Mort d’Edgar Lungu : la fin d’un règne controversé en Zambie

La Zambie perd l’un de ses anciens dirigeants. Edgar Lungu, président de la République de 2015 à 2021, est décédé ce jeudi 5 juin à l’âge de 68 ans dans un hôpital de Pretoria, en Afrique du Sud. C’est son parti politique, le Front patriotique, qui a confirmé la nouvelle. Sa fille, Tasila Lungu, a également publié une brève vidéo confirmant le décès de son père, soigné pour une maladie dont la nature n’a pas été précisée.

Élu à la suite du décès de Michael Sata, Lungu avait accédé au pouvoir dans un contexte d’urgence nationale. Son mandat a cependant été marqué par des turbulences économiques majeures, une dette en forte croissance, et un chômage endémique. Ces difficultés ont terni son image auprès de la population, jusqu’à sa défaite en 2021 face à Hakainde Hichilema.

Après son départ de la présidence, Edgar Lungu s’était éloigné de la scène politique. Mais au fil des années, il avait exprimé sa volonté de revenir, une ambition vite contrariée par la Cour constitutionnelle qui avait jugé qu’il avait déjà exercé deux mandats complets, le rendant inéligible à toute nouvelle candidature.

Homme politique clivant, Edgar Lungu incarne une période de transition difficile pour la Zambie. Entre promesses non tenues et espoirs de renouveau, il laisse derrière lui un héritage contrasté. Son décès tourne définitivement la page d’un chapitre majeur de l’histoire contemporaine du pays.

Le Mali rachète la mine d’or de Morila pour 1 dollar : espoir ou pari risqué ?

Bamako, 4 juin 2025 — Le gouvernement malien vient de franchir un cap décisif : lors du Conseil des ministres de ce mercredi, il a annoncé la reprise officielle de la Société des Mines de Morila S.A., jadis l’une des plus grandes fiertés de l’industrie aurifère nationale.

Un décret a été adopté pour valider l’acquisition de 80 % du capital auprès des actionnaires sortants, pour la somme symbolique d’un dollar américain. L’État détenait déjà 20 % des parts. Désormais, il devient l’actionnaire majoritaire de cette entreprise stratégique.

Morila, de l’âge d’or à la mise en veille

Fondée en 2000 dans la région de Bougouni, Morila S.A. a longtemps représenté un modèle de rentabilité minière. À son apogée, dans les années 2000, elle produisait jusqu’à 600 000 onces d’or par an. Elle était alors cogérée par l’État malien (20 %) et deux géants du secteur : Anglogold-Ashanti et Randgold Resources (aujourd’hui Barrick Gold), chacun détenant 40 %.

Mais avec le temps, les réserves à haute teneur se sont épuisées. La carrière principale a cessé ses activités en 2020. Une tentative de relance par l’australien Firefinch Limited à travers l’exploitation de résidus et un projet agro-industriel n’a pas porté ses fruits. Les opérations ont été entièrement arrêtées en 2022.

En mai 2024, un protocole d’accord a permis à l’État malien de racheter les parts et créances restantes. L’objectif ? Empêcher la disparition d’un site emblématique et trouver un nouveau souffle pour l’exploiter intelligemment.

Un pari risqué pour un futur en or ?

Avec cette reprise, les autorités veulent redonner vie au site. Plusieurs pistes sont à l’étude : une exploitation à petite échelle, un partenariat public-privé, ou encore des usages alternatifs, selon les faibles teneurs en or restantes.

La production nationale d’or est en chute libre : elle est passée de 66,5 tonnes en 2023 à 51 tonnes en 2024, soit une baisse de 23 %. Cette tendance inquiète, dans un pays où l’or est la principale ressource d’exportation.

Pourtant, Morila recèlerait encore 500 000 onces d’or, selon une estimation de Firefinch en 2021. Ce potentiel inexploité pourrait faire la différence, si l’État parvient à redéployer une stratégie viable.

Présidentielle 2025 en Côte d’Ivoire : Thiam, Gbagbo, Blé Goudé et Soro exclus — Un scrutin sous haute tension !

La tension monte à l’approche de l’élection présidentielle prévue pour le 25 octobre 2025 en Côte d’Ivoire. Mercredi 4 juin, la Commission électorale indépendante (CEI) a publié la liste électorale définitive. Parmi les absents de poids : Tidjane Thiam, Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro. Tous ont été définitivement exclus du processus électoral et ne pourront ni se présenter, ni voter.

Les exclus de la liste électorale

La radiation de ces quatre figures emblématiques de l’opposition crée une onde de choc :

  • Tidjane Thiam, président du PDCI, a été radié en avril 2025 suite à une décision de justice contestant sa nationalité ivoirienne au moment de son inscription.

  • Laurent Gbagbo, ancien président, ainsi que son ex-ministre Charles Blé Goudé sont toujours écartés à cause de condamnations judiciaires antérieures.

  • Guillaume Soro, ancien Premier ministre aujourd’hui en exil, est lui aussi maintenu hors du fichier électoral.

Le président de la CEI, Ibrahime Kuibiert Coulibaly, a déclaré qu’aucune révision de la liste électorale n’aurait lieu d’ici au scrutin, invoquant un délai insuffisant pour mener à bien l’opération.

Réactions et recours internationaux

Depuis l’étranger, Tidjane Thiam a dénoncé une dérive autoritaire de l’État ivoirien. Dans un communiqué, il fustige une « absence totale de démocratie » et affirme avoir saisi le Comité des droits de l’Homme de l’ONU.

Son avocat, Me Mathias Chichportich, accuse la CEI d’avoir pris une décision « arbitraire et discriminatoire », en violation des engagements internationaux de la Côte d’Ivoire.

Du côté du PPA-CI, parti de Laurent Gbagbo, Jean-Gervais Tchéidé, son porte-parole adjoint, condamne un « passage en force » du pouvoir et affirme : « Nous n’allons pas les laisser faire ».

Les candidats restants en lice

Malgré ces exclusions, d’autres figures politiques restent éligibles :

  • Simone Ehivet Gbagbo, ex-Première dame

  • Jean-Louis Billon, ancien ministre du Commerce

  • Pascal Affi N’Guessan, ancien Premier ministre

Mais l’opposition reste unanime : les conditions ne sont pas réunies pour une élection crédible et apaisée. « Il faut une discussion avec le gouvernement. Nous n’accepterons pas un passage en force », avertit Simone Gbagbo.

Une liste électorale figée, une contestation persistante

La liste électorale compte désormais plus de 8,7 millions d’inscrits, soit 715 000 électeurs de plus qu’en 2023. Pourtant, les appels à une nouvelle révision de la liste n’ont pas été entendus.

Lors de son intervention au meeting du CAP-CI à Yopougon, le 31 mai, Tidjane Thiam avait insisté : « Il faut que le maximum d’Ivoiriens puissent voter ». Mais la CEI rappelle qu’une révision prendrait 6 à 7 mois, ce qui compromettrait l’échéance du 25 octobre.

La CEI, sous pression, défend la légalité de sa démarche, affirmant n’avoir fait qu’exécuter les décisions de justice. Mais l’opposition doute de l’indépendance de l’institution, d’autant que les partis de Thiam et Gbagbo ont suspendu leur participation aux travaux de la CEI depuis avril.

Un silence stratégique d’Alassane Ouattara

Le président Alassane Ouattara, en poste depuis 2011, reste muet sur une éventuelle candidature à un quatrième mandat. Cependant, le RHDP, son parti, tiendra son congrès les 21 et 22 juin, où il devrait être officiellement sollicité pour briguer un nouveau mandat.

Alors que le compte à rebours vers l’élection est lancé, la Côte d’Ivoire entre dans une zone de turbulence politique. L’exclusion de grandes figures de l’opposition risque de fragiliser la crédibilité du scrutin. Dans un contexte tendu, la question reste ouverte : la présidentielle d’octobre 2025 sera-t-elle synonyme de renouveau démocratique… ou d’impasse politique ?

Bamako 2025 : L’AES trace la voie d’une justice souveraine et unifiée face aux défis transnationaux

Bamako, 29 mai 2025Dans un contexte régional marqué par l’insécurité et la fragilité institutionnelle, les ministres de la Justice du Burkina Faso, du Mali et du Niger se sont réunis pour la première fois dans le cadre de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES). Cette rencontre historique, présidée par le Premier ministre malien, le général Abdoulaye Maïga, vise à renforcer la convergence juridique et judiciaire entre les trois États membres.

Les discussions ont porté sur la création d’une Cour de justice commune spécialisée, l’harmonisation des normes juridiques et la formation conjointe des magistrats. Ces initiatives visent à établir un socle juridique commun capable de faire face aux défis transnationaux tels que le terrorisme, le blanchiment de capitaux et la criminalité organisée.

Le ministre burkinabè de la Justice, Edasso Rodrigue Bayala, a souligné l’importance de transformer les recommandations en mécanismes concrets pour renforcer la souveraineté juridique de l’AES. Son homologue nigérien, Alio Daouda, a insisté sur la nécessité d’un système judiciaire commun pour inverser durablement les dynamiques d’insécurité.

La réunion a également abordé l’harmonisation du cadre réglementaire des professions juridiques, le renforcement des capacités des institutions judiciaires et la mise en place d’outils numériques partagés. Ces mesures visent à améliorer l’efficacité et la transparence des systèmes judiciaires des pays membres.

Cette initiative s’inscrit dans une volonté plus large de l’AES de renforcer la coopération régionale et d’affirmer son indépendance vis-à-vis des influences extérieures. Elle marque une étape significative dans la construction d’une justice souveraine et unifiée au service des peuples du Sahel.

Scandale bancaire en Éthiopie : 56 millions de dollars volatilisés, un réseau tentaculaire en cause

Un vaste scandale de détournement de fonds ébranle la principale banque publique éthiopienne, la Commercial Bank of Ethiopia (CBE), avec la disparition de plus de 7,7 milliards de birrs, soit environ 56 millions de dollars.

Selon des sources bien informées, cet argent aurait été transféré de manière frauduleuse à des particuliers et à plusieurs entreprises privées, dont Kerchanshe Trading Plc, un géant de l’exportation de café. À elle seule, cette entreprise aurait reçu plus de la moitié du montant total détourné.

Les premiers éléments de l’enquête révèlent l’existence d’un réseau complexe impliquant des employés de la banque, des représentants du secteur privé, et même des fonctionnaires de l’État. Chaque bénéficiaire aurait empoché jusqu’à 50 millions de birrs.

Ce nouveau scandale fait écho à un autre incident majeur survenu en mars 2025, lorsque plus de six milliards de birrs avaient mystérieusement disparu des comptes de la CBE. À l’époque, les autorités avaient évoqué une « défaillance du système » pour justifier cette perte colossale.

Pour l’heure, aucune arrestation n’a été annoncée, mais une enquête policière est en cours. La Banque nationale d’Éthiopie a réagi en urgence en renforçant les régulations du secteur bancaire, afin d’éviter la répétition de telles irrégularités.

Ni la CBE, ni les autorités policières n’ont encore publié de déclaration officielle. Mais en coulisses, les investigations s’intensifient pour identifier les coupables de ce détournement historique, qui remet en question la fiabilité du système bancaire éthiopien tout entier.

Cédéao : 50 ans d’unité ou d’illusions ? Bilan contrasté d’une ambition régionale

Cinquante ans après sa création, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) se retrouve face à elle-même. Fondée le 28 mai 1975 à Lagos, l’organisation rêvait d’intégration économique, de libre circulation, et de prospérité partagée. Un demi-siècle plus tard, le bilan est en demi-teinte.

L’un de ses acquis majeurs reste la libre circulation des biens et des personnes. Aujourd’hui, un seul document de voyage suffit pour traverser 12 pays. Finies les expulsions massives des années 1970 : des citoyens béninois, sénégalais ou ghanéens vivent et travaillent désormais à Lagos, Abidjan ou Niamey. Cette mobilité a renforcé une certaine cohésion économique entre les États membres, selon Nazif Abdullahi, commissaire aux Affaires internes de la Cédéao.

Mais malgré cette avancée, l’intégration économique reste incomplète. Le commerce intrarégional plafonne à moins de 15 % des exportations, et la plupart des infrastructures régionales, en dehors du corridor Lagos-Abidjan, sont inachevées. Le projet de monnaie unique, l’ECO, peine à se concrétiser, miné par des désaccords persistants. En outre, les contributions financières des États membres sont très inégales, forçant l’organisation à dépendre des bailleurs occidentaux.

Une lueur : le marché régional de l’électricité

Dans ce paysage morose, une réussite éclatante émerge : le système ouest-africain d’échange d’énergie électrique (WAPP). Grâce à une interconnexion de 7 000 km de lignes, les pays échangent plus de 4 TWh par an. D’ici cinq ans, l’objectif est de doubler ce réseau. Un marché régional d’achat-vente d’électricité a vu le jour à Cotonou, permettant à chaque pays de combler ses déficits par les surplus régionaux. Sediko Douka, commissaire aux Infrastructures, vise une couverture énergétique régionale de 75 % d’ici 2030.

La Cédéao joue aussi un rôle clé dans le financement des infrastructures énergétiques, comme le souligne Sylvie Maheux, ex-cadre de la Banque africaine de développement. Sa coordination avec les bailleurs de fonds a permis d’accélérer la croissance du WAPP, une dynamique désormais menacée par le départ de trois pays : le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

Une crise de légitimité profonde

Pour Carlos Lopes, économiste bissau-guinéen, la Cédéao, jadis modèle d’intégration, traverse aujourd’hui une véritable crise de légitimité. L’échec de l’ECO symbolise la fragmentation croissante du consensus régional. Le retrait de la Mauritanie en 2000, suivi de celui du Burkina, du Mali et du Niger, a gravement fragilisé l’unité de l’organisation. À cela s’ajoute une gestion maladroite des sanctions et des crises sécuritaires, qui a sapé la crédibilité de l’organisation.

Un anniversaire amer

Le cinquantenaire de la Cédéao, célébré sans faste à Lagos, réunit les 12 membres encore actifs. Pas de concerts, ni de feux d’artifice : la journée se veut sobre, introspective. Le général Yakubu Gowon, dernier père fondateur vivant, y apporte son témoignage. En toile de fond, une question plane : la Cédéao peut-elle se réinventer ou risque-t-elle de sombrer dans l’indifférence ?

Dans une Afrique de l’Ouest secouée par les bouleversements politiques et les tensions sécuritaires, l’organisation est à un tournant. Soit elle rebondit, soit elle cessera, non pas d’exister, mais d’avoir un véritable poids.

Visite stratégique à Bamako : Le Premier ministre nigérien renforce l’axe Niger-Mali dans un Sahel en recomposition

Le Premier ministre nigérien, Ali Mahaman Lamine Zeine, est arrivé à Bamako ce vendredi 23 mai 2025 pour une visite officielle à haute portée stratégique. Son avion a atterri à l’Aéroport Modibo Keïta – Sénou sous un ciel ensoleillé, accueillant une nouvelle phase de coopération entre le Niger et le Mali.

À sa descente d’avion, il a été accueilli chaleureusement par son homologue malien, le Général de Division Abdoulaye Maïga, accompagné de membres du gouvernement. Cette rencontre intervient dans un contexte régional marqué par le tournant historique de l’Alliance des États du Sahel (AES), en pleine construction d’un nouvel ordre économique et politique.

La visite du chef du gouvernement nigérien coïncide avec les négociations techniques entre l’AES et la CEDEAO, amorçant le retrait formel du Niger, du Mali et du Burkina Faso de l’organisation ouest-africaine. Elle s’inscrit également dans une série de rencontres stratégiques tenues à Bamako, notamment sur la création de la future Banque d’investissement de l’AES et le renforcement de la coopération douanière.

Ali Mahaman Lamine Zeine, également ministre de l’Économie et des Finances, discutera avec les autorités maliennes des modalités de sortie de la CEDEAO, mais aussi de la coordination économique, monétaire et douanière au sein de la future Confédération.

Par ailleurs, sa visite intervient quelques jours après l’adoption d’un hymne commun par les trois pays membres de l’AES. Ce geste symbolique illustre leur volonté d’unir leurs forces dans une entité politique souveraine et enracinée culturellement.

En résumé, la présence du Premier ministre nigérien à Bamako s’annonce comme un jalon majeur dans le processus de structuration de l’AES. Elle pourrait accélérer la mise en place d’un cadre institutionnel commun, ouvrant la voie à une nouvelle ère de souveraineté régionale.

Boeing présidentiel : un procès à 88 milliards suspendu… encore !

La Cour spéciale chargée de l’affaire du Boeing présidentiel et des équipements militaires a annoncé un nouveau report. Les plaidoiries sont repoussées au 2 juin 2025, à la demande de la défense. En cause : l’état de santé fragile de Bouaré Fily Sissoko, ex-ministre des Finances, déclarée temporairement inapte à comparaître.

La Cour a exigé soit sa présence, soit un nouveau certificat médical autorisant sa participation à l’audience prochaine.

Détention maintenue, liberté refusée

Les demandes de liberté provisoire de Mme Sissoko et du Colonel-Major Nouhoum Dabitao ont été rejetées. Ils restent incarcérés. Par ailleurs, la composition du collège de juges a été partiellement modifiée, sans conséquence sur la régularité de la procédure.

Le ministère public a réaffirmé sa volonté d’un procès juste et transparent, balayant toute accusation d’acharnement. Le Contentieux général de l’État a insisté sur la lutte contre la corruption et la mauvaise gouvernance.

Un scandale à 88 milliards CFA

Ce dossier explosif concerne des marchés publics sans appel d’offres, pour :

  • 28,5 milliards CFA : achat d’un avion présidentiel

  • 69 milliards CFA : contrats d’équipements militaires

Plusieurs anciens hauts responsables sont mis en cause, dont Soumeylou Boubèye Maïga, ex-Premier ministre, décédé en détention en 2022, et Mme Sissoko. D’autres accusés sont en fuite à l’étranger.

L’affaire, ouverte en novembre 2023, a déjà connu de multiples suspensions. Cette fois, le motif est médical. La date du 2 juin pourrait enfin marquer le tournant final : témoins, plaidoiries, réquisitions… et peut-être, le verdict tant attendu.

Mali : Dissolution de tous les partis politiques, une refonte radicale ?

Le 13 mai 2025, les autorités maliennes ont annoncé la dissolution de tous les partis politiques. Cette décision, marquant un tournant politique majeur, concerne l’ensemble du territoire national.

Les raisons avancées

Cette mesure découle d’un décret présidentiel lu sur la chaîne publique ORTM1 par Mamani Nassiré. Le ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des réformes politiques, a expliqué que cette dissolution vise à réorganiser le système politique malien. Le décret interdit toute activité des partis dissous et prévoit des sanctions contre les contrevenants.

Un contexte politique complexe

Cette décision intervient après l’adoption par le Conseil national de transition (CNT), le 12 mai, d’un projet de loi abrogeant la charte des partis politiques et le statut de l’opposition politique. Lors d’une session extraordinaire du Conseil des ministres, le décret 2025-0339 PTRM a été validé, interdisant aux représentants politiques de se réclamer de partis dissous.

Des justifications controversées

Les autorités justifient cette décision par la nécessité de rationaliser un paysage politique trop fragmenté. En avril 2025, lors des consultations nationales, les forces vives de la nation avaient déjà exprimé des attentes similaires. Toutefois, des manifestations ont eu lieu le 3 mai. Les opposants dénoncent une concentration accrue du pouvoir entre les mains de la junte, au détriment des libertés politiques.

Mamani Nassiré a précisé que cette décision s’inscrit dans un vaste programme de refondation de l’État malien. Elle répond aux recommandations des assises nationales de la réfondation de 2021. Une nouvelle loi sur l’organisation politique sera prochainement élaborée, avec la participation des acteurs concernés.

Mali : Suspension Généralisée des Partis Politiques sur Fond de Tensions Croissantes

Le gouvernement de transition du Mali a décrété ce mercredi 7 mai 2025, lors du Conseil des ministres, la suspension immédiate des activités de tous les partis politiques et associations à caractère politique sur l’ensemble du territoire national, jusqu’à nouvel ordre. Cette décision, justifiée par des « raisons d’ordre public », s’applique également à toutes les organisations se réclamant d’un caractère politique, selon le texte officiel lu à la télévision nationale.

Cette mesure radicale intervient à deux jours d’une manifestation prévue par les partis d’opposition pour le vendredi 9 mai, et dans un climat de tension marqué par des incidents violents au Palais de la Culture Amadou Hampaté Ba, où des militants de l’opposition affirment avoir été agressés les 2 et 3 mai.

La suspension survient aussi après l’adoption d’un projet de loi controversé visant à abroger la Charte des partis politiques de 2005 et le Statut de l’opposition de 2015. Cette réforme, présentée par les autorités comme une rationalisation de l’espace politique, impose des conditions drastiques pour la création de partis, comme une caution de 100 millions FCFA, et prévoit la suppression du statut de chef de file de l’opposition, suscitant une vive contestation de la part des partis politiques.

Avant cette annonce, l’opposition réclamait un retour rapide à l’ordre constitutionnel et avertissait qu’elle engagerait des poursuites contre tout fonctionnaire impliqué dans la dissolution des partis politiques.

Cette suspension marque un tournant décisif pour le paysage politique malien et renforce les inquiétudes sur l’avenir démocratique du pays, alors que les appels à une transition rapide se multiplient.

Sahel : Vers une Révolution Énergétique pour l’Indépendance et l’Avenir Vert

Les régulateurs énergétiques du Burkina Faso, du Mali et du Niger se sont réunis à Bamako le 6 mai 2025 pour définir une stratégie commune visant à renforcer la sécurité énergétique et accélérer l’intégration des énergies renouvelables. Cette rencontre, présidée par le Premier ministre malien, le général Abdoulaye Maïga, marque un tournant pour la Confédération des États du Sahel (AES).

Avec des potentiels solaires impressionnants, comme les 3 978,7 GW du Mali et les 26,6 MW de la centrale solaire de Zina au Burkina Faso, ces pays cherchent à réduire leur dépendance aux combustibles fossiles coûteux et à améliorer l’accès à l’électricité, qui reste faible dans la région. Malgré ces ressources prometteuses, le taux d’accès à l’électricité demeure critique, avec seulement 21,7 % au Burkina Faso, 53 % au Mali et 19,5 % au Niger, des chiffres encore plus faibles en milieu rural.

La rencontre vise à harmoniser les politiques pour surmonter ces défis, en créant un cadre attractif pour les investisseurs et en soutenant des projets comme le programme Desert to Power, qui ambitionne de transformer le Sahel en une zone de production d’énergie solaire de 10 000 MW.

Cette initiative témoigne de la volonté des États du Sahel de se libérer des contraintes énergétiques, en misant sur la coopération régionale et la transition vers des solutions plus propres et durables, avec pour objectif un accès universel à l’électricité et une souveraineté énergétique accrue.

Aaron Boupendza : la police chinoise confirme une mort accidentelle

La police chinoise a mis fin aux spéculations entourant la mort d’Aaron Boupendza. L’attaquant gabonais de 28 ans est décédé le mercredi 16 avril 2025 à Hangzhou, après une chute du 11ᵉ étage de son immeuble. Selon les conclusions de l’enquête, il s’agit d’un accident. Les enquêteurs n’ont relevé aucun élément suspect, écartant ainsi les hypothèses de suicide ou d’acte criminel.

Le drame s’est produit vers 13h14. Un témoin a contacté les secours après avoir vu un homme tomber d’un immeuble résidentiel. Les services d’urgence sont intervenus rapidement et ont transporté la victime à l’hôpital. Malgré les soins, Aaron Boupendza est décédé peu après son admission.

La version des autorités

Dans un communiqué, la police de Hangzhou a expliqué que le joueur est tombé du balcon de l’appartement qu’il louait. L’enquête s’est basée sur des inspections, des images de vidéosurveillance et des témoignages. Tous ces éléments ont permis de confirmer la nature accidentelle de la chute. En conséquence, les autorités ont clos le dossier.

Réactions au Gabon

La Fédération gabonaise de football (Fegafoot) a confirmé la nouvelle dans un communiqué publié sur ses réseaux. Elle a salué « la mémoire d’un très grand attaquant » et rappelé son impact marquant lors de la CAN 2021 au Cameroun. Elle a également exprimé ses condoléances à la famille du joueur.

Peu après, le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, a exprimé sa tristesse. « C’est avec une immense douleur que j’apprends la disparition tragique d’Aaron Boupendza », a-t-il déclaré. Il a ensuite rendu hommage à un joueur « qui a fait honneur au football gabonais » et a présenté ses condoléances à ses proches.

Une carrière marquée par la persévérance

Formé au CF Mounana au Gabon, Boupendza a rejoint les Girondins de Bordeaux en 2016. Bien qu’il n’ait jamais évolué avec l’équipe première, il a gagné en expérience lors de plusieurs prêts en France. Il s’est ensuite illustré en Turquie, notamment avec Hatayspor, où il a inscrit 22 buts en Süper Lig.

Par la suite, sa carrière l’a mené au Qatar, en Arabie Saoudite, aux États-Unis, en Roumanie, puis en Chine. En janvier 2025, il avait signé avec le Zhejiang FC en première division chinoise.

Un panthère inoubliable

En sélection nationale, Boupendza a porté 35 fois le maillot des Panthères. Il a inscrit 8 buts et s’est distingué par sa combativité. Son décès brutal laisse un grand vide dans le cœur des supporters gabonais et de ses anciens coéquipiers.

Crise entre Alger et Bamako : Turkish Airlines piégée dans la tourmente aérienne

Turkish Airlines traverse une zone de turbulences diplomatiques. En avril 2025, la compagnie a dû annuler plusieurs vols entre Istanbul et Bamako. En cause : la fermeture de l’espace aérien algérien, survenue après qu’un drone malien a été abattu par la défense algérienne dans la nuit du 31 mars au 1er avril.

Des détours coûteux et des vols annulés

Privée du survol de l’Algérie, la compagnie turque est contrainte de passer par le Maroc. Ce détour allonge le vol d’environ une heure dans chaque sens. De plus, la pénurie de kérosène à Bamako certains jours complique encore les opérations.

Résultat : Turkish Airlines a annulé des vols aller les 17, 20, 24 et 26 avril, et des vols retour les 18, 21, 25 et 27 avril.

Options de reclassement et flexibilité pour les passagers

Pour limiter les désagréments, Turkish Airlines prévoit des appareils plus grands sur les autres jours. Elle offre aussi une flexibilité exceptionnelle pour les passagers :

  • Changement de billet sans frais dans la même classe

  • Fenêtre de 7 jours avant ou 15 jours après le vol annulé

  • Mention « changement involontaire » obligatoire

  • Reclassement possible en cas d’indisponibilité

Une crise régionale aux effets mondiaux

Ce conflit entre Alger et Bamako révèle à quel point les tensions régionales peuvent désorganiser les routes aériennes internationales. Alors que les corridors entre l’Europe et le Sahel sont déjà fragiles, ce nouvel épisode vient renforcer la pression sur les compagnies.

Vers une armée sahélienne unifiée : l’AES affûte ses armes face aux menaces régionales

Du 8 au 11 avril 2025, des experts militaires du Burkina Faso, du Mali et du Niger se sont réunis à Ouagadougou. Leur objectif : poser les bases d’une force conjointe autonome au sein de la Confédération des États du Sahel (AES).

Cette réunion intervient alors que les opérations militaires coordonnées de l’AES s’intensifient sur le terrain. Selon l’État-major burkinabè, les discussions ont permis d’évaluer les actions en cours. Elles ont aussi servi à planifier la mise en œuvre du pilier Défense et Sécurité de l’AES, selon la vision commune des chefs d’État.

Une rupture claire avec les anciennes alliances

Cette dynamique s’inscrit dans un contexte de transition politique. Les trois pays membres de l’AES ont rompu avec la CEDEAO et le G5 Sahel. Ils affirment ainsi leur souveraineté et leur volonté de sécuriser leur territoire sans influence extérieure.

Des opérations coordonnées sur le terrain

Peu avant la réunion, les forces maliennes ont mené plusieurs opérations dans le nord du pays. Le 28 mars, deux présumés terroristes ont été arrêtés à Djidara, dans la région de Gao. Le lendemain, des frappes aériennes ont visé des groupes armés à Hourara et Fitilli.

Ces opérations s’inscrivent dans une coordination militaire régionale renforcée. Elles s’appuient sur l’usage croissant de drones armés turcs, utilisés pour la surveillance et les frappes ciblées.

Une force militaire sahélienne en construction

En janvier 2025, le général Salifou Mody, ministre de la Défense du Niger, a annoncé la création d’une force militaire conjointe. Elle comptera 5 000 hommes. Elle disposera de ses propres moyens aériens, terrestres et de renseignement. Selon lui, cette force sera visible sur le terrain en quelques semaines.

Une architecture sécuritaire indépendante

La réunion de Ouagadougou s’inscrit dans la construction d’un système sécuritaire sahélien coordonné et autonome. Les pays de l’AES veulent rompre avec la dépendance sécuritaire extérieure. Leur but est de faire face collectivement aux menaces transnationales.

Une tension croissante avec l’Algérie

Ce contexte militaire est aussi marqué par une montée des tensions diplomatiques. Après la destruction d’un drone malien par l’Algérie, Bamako a dénoncé une atteinte à sa souveraineté. En soutien, Ouagadougou et Niamey ont rappelé leurs ambassadeurs à Alger. La fermeture des espaces aériens entre les deux pays a aggravé les tensions.

Une vision commune pour la sécurité sahélienne

L’AES trace désormais les contours d’un front militaire uni, souverain et réactif. Face aux défis transnationaux, la Confédération entend bâtir une réponse régionale forte et indépendante.

Le Niger tourne la page du français : le haoussa érigé langue nationale dans la nouvelle charte

Niamey – La publication du décret portant promulgation de la charte de la refondation marque un tournant linguistique et politique majeur au Niger. Entrée en vigueur fin mars, cette charte adoptée à l’issue des assises nationales de février 2025 remplace la Constitution suspendue depuis le coup d’État du 26 juillet 2023. L’article 12 du texte redéfinit les statuts linguistiques dans le pays et établit une rupture historique : le haoussa devient la langue nationale, tandis que le français est rétrogradé au rang de langue de travail.

Cette disposition, inédite dans l’histoire du pays, consacre le haoussa, la langue la plus parlée sur l’ensemble du territoire, comme langue principale. Elle écarte le français, utilisé jusque-là comme langue officielle mais parlé par seulement 13 % de la population. Le texte ne mentionne désormais aucune langue officielle, listant simplement les onze langues nationales reconnues, dont le zarma-songhaï, deuxième langue la plus répandue.

Cette évolution intervient dans un contexte de tensions diplomatiques persistantes entre Niamey et Paris. Le mois dernier, le Niger annonçait son retrait de l’Organisation internationale de la Francophonie et procédait au changement de plusieurs noms de rues à Niamey, effaçant des références françaises au profit de figures locales.

Pour les autorités de transition, ce changement linguistique s’inscrit dans un processus plus large de refondation nationale. Le général Abdourahamane Tiani, président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), a promulgué le texte lors d’une cérémonie officielle à Niamey, le 26 mars 2025.

Cependant, cette décision suscite aussi des inquiétudes. Sur les réseaux sociaux, plusieurs voix s’élèvent contre une possible hiérarchisation des langues, perçue comme un risque de marginalisation des communautés non haoussa. Dans l’ancienne Constitution, toutes les langues nationales bénéficiaient d’un statut égalitaire. La fin de cette égalité de principe suscite des débats au sein de la société nigérienne.

Enfin, cette réforme linguistique confirme l’orientation géopolitique du Niger, membre de la Confédération des États du Sahel (AES) aux côtés du Mali et du Burkina Faso. À travers cette mesure, Niamey entend affirmer sa souveraineté culturelle et renforcer son ancrage dans une dynamique régionale de rupture avec les anciennes puissances coloniales.

Tensions explosives : l’AES claque la porte diplomatique face à l’Algérie

Dans la soirée du dimanche 6 avril, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont annoncé le rappel de leurs ambassadeurs accrédités à Alger, après la destruction d’un drone militaire malien par l’armée algérienne L’incident survenu dans la nuit du 31 mars au 1er avril ravive les tensions entre l’Algérie et les pays de l’Alliance des États du Sahel

Alger affirme avoir neutralisé un drone de reconnaissance armé qui aurait franchi son espace aérien Mais Bamako réfute catégoriquement cette version L’enquête conduite par les autorités maliennes conclut avec certitude que l’appareil a été détruit à l’intérieur du territoire malien précisément à Tinzaouatène à 9,5 kilomètres au sud de la frontière

À la télévision nationale les autorités de l’AES ont dénoncé une attaque préméditée qualifiée d’acte hostile et irresponsable en violation flagrante du droit international Pour les trois pays la destruction du drone n’est pas seulement une atteinte à leur souveraineté mais une menace directe contre leur sécurité collective

Selon Abdoulaye Diop ministre malien des Affaires étrangères le drone visait un groupe terroriste en pleine préparation d’attaques contre l’AES Sa neutralisation aurait permis de prévenir une action sanglante Ce tir algérien a donc compromis une opération stratégique

Les chefs d’État du Mali du Niger et du Burkina Faso rappellent que leur espace aérien constitue un théâtre d’opérations unifié Toute attaque contre l’un d’eux est perçue comme une agression contre l’ensemble de l’alliance En réaction à ce qu’ils qualifient d’énième provocation du régime algérien ils annoncent le rappel de leurs diplomates pour consultation et l’introduction d’une plainte formelle devant les juridictions internationales compétentes

Cet épisode marque une nouvelle escalade diplomatique entre Alger et les membres de l’AES dans un contexte régional marqué par une lutte acharnée contre le terrorisme et une redéfinition des alliances stratégiques

 

Russie-AES : Un nouveau partenariat stratégique se dessine à Moscou

Moscou, 3 avril 2025 – Une page décisive de la diplomatie sahélienne s’est écrite ce jeudi dans la capitale russe. Les ministres des Affaires étrangères de la Confédération des États du Sahel (AES) et de la Fédération de Russie ont officialisé un partenariat stratégique multidimensionnel lors de consultations historiques.

Un cadre institutionnel inédit

Cette première session ministérielle, coprésidée par Sergueï Lavrov et Abdoulaye Diop (représentant la présidence tournante de l’AES), établit un nouveau format de coopération annuelle alternée entre Moscou et les capitales sahéliennes. « Ce partenariat dépasse le cadre bilatéral pour embrasser une vision confédérale », a souligné le ministre malien.

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Priorité sécuritaire : La Force unifiée au cœur des engagements

Les axes majeurs de coopération :

  • Soutien technique et matériel à la Force unifiée de l’AES
  • Facilitation d’acquisition d’équipements militaires performants
  • Formations adaptées pour les forces combattantes sahéliennes
  • Condamnation unanime du « terrorisme sponsorisé », particulièrement la « collusion ukrainienne »

« La Russie apportera toute l’assistance nécessaire à l’opérationnalisation de votre force commune », a assuré M. Lavrov, saluant « le modèle viable de sécurité régionale » que représente l’AES.

Convergence diplomatique et économique

Au-delà de la sécurité, le partenariat couvre :

  1. Coordination dans les instances internationales
  2. Développement d’infrastructures prioritaires
  3. Coopération énergétique, incluant le nucléaire civil
  4. Renforcement des échanges commerciaux et académiques

Les parties ont insisté sur les principes de :

  • Non-ingérence dans les affaires intérieures
  • Égalité de traitement entre États
  • Dépolitisation des droits humains

Perspectives et prochaines étapes

Le communiqué conjoint prévoit :
✓ Une seconde session en 2026 dans un pays de l’AES
✓ La création d’un mécanisme de suivi des engagements
✓ L’intensification des contacts économiques interentreprises

« Ce partenariat pragmatique et solidaire ouvre une nouvelle ère pour nos peuples », a déclaré Karamoko Jean Marie Traoré du Burkina Faso, tandis que Bakary Yaou Sangaré du Niger soulignait « la valeur ajoutée de cette approche confédérale ».

L’AES et la Russie renforcent leur alliance lors d’une rencontre à Moscou

Les 3 et 4 avril 2025, les ministres des Affaires étrangères de la Confédération des États du Sahel (AES) seront à Moscou pour la première session de consultations AES-Russie, selon un communiqué officiel publié ce mardi 1er avril.

Une initiative du chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, qui vise à renforcer le partenariat entre l’AES et la Russie sur les plans politique, économique et sécuritaire.

Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la Feuille de route de l’an I de la Confédération AES, sous présidence malienne, et marque une étape clé dans la consolidation des relations stratégiques entre les deux parties.

« Le rendez-vous de Moscou constitue une étape importante dans l’établissement des relations de coopération et de partenariat stratégique, pragmatique, dynamique et solidaire », précise le communiqué.

Avec cette session, l’AES et la Russie entendent définir un cadre de collaboration durable pour répondre aux aspirations des populations sahéliennes et faire face aux défis sécuritaires et économiques de la région.

Mali:Abdoulaye Diop reçoit une délégation de Genève

Le lundi 3 février 2025 , SEM Abdoulaye Diop , Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale , a reçu en audience une délégation du Fonds Mondial lieu de Genève . Conduite par Madame Maria Kirova , Responsable du Département de gestion des subventions , cette rencontre s’est tenue en présence de la Présidente de l’Instance de Coordination nationale des Activités du Fonds Mondial de Lutte contre le VIH, la Tuberculose et le Paludisme .

Mobilisation et utilisation optimale des subventions

Les discussions ont porté sur le renforcement de la coopération entre le Mali et le Fonds Mondial , avec un accent particulier sur :
L’amélioration du système sanitaire malien ,
L’augmentation et la facilitation de l’importation des produits de santé ,
Une gestion efficace des subventions pour une meilleure prise en charge des maladies couvertes .

Cette rencontre s’inscrit dans la volonté commune d’ optimiser les ressources disponibles et d’ accélérer l’accès aux soins pour les populations vulnérables.

Le Niger : Premier pays d’Afrique à éradiquer la cécité des rivières, un exploit historique !

Le Niger a marqué un tournant historique en devenant le premier pays africain à éliminer l’onchocercose, connue sous le nom de cécité des rivières. Ce succès fait du Niger le cinquième pays au monde reconnu par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour avoir interrompu la transmission du parasite Onchocerca volvulus.

L’OMS a officiellement annoncé, le 30 janvier, que le Niger avait atteint cet objectif crucial. Ce progrès significatif est salué comme un « accomplissement majeur » dans la lutte contre l’onchocercose, la deuxième cause infectieuse de cécité dans le monde. Selon le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, « l’élimination d’une maladie nécessite un dévouement inlassable ».

Transmise par la piqûre de mouches noires, l’onchocercose touche principalement les populations rurales d’Afrique subsaharienne et du Yémen. Les efforts pour éradiquer cette maladie remontent aux années 1970, avec des actions antivectorielles telles que la pulvérisation d’insecticides dans les zones endémiques.

Cependant, c’est à partir de 2008 que des campagnes de distribution massive de médicaments comme l’ivermectine et l’albendazole ont réellement permis de réduire la transmission, touchant ainsi les régions restantes jusque-là affectées par la filariose lymphatique.

Le Niger rejoint désormais un cercle restreint de pays ayant éliminé l’onchocercose, après des nations comme la Colombie, l’Équateur, le Guatemala, et le Mexique, tous situés dans la région des Amériques. Ce succès fait suite à une autre avancée de taille : l’élimination de la dracunculose (maladie du ver de Guinée) en 2013, consolidant ainsi la position du Niger comme acteur majeur dans la lutte contre les maladies tropicales négligées.

À l’échelle mondiale, 54 pays ont désormais éradiqué au moins une maladie tropicale négligée, dont 21 en Afrique, comme le souligne l’OMS. Parmi ces réalisations notables, la Guinée a également éradiqué la trypanosomiase humaine africaine (THA), ou maladie du sommeil, un autre progrès marquant dans la bataille contre ces pathologies.

Avec ces victoires, le monde se rapproche de l’élimination de plusieurs maladies trop longtemps ignorées, offrant ainsi de l’espoir aux pays encore en lutte contre ces fléaux sanitaires.

Le Ghana renforce son engagement en Afrique de l’Ouest : Larry Gbevlo-Lartey nommé Envoyé Spécial de l’AES

Le Président du Ghana, John Dramani Mahama, a officialisé la nomination de Larry Gbevlo-Lartey au poste d’Envoyé Spécial auprès de l’Alliance des États du Sahel (AES), une décision prise par décret présidentiel le mardi 21 janvier 2025. Cette nomination marque un renforcement important des relations entre le Ghana et les pays membres de l’AES, soulignant l’engagement du pays pour la stabilité et la sécurité dans la région du Sahel.

Larry Gbevlo-Lartey, une figure clé dans la sécurité du Ghana, est un militaire à la retraite et un ancien coordonnateur de la sécurité nationale. Il apporte à ce poste une expertise solide en matière de sécurité régionale et une vaste expérience internationale. En tant qu’ancien représentant spécial du président de l’Union africaine pour la coopération antiterroriste, il possède une connaissance approfondie des défis liés à la lutte contre le terrorisme, une problématique centrale dans la région du Sahel.

Sa formation militaire et ses nombreuses formations spécialisées, notamment en Inde, au Royaume-Uni, aux États-Unis et à Cuba, lui confèrent une capacité unique à traiter les enjeux complexes de sécurité qui affectent cette région vulnérable. Grâce à son parcours exceptionnel, Larry Gbevlo-Lartey est bien positionné pour jouer un rôle clé dans la consolidation des efforts de coopération régionale au sein de l’AES.

Cette nomination s’inscrit dans un contexte régional marqué par des défis sécuritaires continus et la volonté des États du Sahel de renforcer leur coopération pour lutter contre les menaces croissantes. L’Envoyé Spécial du Ghana auprès de l’AES aura pour mission de favoriser cette coopération et d’accompagner les efforts régionaux pour un Sahel plus sûr et plus stable.

Incendies à Los Angeles : l’Ukraine prête à envoyer 150 pompiers pour aider les États-Unis

Alors que des incendies dévastateurs continuent de ravager les environs de Los Angeles depuis près d’une semaine, le bilan humain et matériel s’alourdit. Les vents violents, qui compliquent les efforts des secouristes, menacent d’aggraver encore la situation en attisant de nouveaux départs de feu.

Face à cette crise, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a proposé un soutien inédit. Dans une vidéo publiée sur X, il a annoncé avoir chargé son ministre de l’Intérieur et les diplomates ukrainiens de coordonner une éventuelle intervention des pompiers ukrainiens en Californie. « La situation là-bas est extrêmement difficile, et les Ukrainiens peuvent aider les Américains à sauver des vies », a-t-il déclaré.

Zelensky a précisé que 150 pompiers ukrainiens sont déjà prêts à être déployés. Cette aide est actuellement en cours de discussion avec les autorités américaines. Ce geste de solidarité internationale reflète l’engagement de l’Ukraine à soutenir les États-Unis face à une catastrophe naturelle d’une ampleur exceptionnelle.

Les autorités californiennes ont accueilli favorablement cette proposition d’aide. Avec des ressources locales mobilisées au maximum et les conditions météorologiques peu favorables, l’intervention de pompiers étrangers pourrait s’avérer cruciale pour maîtriser ces incendies destructeurs.

Mali: Lancement des travaux d’aménagement du tronçon Bamako-Koulikoro pour une meilleure fluidité du trafic et un essor économique

C’est dans une ambiance festive et pleine d’espoir que le Président de la Transition, Son Excellence le Colonel Assimi GOÏTA, a donné ce jour le coup d’envoi des travaux d’aménagement du tronçon urbain de la Route nationale N°27 reliant Bamako et Koulikoro.

Ce projet majeur, d’un coût total de 33 milliards 224 millions de francs CFA, financé par la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) et l’État malien, vise à fluidifier le trafic routier, relancer l’économie des zones traversées et renforcer la sécurité des usagers.

D’une durée de 36 mois, les travaux d’aménagement du tronçon Bamako-Koulikoro s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’action de la Politique nationale des Transports, d’Infrastructures et du Désenclavement. Ils permettront de désengorger la capitale malienne et de faciliter la circulation des biens et des personnes entre Bamako et la région de Koulikoro.

Le lancement de ce projet marque une étape importante dans le développement infrastructurel du Mali et promet des bénéfices économiques significatifs pour les communautés locales, en améliorant l’accès aux marchés et en stimulant les activités commerciales.

Sergueï Lavrov en tournée en Afrique : Renforcement des liens Russo-Guinéens

Le Ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, entame une tournée africaine marquée par une étape importante en Guinée. À Conakry, il rencontrera les dirigeants guinéens, marquant ainsi son premier séjour dans le pays depuis 2013, sous la présidence d’Alpha Condé.

Les relations entre la Russie et la Guinée sont caractérisées par leur amitié et un dialogue politique actif, selon le ministère russe des Affaires étrangères. En 2001, une Déclaration sur les principes des relations amicales et de partenariat a été signée, jetant les bases d’une coopération solide.

Depuis 2002, la Commission intergouvernementale russo-guinéenne pour la coopération économique, scientifique, technique et commerciale est opérationnelle, témoignant de l’engagement des deux pays à renforcer leurs liens. Des partenariats stratégiques, notamment dans le secteur minier, ont été établis, avec une participation notable des entreprises russes.

Outre les aspects économiques, la coopération inclut des initiatives humanitaires, telles que le soutien russe pendant l’épidémie d’Ebola. La Russie continue d’aider la Guinée dans sa lutte contre les maladies infectieuses et offre des opportunités éducatives aux étudiants guinéens.

Sur le plan international, la Guinée soutient souvent les positions russes lors des sessions de l’ONU, renforçant ainsi leur partenariat. Lavrov profitera de sa visite pour discuter des questions internationales et régionales et explorer de nouvelles opportunités de coopération.

Après Conakry, le ministre russe se rendra à Brazzaville, en République du Congo, puis à N’Djamena, au Tchad, clôturant ainsi sa mini-tournée africaine.

Investissement de 6 milliards de dollars dans les champs pétroliers Cameia et Golfinho en Angola

TotalEnergies et ses partenaires du bloc 20/11 ont annoncé une décision finale d’investissement (DFI) pour les champs de Cameia et Golfinho en Angola. Cette décision marque le lancement du projet en eaux profondes Kaminho, d’une valeur de 6 milliards de dollars, dans le bassin de Kwanza. Ce projet est le premier développement majeur en eaux profondes dans cette région.

Le bloc 20/11 est opéré par TotalEnergies (40 %), avec la participation de Petronas (40 %) et de la compagnie pétrolière nationale Sonangol (20 %). Situé à 100 km au large des côtes angolaises, à une profondeur de 1 700 mètres, le projet inclura une unité flottante de production, de stockage et de déchargement (FPSO) d’une capacité de 70 000 barils par jour. Ce FPSO, le septième de TotalEnergies en Angola, sera relié à un réseau de production sous-marin, nécessitant plus de 10 millions d’heures de travail, principalement en mer. La production devrait débuter d’ici 2028.

L’Angola vise à maintenir sa production pétrolière à 1,1 million de barils par jour (bpj) d’ici 2027 et à l’augmenter à 2 millions de bpj par la suite. Le projet Kaminho contribuera à cet objectif, créant des emplois et soutenant la croissance économique. Ce développement représente une nouvelle frontière pour l’industrie pétrolière du pays.

Pour TotalEnergies, cette DFI souligne son engagement à développer les réserves offshore de l’Angola, où la société est présente depuis plus de 70 ans. Le projet Kaminho renforce ce partenariat en mettant en avant l’expertise de TotalEnergies dans le développement de projets pétroliers à faible coût et faibles émissions en Afrique.

Pour Sonangol, ce projet illustre son rôle croissant en tant qu’acteur majeur du marché pétrolier angolais. Suite à des réformes nationales de privatisation, Sonangol est devenue un opérateur compétitif, et son partenariat avec TotalEnergies démontre son expertise et sa contribution stratégique au développement de grands projets pétroliers.

NJ Ayuk, président exécutif de la Chambre africaine de l’énergie (AEC), a félicité les partenaires du bloc 20/11 pour cette étape cruciale. Selon lui, le projet Kaminho établira un standard élevé pour les développements en eaux profondes en Angola et en Afrique.

TotalEnergies a également signé un protocole d’accord avec Sonangol EP pour la décarbonisation de l’industrie pétrolière et gazière en Angola. Ce protocole prévoit des initiatives conjointes de recherche et développement axées sur la réduction des émissions et le développement des énergies renouvelables, ainsi que le développement de compétences en géologie et électrification.

Les réformes mises en place par le président João Lourenço et le ministre du Pétrole Diamantino Azevedo ont permis de rationaliser les processus d’autorisation et d’attirer des investissements. Atteindre la DFI tout en s’engageant dans des initiatives de décarbonisation démontre l’engagement de TotalEnergies et de Sonangol à développer un secteur pétrolier à faible émission de carbone en Angola.

Le représentant spécial de l’ONU pour la Libye démissionne

Abdoulaye Bathily, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour la Libye et chef de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL), a annoncé sa démission lors d’une réunion du Conseil de sécurité le mardi 16 avril 2024. Il a exprimé son désarroi face à l’incapacité des Nations Unies à agir efficacement pour soutenir le processus politique en Libye, en raison du manque de volonté politique et de bonne foi des principaux acteurs libyens.

Bathily a déclaré que malgré ses efforts pour répondre aux préoccupations des parties prenantes libyennes, il avait été confronté à une résistance opiniâtre, des attentes déraisonnables et une indifférence envers les intérêts du peuple libyen. Il a souligné que depuis la fin de 2022, les efforts des Nations Unies pour aider à résoudre la crise politique en Libye par le biais d’élections ont été entravés par des pressions nationales et régionales, révélant un défi intentionnel à s’engager sérieusement et une tendance à retarder perpétuellement les élections.

Le représentant spécial a critiqué les conditions préalables proposées par les dirigeants libyens, soulignant qu’elles contredisaient leur intention proclamée de trouver une solution au conflit dirigée par les Libyens et appartenant aux Libyens. Il a appelé les dirigeants libyens à parvenir à un règlement politique basé sur des négociations et des compromis, mettant en garde contre le risque que les aspirations des électeurs libyens soient éclipsées par les intérêts particuliers.

L’impasse politique en Libye persiste entre le Gouvernement d’unité nationale (GNU) reconnu par l’ONU, basé à Tripoli et dirigé par le Premier ministre Abdul Hamid Mohammed Dbeibah, et le Gouvernement de stabilité nationale (GNS), dirigé par le Premier ministre Osama Hamad et aligné avec la Chambre des représentants (HoR) et l’Armée nationale libyenne (LNA) sous le commandement du général Khalifa Haftar.

Suspension des activités politiques au Mali

Le colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement malien, a annoncé lors d’un point de presse la suspension temporaire des activités politiques dans tout le pays. Cette décision, prise par le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, vise à maintenir l’ordre public face à la situation sécuritaire préoccupante.

La reprise de la ville de Kidal en novembre 2023, des mains des ex-rebelles, ne marque pas la fin des défis sécuritaires pour le Mali. Le colonel Maïga souligne l’existence persistante de menaces terroristes et d’autres problèmes de sécurité dans différentes régions du pays.

Pendant ce temps, une partie de la classe politique malienne insiste sur la fin de la période de transition depuis le 26 mars dernier et appelle à un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Cependant, la junte rejette ces revendications et justifie la suspension des activités politiques comme une mesure nécessaire pour instaurer un climat de calme et de réflexion, en prévision d’un dialogue national inter-malien visant à résoudre les défis du pays.

Cette décision soulève des questions sur la démocratie et les droits politiques au Mali, tout en mettant en lumière les tensions entre les aspirations démocratiques et la nécessité de stabiliser le pays dans un contexte de crise sécuritaire persistante.

Niger : La justice nigérienne ordonne la libération de deux détenus accusés de complot

Au Niger, la justice a rendu une décision significative en ordonnant la libération d’Abdourahamane Ben Hamaye, journaliste au sein de la présidence sous Mohamed Bazoum, et de Mohamed Mbarek, cousin de l’épouse de l’ancien président.

Les deux hommes avaient été arrêtés à l’automne dernier lors d’une tentative présumée d’évasion de l’ancien président nigérien Mohamed Bazoum. Ils étaient détenus depuis près de six mois, accusés de complot contre l’autorité de l’État.

Le juge des référés a mis fin à cette situation le mardi 2 avril en ordonnant leur libération, assortie d’une astreinte d’un million de francs CFA par jour de retard.

Maître Ibrahim Djibo, avocat des accusés, souligne le non-respect des délais légaux de garde à vue, dépassant largement le mois maximal prévu par la loi. Il insiste sur le caractère injuste de la détention prolongée de ses clients sans présentation devant un juge.

Malgré les accusations graves portées contre eux, notamment de complot contre l’autorité de l’État, leur avocat est satisfait de la décision du juge, qu’il considère comme un acte de justice et de respect du droit. Ce dernier a rappelé aux autorités l’importance de respecter les droits des accusés en ordonnant leur libération.

Cette décision marque un pas important vers le respect des droits fondamentaux et de l’état de droit au Niger.

Côte d’Ivoire : Prix record pour le cacao ivoirien 1500 FCFA/kg, une réponse aux marchés mondiaux

Le prix d’achat du cacao aux planteurs ivoiriens, premier producteur mondial, a été revu à la hausse pour atteindre un niveau sans précédent de 1500 francs CFA (2,2 euros) par kilogramme pour la récolte intermédiaire. Cette augmentation historique de 50% a été annoncée par le ministre de l’Agriculture Kobenan Kouassi Adjoumani lors d’une conférence de presse.

Cette décision survient alors que les cours mondiaux du cacao atteignent des sommets, triplant en un an pour atteindre 10 000 dollars la tonne à New York. Les intempéries, telles que les pluies suivies de sécheresses, dans des pays producteurs comme la Côte d’Ivoire, ont entraîné une diminution des récoltes, alimentant ainsi cette flambée des prix.

Contrairement à d’autres pays où le marché du cacao est libéralisé, en Côte d’Ivoire, l’État fixe le prix d’achat, ce qui rend le secteur moins vulnérable aux fluctuations du marché. Cette approche a été défendue par le ministre Adjoumani, rappelant les résultats mitigés obtenus lorsque le pays a expérimenté un système libéralisé entre 2000 et 2011, période pendant laquelle les producteurs ont souffert de prix dérisoires.

La décision d’augmenter le prix à 1500 FCFA/kg pour la campagne intermédiaire, saluée par certains représentants des producteurs, vise à assurer un revenu stable aux agriculteurs. Le cacao ivoirien, représentant 45% de la production mondiale, est un pilier essentiel de l’économie ivoirienne, contribuant à hauteur de 14% du PIB du pays.

Cette augmentation substantielle du prix du cacao en Côte d’Ivoire reflète les défis rencontrés par l’industrie face aux conditions climatiques changeantes et aux fluctuations du marché mondial, tout en soulignant l’engagement du gouvernement à soutenir les agriculteurs locaux et à maintenir la position de premier plan du pays sur le marché mondial du cacao.

Maryse Condé, grande dame des lettres antillaises, nous quitte à l’âge de 90 ans

La célèbre écrivaine antillaise Maryse Condé est décédée dans la nuit du 1er au 2 avril à l’âge de 90 ans, des suites d’une longue maladie neurodégénérative héréditaire, la « maladie des Boucolon », ainsi nommée d’après le nom de son père. Originaire de Guadeloupe, née Maryse Liliane Appoline Boucolon, elle laisse derrière elle une œuvre riche d’une trentaine de titres, comprenant des romans, des essais et des ouvrages pour la jeunesse. Lauréate de nombreux prix littéraires, elle a notamment remporté en 2018 le prix Nobel alternatif de littérature pour son roman « Le fabuleux et triste destin d’Ivan et Ivana » (2017).

Aimé Césaire et Édouard Glissant ont longtemps représenté, avec Maryse Condé, la puissance et la créativité de la francophonie caribéenne. Romancière exceptionnelle, elle a su donner vie à la révolte et à la pensée océanique de ses prédécesseurs. Connu pour son œuvre « Ségou », une épopée romanesque en deux volumes qui l’a propulsée sur le devant de la scène littéraire dans les années 1980, Maryse Condé s’est éteinte à l’hôpital d’Apt, dans le Vaucluse. Depuis 2013, elle résidait dans le sud de la France avec son mari Richard Philcox, après avoir vécu et enseigné aux États-Unis pendant près de trois décennies.

Fondatrice du Centre des études françaises et francophones à l’université Columbia, Maryse Condé a joué un rôle crucial dans la promotion de la littérature francophone en Amérique. Son engagement en faveur de la mémoire de l’esclavage et de l’éducation a été mis en lumière lorsqu’elle a présidé le Comité pour la mémoire de l’esclavage, créé par le président Jacques Chirac. Elle a contribué à l’instauration du 10 mai comme journée de commémoration de l’esclavage, institué comme crime contre l’humanité par la loi dite Taubira de 2001.

L’œuvre de Maryse Condé, composée d’une vingtaine de romans, de recueils de nouvelles et d’essais, explore des thèmes tels que la condition de la femme caribéenne, l’esclavage et les relations complexes entre l’Afrique et sa diaspora. Elle laisse derrière elle un héritage littéraire et intellectuel qui continuera d’inspirer les générations futures.