Guerre en Ukraine : Macky Sall demande un cessez-le-feu à Poutine

Le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine (UA), s’est entretenu mercredi 09 mars avec son homologue russe, Vladimir Poutine.

 

« Je me réjouis de mon entretien de ce matin avec le président Poutine en ma qualité de président de l’Union africaine pour solliciter un cessez-le-feu durable en Ukraine », a écrit Macky Sall sur son compte Twitter.

« Je salue son écoute et sa disponibilité à maintenir le dialogue pour une issue négociée du conflit », a-t-il poursuivi.

L’UA avait, dans un communiqué publié le 24 février, appelé la Russie au respect impératif du droit international, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté nationale de l’Ukraine. Elle avait exhorté la Russie et l’Ukraine à un cessez-le-feu immédiat, et à l’ouverture de négociations sous l’égide de l’ONU.

Le 28 février, elle s’est émue dans un autre communiqué des informations selon lesquelles des ressortissants africains fuyant les combats étaient empêchés de franchir la frontière, et a jugé que de tels refus « seraient choquants et racistes, et violeraient le droit international ».

Depuis, le Sénégal, aux relations fortes avec les pays occidentaux, a surpris la communauté internationale, le 2 mars, en s’abstenant lors d’un vote de l’Assemblée générale de l’ONU en faveur d’une résolution qui exige que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine.

Le texte a été approuvé par 141 pays, cinq s’y opposant et 35 s’abstenant dont la Chine et le Congo, sur les 193 membres que compte l’organisation. Près de la moitié des pays africains s’est abstenue ou n’a pas pris part au vote. L’un d’eux, l’Erythrée, a voté contre.

Tout en exprimant sa grave préoccupation face à la situation en Ukraine, le Sénégal réaffirme son adhésion aux principes du non-alignement et du règlement pacifique des différends, disait un communiqué du Conseil des ministres publié le même jour.

Dakar a, par ailleurs, signifié jeudi son mécontentement auprès de Kiev, l’invitant à retirer un appel à combattre en Ukraine et à cesser tout recrutement à partir du Sénégal, après l’annonce d’un enrôlement de trente-six personnes pour aider dans la guerre contre les Russes.

Guerre en Ukraine : à Bangui, manifestation de soutien à la Russie

En République centrafricaine, plusieurs dizaines de personnes se sont réunies samedi matin 5 mars dans la capitale Bangui pour afficher leur soutien à la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine.

 

Le 2 mars dernier, l’Assemblée générale de l’ONU a voté une résolution condamnant l’invasion russe en Ukraine. La Centrafrique s’est alors abstenue, comme le Mali, l’Afrique du Sud et 14 autres pays africains. Mais les autorités de Bangui n’ont, pour l’heure, pas pris de position officielle sur le sujet.

Depuis 2018, des paramilitaires russes combattent aux côtés des Forces armées centrafricaines (FACA) contre les groupes armés. Officiellement, la Russie reconnaît quelques 1 300 instructeurs venus former l’armée centrafricaine. Mais selon l’ONU, il s’agirait en réalité de mercenaires employés par la société militaire privée Wagner qui se seraient rendus coupables de graves violations des droits de l’homme sur les civils à travers le pays.

Los de la manifestation pro-russe ce samedi, des banderoles et des pancartes affichaient les slogans « Russie + RCA = amitié », « Russie et Centrafrique contre le nazisme » ou encore « C’est la faute de l’Otan ».

« La France n’a rien fait mais la Russie nous a sauvés »

À l’initiative de ce rassemblement, Galaxie nationale, une association réputée proche du pouvoir. Son président Blaise-Didacien Kossimatchi a harangué la foule, expliquant que l’Ukraine avait provoqué le conflit, avant d’accuser la France de « vouloir assassiner le président Touadéra ». S’en sont suivi des applaudissements, puis l’hymne national.

« On est là pour soutenir la Russie puisqu’elle nous a défendus contre les rebelles », explique un organisateur. « La France n’a rien fait mais la Russie nous a sauvés », renchérit un jeune homme.

Dans la foule, beaucoup d’enfants au premier rang. Un groupe de jeunes femmes agitait des fanions: « Je ne sais pas trop ce qui se passe là-bas, mais on m’a dit de venir », explique l’une d’entre elles. Puis, cet étudiant qui passait à proximité, nous a confié ses craintes de voir la guerre en Europe avoir des conséquences, notamment économiques dans son pays.