Les récentes violences armées du km 5 ont mis à nu la défaillance des services de sécurité du pays et l’on assiste aujourd’hui à une montée en puissance des commerçants de la localité, ce qui ne résout pas du tout le problème de sécurité dans cette partie de la capitale qui échappe depuis au contrôle du gouvernement.
Même si les derniers évènements douloureux qui ont secoué le Km5 ont vu la montée en puissance des commerçants, qui sont aussi des miliciens, au détriment des groupes d’autodéfense, l’on redoute que la tentation hégémonique des commerçants ne soit encore un autre problème que les autorités centrafricaines doivent tout faire pour circonscrire.
De sources sûres et concordantes contactées par CNC, des armes et munitions ont été découvertes au domicile du tristement célèbre chef de gangs du Km5 le surnommé You, par les commerçants de ladite localité lors des affrontements.
« Mais là où le bât blesse, au lieu d’informer les forces de sécurité intérieure, ces derniers se seraient réparti cet arsenal de guerre entre eux. Par cet acte, quel est véritablement le projet des commerçants du Km5 », s’interrogent les citoyens lambda.
En attendant, l’inefficacité du gouvernement a imposé la loi dans cette partie de la capitale démontre à suffisance la limite de sa politique sécuritaire. L’équilibre des forces a changé. Les commerçants sont les seuls maîtres incontestés du Km5 aujourd’hui, mais lourdement armé. Eux à leur tour vont tenter d’imposer leur diktat et le Km5 est et reste un « no man’s land ».
Les autorités centrafricaines ont affiché durant 48 heures de massacres à Pk5 une indifférence notoire par leur mutisme, insensibilité et leur inaction contre les désastres qui se commettaient à 5 kilomètres de la présidence de la République.
Face aux violences qui opposaient les commerçants aux groupes d’autodéfense, le gouvernement est resté spectateur, muet et incapable de dresser un bilan exhaustif du carnage. Pour un observateur de la vie politique, « ce dernier épisode pose la problématique du statut juridique du quartier Km5, une zone de non droit où les taxes, impôts sont perçus par une entité autre que l’État, un territoire autonome dans la République où circulent des armes de tous calibres, des drogues ainsi que des produits prohibés », relève-t-il.
Une fois de plus, le gouvernement a manqué l’occasion de reprendre pied dans cette partie de la capitale qu’il n’arrive plus à contrôler. Et aujourd’hui les nouveaux maîtres des lieux, c’est les commerçants qui sont mus par l’instinct de survie face à l’oppression des groupes d’autodéfense.
Ces évènements révèlent l’étendue des lacunes des structures centrafricaines de renseignements. Un bon renseignement technique et humain aurait permis de détecter l’action très tôt et de neutraliser les criminels dans cette partie depuis fort longtemps. Mais nos services de renseignements ont été créés dans le but principal de surveiller les opposants, les syndicalistes, les étudiants – et souvent des journalistes locaux ou de passage.