Burkina Faso : une carte biométrique AES pour voyager sans passeport

Le Burkina Faso remplace sa Carte Nationale d’Identité par un document biométrique harmonisé avec l’Alliance des États du Sahel. Cette innovation marque un pas décisif vers l’intégration régionale et la libre circulation des citoyens.

 

Le Burkina Faso franchit une étape déterminante dans la modernisation de l’identité et l’intégration régionale. À l’occasion de la 6ᵉ Journée internationale de l’identité, officiellement ouverte à Ouagadougou le mercredi 17 septembre 2025 par le ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana, une innovation majeure a été dévoilée : le remplacement prochain de la Carte nationale d’identité burkinabè (CNIB) par la Carte nationale d’identité biométrique de l’AES (CNIB AES).

Cette nouvelle pièce, présentée par le directeur général de l’Office national d’identification (ONI), Arzouma Daouda Parfait Louré, répond aux normes de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES).

La CNIB AES permettra à ses détenteurs de circuler librement dans l’espace AES sans avoir besoin de passeport. Sa durée de validité est de dix ans, et elle sera dotée de dispositifs de sécurité renforcés la rendant quasiment infalsifiable. Elle pourra également être délivrée aux enfants dès l’âge de cinq ans.

En offrant à chaque citoyen une identité légale, fiable, sécurisée et accessible, le Burkina Faso entend contribuer à réduire le déficit mondial en matière de preuve d’identité. Aujourd’hui, plus de 850 millions de personnes n’en disposent pas, dont près de la moitié en Afrique. Cette situation limite l’accès à l’éducation, aux services sociaux, à l’emploi et à la justice.

Pour rappel, la Journée internationale de l’identité, organisée par le ministère de la Sécurité à travers l’ONI, se tient du 15 au 19 septembre 2025 à Ouagadougou. Elle est placée sous le thème : « Harmonisation intégrée des documents d’identité et de voyage dans l’espace AES : état des lieux, défis et opportunités pour la libre circulation des personnes et des biens ».

Passeports AES : le ministre de la Sécurité satisfait de la production et des réformes en cours à l’ONI

Le ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana, a effectué ce lundi 18 août 2025 une visite de terrain à la Division de la Migration (DM) et à l’Office National d’Identification (ONI), en compagnie du Secrétaire général du ministère, le Commandant Ahmed Ouédraogo, du Directeur général de la Police nationale et du Directeur général de l’ONI.

Cette sortie visait à constater l’effectivité de la production des passeports de l’Alliance des États du Sahel (AES) au Burkina Faso, à évaluer la capacité de l’ONI face à la demande croissante, et à apprécier les conditions d’accueil et de travail aussi bien pour les agents que pour les usagers.

Plus de 100 000 passeports déjà produits

Le ministre Sana a salué l’engagement du personnel ainsi que l’augmentation des capacités de production. Selon le Directeur général de l’ONI, Parfait Loué, depuis le lancement du nouveau passeport en septembre 2024, l’institution a fabriqué 102 000 passeports AES, avec une moyenne de plus de 700 documents délivrés chaque jour. Elle fixe actuellement le délai de délivrance à dix jours maximum, mais prépare un dispositif d’enrôlement express qui permettra aux demandeurs de recevoir leur passeport dans un délai très court.

Amélioration des conditions d’accueil

Outre la production, le ministre de la Sécurité a insisté sur l’amélioration continue des services rendus aux citoyens. Il a notamment instruit l’achèvement, d’ici le 30 septembre 2025, des travaux d’extension et de modernisation en cours : construction de nouveaux halls d’attente, augmentation du nombre de toilettes et renforcement de l’hygiène.

« Ces améliorations doivent garantir aux usagers un meilleur confort et une meilleure qualité de service dans l’obtention de leur passeport », a déclaré Mahamadou Sana, se disant globalement satisfait des efforts déjà accomplis.