Le Procureur de la République du Mali a ouvert une enquête sur les accusations graves portées contre l’Ukraine. Le gouvernement malien accuse l’Ukraine d’être impliquée dans une attaque terroriste contre les Forces de Défense et de Sécurité maliennes à Tinzawatene.
L’enquête a été déclenchée après les déclarations du porte-parole du renseignement militaire ukrainien, affirmant l’implication de son pays dans l’attaque. L’ambassadeur ukrainien à Dakar a également exprimé un soutien supposé au terrorisme au Mali.
Le Procureur a précisé que l’enquête visera tous les responsables, y compris les auteurs, coauteurs et complices. Le pôle judiciaire spécialisé malien enquête sur les propos de deux responsables ukrainiens concernant les affrontements à Tinzawatene entre les FAMa et les rebelles du Cadre stratégique permanent pour la défense du peuple de l’Azawad.
Suite à la rupture des relations diplomatiques avec l’Ukraine, le Mali a lancé des poursuites judiciaires pour « actes de terrorisme, complicité d’actes de terrorisme et financement du terrorisme ». Cette décision fait suite aux affirmations du porte-parole ukrainien sur l’implication de son pays dans l’attaque, entraînant la mort de membres des Forces armées maliennes (FAMa) et des dégâts matériels. Ces affirmations ont été confirmées par l’ambassadeur d’Ukraine à Dakar, Yurii Pyvovarov.
Le 4 août, le Mali a annoncé la rupture de ses relations diplomatiques avec l’Ukraine. En plus des poursuites, Bamako a mis en place des mesures préventives pour éviter toute déstabilisation venant d’États africains abritant des ambassades ukrainiennes. Le Mali prévoit également de saisir les instances internationales et les États soutenant l’Ukraine.
Avant le Mali, le Sénégal et le Burkina Faso avaient condamné les déclarations des responsables ukrainiens. Le Niger a également rompu ses relations diplomatiques avec l’Ukraine.
L’Ukraine a nié tout soutien au terrorisme et a qualifié la décision du Mali de « hâtive ». La Russie, en revanche, a soutenu la décision malienne, affirmant que le soutien de Kiev aux « terroristes » n’est pas surprenant.
Des affrontements ont eu lieu du 25 au 27 juillet dans le nord du Mali, entre les FAMa, leurs alliés russes, et les rebelles du Cadre stratégique permanent pour la Défense du peuple de l’Azawad ainsi que les jihadistes du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM). Le 1er août, le CSP a revendiqué des pertes importantes chez les militaires maliens et les membres de la société paramilitaire Wagner. Le GSIM a également revendiqué une embuscade causant des pertes parmi les mercenaires de Wagner et les militaires maliens. Wagner a confirmé des pertes sans préciser le nombre exact de morts.