RCA : une dizaine de personnes tuées dans une attaque

Des artisans ont perdu la vie dans une attaque perpétrée, mercredi matin, par des hommes armés supposés être des Russes.

 

Le drame s’est produit dans la localité de Bossangoa située au Nord de Bangui, la capitale de la Centrafrique. Une dizaine de personnes travaillant dans une mine sur un chantier d’extraction d’or ont été exécutées par des hommes armés, qui courent toujours.

Le bilan provisoire de cette attaque fat état de 10 morts. Les auteurs de ce forfait selon les informations données par le site en ligne Corbeaunews, seraient «les mercenaires russes » et la même source indique que les autorités préfectorales et municipales de Bossangoa ont confirmés la nouvelle.

« Toutes les victimes seraient des artisans miniers qui travaillent sur un chantier de l’or. Ce sont des civils, reconnaissent les habitants de Bossangoa. Ils n’ont rien à voir avec les groupes armés… On ignore les raisons de cette nouvelle intervention armée, mais tout porte à croire que ces mercenaires réagissent exactement comme leurs collègues de Bria qui avaient lancé un ultimatum aux jeunes de la localité de ne plus se hasarder à se rendre sur un chantier minier ou exercer une activité liée à l’extraction de l’or ou de diamant », rapporte le journal.

RCA-Bossangoa : de multiples défis à relever

Plus de 14 000 personnes ont été déplacées depuis le 21 février à Bossangoa, dans le nord-ouest du pays, craignant une offensive des Forces armées centrafricaines (FACA) et de leurs alliés.

Des éléments de la Coalition des Patriotes pour le changement (CPC) ont pris le contrôle de la ville en décembre dernier, dans le contexte des résultats contestés des élections. Le 24 février, les forces armées ont annoncé qu’elles avaient repris le contrôle de Bossangoa. Mais les gens n’ont pas encore commencé à revenir ; au contraire, ils continuent de fuir. Selon une évaluation rapide menée par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) le 22 février, les personnes déplacées se sont installées sur le terrain de la paroisse catholique, où elles vivent dans des conditions extrêmement difficiles dans quatre sites différents, à savoir le centre d’accueil, l’évêché, l’école catholique et le presbytère. Seuls deux points d’eau sont disponibles sur ces sites et le nombre de latrines n’est pas suffisant pour le grand nombre de personnes, ce qui augmente le risque de maladies d’origine hydrique.

Réponse humanitaire face aux contraintes d’accès

Les personnes les plus touchées par la récente flambée de violence dans le pays sont les civils. Les contraintes d’accès font qu’il est difficile pour les organisations humanitaires de répondre adéquatement aux besoins de la population. En moins de deux mois, près d’une douzaine de pillages et de vols attribués à des groupes armés ont visé des acteurs humanitaires à Bossangoa, dont quatre en une seule semaine. En conséquence, la plupart des organisations humanitaires ont réinstallé leurs employés ou réduit leur présence, affectant ainsi considérablement leur capacité d’intervention. Malgré ces conditions difficiles, l’ONG Médecins sans frontières (MSF) a construit 60 latrines et douches d’urgence et mis en place un réservoir d’eau qui fournit aux personnes déplacées 60 m3 par jour. L’ONG fournit également des soins médicaux aux enfants et aux jeunes à l’hôpital régional et a reçu des fournitures nutritionnelles du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) pour les soins aux enfants souffrant de malnutrition. Le centre de santé CODIS, près du site d’Evêché IDP, a reçu des médicaments de l’UNICEF, mais a toujours besoin, entre autres, d’un soutien en produits essentiels pour les soins aux femmes enceintes. En une semaine, 12 naissances ont été enregistrées sur le site. L’ONG CARITAS mène des activités de surveillance de la protection et de renvoi pour les cas nécessitant une attention particulière. Tout en mobilisant les ressources nécessaires, les partenaires impliqués dans la sécurité alimentaire identifient la meilleure façon d’aider les personnes déplacées, en tenant compte en particulier de leur protection.

Préoccupations au-delà de la ville

S’il y a de l’espoir d’accalmie dans la ville de Bossangoa, la situation sur les axes environnants reste préoccupante, en particulier au nord de Bossembélé. Plusieurs abus de civils par des éléments armés ont été signalés, y compris des maisons incendiées le long de la route menant de Bossembelé à Bossangoa. De même, des déplacements forcés de villageois vivant dans les environs de Bossangoa ont été signalés ; leur nombre reste à évaluer lorsque l’accès à la région deviendra possible. En raison de l’insécurité qui prévaut, les acteurs humanitaires n’ont pas encore été en mesure d’atteindre cette région, d’évaluer les besoins humanitaires et d’apporter la réponse nécessaire.

RCA : le cadavre du soldat FACA assassiné à Bossangoa est arrivé à Bangui

Il aurait été aurait été abattu par des inconnus à trois kilomètres  de Bossangoa, sur l’axe Bossembélé-Bangui.

La dépouille du sous-officier des forces armées centrafricaines (FACA), assassinée mercredi en marge de la célébration en différé de la journée mondiale de l’alimentation à Bossangoa, dans la préfecture de l’Ouham, est arrivée à Bangui sous la colère et l’incompréhension de ses collègues militaires.

Même si les circonstances de l’assassinat de ce sergent-chef des FACA n’ont pas été dévoilées par l’État-major des forces armées centrafricaines, certains officiers à Bangui ont indiqué que le sous-officier aurait été abattu par des inconnus à trois kilomètres  de Bossangoa, sur l’axe Bossembélé-Bangui.

Au même moment, des sources locales ont indiqué que le soldat aurait été aperçu quelques minutes avant sa mort derrière une mototaxi prenant la destination du village Katanga. On  ignore les raisons exactes de cet acte criminel, mais tout porte à croire que la victime, native de la région, aurait été piégée par des inconnues qui l’ont abattu froidement avec leur arme.

Ce qui est sûr, la nouvelle de son assassinat avait bouleversé les esprits lors de la célébration de la JMA en présence du chef de l’État.

Pour l’heure, le corps sans vie de ce sergent-chef est arrivé par la voie aérienne à Bangui, puis  transféré à la morgue de l’hôpital communautaire.

RCA : Bossangoa se prépare à la présidentielle

Le premier tour de l’élection présidentielle est prévu le 27 décembre. Un possible glissement de la date est déjà au cœur des débats, à Bangui, à cause de retards possibles sur le calendrier électoral. Malgré cela, sur le terrain, le scrutin se prépare comme à Bossangoa, dans l’ouest du pays.

Après Obo, l’Autorité nationale des élections (ANE) est arrivée à Bossangoa, dans l’ouest de la Centrafrique, et a constitué les organes de représentation dans la ville.

« Les personnes que nous avons désignées cet après-midi sont celles qui vont nous remplacer ici, au niveau local, parce que nous ne pourrons pas être à la fois à Bangui et à Bossangoa pour travailler, explique René Sakanga Morouba, commissaire central auprès de l’Autorité nationale des élections et chef de la mission pour la mise en place des démembrements pour la région de l’Ouham. Ce sont ces personnes qui sont appelées à relayer le travail, les instructions que nous donnerons au niveau local dans le cadre de la préparation des différents scrutins en vue. Ce sont donc nos représentants légaux. Ces personnes sont dotées de toutes les compétences que nous avons au niveau national pour l’exécution de leur mission dans la localité ou dans la préfecture de l’Ouham ».

De son côté, Pierre Denamguere, maire de Bossangoa, prépare, dans son bureau, les actes de naissance – perdus pendant le conflit – de plusieurs centaines de femmes afin qu’elles puissent aller voter.

« Les élections, cela se prépare tranquillement. Il n’y a pas d’inquiétude. Sans élections, le pays ne peut pas marcher. Vraiment, il faut qu’il y ait des élections dans la transparence. Bossangoa se prépare pour que les élections puissent avoir lieu », souligne-t-il.

À Bossangoa, la cartographie des électeurs a déjà été effectuée, assure le maire. La prochaine étape est l’enregistrement des électeurs.