« Le moment est venu de vaincre » : Jean Emmanuel Ouédraogo galvanise les forces armées à Tenkodogo

En visite au Camp Général Tiémoko Marc Garango, le Premier ministre Jean Emmanuel Ouédraogo a encouragé les forces armées à intensifier la lutte contre le terrorisme. Il a salué leur bravoure et réaffirmé l’engagement de l’État à leurs côtés.

 

Le Premier ministre, Jean Emmanuel Ouédraogo, a appelé les forces armées burkinabè à renforcer la lutte contre le terrorisme. Cet appel a été formulé le vendredi 24 octobre 2025, au Camp Général Tiémoko Marc Garango de Tenkodogo, dans la région du Nakambé. Représentant le Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, le Chef du Gouvernement a rendu hommage à la bravoure, au dévouement et à la détermination des soldats engagés sur les différents fronts pour la défense du territoire et la protection des citoyens : « Vous êtes la fierté du Burkina Faso. Par votre courage et votre sens du sacrifice, des milliers de familles retrouvent leur dignité en regagnant leurs localités », a déclaré le Premier ministre devant les troupes.

Jean Emmanuel Ouedraogo a exhorté les forces combattantes à rester vigilantes et à consolider les acquis obtenus grâce à la cohésion au sein de l’armée et à la confiance avec les populations : « L’heure est venue de donner le coup final à l’ennemi », a-t-il martelé, invitant à un sursaut collectif pour restaurer l’intégrité du territoire national. Le Chef du Gouvernement a par ailleurs assuré les soldats de l’engagement continu de l’État à améliorer leurs conditions de vie et à renforcer leurs capacités opérationnelles, notamment par l’augmentation des effectifs et du matériel : « Comme vous, nous sommes déterminés à repousser l’ennemi et à libérer chaque parcelle de notre pays. La victoire est proche, et elle sera celle du peuple burkinabè », a affirmé Jean Emmanuel Ouédraogo.

Cette visite s’inscrit dans la dynamique de gouvernance de proximité prônée par l’exécutif, illustrant sa volonté de collaborer étroitement avec les forces armées pour bâtir un Burkina Faso souverain, pacifié et résilient.

Tenkodogo : Un magistrat burkinabè condamné pour escroquerie.

Le 16 juillet 2025, une audience foraine s’est tenue à Tenkodogo. Elle marque un tournant dans la lutte contre la corruption au sein même de l’appareil judiciaire burkinabè. Dans le box des accusés : un magistrat, un inspecteur de sécurité pénitentiaire et un tiers, tous poursuivis pour des faits graves. Corruption, escroquerie, acceptation de cadeaux indus : les chefs d’accusation sont lourds. Et les verdicts rendus par la Cour d’appel de Fada N’Gourma en déplacement en disent long sur la volonté d’assainissement en cours.

 

Une procédure emblématique

Les faits remontent à plusieurs mois. En octobre 2022, le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Tenkodogo avait déjà statué sur ce dossier. Le magistrat B. S. F., l’inspecteur pénitentiaire M. K., et un troisième prévenu, C. T., avaient été condamnés pour des faits d’escroquerie et de corruption. Ils ont tous interjeté appel. C’est dans ce cadre qu’est intervenue cette audience foraine. Elle s’est déroulée dans la salle d’audience du TGI de Tenkodogo, en présence de représentants de l’Autorité supérieure de contrôle d’État et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) et du Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC).

 

Des sanctions judiciaires et disciplinaires

Le magistrat B. S. F. a comparu. La Cour a maintenu sa culpabilité pour escroquerie. Elle l’a condamné à 15 mois de prison avec sursis, assortis d’une amende de 2 millions de FCFA. À  ce jugement s’ajoute une sanction disciplinaire déjà infligée par le Conseil supérieur de la magistrature.

Ses deux co-prévenus, absents à l’audience, ont vu leurs peines initiales confirmées. Le tribunal les avait jugés par défaut. Ils restent donc condamnés tels que statués en première instance.

Enfin, les trois prévenus sont condamnés solidairement à verser 500 000 FCFA au REN-LAC, pour couvrir les frais de procédure. Ils devront aussi payer les dépens du procès.

 

Une affaire symbolique

Le jugement rendu à Tenkodogo est significatif. Il intervient dans un contexte où la justice burkinabè tente de restaurer la confiance des citoyens. En sanctionnant un de ses propres membres, elle envoie un signal clair. Nul n’est au-dessus de la loi, pas même ceux chargés de l’appliquer.

La présence de l’ASCE-LC à l’audience souligne l’importance accordée à cette affaire. L’institution insiste sur son rôle dans la promotion de l’éthique et de la redevabilité. Le REN-LAC, partie civile dans ce dossier, voit cette décision comme un pas en avant dans la lutte contre l’impunité des élites administratives et judiciaires.

 

La justice face à ses défis

Cette affaire met en lumière les défis internes de la justice burkinabè. Si des efforts sont faits pour poursuivre les fautes administratives et financières, l’impact réel reste à consolider. L’indépendance des juges, la transparence des procédures et la confiance des citoyens sont encore fragiles.

En rendant une décision publique et ferme contre l’un de ses membres, l’institution judiciaire se donne les moyens de son redressement. Mais elle devra aller plus loin : renforcer les mécanismes de contrôle, protéger les lanceurs d’alerte et mieux informer les citoyens de leurs droits face aux abus.

 

Un test pour la gouvernance

Dans un pays confronté à de nombreux défis sécuritaires et sociaux, l’assainissement de la justice est crucial. Il conditionne la légitimité de l’État, l’efficacité des réformes et la réussite des politiques publiques. Ce jugement symbolique à Tenkodogo s’inscrit dans cette dynamique.

La suite dépendra de la constance de la volonté politique, de la mobilisation citoyenne et du soutien institutionnel à la lutte contre la corruption. Le cas du magistrat B. S. F. ne doit pas rester isolé, mais servir de précédent. Car seule une justice exemplaire peut inspirer le respect et garantir la paix sociale.