phénomènes météorologiques extrêmes.

 

Nous gardons en mémoire les douloureux souvenirs des inondations du tiers du territoire du Pakistan, des pires inondations au Nigéria, au Niger, au Tchad, en République Centrafricaine, l’été le plus chaud en Europe, des feux de forêts en Californie aux Etats-Unis d’Amérique, la sécheresse qui frappe les pays de la corne de l’Afrique.

 

Il y a quelques jours, les Etats-Unis d’Amérique, l’un de nos pays amis, ont connu une vague de froid avec des températures particulièrement basses. Ces catastrophes naturelles ont endeuillé des milliers de familles à travers le monde. Le peuple centrafricain, par ma voix, vous charge de transmettre ses condoléances les plus émues aux familles endeuillées.

 

Outre le défi climatique, nos pays et organisations continuent de faire face aux effets dévastateurs du COVID-19 sur l’économie et le social. Nous nous inquiétons de la résurgence de cette pandémie et des nouvelles mesures de restriction que certains pays du monde commencent à prendre.

 

Par ailleurs, en dépit des efforts déployés par la communauté internationale, nous continuons d’assister à la montée des discours de haine, de l’extrémisme violent, du terrorisme, des migrations, lesquels défis sont devenus protéiformes et exacerbés par le bouleversement de l’ordre mondial, garant de la paix et de la sécurité internationales, suite à la guerre en Ukraine.

Dans le cadre de la recherche des solutions communes au défi climatique, la COP 27 dite « COP africaine », ou encore « COP de la dernière chance », organisée en novembre 2022, à Charm Al-Cheikh, en Egypte, dans un contexte marqué par des tensions géopolitiques, s’était néanmoins fixé quatre grands objectifs communs, à savoir l’atténuation, l’adaptation, le financement et une transition juste.

 

Au cours de cette Conférence, la République Centrafricaine a demandé la prise en compte de la situation particulière de l’Afrique dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques, condition sine qua non pour atteindre la neutralité carbone en 2050, enrayer l’érosion de la biodiversité et sauver notre planète qui s’effondre.

En dépit de la réticence des grands pollueurs, quelques compromis ont été trouvés, quoiqu’à minima, pour le financement de l’aide climatique internationale en vue de réduire l’écart entre les pays développés, grands pollueurs et les pays sous-développés, vulnérables aux effets des changements climatiques.

 

Cependant, il faut regretter que les accords et les promesses se suivent sans pour autant inverser la courbe du réchauffement climatique. Il est temps pour les pays grands pollueurs d’arrêter les promesses fallacieuses et de passer à l’acte si nous voulons sauver le village planétaire.

 

Tous ces défis ont mis en évidence que le multilatéralisme et la solidarité internationale constituent des solutions idéales permettant à l’humanité tout entière de surmonter les menaces.

 

La République Centrafricaine, mon pays, continuera de respecter ses différents engagements internationaux et de prendre part à la construction d’un monde meilleur et juste où aucune nation n’est laissée de côté.

 

Mesdames et Messieurs les Membres du Corps diplomatique;

En dépit du contexte mondial particulièrement difficile, la République Centrafricaine entre dans cette nouvelle année avec la ferme détermination de redresser sensiblement l’économie nationale, de consolider la paix et la sécurité, ainsi que ses relations d’amitié et de coopération avec vos pays et organisations respectifs.

 

Les relations que la République Centrafricaine entretient avec l’Afrique et le reste du monde n’ont cessé de se renforcer et se diversifier, reflétant ainsi notre choix de coopérer avec tous les partenaires.

 

Je me réjouis de la signature, le 12 décembre 2022, du Plan-cadre de Coopération des Nations-Unies pour le Développement durable, entre le Gouvernement centrafricain et le Système des Nations-Unies, couvrant la période 2023-2027 et prenant en compte ses aspirations.

 

Je me réjouis également de la nomination, le 27 décembre 2022, par le Secrétaire Général des Nations-Unies, de Monsieur Mohamed Ag Ayoya, aux fonctions de Coordonnateur résident des activités opérationnelles du système des Nations-Unies pour le développement en République Centrafricaine, ainsi qu’aux fonctions de Représentant Spécial Adjoint du Secrétaire Général pour la MINUSCA.

 

C’est aussi pour développer et renforcer notre coopération avec tous les pays et tous les continents que j’ai participé personnellement au Sommet Etats-Unis/Afrique qui s’est tenu à Washington DC et qui a mis un accent particulier sur le commerce et les investissements.

Les Etats-Unis d’Amérique peuvent apporter leur savoir-faire et leurs capitaux pour développer le continent africain dans un partenariat gagnant-gagnant afin de permettre aux Etats africains de tirer profit de leurs ressources naturelles et de leurs dividendes démographiques.

 

La République Centrafricaine disposant d’un gigantesque trésor géologique encore inexploité et d’une population en majorité jeune, veut prendre part activement à ce nouveau partenariat très prometteur.

 

A cet effet, elle a besoin de diversifier sa coopération et d’établir des relations empruntes de courtoisie réciproque et de respect mutuel.

 

En 2022, la quête des partenaires à l’écoute, des partenaires qui sont là quand nous traversons des moments difficiles, des partenaires qui nous donnent la sensation d’être compris et encouragés, nous a conduits à signer un Accord-cadre de coopération avec les BRICS, avec un programme et des projets stratégiques qui incluent le choix de Bangui comme Siège de l’Alliance internationale des BRICS en Afrique centrale.

 

Bien entendu, cette volonté de diversifier nos relations diplomatiques et économiques afin de rattraper tant soit peu notre retard de développement ne nous conduira pas à oublier nos amis traditionnels.

 

Nous demandons simplement que nos amis traditionnels nous comprennent, reconnaissent notre souveraineté et notre droit à la vie, qu’ils ne se lassent point, qu’ils cessent de nous blâmer et qu’ils nous soutiennent dans nos épreuves. Comme le dit si bien un adage « l’oiseau ne peut prendre son envol que lorsqu’il est soutenu par l’air ».

La République Centrafricaine revient de très loin. Elle a besoin du soutien de tous ses amis pour prendre son envol.

 

A cet égard, je voudrais condamner, ainsi que je le fais en toutes circonstances, les désinformations, les manipulations, les appels à la violence d’où qu’ils viennent et tous les actes d’hostilité à l’égard de nos partenaires.

 

A ce stade de mon propos, je voudrais dire que je comprends les inquiétudes et les appréhensions du Corps diplomatique quant aux messages de violence et de discours de haine devenus viraux sur les réseaux sociaux ou encore les coûts de permis de résidence exorbitants.

Devant le vide juridique, j’ai instruit le Gouvernement de légiférer les réseaux sociaux afin de protéger la vie privée des individus, lutter efficacement contre les fake news et par-delà garantir le bon fonctionnement de notre jeune démocratie.

 

S’agissant des coûts de permis de résidence exorbitants, le Gouvernement prendra toutes les dispositions nécessaires afin qu’une solution satisfaisante soit trouvée dans l’intérêt des relations qui unissent la République Centrafricaine et vos pays respectifs.

Mesdames et Messieurs les Membres du Corps diplomatique ;

 

Je continue de plaider pour un soutien international à nos efforts de restauration de la paix, de la sécurité et du relèvement économique.

 

Vous en êtes témoins, j’ai toujours tendu la main aux groupes armés, ce qui a permis la signature de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation Nationale (APPR-RCA) et la Feuille de Route Conjointe de Luanda.

 

C’est ici, l’occasion de saluer le respect par certains leaders de groupes armés des engagements pris ayant abouti à la dissolution de quatre (4) groupes armés sur les 14 signataires de l’APPR.

 

La République Centrafricaine continue de solliciter l’appui de vos pays et organisations pour une mise en œuvre complète de l’APPR, voie idéale pour une sortie pacifique et définitive de la crise, renforcé par la Feuille de Route Conjointe de Luanda.

C’est aussi dans ce cadre que nous avons organisé le dialogue républicain du 21 au 27 avril 2022 dont le Comité de suivi est déjà opérationnel, ainsi que le dialogue politique entre la République Centrafricaine et l’Union Européenne, le 5 novembre 2022.

Monsieur le Doyen du Corps diplomatique;

 

En vous réitérant mes remerciements pour l’engagement du Corps diplomatique renouvelé, je fonde l’espoir que la communauté internationale dont vous êtes les fidèles Représentants, ne ménagera aucun effort dans ses soutiens à la République Centrafricaine et restera mobilisée, dans cet élan de solidarité internationale, aux côtés du Peuple et du Gouvernement centrafricains, dans la perspective des élections locales prévues pour cette année 2023.

 

Je souhaite que cette nouvelle année 2023 soit l’année de la concrétisation de nos efforts communs de consolidation de la paix en République Centrafricaine, l’année d’une dynamique nouvelle et de renforcement des liens d’amitié et de coopération entre la République Centrafricaine et vos pays ou institutions respectifs.

 

Enfin, je tiens à vous assurer de mon soutien, de celui du Gouvernement et du peuple centrafricain, pour la réussite de vos missions.

Bonne et heureuse année 2023 !

Je vous remercie.