RCA : Bangui appelle la France à cesser de l’«infantiliser»

Ceci après la 17 octobre, du ministre français des Affaires étrangères à propos des membres du groupe de sécurité privée russe Wagner.

 

Le 17 octobre, le chef de la diplomatie française déclarait que le groupe de sécurité privé russe Wagner «confisquait la capacité fiscale de l’Etat» centrafricain. La ministre des Affaires étrangères de ce pays a dénoncé des propos mensongers. «Il y a un acharnement […] et un souhait d’infantiliser la République centrafricaine et ses autorités qui doivent s’arrêter» : c’est en ces termes que la ministre centrafricaine des Affaires étrangères Sylvie Mbaïpo-Temon a réagi, auprès de l’AFP ce 19 octobre, à des propos tenus par son homologue français l’avant-veille. Elle s’est également dite à ce sujet «stupéfaite» de la réaction «extrême» et «mensongère» de Jean-Yves Le Drian.

Le 17 octobre, le ministre français des Affaires étrangères avait déclaré à propos des membres du groupe de sécurité privée russe Wagner qui, selon lui, «fait la guerre par procuration pour le compte de la Russie» : «Lorsqu’ils pénètrent dans un pays, ils multiplient les violations, les exactions, les prédations pour se substituer parfois même à l’autorité du pays.» Le ministre français avait ajouté : «L’exemple le plus spectaculaire c’est la République centrafricaine où finalement, pour pouvoir se payer, ils confisquent la capacité fiscale de l’Etat.»

Confusion française entre Wagner et Moscou

Ces propos faisaient écho à l’accusation de la France selon laquelle une partie des instructeurs militaires que la Russie a déployés en Centrafrique pour soutenir les autorités locales seraient des membres de Wagner. Cette accusation, portée également par des ONG et l’ONU selon l’AFP, est démentie par la Russie.

Moscou revendique en effet la présence de 1 135 instructeurs russes en Centrafrique, qui ne prennent pas part directement aux opérations de combat contre «les groupes armés illégaux», et dénonce toute confusion entre ses militaires et le groupe privé Wagner. Or, un tel mélange des genres est récurent dans le discours des chancelleries occidentales, et notamment de Paris : l’AFP rappelle que Wagner «est accusé, notamment par la France, d’agir pour le compte du Kremlin là où il ne veut pas apparaître de manière trop officielle».

Ce trait d’union tracé par Paris entre Moscou et Wagner est d’autant plus significatif qu’il semble exclusif à la Russie : les autorités françaises ne paraissent pas s’inquiéter, par exemple, de l’implication aux quatre coins du monde la société américaine BlackWater, qui fait pourtant partie des entreprises de sécurité privée dont les actions suscitent régulièrement la controverse.

Paris obnubilé par la Russie en Afrique ? Le 30 mai déjà, le président français Emmanuel Macron déclarait dans le JDD qu’un «discours anti-Français a[vait] permis de légitimer une présence de mercenaires prédateurs russes au sommet de l’Etat avec un président Touadéra qui est aujourd’hui l’otage du groupe Wagner». Quelques jours après, Paris gelait son aide budgétaire et suspendait sa coopération militaire avec Bangui.

Au-delà de la confusion Wagner/Moscou, la France exprime ouvertement ces réticences à voir la Russie accroître son influence dans certains pays d’Afrique, en Centrafrique mais aussi Mali. Un discours qui contribue à accroître les tensions entre Paris et Bamako, ce dernier goûtant peu de recevoir des leçons quant à ses relations internationales.

RCA : le cessez-le-feu déjà violé par les loyalistes, accusent les rebelles

Dans un communiqué publié lundi 18 octobre, la coalition rebelle CPC, qui avait mené début janvier l’offensive sur Bangui vient de réagir à l’annonce du président Faustin-Archange Touadéra.

 

« La CPC prend acte », dit le communiqué signé par un porte-parole depuis Paris, sans préciser si la coalition rebelle s’engage ou non à respecter le cessez-le-feu. Mais elle affirme également que les forces loyalistes auraient déjà violé cet engagement du chef de l’État à Bambari ainsi qu’à Benzambé, le village natal de l’ancien président Bozizé, aujourd’hui à la tête de la rébellion. La localité aurait été attaquée et pillée ce samedi 16 octobre par des paramilitaires russes, selon des sources locales et sécuritaires.

Dans son allocution, le chef de l’État lançait un appel à deux des principaux groupes armés restés hors du processus de cessez-le-feu : le FPRC – affaibli selon les spécialistes, par la contre-offensive et les divisions internes – et l’UPC qui conserve une certaine force de frappe et qui semble douter des intentions du président Touadéra, selon un message attribué à son leader.

« Toujours pourchassés comme des ennemis de la République »

« Le chef de l’État a obtenu des garanties de la CPC pour l’abandon des hostilités, réaffirme le porte-parole de la présidence, le ministre Albert Yaloke Mokpeme. Mais sa détermination reste intacte et ceux qui gardent les armes seront toujours pourchassés comme des ennemis de la République. »

La décision du président centrafricain Faustin-Archange Touadéra de décréter un cessez-le-feu unilatéral et immédiat vendredi 15 octobre a été accueillie très favorablement par la communauté internationale. Dans leurs communiqués respectifs, les Nations unies, la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) ainsi que la plupart des partenaires internationaux de la Centrafrique ont unanimement salué un pas décisif dans le processus de paix.

Mais certains observateurs doutent encore de son applicabilité sur le terrain suite aux regains de violences ces dernières semaines dans le centre et l’ouest du pays.

 

RCA-ONU : Faustin Touadéra défend ceux qui participent à la sécurisation du pays

Le chef de l’Etat a assisté au Conseil de sécurité concernant la Centrafrique via une liaison vidéo avec New-York.

 

Trois jours après avoir décrété le cessez-le-feu unilatéralement, le président Touadéra a assisté au Conseil de sécurité concernant la Centrafrique via une liaison vidéo avec New-York. Et le ton de son intervention a plutôt tranché avec le rapport du représentant du secrétaire général qui a servi de base à la réunion.

Dans l’hémicycle du Conseil de sécurité, le président Touadéra n’a pas manqué de remercier les pays ayant fourni des « forces bilatérales » à Bangui. Pour lui, ces forces auraient permis « d’optimiser la protection des populations civiles », et même s’il n’a pas cité la société privée Wagner, tout le Conseil a compris qu’il s’agissait en partie d’elle.

Cela a provoqué une levée de boucliers. Celui de l’ambassadrice adjointe française, ou encore de l’ambassadeur estonien par exemple, qui n’ont pas hésité à qualifier cette présence « déstabilisante ». L’ambassadrice russe a alors rejeté ces critiques en bloc, et dénoncé le « ton hautain » des membres du Conseil. Pour elle, les « instructeurs russes » ont permis d’améliorer le professionnalisme des Faca.

En tous cas, si les membres du Conseil espèrent que le cessez-le-feu permettra de créer de bonnes conditions pour un dialogue national, une grande majorité est encore inquiète des conclusions du rapport du secrétaire général. Sans même avoir noté la violation du cessez-le-feu samedi déjà, il est clair pour eux que le processus de paix n’a pas suffisamment avancé.

Le représentant de l’ONU en Centrafrique Mankeur Ndiaye a lui mis en garde contre « tout retard ou non tenue » des élections prévues en 2022.

RCA : Trois nouveaux députés intègrent le parlement de la CEMAC

Les honorables Evariste Ngamana, Dieudonné Marien Djemé et Bernadette Souaninzi Gambo intègrent le Parlement de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC).

 

Dans une correspondance du président de l’Assemblée Nationale Centrafricaine Simplice Mathieu Sarandji à son collègue du Parlement de la CEMAC Hilarion Etong, il fait mention que trois (03) députés centrafricains font leur entrée au Parlement communautaire. Il s’agit du 1er Vice-président de l’Assemblée Nationale centrafricaine, l’honorable Evariste Ngamana, l’honorable Dieudonné Marien Djemé et l’honorable Bernadette Souaninzi Gambo.

Dans ladite correspondance, le député Honorable Evariste Ngamana, premier vice-président de l’Assemblée Nationale centrafricaine est établit comme Chef de délégation des parlementaires centrafricains à l’Assemblée de la CEMAC. A ce titre, il devient aussi le Vice-président du Parlement de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale.

De son côté, le député Dieudonné Marien Djemé occupera le poste du deuxième rapporteur à la commission  chargée de l’économie et des finances. Ces trois (03) élus de la Nation vont rejoindre leurs collègues parlementaires centrafricains qui siègent depuis au Parlement communautaire. Il s’agit du député André Narké Dorogo qui est le président de la commission qui concerne le respect des valeurs démocratiques et institutionnelles dans le cadre juridique et de l’honorable Emelie Béatrice Epaye qui fut aussi Vice-présidente du Parlement communautaire et qui est finalement remplacée par l’honorable Evariste Ngamana.

Les cinq (05) députés centrafricains qui siègent au nom de la RCA joueront pleinement leur rôle pour défendre les valeurs politiques démocratiques et de l’économie de la sous-région. La cérémonie de la prestation de serment et de la présentation des trois honorables comme nouveaux membres du Parlement de la CEMAC s’était déroulée le jeudi 14 octobre 2021 à l’Assemblée Nationale à Bangui. Ceci, lors de la deuxième session ordinaire en visioconférence du Parlement de la CEMAC ouverte depuis le 11 octobre pour prendre fin le 09 novembre prochain.

Désormais Chef de la délégation centrafricaine et Vice-président du Parlement de la CEMAC, l’honorable Evariste Ngamana se réjouit mais se dit conscient de la lourde responsabilité qui l’attend : «  Je suis heureux d’intégrer le Parlement de la CEMAC et je remercie le Président de l’Assemblée Nationale centrafricaine Simplice Mathieu Sarandji pour l’honneur qu’il m’a fait. Je sais que grande est ma responsabilité car je vais travailler au nom de tous les peuples de la sous-région d’Afrique centrale ».

« Je travaillerai sans doute avec mes anciens collègues qui sont l’honorable Emilie Béatrice Epaye et l’honorable André Narké Dorogo sans oublier les autres collègues qui nous ont cédé leurs fauteuils. Leurs expériences seront bénéfiques pour nous et ensemble, nous réussirons cette mission difficile mais pas impossible », a-t-il précisé.

Selon l’honorable Evariste Ngamana, en plus de ses fonctions liées à l’organisation et au fonctionnement de la CEMAC, il se battrait pour que plusieurs centrafricains intègrent aussi des instances supérieures au niveau des institutions et organisations africaines et internationales.

Le Parlement de la CEMAC est composé de 30 membres en raison de cinq (05) députés par pays membres de la Communauté. Notons que la CEMAC regroupe six (06) États membres à savoir : Le Cameroun, le Congo Brazzaville, le Gabon, la République Centrafricaine, LA Guinée Equatoriale et le Tchad.  Le  siège du Parlement de la communautaire se trouve à Malabo en Guinée Equatoriale et le Président en exercice de la CEMAC est  actuellement le président Camerounais Paul Biya.

Selon les textes statutaires du Parlement de la CEMAC, le pays dont le Chef de l’État assure le titre du président de la communauté, du coup, le Chef de la délégation du pays au sein du parlement de la communauté devient aussi le Président du Parlement de la CEMAC. Ce qui sous-entend que si le Président centrafricain Faustin Archange Touadera devient président de la CEMAC étant donné que la présidence est tournante, le Premier Vice-président du parlement centrafricain Evariste Ngamana, Chef de la délégation des députés centrafricains au sein du Parlement communautaire et actuel Vice-président dudit parlement deviendra aussitôt le président du Parlement de la sous-région. Ceci en respect des dispositions de l’article 32 alinéa 3 des statuts de la communauté.

Il est possible la présidence tournante de la CEMAC passe à la Centrafrique l’année prochaine. La dernière fois, c’était en 2010 avec l’ancien président François Bozizé.

RCA : nouvelle exaction des mercenaires russes à l’Ouham

C’est la première violation officielle de cessez-le-feu unilatéral décrété par le chef de l’État Faustin Archange Touadera sur l’ensemble du territoire par les mercenaires russes de la société Wagner. Ils ont attaqué et pillé plusieurs villages  dans l’ouest de la ville de Bossangoa, mais aussi  tuer deux individus.

Le samedi 16 octobre 2021, au lendemain de la proclamation de cessez-le-feu unilatéral par le chef de l’État Faustin Archange Touadera, vers 15 heures, dans la localité de Bossangoa, plus précisement au village Kpondigmon, situé à dix-huit kilomètres sur l’axe Benzambé, les mercenaires de la société Wagner, à bord  des motos et des véhicules,  ont débarqué   dans ce village armes à la main. Ils ont procédé à la destruction et au pillage  des greniers, vol de bétail jusqu’à l’entrée de la commune de Benzambé, située à une quarantaine de kilomètres de Bossangoa, occasionnant la fuite générale de la population.

Sur place à Benzambé, ils ont pillé le poste de santé et voler les panneaux solaires qui alimentent le frigo avant de tuer quatre personnes sur la route de Yrouba, et ils ont pris également une sommes de 2000000 de francs CFA sur une personne. On ignore les raisons de cet acte criminel, mais comme souvent chez les hommes de Wagner en Centrafrique, on peut tuer simplement pour se faire plaisir, et voler pour résister.

Alors, la question que tout le monde se pose est de savoir si réellement que le chef de l’État, avant de prendre sa décision de suspendre toutes opérations militaires sur l’ensemble du territoire national,  informe-t-il ses alliés mercenaires de Wagner ? N’oubliant pas que ces paramilitaires  n’obéissent qu’à leur propre chef hiérarchique russe. Et donc la décision du chef de l’État ne pourrait pas les concerner. D’ailleurs, ils ont tous les arguments possibles pour se défendre de leurs exactions.

RCA-Alindao : attaque des positions des soldats FACA à Alindao

Les rebelles de l’UPC du mercenaire tchado-nigérien Ali Darassa ont attaqué les positions des soldats FACA dans la ville d’Alindao.

 

La ville d’Alindao, située  à environ 505 kilomètres au nord de Bangui a été secouée de nouveau ce jeudi matin par des détonations d’armes de guerre. Les rebelles de l’UPC du sulfureux chef rebelle mercenaire tchado-nigérien Ali Darassa ont attaqué les positions des soldats FACA dans la ville.

« C’était vers 3 heures du matin ce jeudi que les assaillants ont attaqué nos positions dans la ville. Le combat est en cours, nos hommes sont en train de faire face aux assaillants », témoigne un officier de l’armée nationale depuis Bangui.

Selon un habitant de la ville joint au téléphone, les assaillants sont actuellement visibles au centre-ville. Ils circulent et tirent partout avec leurs armes.

« On ignore actuellement les positions des soldats FACA s’ils sont encore dans la ville où ils se sont retirés  », demande-t-il.

Aucun bilan provisoire n’est disponible pour le moment.

Rappelons que c’est depuis une semaine que les rumeurs d’attaque de la ville par les rebelles circulent dans la ville. Certains habitants ont quitté en masse leur domicile pour se réfugier sur le site des déplacés au sein de l’Église catholique  ou encore dans l’hôpital pour tenter d’échapper à une éventuelle violence. La ville avait été totalement paralysée  par ces rumeurs qui se concrétisent  très tôt ce matin.

Selon les dernières informations recueillis, les soldats FACA et leurs alliés russes ont repoussé l’attaque des assaillants hors de la ville qui est toujours paralysée.

RCA : retour au calme après une vive tension à Ippy

Ce sont les positions des soldats FACA dans la ville qui ont été attaquées par les présumés rebelles de l’unité pour la paix en Centrafrique (UPC).

 

La ville d’Ippy, située à 496 kilomètres au nord de la capitale a été secouée  cette nuit par des détonations d’armes lourdes et légères. Selon les autorités locales, ce sont les positions des soldats FACA dans la ville qui ont été attaquées par les présumés rebelles de l’unité pour la paix en Centrafrique (UPC). Ce mercredi matin, la ville retrouve son calme, mais toutes les activités tournent au ralenti.

Selon des informations recueillies ce matin auprès des autorités locales, c’était hier nuit vers 23 heures que les assaillants, identifiés comme des combattants rebelles de l’unité pour la paix en Centrafrique (UPC), en provenance de l’Est de la ville, ont attaqué une position  de l’armée nationale dans la ville. Durant plusieurs heures, c’est la détonation d’armes lourdes et légères qui raisonne dans toute la ville, paniquant davantage les populations civiles.

Pour l’heure, aucun bilan provisoire de l’attaque n’est annoncé, et le calme est revenu à Ippy. Toutefois, les activités administratives et économiques ne sont pas encore reprises.

Rappelons que  le mardi dernier, vers 4 heures du matin, les présumés rebelles de l’unité pour la paix en Centrafrique (UPC) du sulfureux mercenaire tchado-nigérien Ali Darassa ont attaqué les positions de l’armée nationale dans la ville de Bria. Le bilan faisait état de trois morts et sept blessés.

Cependant  à Bangui, les habitants vivent dans une inquiétude générale suite aux rumeurs d’une attaque imminente de la capitale par les rebelles de la coalition des patriotes pour le changement (CPC).

RCA-Ouest : morts de 5 mercenaires russes Wagner dans une embuscade des rebelles

Le convoi militaire des mercenaires de Wagner, est tombé dans une nouvelle embuscade  tendue par les rebelles de 3R.

 

Cinq mercenaires russes Wagner ont été tués dans une embuscade. Le drame s’est passé lundi 11 octobre 2021, vers 15 heures, dans la localité de banga, à Mambéré-Kadéï. Le convoi militaire des mercenaires de Wagner était composé de quatre motos et de deux véhicules tout terrain. Il faut aussi noter que du côté des rebelle, trois combattants ont été neutralisés et trois autres blessés.

Le nombre de ses hommes déployés au côté des soldats FACA dans son offensive contre les rebelles de la coalition des patriotes pour le changement (CPC) et tombé sur le champ de bataille ne cesse de s’alourdir. Après la mort de ses trois mercenaires tués dans une  l’embuscade des rebelles au village Bombo la semaine passée, cinq autres viennent à nouveau d’être tués dans une autre embuscade  dans la localité de banga, dans la Mambéré-Kadéï.

Rappelons que dans la commune de Haute-Bombé, les rebelles de 3R multiplient des embuscades contre les convois des mercenaires russes de la société Wagner.

RCA : la CPI se penche sur le cas de l’ex-Seleka Mahamat Saïd Abdel Kani

Quatorze chefs d’accusations pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Des crimes que Mahamat Saïd Abdel Kani aurait commis à Bangui.

 

Il pourrait être le premier Seleka à être jugé par la CPI. C’est ce que doit en tout cas décider la Cour à La Haye au cours de l’audience de confirmation des charges qui a débuté mardi. Quatorze chefs d’accusations pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Des crimes que Mahamat Saïd Abdel Kani aurait commis à Bangui alors qu’il était à la tête de plusieurs organismes de sécurité importants (OCRB puis CEDAD) entre avril et novembre 2013.

L’avocate des victimes a pris la parole lors des propos liminaires. « La justice est rendue en leur nom », a-t-elle souhaité rappeler à la Cour. Les crimes ne doivent pas rester impunis, a-t-elle souligné.

L’accusation a fait sa présentation sur le fond. Elle s’est attachée à convaincre la Cour qu’Abdel Kani doit être jugé pour 14 chefs d’accusation. Elle a contextualisé, insistant sur le caractère systématique des crimes. Ils visaient les populations soupçonnées d’être des soutiens au président renversé François Bozizé.

Elle a tenté de démontrer la position de supérieur hiérarchique, de donneur d’ordre ainsi que de co-auteur des crimes d’Abdel Kani. « Monsieur Saïd était à la tête de plus de 60 éléments de la Seleka, a souligné Éric Mac Donald, le substitut du procureur. Sur votre écran, vous pouvez voir dans un premier temps l’ensemble de la liste des membres de la Seleka produite à l’époque des faits et authentifiée par un témoin « insider ». Et cette liste montre que M. Saïd en était le responsable. »

L’accusation a alterné des éléments factuels, des organigrammes, et des photographies, n’hésitant pas parfois à toucher la corde émotionnelle par des témoignages glaçants, comme celui de cette victime qui détaille ses mauvais traitement, ou encore les photos de cette femme et de son enfant disparus.

La défense pointe les faiblesses du dossier

Mahamat Saïd Abdel Kani est resté impassible, prenant régulièrement des notes. Sa défense a souligné le chaos existant à l’époque, ne permettant pas selon elle d’attribuer les faits à ce commandant Seleka. Mahamat Saïd Abdel Kani est notamment présenté comme le chef de l’Office central de répression du banditisme à l’époque des faits. Cependant, il est difficile de prouver qu’il dirigeait l’OCRB, tant la désorganisation régnait, estime ses avocats.

La défense a estimé que les droits de la défense n’étaient pas respectés et que les charges sont une série d’allégations non démontrées et non étayées. Elle s’est aussi attaquée à la composition du dossier de l’accusation. « La défense et la chambre se retrouvent dans la position de devoir tenter de reconstituer elle-même l’argumentation que l’accusation aurait dû présenter de manière explicite dans son PCB, a pointé Maitre Dov Jacobs. En définitive, on peut constater que le procureur a appliqué ce qu’on pourrait appeler une méthode Ikea à sa démonstration. Le lecteur dispose d’un côté d’une allégation, de l’autre côté, d’une côte ERM et doit lui-même reconstituer la démonstration. »

Durant les journées à venir la Cour va donc devoir déterminer si les éléments de preuve sont suffisants ou non pour qu’un procès soit tenu. Si la Cour estimait que la réponse est « oui », Mahamat Saïd Abdel Kani serait alors le premier membre de la Seleka à être jugé devant cette juridiction internationale.

Deux autres affaires concernant la Centrafrique sont en cours à La Haye. Patrice Edouard Ngaissona et Alfred Yekathom Rhombot, tous deux du mouvement anti-balaka, sont actuellement jugés par la CPI pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

RCA : vers une motion de censure contre le Premier ministre à l’Assemblée nationale

C’est une véritable nouvelle bataille politique qui  attend le Premier ministre Henri-Marie Dondra à l’Assemblée nationale. Une bataille impliquant deux anciens premiers ministres, à savoir Simplice Mathieu Sarandji, et son successeur Firmin NGRÉBADA, sans oublier d’autres parents du chef de l’État, le tout  contre l’actuel premier ministre Henri-Marie Dondra, et ce, dans la perspective de la prochaine présidentielle.

C’est une démarche très inhabituelle quand on sait que l’actuel gouvernement est en place depuis seulement  quatre mois. Mais pour les deux anciens premiers ministres, il ne fallait surtout pas laisser l’actuel premier ministre Henri-Marie Dondra passer deux ans à la tête du gouvernement. Il fallait tout mettre en œuvre pour le déstabiliser. Et c’est le point fort de l’ancien premier ministre Firmin NGRÉBADA qui hésite depuis plusieurs semaines entre lancer un nouveau parti politique, ou  se battre comme un lion dans la formation politique actuelle, le MCU.

Entre-temps, l’actuel premier ministre, Henri-Marie Dondra, de son côté, se livre aussi dans la bataille de résistance. Mais son point faible, c’est que l’ancien premier ministre Simplice Mathieu Sarandji,  l’actuel président de l’assemblée nationale est aussi dans cette bataille de positionnement. C’est pourquoi depuis quelques jours à l’Assemblée nationale, on assiste à une véritable tractation politique en vue de lancer en circulation une motion de censure  contre le Premier ministre Henri-Marie Dondra.

Dans cette tractation, le nom de Monsieur Sani Yalo, de Monsieur Arthur Piri, Firmin NGRÉBADA, Simplice Mathieu Sarandji figurent parmi les possibles tombeurs  de l’actuel premier ministre Henri-Marie Dondra. Au même moment, sur les réseaux sociaux, Firmin NGRÉBADA  et Sani Yalo activent aussi leurs bras médiatiques contre Henri-Marie Dondra.

À 4 ans de la prochaine présidentielle, la bataille de la succession du Président de la République s’ouvre déjà dans le camp présidentiel.