RCA : deux touristes suédois braqués à Bangui

Les deux victimes ont été agressées par des hommes en tenue des forces de l’ordre roulant dans un pick-up de l’armée.

 

Habillés en uniforme des forces de l’ordre, et roulaient dans un pick-up estampillé police nationale, les huit suspects ont agi à visage découvert. Les deux victimes ont finalement quitté la République centrafricaine quelques jours après leur agression, mais avec un très mauvais souvenir.

Le 7 juillet 2021, deux citoyens suédois, dont l’un était chef de la police de Stockholm, capitale  de la Suède, et l’autre un médecin, étaient arrivés à Bangui pour visiter le pays. Dès leur descente d’avion, ils ont pris un taxi à l’aéroport pour les amener à l’hôtel. Mais au cours de route, les deux touristes ont demandé au taximan de passer par le stade 20 000 places, la cathédrale de Bangui et d’autres lieux touristiques. Ce que le conducteur accepte.

Mais derrière leur véhicule, il y’avait un pick-up de la police qui les suivait depuis plusieurs minutes, et le taximan, de bonne foi,  informe les deux touristes de la présence du véhicule de la police qui vient derrière leur véhicule. Toutefois, il disait aux touristes de rester calmes.   Finalement, ils sont passés par le stade, puis la cathédrale. Mais en arrivant au rond-point  zéro du centre-ville, le pick-up de la police, à son bord, huit policiers en uniforme faisaient un signe d’arrêt au conducteur du taxi de s’arrêter. Ce qu’il a fait immédiatement. Mais à la grande surprise des occupants, ce n’était pas le conducteur qui était visé par cette intervention de la police, mais plutôt les deux touristes suédois. Avec une voix grave,  les policiers demandent aux deux touristes de descendre. Incroyable!

Comme les deux touristes parlent difficilement français, l’un d’eux tente d’expliquer aux policiers qu’ils ne sont que des touristes suédois. Selon leur propre terme, ils font partie du club des voyageurs. Mais le commandant de la police ne veut pas l’entendre. Il les a accusés d’être des mercenaires. Après 30 minutes de discussion, les deux touristes sont conduits au poste de police que CNC se réserve le droit de dénoncer.

Au poste de police, le commandant menace les deux touristes en disant qu’il va les amener aux Russes pour une interrogation musclée s’ils ne lui donnent pas une somme de 350 000 francs CFA. Aussitôt, l’un des touristes présente sa carte d’identité professionnelle de la police suédoise, mais le commandant centrafricain ne veut toujours pas l’entendre. Finalement, les deux touristes lui disaient qu’ils n’ont pas la somme qu’il demande, mais peuvent lui remettre tout ce qu’ils ont dans les poches. Le commandant accepte, et ils ont fouillé leurs poches et lui remettait une somme de plus de 100 euros. C’est ainsi que les deux touristes ont pu gagner leur hôtel quelques minutes plus tard et quitter le pays avec un mauvais souvenir.

RCA : Abdoukarim Meckassoua aurait quitté son pays

Convoqué  le 16 août 2021 par un juge d’instruction, l’homme politique serait parti en France dans la matinée du jour où il devait répondre  à la convocation.

 

Considéré comme le responsable de retour en cachette en Centrafrique de l’ancien Président François Bozizé sous sanction des Nations unies, Abdoukarim Meckassoua, accusé par le pouvoir de Bangui d’être lle créateur de la coalition des patriotes pour le changement (CPC), a été destitué de son poste de député le 12 août dernier par la cour constitutionnelle. Convoqué pour le 16 août par un juge d’instruction, il se serait rendu en France lundi .

Selon le journal panafricain jeune Afrique, l’opposant centrafricain a quitté Bangui dans l’après-midi du 15 août, avant la tombée de la nuit. Karim Meckassoua était accompagné par l’un de ses très proches, son neveu et collaborateur de longue date, Chamsou. Les deux hommes se sont embarqués sur le fleuve Oubangui afin de quitter le territoire centrafricain.

Malgré plusieurs publications sur les réseaux sociaux faisant échos de son arrivée à Paris lundi, plusieurs de ses proches ont indiqué qu’il serait toujours à son domicile du quartier KM5, et qu’il se préparait  à tenir une conférence de presse mardi à 11 heures au siège de son parti Chemin de l’espérance. Mais ce mardi à 11 heures, Karim Meckassoua n’était pas présent, et le journal panafricain jeune Afrique a publié en exclusivité sa fuite vers la France.

Selon la même source, son avocate, maître Arlette Sombo Dibelé affirme ne pas être au courant de la fuite de son client Abdoukarim MECKASSOUA vers la France.

 

RCA : lancement d’une alerte pour contrer Ebola (gouvernement)

Cette alerte, initiée à l’issue d’une réunion d’urgence, intervient au moment où un cas d’Ebola a été découvert en Côte d’Ivoire.

 

Le gouvernement centrafricain a lancé dimanche une alerte afin de détecter et de prendre en charge de manière précoce tout cas suspect de maladie à virus Ebola sur son territoire, a annoncé le ministère centrafricain de la Santé et de la Population.

Cette alerte, initiée à l’issue d’une réunion d’urgence, intervient au moment où un cas d’Ebola a été découvert en Côte d’Ivoire alors qu’il existe des mouvements de populations entre ce pays et la République centrafricaine (RCA), a indiqué le ministre de la Santé Pierre Somsé.

Il a précisé que les mesures prises à l’issue de la réunion visent surtout l’aéroport de la capitale Bangui, de même que les points d’entrée terrestres et fluviaux.

Somsé a sollicité la pleine coopération de ses compatriotes ainsi que de toute autre personne vivant sur le territoire centrafricain pour détecter les cas suspects.

Le ministère ivoirien de la Santé a confirmé samedi dernier un cas d’Ebola chez une fille.

RCA : une date d’indépendance qui en cache une autre

Officiellement, le pays est devenu indépendant le 13 août 1960. Mais pour de nombreux Centrafricains, c’est le 1er décembre 1958, date de la proclamation de la République, qui symbolise l’indépendance.

 

Chaque 13 août, les Centrafricains fêtent leur date d’accession à l’indépendance. Une journée qui donne lieu à quelques commémorations et des commentaires de fierté sur les réseaux sociaux. Mais même si pour la première fois, l’année dernière, un défilé militaire s’est déroulé ce jour-là, les autorités préfèrent célébrer le 1er décembre. À cette date, tous les corps constitués de la société centrafricaine défilent devant le président, et de nombreuses cérémonies ont lieu à travers le pays.

« Nous sommes les seuls qui célébrons deux fois l’indépendance dans l’année », confirme Bernard Simiti, professeur d’histoire et chercheur à l’Université de Bangui, et ancien ministre de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur. Pour mieux comprendre, il faut se replonger près de 73 ans en arrière. Le « Oui » l’emporte très largement lors du référendum sur l’indépendance du 28 septembre 1958, dans les anciennes colonies françaises de l’Afrique équatoriale française (AEF) et de l’Afrique occidentale française (AOF).

République centrafricaine

Dans la foulée, Barthélémy Boganda, ancien prêtre devenu député, promoteur de l’indépendance en Afrique centrale, propose à ses pairs de l’AEF de créer un vaste ensemble fédéral regroupant les quatre pays qu’il propose d’appeler République centrafricaine. Mais ce rêve panafricain se heurte au refus de ses homologues, qui, « travaillés par la métropole » selon Bernard Simiti, refusent cette union.

Par dépit, Barthélémy Boganda proclame alors, le 1er décembre 1958, la création de la République centrafricaine, limitée aux frontières de l’ancien territoire de l’Oubangui-Chari. Il met en place les institutions et dotera d’un hymne et d’une devise ce nouveau pays dont il est le premier président éphémère. Il meurt en effet officiellement dans un accident d’avion le 29 mars 1959, dans des circonstances qui demeurent toujours troubles. Son neveu David Dacko le remplace à la tête du gouvernement de la République centrafricaine. Il en devient le premier président l’année suivante au moment de son indépendance.

« Si Boganda n’avait pas disparu, selon moi, le 13 août n’aurait pas existé, poursuit le Pr. Bernard Simiti. Le 13 août faisait en effet partie de l’agenda de De Gaulle et Barthélémy Boganda ne voulait pas de ça. Pour lui, le 1er décembre était l’aboutissement de la lutte politique, et une manière de dire à ses pairs africains : ‘L’Union que je vous ai proposé et que vous avez refusé, et bien vous vous en souviendrez’. « Aujourd’hui, ajoute-t-il, amer, je crois que Barthélémy Boganda doit se retourner dans sa tombe. Depuis l’indépendance, il y a eu la création de la CEEAC et d’autres organisations régionales. Ce sont les idées revisitées de Boganda en quelque sorte. »

Jeune génération

Mais avec le temps, la perception du 13 août évolue au sein de la société. Rosmon Zokoué, le président de l’Association des blogueurs centrafricains (ABCA), le confirme : « Pour nous, la jeune génération centrafricaine, c’est plutôt la date du 13 août qui est la plus importante. C’est à cette date que nous sommes réellement devenus un pays indépendant. Et c’est cette date-là qui compte. Pour nous, le seul fait déjà d’être libres, et d’être dans une République, c’est très important. »

L’ABCA organise d’ailleurs ce 13 août une table ronde pour le compte de l’ONG panafricaine de blogueurs Africtivistes, autour de la justice et de la violence politique en Centrafrique. Pour Rosmon Zokoué, l’utilisation du 1er décembre par les autorités est clairement le fruit d’un calcul politique. Une façon de s’attribuer la mémoire de Barthélémy Boganda.

« Mais, insiste-t-il, le pays est divisé justement parce que l’héritage de Boganda, n’a pas été bien géré par la vieille génération. Il y a aujourd’hui des chiffres alarmants. Des centaines de milliers de déplacés et de réfugiés, presque 2,7 millions de Centrafricains qui sont en état d’insécurité alimentaire. Tout cela ne laisse pas indifférent vis-à-vis de tous les combats que Barthélémy Boganda avait essayés de mener. Avec les moyens légaux, je précise. »

Transmission

Plus qu’une question de célébrations, c’est donc surtout la question de la transmission de son œuvre politique qui doit être enseignée. « Pour que les valeurs que le père de l’indépendance a voulu transmettre au peuple centrafricain en général ne soient pas oubliées, poursuit le président de l’ABCA, il nous faut vraiment faire un travail de mémoire autour de son héritage, à travers ses maître-mots : Unité, Dignité, Travail [devise centrafricaine, NDLR]. »

Bernard Simiti l’admet, cette ambivalence de dates est bien également une question de génération. « Pour les jeunes, le 13 août compte. C’est une date importante. C’est ce jour-là que la RCA est devenue membre des Nations unies et a été reconnue sur le plan international, précise-t-il. Mais pour les Oubanguiens, c’est à dire ceux qui sont nés avant l’indépendance, c’est le 1er décembre. Étant donné que le 1er décembre est entré dans les mentalités des anciennes générations, c’est difficile de leur retirer ça aujourd’hui ».

Le professeur ajoute néanmoins un dernier argument, qui pourrait faire la différence : « On pourrait transférer les festivités du 1er décembre au 13 août, mais les autorités expliquent qu’au moins d’août, c’est un mois pluvieux, donc la pluie risque de gâcher la fête, contrairement au 1er décembre où nous sommes en saison sèche. »

Néanmoins, il reconnaît que les choses évoluent. « L’année dernière, il y a eu un début de festivités avec un grand défilé militaire qui a été organisé le 13 août. Les deux dates sont importantes pour la RCA, et c’est devenu une tradition. »

RCA-assemblée nationale : ouverture de la session extraordinaire

La session extraordinaire de l’Assemblée Nationale s’ouvre ce 12 aout à Bangui. Plusieurs points sont inscrits à l’ordre de cette session. Voici le décret  et les points inscrits à l’ordre de cette session.

 

Décret portant convocation de l’assemblée nationale en session extraordinaire

Le  Président de la République, chef de l’Etat, sur rapport du ministre chargé du secrétariat général du gouvernement et les relations avec les institutions de la République, le Conseil des ministres entendu, décrète.

Art. 1er : L’assemblée nationale est convoquée en Session extraordinaire du 12 au 26 aout 2021.

Art. 2 : L’Ordre du jour de la session extraordinaire porte sur l’examen des points suivants :

-La présentation du Programme de Politique Générale du Gouvernement par le premier ministre, chef du gouvernement ;

Le projet de loi de finance rectificative 2021

-Le projet de loi portant abrogation de la loi créant le Compte d’Affectation Spéciale-Développement Touristique et Artisanal (CAS-DTA)

-Le projet de loi portant abrogation de la loi créant le Fonds d’Appui au Développement Agropastoral (FDAP) ;

-Le projet de loi portant abrogation de la loi créant le Fonds de Développement Minier (FDM) ;

-Le projet de loi portant abrogation de la loi créant le Fonds National de l’Environnement (FNE) ;

-Le projet de loi portant abrogation de la loi créant l’Agence de Régulation du Secteur d’Electricité (ARSEC) ;

-Le projet de loi portant abrogation de la loi créant l’Agence de Stabilisation et de Régulation des Produits Pétroliers (ASRP) ;

-Le projet de loi relatif à la Convention n°190 concernant l’élimination de la Violence et Harcèlement dans le milieu du travail ;

-Le projet de loi autorisant la ratification de la Déclaration des Nations-Unies sur la Sécurité dans les Ecoles ;

-Le projet de loi autorisant la ratification de la Charte Africaine sur la Sécurité Routière du 21 janvier 2016

-Le projet de loi relatif à la ratification de la convention minière sur le mercure ;

-La proposition de loi portant abolition de la peine de mort et de certaines dispositions de la loi n°10.001 du 06 janvier 2010, portant Code Pénal de la RCA, initié par l’Honorable Roland Achille Bangue-Betangai ;

-Le projet de loi fixant le plafonnement des Dommages et Intérêt pour Cause de Licenciement abusif ;

-Le projet de loi portant déclaration de Patrimoine

-Le projet de loi portant création d’une Agence Nationale de l’Assurance Qualité, de l’Accréditation et l’Enseignement Supérieur de la Recherche Scientifique et de l’Innovation Technologique ;

-Le projet révisé de loi n°09.004 du 29 janvier 2009 portant Code du Travail en République Centrafricaine ;

-Le projet de loi portant création de l’Agence centrafricaine du Développement Agricole (ACDA) ;

-Le projet de loi portant création de l’Institut Centrafricain de Recherche Agronomique (ICRA) ;

-Le projet de loi portant  Code de l’Urbanisme et de la Construction

-Le projet de loi régissant la Promotion Immobilière de la République Centrafricaine ;

-Le projet de loi relatif aux Sceaux et Armoiries de la République ;

Art. 3 : Le présent Décret qui prend effet à compter de la date de sa signature, sera enregistré et publié au Journal Officiel.

Fait à Bangui, le 09 aout 2021

Le ministre Chargé du Secrétariat  Général du Gouvernement et des  Relations avec les Institutions de la République

Maxime Balalou

Le Premier ministre

Chef du Gouvernement

Henri-Marie DONDRA

Le Président de la République, Chef de l’Etat

 Professeur Faustin Archange TOUADERA

RCA: Le député Méckassoua destitué par la Cour Constitutionnelle

La Cour Constitutionnelle, après une procédure lancée contre le député Abdou Karim Méckassoua a décidé ce jeudi 12 aout de sa destitution en tant que député de la Nation.

 

Prévue mercredi 11 aout à 12 heures 00, l’audience publique de la Cour Constitutionnelle en vue de l’examen de la requête introduite par Ibrahim Alhisene Algoni, tendant à la déchéance du député Méckassoua a été reportée au lendemain, sans donner plus des raisons.

En effet, tout est parti du rapport du groupe d’expert de l’ONU sur la crise en Centrafrique du 26 juin 2021. Pendant la période considérée par l’enquête du groupe d’expert de l’ONU, la République centrafricaine est entrée dans une nouvelle phase de crise et les combats ont repris sur l’ensemble du territoire.

En décembre 2020, la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) a été établie, réunissant les groupes armés les plus puissants du pays. La CPC a tenté d’empêcher la tenue des élections prévues le 27 décembre 2020 et ses combattants ont participé à des opérations militaires en vue de prendre le pouvoir. Après l’échec de la prise de Bangui par la CPC le 13 janvier, les Forces armées centrafricaines (FACA), épaulées par des instructeurs russes et des forces rwandaises, ont mené une contre-offensive et ont progressivement repris les principales villes aux rebelles.

C’est dans ce contexte que le nom du député Abdou Karim Méckassoua, ancien président de l’Assemblée nationale sort dans le rapport du groupe d’expert des Nations-Unies. Dans la foulée, la justice centrafricaine lance une procédure contre quatre opposants dont Méckassoua. Ceux-ci sont interdits de sortir du territoire. Après une bataille politique et diplomatique, les mesures ont été levées au lendemain d’une mission de haut niveau de la communauté internationale en Centrafrique.

L’opposant Abdou Karim Méckassoua a été difficilement réélu député de la 2eme circonscription du 3e arrondissement de Bangui, face à Algoni, candidat du parti au pouvoir. Déchu, celui-ci saute sur le rapport du groupe d’experts des Nations-Unies pour lancer une enquête en procédure de destitution contre le député Abdou Karim Méckassoua.

Le rôle de Karim Méckassoua relevé dans le rapport de l’ONU

Dans le cadre de ses enquêtes sur la structure de la CPC, le Groupe d’experts a recueilli des informations sur le rôle de Karim Méckassoua, ancien Président de l’Assemblée nationale et candidat à l’élection présidentielle (voir S/2019/930, par. 40, et S/2018/1119, par. 33).

Au début de l’année 2020, des membres et des individus associés à l’ex-Séléka avaient confirmé́ au Groupe d’experts que Méckassoua poussait les groupes armés et l’entourage de François Bozizé́ à lancer une action militaire pour destituer le Président. Plus récemment, des membres du MPC et du FPRC ainsi que certains acteurs politiques ont expliqué́ que Méckassoua avait participé́ à la préparation de la tentative de coup d’Etat du 13 janvier, en coordination avec Bozizé́ et son entourage, ainsi que Nourredine Adam, Ali Darassa et plusieurs « généraux » du MPC.

Selon ces témoignages concordants et crédibles, Méckassoua espérait diriger un gouvernement de transition si le coup d’Etat de la CPC aboutissait. D’après de nombreux membres de la CPC, après l’échec du coup d’Etat, il a tenté́ de persuader Darassa de faire venir des renforts et de poursuivre l’offensive. Il aurait contacté́ un intermédiaire pour convaincre des mercenaires soudanais de traverser la frontière et de protéger Darassa et ses troupes alors qu’ils avançaient vers Bangui. Les mêmes sources ont indiqué́ que Darassa ne s’était pas laissé convaincre, avait refusé́d’avancer et décidé́de retirer ses troupes.

La méfiance qui régnait entre Meckassoua et François Bozizé́ est l’une des raisons qui a poussé́les éléments anti-balaka basés à Bangui à refuser de participer à l’attaque du 13 janvier (voir par. 24). Bozizé́, à l’instar de son entourage, était convaincu que Méckassoua cherchait à le trahir. Le jour de l’attaque, lors d’une conversation téléphonique, Maxime Mokom a fait part de ces soupçons à un associé de Meckassoua.

Meckassoua a déclaré́au Groupe d’experts qu’il n’avait joué aucun rôle à la CPC, que ce soit au moment de sa création ou lors de ses opérations militaires, et qu’il avait rompu tout contact avec François Bozizé́ après que celui-ci avait établi la coalition. Il a confirmé que l’entourage de Bozizé lui avait imputé la responsabilité́de l’échec de l’attaque du 13 janvier, mais a indiqué qu’il n’avait jamais eu l’intention de prendre le pouvoir par la force.

Une nouvelle crise politique ?

Abdou Karim Méckassoua avait perdu l’odeur de sainteté quand une procédure de destitution a été lancée contre lui en 2018, en tant que président de l’Assemblée nationale. Le motif de détournement de fonds a été brandi alors que des proches de ce dernier évoquaient plutôt sa position contre la montée en puissance de la Russie en Centrafrique, notamment l’octroi des permis de recherche et d’exploitation minière accordés à des sociétés russes en Centrafrique.

Méckassoua rentre dans une période de silence et est accusé à plusieurs reprises de fomenter un coup d’Etat contre le pouvoir de Touadera. Déjà, il a été pointé de doigt accusateur d’être le parrain de la Séléka puis proche de l’UPC de Ali Darass qui a longtemps défié l’autorité de l’Etat dans la Ouaka, la Basse-Kotto et une partie du Mbomou.

Membre de la coalition d’opposition (COD2020) et candidat déchu à la présidentielle de 2020, Abdou Karim Méckassoua a été aussi accusé très tôt d’être le cerveau des bruits de bottes dans le pays, au lendemain des élections. Aujourd’hui en cours de destitution en tant que député de la nation, une nouvelle page de la crise politique va s’ouvrir, dans ce contexte où la Présidence de la République est dans la dynamique d’organiser un dialogue Républicain dans le pays.

La crise politique née au lendemain des élections groupées est loin de terminer. L’opposition réunie au sein de la COD2020 ne reconnait toujours pas la victoire de Touadera, tant bien même qu’elle a accepté de participer au comité d’organisation du Dialogue Républicain. Méckassoua est vu comme une menace pour Bangui et seule la justice pourra déterminer sa responsabilité dans les crises que traverse le pays.

RCA : lancement de l’usine de Boali 2

Les travaux d’augmentation de la capacité de l’Energie Centrafricaine (ENERCA), lancés en 2019 ont pris fin ce mercredi 11 aout 2021.

 

Le président de la République Faustin Archange Touadera a présidé la cérémonie officielle en de l’usine de Boali 2. Grâce au financement du Fonds saoudien, l’ENERCA va alors répondre à au moins 70% des besoins de sa clientèle. L’énergie centrafricaine pourra être en permanence, réduisant ainsi le temps de coupure de 8 heures par secteur, un système instauré par cette société depuis presque 10 ans.

En juin, une mission s’est rendue dans cette ville pour évaluer l’avancée des travaux. En plus de l’usine de Boali où une deuxième turbine neuve a été installée, au centre-ville comme sur le site de Gobongo, des travaux étaient aussi en cours.

Sur le site du central thermique de Bangui, quatre (4) générateurs ont été installés. Ces générateurs, acquis sur Fonds Saoudien permettront de disposer de 10 Mégawatt de plus sur les 10 existants.

Le site B de l’ENERCA située à Gobango dans le 4eme arrondissement de Bangui est en chantier. Sur ce site, il est question des travaux d’élévation de tension. Même projet sur le site de Boali 1. Les travaux de Boali 2 qui viennent de s’achever permettront d’élever la tension de 63 à 110 Mégawatt.

Cette usine a été construite en 1967 par l’empereur Jean Bedel Bokassa. Elle a connu plusieurs dysfonctionnements et dégradations avant de se voir renaitre en 2021.

Financé par la Banque Africaine de Développement, la réhabilitation de la centrale électrique de Boali2 est une composante de la première phase du projet multinational d’interconnexion des réseaux de la République Démocratique du Congo et de la RCA. Ainsi, la ville de Zongo va bénéficier d’une interconnexion à partir de Bangui tandisque 9 localités de la RCA auront l’électricité partir du barrage de Mobayi.

RCA : les travaux de la commission d’enquête spéciale sur les allégations de crimes commis par les FACA et les mercenaires russes s’enlisent

La commission d’enquête spéciale mise en place le 14 mai 2021 a une durée de trois mois pour rendre son rapport.

 

Suite à la dénonciation faite par un groupe d’expert des Nations unies  sur de très graves présumées violations de droit de l’homme  et de droit humanitaire qui auraient été commises  par les soldats FACA et leurs alliés russes lors de la contre-offensive menée contre la rébellion de la coalition des patriotes pour le changement (CPC), le gouvernement avait  mis en place une commission d’enquête spéciale pour faire la lumière sur ces allégations. Mais cette commission spéciale, placée sous l’autorité du ministre de la Justice, et présidée par le procureur général Didier Tombeau, un proche du régime. D’ores et déjà, l’enquête menée par ladite commission s’enlise, et le procureur général tente de se justifier.

Selon le ministre de la Justice, la commission d’enquête spéciale mise en place le 14 mai 2021 a une durée de trois mois pour rendre son rapport sur les présumées violations du droit international humanitaire et crimes graves qui auraient été commis par les forces armées centrafricaines, mais également par les mercenaires russes de la société Wagner qui appuient l’armée nationale dans son offensive contre la CPC.

Selon le ministre de la justice  Monsieur Arnaud Djoubaye-Abazen  , « Les résultats de ces enquêtes seront fidèlement rendus publics, et les auteurs présumés des crimes feront l’objet de poursuite pénale conformément au texte en vigueur ». Or, cette commission devrait présenter le rapport final de ses enquêtes cette semaine, le procureur général, qui préside la commission, vient de proroger la date et parle désormais de la fin août.

Nous avons finalement commencé les travaux de la commission au mois de juin. Notre équipe était d’abord à la cour d’appel de Bouar, puis à la frontière avec le Cameroun et à Berberati. Des localités qui dépendent de la cour d’appel de Bouar. Après cela, nous avons mené des enquêtes sur les présumées accusations  portées à l’égard des militaires en service. Au cours de ce travail, nous avons écouté les officiers militaires, les autorités locales, les conducteurs des taxis-motos, les propriétaires des taxis – brousse ainsi que les victimes de Bouar.  Nous n’avons pas seulement orienté  nos enquêtes sur les FACA ET LEURS ALLIÉS. Nous avons également ouvert des dossiers sur les exactions commises  par les éléments du CPC. Par exemple au village Maloum, ils ont brûlé des maisons et détruit des biens. Notre équipe est aussi à Bria.  Dans cette ville, nous avons enquêté sur les accusations portées contre les FACA et leurs alliés. Nous n’avons rencontré aucun obstacle. Personne ne nous a empêchés à faire notre travail », a déclaré le procureur général Éric Didier Tombo. D’après lui, cette commission spéciale a jusqu’à fin août  pour présenter son rapport.

Comme disait le procureur, la commission  a débuté ses travaux qu’au mois de juin. Donc les trois mois doivent être décomptés à partir de ce mois et non le mois de mai.

Selon l’opposition et la société civile, il n’y a aucune chance pour que cette commission spéciale confirme les allégations de crimes portées par les nations unies contre les mercenaires russes de la société Wagner et les soldats FACA.

RCA : Lionel Nganangaoui justifie sa démission du MKMKS

Dans une note signée le 01 aout 2021, un groupe de jeune du MKMKS de Jean Serge Bokassa a annoncé une démission collective dudit mouvement. Quelques jours, l’un d’eaux a accepté de répondre aux préoccupations de Oubangui Médias.

 

Vous êtes responsable du comité du soutien de la jeunesse au mouvement MKMKS. Vous avez déposé une démission collective. Pourquoi avez-vous démissionné en bloc ?

Cette démission collective est le fruit d’une concertation approfondie avec la majorité des structures de base du MKMKS. Le fait d’adhérer à une organisation politique est un droit et le fait de démissionner d’une organisation politique est aussi un droit garanti par les lois de notre pays. Donc, nous ne comprenons pas pourquoi certaines personnes doivent crier Oh scandale. Certains pensent que ce document qui circule sur les réseaux sociaux est faux, mais je tiens à les rassurer que le document est bien authentique car il a été rédigé à l’issue d’une réunion élargie avec les responsables des structures de base mentionnés dans la lettre. J’ai les références convaincantes que je pourrais mettre à votre disposition.

En effet, comme nous avons mentionné dans notre lettre de démission, il y a des dysfonctionnements dans le MKMKS. Je m’en vais donc détailler les choses :

Il y a un manque de suivi des structures de bases jeunesse du mouvement, après la mise en place de ces structures, elles se débrouillent elles-mêmes, sans feuille de route.

Le bureau politique du mouvement se réunit très rarement, par exemple après les élections du 27 décembre 2020, le bureau politique ne s’est jamais réuni pour faire une évaluation des activités réalisées.

La majorité des grandes décisions sont prises de façon unilatérale. Depuis la création du mouvement, aucun congrès n’a jamais été organisé pour donner du poids aux organes du mouvement. Etc.

Voilà autant de désordres qui nous ont poussés à nous retirer car nous appartenons à une génération où on ne vient pas dire à la jeunesse ce qu’elle doit faire. Et, avec ces dysfonctionnements, on n’envisage plus notre avenir politique au sein d’une organisation politique comme le  . Au-delà des dysfonctionnements cités, il n’y a aucune considération personnelle ou complot. On a juste exercé un droit.

Quelles sont les entités concernées par cette démission collective ?

Les entités concernées par cette démission sont les structures de base jeunesse du MKMKS, la majorité. Car c’est fou de vous dire que toutes les entités ont démissionné. C’est juste la majorité.

D’aucuns voient déjà la main du pouvoir derrière cette démission collective. Vous aviez été consultés par le régime en place ?

On a jamais été consulté par les responsables du régime actuel, ni de près ni de loin. Certaines personnes peuvent raconter ce qu’ils pensent mais vous savez quand on est dans le monde de la politique on ne peut pas empêcher les gens d’avoir parfois des imaginations vides de sens.

Votre ancien coordonnateur, candidat à la présidentielle avait retiré sa candidature puis invité ses candidats aux législatives de faire autant. Comment aviez-vous accueilli sa décision ?

Je ne veux pas me prononcer sur ce sujet car ce n’est pas important pour nous qui avons démissionné. Ce qui est important pour nous, c’est notre avenir politique maintenant que nous ne sommes plus dans le MKMKS.

Maintenant que vous êtes partis, quel sera votre avenir politique ?

Écoutez, nous sommes des férus de la politique et on a des perspectives d’avenir afin d’être utiles à notre pays un jour. Vous le saurez le moment venu.

Combien de temps avez-vous passé avec le coordonnateur du MKMKS ? Quel souvenir gardez-vous de votre collaboration ?

Personnellement j’ai connu ce Monsieur (NDLR : Jean Serge Bokassa) dans des heures sombres, à l’époque où la coalition Séléka s’était emparée du pouvoir. Cela a fait presque 9 ans aujourd’hui.  Je garde de bons et de mauvais souvenirs de lui, puisque c’est un humain comme tout le monde mais la vie a toujours été comme ça et surtout la politique.

RCA : une ONG de l’épouse de chef de l’Etat accusée de distribuer des semences pourries

L’affaire a fait un grand bruit au sein des groupements agropastoraux et des associations des cultivateurs et cultivatrices de Bangui et de l’Ombella-Mpoko.

 

Après le scandale des riz avariés distribués à la population par le chef de l’État Faustin Archange Touadera, c’est le tour des semences pourries d’une ses épouses, Tina Margueritte. L’affaire a fait un grand bruit au sein des groupements agropastoraux et des associations des cultivateurs et cultivatrices de Bangui et de l’Ombella-Mpoko.

Lors de la campagne agricole 2021 – 2022, le ministère de l’Agriculture table sur une bonne perspective. Les pluies de ces derniers mois ont eu un impact très positif, et les cultivateurs en réjouissent, mais pas comme ils le souhaitent. Dans plusieurs villes de province, c’est la sécurité qui fait défaut.  Dans l’Ombella-Mpoko et dans la capitale par contre, c’est l’affaire des semences pourries qui est à la une.

En effet, le groupement des femmes agropastorales pour la lutte contre le sida (GROUFEPA), dirigé par la première dame de Centrafrique Tina Margueritte Touadera avait procédé à la distribution de plusieurs sacs des graines d’arachides aux différentes coopératives et associations des cultivateurs de l’Ombella-Mpoko et de Bangui. Sauf que les graines d’arachides distribuées sont quasiment toutes pourries et ne servent à rien.

Selon les bénéficiaires des groupements agricoles qui ont reçu les graines d’arachides de la part de l’ONG GROUFEPA, sur 10 sacs d’arachides de 25 kilos distribués, ils ne peuvent que se retrouver difficilement face à un kilogramme de bonnes graines à semer. La quasi-totalité des graines se sont transformées en poudre. Ce qui réduit considérablement l’espoir de ces cultivateurs. A cela s’ajoute la quantité donnée aux cultivateurs.

« Moi je ne condamne pas l’ONG GROUFEPA qui a fait la gentillesse de nous aider. Mais le problème vient probablement du propriétaire des graines qui savait pertinemment que celles-ci sont déjà pourries, et a donné ça gratuitement à l’ONG GROUFEPA pour qu’elle nous distribue aux coopératives agricoles. Mais si GROUFEPA les achète, ce qu’elle se faisait arnaquer. C’est de l’escroquerie, de vol », défend un membre d’un groupement agropastoral.

Contacté par CNC, un membre bénévole de l’ONG GROUFEPA refuse de donner plus de détail sur les circonstances de l’acquisition par son ONG de ces semences avariées.

Notons que les graines agricoles distribuées aux agriculteurs ne sont souvent de bonne qualité à cause de sa durée de stockage.