RCA : la majorité des réfugiés ne votera pas

Si près de deux millions d’électeurs sont enregistrés, le pays qui compte encore 620 000 réfugiés hors de ses frontières ne pourra pas compter sur leurs voix.

Alors que la Centrafrique s’organise pour la tenue d’élections présidentielle et législatives, le pays qui compte 620 000 réfugiés hors de ses frontières ne pourra pas compter sur leurs voix. Une situation vécue comme une injustice pour nombre d’entre eux.

À un mois du premier tour des élections législatives et présidentielle, la Centrafrique s’active pour l’organisation des scrutins. Si près de deux millions d’électeurs sont enregistrés, le pays qui compte encore 620 000 réfugiés hors de ses frontières ne pourra pas compter sur leurs voix, puisque les votes à distance n’ont pas été organisés en ce sens.

Moins de 150 000 réfugiés rapatriés en Centrafrique

« Nous sommes très fiers, nous sommes des citoyens centrafricains, nous avons l’envie de voter », explique Fidèle Kombanzi, ancien réfugié centrafricain, de retour dans son pays, avec l’espoir de pouvoir participer au vote, avant de constater que les enregistrements pour les cartes d’électeurs étaient désormais fermés.

Interrogé par France 24, le député indépendant Roland-Achille Bangui-Betangai assure de son côté que « ce sont les aspects techniques et l’expression surtout de la volonté du législateur centrafricain, qui consiste à ne pas autoriser les réfugiés à voter ». Depuis 2016, moins de 150 000 réfugiés ont été rapatriés en Centrafrique.

RCA : Faustin-Archange Touadéra appelle à la réconciliation et à l’unité des citoyens

Le chef de l’Etat s’est exprimé à l’occasion de la célébration du 62e anniversaire de la proclamation de la République centrafricaine (RCA).

Lors d’une déclaration officielle, à la veille de la fête nationale, Touadéra a d’abord rappelé les valeurs léguées par les pères fondateurs du pays, comprenant l’unité, la dignité et le travail, contenus dans la devise nationale. Or, ces valeurs n’ont pas été observées, selon le président, ce qui a abouti à de multiples crises qui ont émaillé l’histoire du pays.

C’est donc pour corriger toutes ces failles que Touadéra s’est employé, depuis son accession au pouvoir en 2016, à reconstruire une nouvelle république, fondée sur le respect des textes et de la Constitution, a-t-il dit.

Aussi a-t-il exhorté ses compatriotes à transcender les divergences et à se mettre résolument au travail pour le relèvement du pays. Il a également salué le concours de certaines nations amies.

En ce qui concerne les prochaines élections présidentielles et législatives prévues fin de l’année, Touadéra a souligné qu’elles devront être le seul mécanisme d’alternance.

La fête nationale centrafricaine, qui sera dominée par un grand défilé militaire et civil mardi, a été précédée lundi de distinctions honorifiques à plus de 2.000 travailleurs du secteur public et privé, promus au grade de commandeurs, de chevaliers et d’officiers.

RCA: la Banque mondiale prévoit une croissance en baisse pour 2020

Pour renforcer l’économie centrafricaine, la Banque mondiale recommande la diversification des activités.

En Centrafrique, la Banque mondiale a rendu publique ce lundi 30 novembre son rapport annuel. En 2019, la croissance a légèrement baissé, passant à 3,1%, mais est restée bonne comparée aux pays de la région. Néanmoins, les perspectives de 2020 sont bien moins bonnes… La Banque mondiale prévoit pour 2020 une croissance nulle, voire négative jusqu’à -1,2 %.

En cause, la pandémie de Covid-19. Cette dernière risque d’empirer la situation d’extrême pauvreté, évaluée à 71%, en 2019. Pour renforcer l’économie centrafricaine, la Banque mondiale recommande la diversification des activités.

« Comment est-ce qu’on peut transformer la richesse de ce pays, dans le pays même, en créant de l’emploi et de la richesse ? Et comment aussi est-ce qu’on peut diversifier l’économie pour avoir plus de secteurs où l’on peut travailler ? Bien sûr, la transformation du secteur coton, bois, café, diamants ou encore les nouveaux produits qui ont beaucoup de potentiel dans ce pays comme l’huile végétale, légumineuses, la cire », souligne Han Fraeters, le représentant de la Banque mondiale.

L’échéance électorale est aussi une étape importante… Des élections pacifiques et transparentes joueront sur la stabilité économique. Et si des efforts ont déjà été faits, des réformes importantes devront encore être menées à bien.

« Il faut travailler avec le prochain gouvernement sur des réformes qui vont être difficiles. Il y a beaucoup de réformes qu’il faut faire pour améliorer le climat des affaires, améliorer la gestion des finances publiques qui de temps en temps vont aller contre les intérêts de ces individus qui seront au pouvoir mais qui vont être essentiels si l’on veut vraiment avoir une croissance, une économie inclusive », insiste Han Fraeters.

Des efforts supplémentaires sur la qualité de la gouvernance et de l’administration sont aussi à faire, selon la Banque mondiale.