FAO : Le Burkina Faso élu au Conseil lors de la 44e session à Rome

Le Burkina Faso a été élu au Conseil de la FAO, lors de la 44e session tenue à Rome. Une avancée diplomatique pour la souveraineté alimentaire.

Une session stratégique pour la souveraineté alimentaire mondiale

Du 28 juin au 4 juillet 2025, la capitale italienne Rome a accueilli la 44e session de la Conférence de l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO). Le Burkina Faso, représenté par Son Excellence Cyrille GANOU/BADOLO, Ambassadeur et Représentante permanente à Rome, a pris une part active aux travaux.

 

Une élection conjointe Burkina-Niger au Conseil de la FAO

Moment fort de cette session : l’élection du Burkina Faso et du Niger au Conseil de la FAO. Les deux pays membres de la Confédération des États du Sahel (CES) ont présenté une candidature conjointe. Celle-ci a été validée pour un mandat de trois ans.

Selon le calendrier adopté, le Niger siègera au Conseil du 1er juillet 2025 au 31 décembre 2026. Le Burkina Faso prendra le relais du 1er janvier 2027 au 30 juin 2028.

Une participation marquée par un plaidoyer fort

Dans son intervention, l’Ambassadrice Cyrille GANOU/BADOLO a salué les efforts engagés par le Burkina Faso pour atteindre la souveraineté alimentaire. Elle a mis en avant les résultats des initiatives impulsées par le Chef de l’État, le Capitaine Ibrahim Traoré.

Elle a également lancé un appel à un changement de paradigme dans les partenariats multilatéraux, appelant à plus de justice, de respect mutuel et de solidarité dans la coopération internationale.

 

Des réformes majeures au menu des travaux

Outre les élections, la session a examiné plusieurs points stratégiques :

  • Deux propositions d’amendement des textes fondamentaux de la FAO ;

  • Le Plan à moyen terme 2026-2029 ;

  • Le Programme de travail et le budget 2026-2027 ;

  • Le Cadre stratégique révisé 2022-2031 ;

  • La situation globale de l’alimentation et de l’agriculture.

L’élection d’un nouveau Président indépendant du Conseil a également eu lieu, dans un contexte de redéfinition des priorités mondiales en matière de sécurité alimentaire.

Une reconnaissance pour le Burkina Faso

L’élection du Burkina Faso au sein du Conseil de la FAO représente une avancée diplomatique majeure. Elle vient reconnaître les efforts fournis sur le terrain, mais aussi la volonté du pays de participer activement à la gouvernance internationale des systèmes alimentaires.

RCA : la crise sécuritaire a encore aggravé l’insécurité alimentaire

C’est désormais la moitié de la population qui se trouve en situation d’insécurité alimentaire, soit un tiers de plus que l’année précédente.

 

En République centrafricaine après l’offensive menée en début d’année par la coalition rebelle de la Coalition pour le changement (CPC) et repoussée aux portes de Bangui, la capitale, c’est désormais la moitié de la population qui se trouve en situation d’insécurité alimentaire, soit un tiers de plus que l’année précédente.

En Centrafrique plus de 70% de la population vit et dépend de l’agriculture pour sa subsistance dans les zones rurales selon la FAO. Avec la crise sécuritaire, la plupart des paysans n’ont pu travailler au champ cette année. Nous sommes actuellement en pleine période de soudure, les ressources de l’année précédentes sont épuisées, la prochaine récolte sera très mauvaise et la famine guette. Les humanitaires du Programme alimentaire mondial (PAM) et de la FAO tirent la sonnette d’alarme et organisent des distributions de semences et de vivres à la population,

Dans la cour de la mairie du 7e, les sacs de semences déchargés des camions passent de main en main. Des dizaines de personnes attendent patiemment. Vêtue d’un gilet jaune, Arlette Alègnè tient les comptes : « Dans ces sacs, il y a le riz, les courges, le maïs, les haricots et les outils pour cultiver avec. »

Pénurie

La saison des pluies a déjà commencé. Plus que quelques semaines pour semer. « Bien que nous soyons dans une usine, c’est un quartier agricole, explique Joseph Tagbaley, maire du 7e arrondissement. Beaucoup de crises, cela suppose qu’il n’y a pas eu assez de cultures, beaucoup de semences manquent. Donc la position n’est pas florissante. »

L’offensive rebelle a bloqué les voies d’approvisionnement et l’accès aux champs pour les paysans. Desiré Arsène Fedivo de l’ONG Groupement des femmes agro-pastorales (Groufepa), pose la question : « La majorité de la population, qui vit des produits agricoles, s’ils n’ont pas le temps d’aller aux champs, à la pêche, à l’élevage, que vont-ils manger à la maison ? »

Le pays subit donc une pénurie et une flambée des prix, car 70% des denrées sont importées. La situation est bien plus dramatique dans l’intérieur du pays, où il y a 730 000 déplacés. Les humanitaires tentent de leur venir en aide mais l’accès reste très difficile.

RCA: flambée des prix du manioc à Bangui

Dans la capitale centrafricaine, le prix de la bassine de manioc est passé du simple au double.

Il est devenu difficile de trouver du manioc dans la capitale. Le manioc est mangé sous forme de « boule gozo», sous forme de bâton fermenté, le « chikwangue », ou encore sous forme de poudre… Il est la base de l’alimentation des Centrafricains. Près de 700 000 tonnes ont été produites en 2018 (en légère baisse de 3% par rapport à  l’année 2017). Aujourd’hui la bassine de manioc coûte près du double de son prix habituel.

Dans les allées du marché central de Bangui, le manioc se fait rare. Pisca tient un petit stand de légumes et crudités. « Il n’y a pas de manioc, le manioc c’est cher. Ngaoui c’est 4500 francs CFA, normalement c’est 2500 FCFA. Un sachet comme ça 500 FCFA. Les clients viennent acheter mais c’est cher. C’est très cher. C’est grave en Centrafrique pour le manioc. »

Un problème pris au sérieux par la FAO. Plusieurs éléments selon l’organisation expliqueraient cette flambée des prix. La période de soudure, la spéculation liée aux problèmes de carburants ainsi qu’un troisième facteur, détaille Abel Kongbo, le point focal (ou référent) Sécurité alimentaire de la FAO.