Coopération Sud-Sud : la Guinée-Bissau s’inspire du Burkina Faso en protection sociale

Ouagadougou, 30 juin 2025 – Une délégation gouvernementale guinéenne a entamé une visite d’échange au Burkina Faso. Ladite mission vise à s’inspirer de l’expérience burkinabè en matière de protection sociale. Cette initiative renforce la coopération Sud‑Sud.

La délégation, conduite par Madame Ligia Monteino Dias, Directrice du Cabinet du Premier ministre bissau-guinéen, rencontre le Premier ministre burkinabè Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo. Il a accueilli les visiteurs en audience ce lundi 30 juin 2025 à Ouagadougou.

Un échange structuré autour de la coopération Sud‑Sud

Dès l’ouverture, madame Dias a souligné la volonté forte de son pays. « Cette mission s’inscrit dans la dynamique de coopération Sud‑Sud », a-t-elle déclaré. Ensuite, elle a rappelé la récente mise en place de la commission nationale de protection sociale en Guinée‑Bissau. Par ailleurs, elle a annoncé un premier déplacement au Cap-Vert avant Ouagadougou.

Son objectif consistait à « échanger avec les autorités pour mieux comprendre leur parcours et initiatives en matière de protection sociale », a-t-elle précisé. Enfin, elle a exprimé sa gratitude pour l’accueil réservé par le Burkina Faso.

 

Des échanges formalisés avec le Conseil national

Après l’audience, les discussions se sont poursuivies avec le Secrétariat permanent du Conseil national de la protection sociale (SP‑CNPS). Concrètement, la délégation a détaillé les réformes burkinabè. En outre, elle a exploré les processus de mise en œuvre, les cadres financiers et les mécanismes de ciblage des populations vulnérables.

De plus, les experts ont partagé les modèles de gestion de la mutuelle sociale et le déploiement progressif de couverture universelle. Dans le même temps, ils ont répondu aux questions techniques de la délégation guinéenne.

 

Une solidarité renforcée entre les deux pays

Madame Dias a qualifié l’accueil de « fraternel » et a déclaré : « Nous nous sentons chez nous ici ». En effet, elle a évoqué les liens historiques et culturels qui unissent les deux nations. De plus, elle a insisté : « Le Burkina Faso est un pays frère », rappelant ainsi l’importance du partenariat.

Par ailleurs, cette visite marque une avancée dans la coopération régionale. Elle témoigne d’une volonté de conjuguer savoir-faire et partage de bonnes pratiques pour construire des systèmes durables de protection sociale.

 

Une initiative encadrée par l’État Burkinabè

Le Premier ministre Ouédraogo a mobilisé son cabinet pour accueillir dignement la délégation. Ensuite, il a désigné le Directeur de cabinet pour présider des séances de travail avec les techniciens du SP‑CNPS.

Ces ateliers ont été ponctuels et structurés. En effet, ils ont porté sur les modalités de transfert monétaire, l’intégration des groupes vulnérables, et l’anticipation des besoins futurs. Par ailleurs, le dialogue a aussi inclus des représentants de la société civile burkinabè, en appui aux échanges gouvernementaux.

 

Une mission place la Guinée‑Bissau dans une dynamique post‑COVID

Dans son allocution, madame Dias a mis l’accent sur la crise sanitaire récente. Elle a expliqué que la stratégie de protection sociale de son pays vise à renforcer la résilience face aux chocs sanitaires. Elle a ajouté : « Nous avons besoin d’un appui technique et institutionnel pour réussir ». Ajoutons que cette démarche intervient quelques semaines seulement après le lancement officiel de la politique nationale de protection sociale en Guinée‑Bissau.

 

Vers un transfert de bonnes pratiques

Au cours des sessions, la délégation bissau-guinéenne a identifié plusieurs bonnes pratiques :

  • La carte d’accès numérique pour les bénéficiaires,
  • Les initiatives de micro‑assurance,
  • Le financement à base de cotisations et d’impôts progressifs,
  • La gouvernance participative du SP‑CNPS.

Chacune de ces pratiques a fait l’objet d’études de cas approfondies et d’échanges concrets. Ensuite, les experts ont élaboré des recommandations pour une adaptation contextualisée en Guinée‑Bissau.

 

Une coopération concrète bientôt actée

À l’issue de la mission, les deux pays envisagent un mémorandum d’entente (MoU). Celui-ci devrait formaliser les modalités d’accompagnement technique, les transferts d’expertise, et les visites croisées. Par ailleurs, les parties ont convenu de piloter un programme pilote sur la protection sociale dans une région pilote en Guinée‑Bissau. En outre, le Burkina Faso se dit prêt à offrir un appui à long terme via le CNPS, et les instituts de formation sociale.

 

Une étape symbolique et stratégique

Cette visite illustre la montée en puissance de la coopération Sud‑Sud dans le domaine social. En effet, elle démontre que le Burkina Faso, fort de son expérience, peut jouer un rôle de catalyseur régional.

En outre, cette démarche consolide l’initiatives des pays africains à œuvrer ensemble pour répondre à leurs défis. Enfin, elle envoie un message aux bailleurs et partenaires : les solutions durables naissent avant tout de la solidarité et de l’échange entre pays.

 

 

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Istanbul : une rencontre bilatérale entre le Burkina Faso et le Kirghizistan en marge de l’OCI

Un pas discret mais stratégique vers l’élargissement des partenariats diplomatiques et économiques du Burkina

 

Lundi 23 juin 2025, les couloirs du Centre de congrès d’Istanbul bruissaient d’échanges feutrés entre ministres venus des quatre coins du monde islamique.
Au cœur de ces dialogues, une poignée de main sobre, mais pleine de promesses, a scellé la rencontre entre le ministre Burkinabè des Affaires étrangères et son homologue du Kirghizistan, SEM Kulubaev Zheenbek Moldokanovich.

Cette rencontre s’est tenue en marge du 51ᵉ Conseil des ministres de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI), un sommet marqué par les débats sur la sécurité, la jeunesse, la coopération économique et l’autonomie stratégique des pays membres.

 

Un échange cordial et prospectif

Les deux ministres, installés dans un salon discret, ont échangé sur les possibilités de coopération bilatérale,
dans des domaines aussi variés que l’éducation, l’agriculture, la formation technique et la diplomatie multilatérale.

« Il n’y a pas de petites alliances. Il n’y a que des fenêtres d’opportunité à ouvrir »,a glissé un diplomate burkinabè présent lors de l’entretien.

Le Kirghizistan, petit État enclavé d’Asie centrale, partage avec le Burkina le défi d’un développement endogène, sobre, mais résilient.

 

Des intérêts croisés et un terrain commun

Si à première vue, Ouagadougou et Bichkek semblent éloignés par la géographie, les deux pays se retrouvent sur plusieurs priorités partagées :
•L’importance de l’agriculture familiale,
•La valorisation des savoirs traditionnels,
•Le rôle clé de la jeunesse dans la transformation des territoires.
La discussion a également porté sur les mécanismes de coopération Sud-Sud, encouragés par l’OCI dans le cadre de son nouveau plan d’action stratégique 2025–2035.

 

Le poids de l’OCI comme catalyseur

L’Organisation de la Coopération Islamique, forte de 57 États membres, offre un espace diplomatique souple, où les relations bilatérales naissent souvent dans l’ombre des grandes résolutions. Ce 51ᵉ Conseil ministériel, réuni à Istanbul, aborde aussi les questions de sécurité, de lutte contre l’islamophobie, et d’investissement dans l’économie numérique. Dans ce contexte, le Burkina entend renforcer sa voix au sein de l’organisation, tout en tissant des liens bilatéraux stratégiques avec des pays moins sollicités.

 

Une diplomatie Burkinabè active malgré les défis internes

Malgré le contexte sécuritaire difficile, le ministère burkinabè des Affaires étrangères multiplie depuis 2023 les ouvertures diplomatiques.
D’Abidjan à Moscou, de Bamako à Doha, la carte de la diplomatie proactive est assumée.

« Le Burkina veut exister par sa capacité à dialoguer, à surprendre, à se diversifier », affirme un analyste basé à Ouagadougou.

Cette rencontre avec le Kirghizistan illustre cette stratégie d’alliance horizontale, loin des anciens schémas de dépendance unipolaire.

 

Et après Istanbul ?

Aucun accord formel n’a été signé ce lundi, mais des engagements ont été pris pour approfondir les échanges. Des contacts techniques devraient suivre, notamment entre les ministères de l’enseignement supérieur et les chambres d’agriculture.

Le chef de la diplomatie Burkinabè a également réitéré l’attachement du Burkina à l’esprit de coopération islamique, en rappelant l’importance du dialogue culturel entre peuples musulmans non arabophones.

« L’islam est aussi africain et asiatique. Ce dialogue entre Suds peut être une source de paix et d’innovation », aurait-il confié à la presse à l’issue de l’entretien.