Faso Mêbo : Le destin de l’Afrique se construira ensemble ou ne se construira pas !

Le 20 juillet 2025, dans un climat empreint de solidarité et de fierté panafricaine, des figures de l’influence numérique ( Influenceurs ) venues de divers horizons ont posé un geste fort : offrir 10 tonnes de ciment à l’initiative présidentielle Faso Mêbo. Ce don n’est pas qu’un soutien matériel. Il révèle une mutation profonde des rapports entre engagement citoyen, patriotisme africain et pouvoir symbolique des créateurs de contenu.

 

Faso Mêbo : Une Afrique qui s’engage autrement : 

 

D’abord, il faut souligner que le don collectif de ces influenceurs n’est pas anodin. Le ciment, matière de construction par excellence, devient ici métaphore d’un projet continental : bâtir l’unité et la souveraineté par l’action concrète. À travers Faso Mêbo, les autorités burkinabè encouragent une mobilisation populaire pour le développement endogène, dans un contexte où les défis sécuritaires, économiques et sociaux imposent de nouvelles formes de solidarité.

Or, ce sont des voix populaires qui ont porté cette action. Des personnalités comme Jojo le Comédien, DJ Domi, Aïcha Trembler, Fabienne Dipama ou encore le Camerounais Bovan, tous issus de la sphère numérique, ont su rallier leurs communautés autour d’un idéal de solidarité panafricaine. Ce glissement du politique vers le culturel et l’influentiel marque une évolution dans les modes d’engagement.

 

 

Être visible ne suffit plus : il faut désormais être utile.

 

En outre, cette initiative illustre un nouveau type de diplomatie, décentralisée, informelle, mais puissante. L’État burkinabè ne sollicite plus seulement les ambassades ou les ONG. Il mobilise aussi les cœurs. À travers Faso Mêbo, il appelle à l’adhésion directe des citoyens, qu’ils soient burkinabè ou non, sans passer par les cadres habituels de la coopération internationale.

Dans ce cadre, les influenceurs deviennent des agents de diplomatie douce. Leur audience dépasse les frontières, leurs messages touchent des millions de jeunes africains souvent peu sensibles aux discours politiques classiques. En choisissant de répondre à l’appel du président Ibrahim Traoré, ces créateurs de contenu inscrivent leur notoriété dans un cadre de responsabilité collective. Ils démontrent qu’être visible ne suffit plus : il faut désormais être utile.

 

Le patriotisme comme nouveau levier d’influence

 

Par ailleurs, cet épisode témoigne d’un changement dans le rapport des influenceurs à leur rôle social. Jusque-là cantonnés à l’humour, à la musique ou à la danse, certains d’entre eux optent désormais pour un positionnement engagé. Cela ne relève pas uniquement d’un souci d’image. Il s’agit aussi d’un alignement stratégique avec les aspirations nouvelles des jeunesses africaines.

Dans de nombreux pays, les jeunes réclament davantage d’authenticité, de souveraineté et de participation. En s’associant à Faso Mêbo, les influenceurs traduisent ces attentes en actes visibles, palpables, concrets. Leur don n’est donc pas isolé. Il fait partie d’un mouvement plus large, où l’engagement devient un critère d’admiration et de légitimité.

 

 

Une stratégie gouvernementale bien pensée

 

Du côté de l’État, cette mobilisation d’influenceurs issus du concours House of Challenge n’est pas fortuite. Ce concours, d’envergure panafricaine, vise à révéler de nouveaux talents et à favoriser l’émergence de voix alternatives. En accueillant ces jeunes figures au sein du projet Faso Mêbo, le gouvernement burkinabè démontre qu’il comprend les leviers modernes de communication et de mobilisation.

Plutôt que de compter uniquement sur des dispositifs institutionnels, l’exécutif choisit de parler le langage des réseaux, de l’engagement viral et de la communication incarnée. Cette stratégie, si elle se poursuit avec cohérence, pourrait inspirer d’autres pays du continent, en quête de modèles d’appropriation citoyenne du développement.

 

 

Initiative Faso Mêbo : Un instrument de conscience panafricaine

 

Enfin, la portée de ce geste dépasse les frontières du Burkina Faso. Il envoie un message clair : le destin de l’Afrique se construira ensemble ou ne se construira pas. La présence du Camerounais Bovan en est l’illustration parfaite. Dans un continent où les élans régionalistes et nationalistes ont souvent freiné les initiatives de coopération, voir des jeunes personnalités s’unir autour d’une cause commune redonne espoir.

Le ciment livré à Faso Mêbo devient alors le symbole d’un continent en construction, au sens propre comme au figuré. Il appelle à une nouvelle forme de solidarité, débarrassée des cadres rigides et portée par la société civile, la jeunesse et la culture.

RCA : la flambée du prix du ciment bloque les chantiers à Bangui

En République centrafricaine, depuis le début de la crise en décembre, le prix du ciment a augmenté de plus de 50 %.

 

Les prix des produits importés de première nécessité sont toujours stables ou à la hausse en Centrafrique, malgré la reprise progressive du trafic sur le corridor qui relie Douala à Bangui. C’est le cas par exemple du prix du ciment qui augmenté de plus de 50 % depuis le début de la crise en décembre.

« Voilà le chantier, tout est resté comme ça… On peut pas avancer », montre Martial. Ce chantier, il y a investi toutes ses économies. Il voulait construire une maison de six chambres et deux salons. Elle devrait déjà être finie, mais n’en est qu’à  ses fondations. Depuis le début de l’année, plus un coup de pioche n’a résonné ici depuis la hausse brutale des prix du ciment.

« Quand le devis a été fait, c’était sur la base de 8300 francs CFA le sac de ciment. Aujourd’hui, on est à 13 500. Donc soit tu continues et tu fais les deux tiers des travaux et tu dois chercher l’argent pour payer le dernier tiers. Soit, tu t’arrêtes et tu attends que le prix redevienne normal. »

Tout autour des amas de sables et de gravats qui attendent d’être utilisés. Et dans la parcelle voisine, c’est le même spectacle d’abandon : « Mon voisin est là. Tu peux aussi regarder, lui aussi a arrêté. Tout le monde est bloqué. »

Tout le monde y compris les maçons. Vivien Malepayo dirige une quinzaine d’ouvriers. Tous sont des journaliers. Leurs trois chantiers sont à l’arrêt et ils ne sont plus payés. « S’il n’y a pas de ciment, on ne peut pas travailler. Les enfants ne mangent même pas à leur faim, raconte-t-il. On ne peut pas payer leur scolarité. »

À l’Institut centrafricain des statistiques (ICASEES), qui ausculte l’évolution des prix d’une semaine à l’autre on s’étonne que ceux ciment restent encore au plus haut alors que le trafic a progressivement repris sur le corridor qui relie Douala à Bangui. Ali Blaise-Bienvenu, directeur général de l’Institut ne comprend pas pourquoi les commerçants ne baissent pas leurs tarifs :

« Avant on pouvait comprendre que le corridor Bangui Douala était bloqué ou perturbé par les événements, mais depuis quelques semaines le trafic commence à devenir fluide et il n’y a pas de raisons que les commerçants continuent à spéculer sur le prix du sac de ciment. »

Le directeur général de l’ICASEES appelle les autorités et les opérateurs économiques à se réunir pour trouver ensemble une issue à cette flambée des prix.