Burkina Faso : l’Initiative présidentielle redonne espoir aux prisonniers

 À la Maison d’arrêt et de correction de Bobo-Dioulasso (MAC-B), des détenus participent activement à la mise en œuvre de l’Initiative présidentielle pour le développement communautaire (IPDC), pilotée par le Bureau national des grands projets du Burkina (BN-GPB). Entre tissage du « Faso Dan Fani », teinture du « Kôkô Dunda » et élevage, ces activités ouvrent de nouvelles perspectives de réinsertion.

Ce vendredi matin, l’atelier de tissage de la MAC-B est en pleine effervescence. Vingt détenus, formés par l’IPDC, s’activent à la réalisation des célèbres pagnes traditionnels. L’apprentissage, jugé difficile au départ, devient vite une passion, comme en témoigne A. G., détenue depuis 2018 : « En un mois, on peut commencer à tisser. C’est très intéressant ».

Parallèlement, d’autres pensionnaires s’occupent de la bergerie et du poulailler mis en place grâce à la même initiative. Quatre cycles d’élevage de poussins et un programme d’embouche bovine et caprine sont déjà en cours.

Selon Lomboki Bonko, chef de service de la production pénitentiaire, l’IPDC a profondément changé la vie carcérale : « Avant, beaucoup étaient sans occupation. Aujourd’hui, les formés transmettent leur savoir aux autres ». Une boutique témoin, installée à proximité de la prison, permet d’écouler la production.

Le directeur de la MAC-B, Efrem Modeste Ky, salue le projet. IL appelle également à un soutien supplémentaire pour fournir des kits d’installation aux détenus à leur libération.

« C’est un moyen de favoriser leur réinsertion et d’éviter la récidive », souligne-t-il.

Pour le BN-GPB, ces actions, bien qu’encore en phase pilote, illustrent l’esprit de l’initiative présidentielle : offrir à chacun, même en détention, les moyens de contribuer au développement communautaire et de préparer un avenir meilleur.

RCA-Maison d’arrêt de Bangassou : les détenus préparés à la réinsertion sociale

Ce sont au total 50 détenus et deux agents de ladite Maison d’arrêt qui ont été formés en culture maraichères et en saponification.

 

La fin de la formation qui a duré trois mois a été couronnée par une cérémonie, le 10 septembre 2021, en présence de la préfète du Mbomou (sud-est de la RCA), Pierrette Benguere et de la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies, Denise Brown.

Le gouvernement centrafricain, dans sa stratégie nationale de démilitarisation des établissements pénitentiaires a entamé avec l’appui de ses partenaires dont la MINUSCA, un vaste chantier dans la réforme de son système pénitentiaire. L’autonomisation des prisonniers à travers des formations à des métiers pour leur permettre de retrouver une vie normale après avoir purgé leurs peines, est l’un des objectifs de cette action.

Par cette visite, la cheffe adjointe de la MINUSCA a voulu toucher du doigt les projets réalisés à ce jour dans le cadre des projets à impact rapide. S’agissant de la formation de ces détenus, Denise Brown a déclaré que : « Ce projet, qui s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de réinsertion sociale des détenus, est aussi l’occasion pour la MINUSCA à travers la Section des Affaires pénitentiaires, d’illustrer son soutien à l’Etat centrafricain dans son engagement pour la réforme du secteur pénitentiaire, conformément aux recommandations des états généraux de la Justice tenus en 2007 ».

Cette initiative est un projet qui, à long terme, vise à transformer le quotidien des bénéficiaires, mais aussi à lutter contre l’insuffisance alimentaire dans la localité. « J’exhorte les autorités administratives de la prison, les forces de défense et de sécurité à continuer d’être disponible et à travailler ensemble pour le suivi de ce projet et de sa pérennisation » a dit Pierrette Benguere à cette occasion.

Les détenus ayant choisi de se former en culture maraîchère ont créé un jardin potager d’une superficie d’un hectare et demi, où ils ont cultivé des tomates, du gombo, de l’oignon, entre autres. Ceux qui ont choisi la saponification ont fabriqué 584 morceaux de savons. Une partie de tous ces produits a été mise en vente sur le marché local et le reste destinée à la consommation des prisonniers.