Fonds de soutiens patriotiques : Plus 40 Milliards de francs CFA récoltés au troisième trimestre 2025

Le tandem BRAKINA/SODIBO confirme son rôle central dans le financement du Fonds de soutiens patriotiques (FSP), dont les recettes continuent de reposer sur le secteur des boissons et les contributions spéciales sur les bénéfices.

 

Les entreprises du secteur des boissons et les contributions spéciales sur les bénéfices demeurent les principaux piliers du financement du Fonds de soutiens patriotiques (FSP). Ainsi, en tête, le duo BRAKINA/SODIBO affiche des prélèvements cumulés de 45,88 milliards FCFA. Par la suite, la contribution spéciale sur les bénéfices des entreprises suit l’echelle avec 23,33 milliards FCFA, tandis que les prélèvements douaniers sur les produits importés complètent le trio de tête à 14 milliards FCFA. Parmi les autres acteurs majeurs figurent LIBS Brasserie (2,85 milliards FCFA) et MABUCIG (2,61 milliards FCFA).

Des performances contrastées au troisième trimestre

Au troisième trimestre par contre, les prélèvements issus du tandem BRAKINA/SODIBO ont rapporté 15,9 milliards FCFA, confirmant ainsi, le poids du secteur brassicole dans les ressources du FSP. Les recettes douanières ont également progressé pour atteindre les 5,88 milliards FCFA. En revanche, la contribution spéciale sur les bénéfices a connu une baisse marquée, ne générant que 345 millions FCFA sur la période.

Certaines entreprises, comme AFRIDIA Industries et Africa Food and Drink Industry, n’ont enregistré aucune contribution entre juin et septembre. Elles cumulent néanmoins respectivement 11,9 millions et 862,6 millions FCFAsur l’année. De son côté, TWELLIUM Industries a versé 101,8 millions FCFA au 3ᵉ trimestre, portant son total annuel à 456,9 millions FCFA.

Une mobilisation citoyenne toujours forte

Ces résultats traduisent la solidité du financement patriotique et la confiance croissante des entreprises dans le dispositif du FSP, moteur des efforts nationaux de défense et de développement. Le Comité de gestion du Fonds salue la régularité des versements et appelle à maintenir cette dynamique pour renforcer durablement la résilience nationale.

Agriculture : Détenus et soldats cultivent l’avenir du Burkina

Une mission de suivi des périmètres agricoles s’est ouverte le 13 juillet 2025 dans le cadre de l’Initiative présidentielle agricole pour l’autosuffisance alimentaire. Pilotée par le Bureau national des grands projets du Burkina, elle associe les Forces de défense et de sécurité ainsi que l’administration pénitentiaire. Objectif : évaluer les résultats concrets des unités engagées dans la production agricole.

 

Mission de terrain dans le Sud-Ouest du pays

Depuis le 13 juillet 2025, le Bureau national des grands projets du Burkina (BN-GPB) déploie, en collaboration étroite avec la Direction centrale du génie militaire (DCGM) et la Direction générale de l’administration pénitentiaire (DGAP), une mission conjointe dans plusieurs régions du pays. Cette équipe a pour charge d’évaluer l’état d’avancement des périmètres agricoles installés dans le cadre de l’Initiative présidentielle pour la production agricole et l’autosuffisance alimentaire (IP-P3A).

Ce programme stratégique mobilise activement les ressources humaines et logistiques des Forces de défense et de sécurité (FDS), ainsi que celles des établissements pénitentiaires, afin de produire localement des denrées alimentaires en quantité suffisante.

 

Première étape : la caserne de Gaoua

Le lundi 14 juillet 2025, la délégation s’est rendue à Gaoua, dans la région du Sud-Ouest, pour une première étape de terrain. Sur place, le 22e Régiment d’infanterie commando a présenté un périmètre agricole de 4 hectares, mis en valeur depuis le lancement de l’IP-P3A.

Les parcelles visitées sont emblématiques de la stratégie gouvernementale de sécurisation alimentaire. En plus de contribuer à nourrir les casernes, elles doivent générer un surplus destiné à approvisionner les centres urbains proches ou renforcer les stocks stratégiques.

 

Un programme structurant, aux résultats concrets

Lancé en 2023, le programme IP-P3A ambitionne de faire du secteur militaire et pénitentiaire un acteur-clé de la souveraineté alimentaire. Plusieurs régiments et maisons d’arrêt disposent aujourd’hui de moyens leur permettant de cultiver, irriguer et récolter en autonomie sur des périmètres sécurisés

La mission du 13 au 19 juillet 2025 permet de mesurer concrètement les performances des unités, d’identifier les difficultés techniques et de renforcer la coordination entre partenaires. Les observations seront consignées dans un rapport qui alimentera les futures orientations de l’IP-P3A.

 

L’implication des maisons d’arrêt dans la dynamique

Au-delà des FDS, le projet implique également plusieurs établissements pénitentiaires. En y introduisant des activités agricoles structurées, le gouvernement souhaite promouvoir des actions de réinsertion sociale tout en rendant les structures plus résilientes sur le plan alimentaire.

Ces unités agricoles sont encadrées par des techniciens du ministère de l’Agriculture et bénéficient d’un appui logistique du génie militaire. Dans certaines prisons, la production de maïs, de légumes et de tubercules dépasse désormais les besoins internes.

 

Vers une autonomie renforcée et une montée en puissance

L’objectif affiché de l’IP-P3A est de couvrir jusqu’à 20 % des besoins alimentaires stratégiques du pays à l’horizon 2026, grâce à la mobilisation des FDS, des prisons et de structures publiques partenaires. Cette montée en puissance passe par l’extension des surfaces cultivées, la mécanisation progressive et la sécurisation des intrants.

Le BN-GPB, en coordination avec les autorités régionales, prévoit également de favoriser les synergies entre les casernes et les communautés rurales voisines, pour renforcer les chaînes locales de valeur.

 

Une réponse multisectorielle à un défi national

En conjuguant agriculture, défense, réinsertion et développement local, l’IP-P3A incarne une approche multisectorielle inédite. Le Burkina Faso entend ainsi répondre de manière durable aux défis liés à la dépendance alimentaire, tout en consolidant l’engagement citoyen de ses institutions.

 

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