Six mois après la signature de l’accord entre le gouvernement et 14 groupes armés, Emmanuel Macron a rappelé au président centrafricain, en visite à Paris, de « faire tous les efforts pour que l’accord soit bien respecté ».
Le président français Emmanuel Macron a rappelé jeudi à son homologue centrafricain Faustin Archange Touadéra, en visite à Paris, la nécessité de « faire tous les efforts pour que l’accord de paix soit bien respecté par les groupes armés », a indiqué la présidence française.
Six mois après la signature de l’accord conclu en février entre le gouvernement et 14 groupes armés, la paix tarde à revenir en Centrafrique, où les provinces sont toujours contrôlées à 80 % par les groupes rebelles.
Les combats se poursuivent
Les combats entre groupes armés et les attaques contre la population civile se poursuivent – meurtres, viols, braquages, détentions arbitraires, attaques sur les personnels humanitaires – avec 10 à 70 violations de l’accord enregistrées chaque semaine par la Mission de l’ONU en République centrafricaine (Minusca).
Le chef de l’État français, qui avait déjà reçu Faustin Archange Touadéra en septembre 2017, « a aussi rappelé au président centrafricain son attachement à l’organisation d’élections libres et inclusives » fin 2020 et ajouté que le partenariat entre la France et l’Afrique centrale était « indispensable notamment pour la sécurité avec les pays voisins ».
La France est intervenue en Centrafrique entre 2013 et 2016
L’Élysée n’a pas précisé si les deux hommes avaient parlé du rapprochement entre la Centrafrique et la Russie, qui préoccupe Paris. L’ancienne colonie française de 4,5 millions d’habitants, classée parmi les pays les plus pauvres au monde, a basculé dans la violence et le chaos en 2013, après le renversement du président François Bozizé.
La France y était intervenue entre 2013 et 2016 (opération Sangaris) pour faire cesser les violences. Paris a remis en décembre dernier 1 400 fusils d’assaut aux forces armées centrafricaines (Faca), après avoir obtenu une exemption à l’embargo de l’ONU, tout comme la Russie, qui a fait une entrée remarquée dans l’ancienne colonie du « pré carré » français en livrant des armes aux Faca début 2018.
Actuellement l’État ne contrôle qu’une maigre partie du territoire national et des groupes armés s’affrontent dans les provinces pour le contrôle des ressources, notamment les diamants, l’or et le bétail. La France compte aujourd’hui quelque 300 soldats français en Centrafrique, qui mènent des actions de formation des forces armées nationales et assurent si nécessaire un appui à la force de l’ONU (Minusca, 13 000 hommes).