RCA : l’ANE dresse un bilan presque positif

Le bilan a été présenté vendredi 18 juin 2021, lors d’une conférence de presse en attendant dernier tour des partielles.

 

Lors d’une conférence de presse animée vendredi 18 juin 2021, l’ANE a dressé un rapport presque positif des trois étapes des élections en Centrafrique. « Il y avait eu un seul tour en ce qui concerne la présidentielle remportée par le chef de l’État Faustin Archange Touadera. Cependant, sur les 140 sièges à l’Assemblée Nationale, nous avons déjà enregistré 136 élus dont 11 femmes en attendant la proclamation définitive de la Cour constitutionnelle. Toutefois, il reste 6 sièges à pourvoir dans les circonscriptions de Bakouma, Gazi 1 et 2, Nana-Bakassa 1, Bozoum 1 et Dekoa. Nous espérons que l’effectif féminin va progresser pour favoriser la présence des femmes à l’Assemblée Nationale », a expliqué Théophile Momokoama, rapporteur général de l’ANE.

Il a saisi cette opportunité pour mentionner le bilan sécuritaire en ces termes : «  la création de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) nous a causé beaucoup de failles lors du premier tour du 27 décembre 2020. Mais, grâce à la reconquête des villes du pays par les forces armées centrafricaines FACA, appuyées par les russes, les rwandais et la Minusca, la situation sécuritaire s’est largement améliorée. Ce qui nous a permis d’organiser les scrutins du 14 mars et du 23 mai 2021 dans un climat apaisé ».

La même source a indiqué que, le gouvernement à travers le service de la décentralisation territoriale et les partenaires comme l’Union européenne, la Minusca, le PNUD, Enabel ont joué un rôle très indispensable dans la tenue de ces élections. Leur appui logistique, matériel, financier et sécuritaire revêt d’une importance capitale.

RCA : «Le bilan de l’indépendance est très mitigé»

Le 13 août 1960, la Centrafrique devient officiellement indépendante. À la tête de ce long chemin, on retrouve Barthélémy Boganda qui meurt dans un accident d’avion en mars 1959 ou encore David Dacko qui devint le premier président du pays. Henri Maïdou a alors 18 ans, il est enseignant à Mobaye dans le sud-est du pays. Il prendra plus tard des charges importantes en Centrafrique. Il fut notamment Premier ministre du pays et vice-président du pays. Il est un témoin majeur de l’histoire politique centrafricaine et il pose son regard sur cette période.

Le 13 août 1960, la République centrafricaine proclame son indépendance. Quel souvenir avez-vous de cette journée ?

Je n’ai pas de très grands souvenirs de ce jour-là, j’étais en brousse. Mais à ce que je sais, la cérémonie a été assez restreinte. Elle était surtout officielle et limitée au niveau du gouvernement.

Vous étiez professeur, vous faisiez déjà partie d’une élite intellectuelle. Comment avez-vous accueilli l’annonce de cette indépendance ?

C’était une très bonne chose que le pays soit libéré. Libéré, c’est peut-être trop dire, mais a obtenu son indépendance. On était content, on avait le sentiment d’appartenir à une entité différente de ce qu’on avait été jusque-là. Mais, l’indépendance pour moi était une très bonne chose, parce que cela nous permettait de nous épanouir en toute chose. Pendant la colonisation, il n’y avait qu’un seul ou deux établissements secondaires, parlant de l’enseignement. Donc à l’indépendance, on avait la possibilité d’agir par nous-mêmes et de planifier nos actions en tant qu’instituteur à l’époque, c’est à cela que je pense. Sur le plan politique, il n’y a pas de difficulté particulière. Nous simples citoyens, on n’a pas pu prendre une part active. A cette époque, c’était le président Barthélémy Boganda, Abel Goumba et autres qui ont joué ce rôle. Moi, j’étais très jeune encore à l’époque, j’avais 18 ans. Je n’avais pas très grande conscience de cela. Le changement a été, disons, un changement, je ne veux pas dire de surface, mais c’est un changement de nom. On est devenu indépendants. Nous, on avait conscience qu’une chose, qu’une mutation s’était opérée. Mais sans plus.

Quel était l’état d’esprit ?

Un bouillonnement, surtout au niveau des élites, mais pas la grande masse. La grande masse, ce qu’elle appréciait c’était d’être devenue libre, parce qu’elle n’était plus soumise aux travaux forcés, aux arrestations arbitraires, etc. Le changement pour la population, c’était de ne plus être arrêtée par l’administration et de subir des sévices comme dans le passé. Avec l’indépendance, c’était fini : les travaux forcés pour aller faire du coton, ramasser un certain nombre de choses, des kilos de caoutchouc à ramener à la maison et de donner à l’administration. C’était cher payé d’un point de vue personnel, physique.

En 1960, à quoi ressemblait la présence française ici ?

C’était la France qui administrait tout. Donc elle était présente dans toutes les administrations, dans toutes les structures, que ce soit dans la santé, dans l’enseignement, dans l’agriculture. C’était la France. Donc, c’était des assistants techniques français.

Et après la signature de l’indépendance, est-ce que cela a changé ?

Les Centrafricains ont pris la place comme administrateurs dans les provinces, dans les services. Il y avait un gouvernement composé de Centrafricains. Le grand changement, c’était surtout la présence d’un gouvernement national.

A cette époque, il reste de nombreux conseillers français qui épaulent à la fois le gouvernement, les administrations. Comment c’était perçu ?

Il y avait beaucoup d’administrateurs, parce qu’il n’y avait personne pour faire le travail qu’ils faisaient. Il n’y avait pas de Centrafricains qui soient en mesure de faire le travail qu’ils faisaient. Donc leur présence était admise, tout à fait naturellement. Et le gouvernement avait besoin d’eux pour faire ce qu’ils avaient à faire.

Est-ce que vous diriez que l’indépendance a rebattu les cartes des relations bilatérales entre la France et la Centrafrique ?

Pas tellement de mon point de vue. On fait encore appel à des Français ou à d’autres pour faire ce qu’on aurait pu aujourd’hui faire nous-mêmes.

Nous célébrons les 60 ans de l’indépendance. Quel bilan, faites-vous ?

Très mitigé, pour ne pas dire négatif. Pour moi, surtout la Centrafrique n’a pas subi un grand changement, une grande mutation depuis 60 ans. On n’a pas fait ce que les autres pays voisins ont pu faire. Il manque tout. Il manque les infrastructures scolaires, sanitaires, agricoles et sociales. Nous n’avons pas su faire face à nos charges de manière correcte.

Vous n’estimez pas que la France a sa part de responsabilités aussi dans tout cela ?

Oh, je ne peux pas le dire. Si nous-mêmes, nous avions pris la responsabilité de nous prendre en charge… La situation d’aujourd’hui ne peut pas incomber aux étrangers ou à d’autres personnes qu’à nous-mêmes comme responsables de notre situation.

Est-ce que les pays voisins de la Centrafrique possèdent des choses que la Centrafrique n’a pas ?

Les autorités de ces pays gèrent mieux peut-être que nous ici. On ne peut pas impliquer cela à autre chose qu’une mauvaise gestion. Et puis, il y a les guerres permanentes. Nous avons eu l’indépendance la même année que tous les pays de l’ancienne AEF. On ne comprend pas que la République centrafricaine qui est nantie de ressources naturelles importantes, plus que ces pays dans certains cas, soient aussi en retard. Dans le même contexte. Ils n’étaient pas plus avancés que nous. Cela me rend triste, très triste.

RCA : 87,5 milliards FCFA mobilisés pour les infrastructures routières

A l’occasion du 4e anniversaire de son investiture à la magistrature suprême, le président de la République centrafricaine Faustin-Archange Touadéra a présenté, le 30 mars, son bilan sur l’État de nation.

Élu le 30 mars 2016, Faustin-Archange Touadéra a fait de la modernisation des infrastructures routières l’un de ses chantiers prioritaires. Ainsi, en quatre années d’exercice, il se targue de plus de 87,54 millions FCFA d’investissement dans le secteur, la grande partie ayant été mobilisée auprès des partenaires internationaux.

« Sur le budget national, le gouvernement a financé les travaux de voiries urbaines bitumées à Bangui dont le coût total est de 2,40 milliards FCFA ; des travaux de routes en terre rebâties pour un coût total de 530 millions FCFA, et de pistes rurales pour 2,83 milliards FCFA dont les travaux sont réalisés à 75% ; ainsi que des ponts consolidés pour 100 millions FCFA », affirme-t-il. Le gouvernement a par ailleurs procédé au bitumage de la route Ngaragba – Camp Kasaï et la réhabilitation de la route Kassaï – Boy Rabe.

Les grands axes routiers hors de la capitale ont également retenu l’attention de son mandat en cours. « Le gouvernement a obtenu un financement extérieur d’un montant de 81,68 milliards FCFA pour réaliser des travaux de réhabilitation de routes en dehors de Bangui, y compris le pont de Bamingui, l’axe Baoro – Bouar et les travaux de connectivité. »

Afin de poursuivre les chantiers en cours et mener à bien sa dernière année de mandat, le président Touadéra appelle à la « mobilisation pour relever les défis qui se posent à nous avec acuité. Le pays est en marche, il est fréquentable, mais nous devons tenir le cap », car « la moindre rechute sera fatale pour nous. J’en appelle à votre sens de patriotisme pour préserver les acquis ».