Les avocats de l’ex-chef de milice Rombhot à Bangui

L’audience de confirmation des charges dans l’affaire Alfred Yekatom Rombhot est prévue le 19 septembre à la Cour pénale internationale. Les avocats de la défense sont à Bangui où ils ont rencontré la presse jeudi 1er août afin de lancer un appel à témoins.

Le 29 octobre 2018, l’ancien chef anti-balaka Alfred Yekatom Rombhot devenu député avait été arrêté à l’Assemblée nationale centrafricaine après avoir brandi son arme dans l’hémicycle. Un mandat d’arrêt avait ensuite été rapidement émis par la Cour pénale internationale le 11 novembre pour des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis entre décembre 2013 et fin 2014 à Bangui et dans le sud-ouest du pays. Et il avait été transféré à La Haye le 18 novembre.

L’avocat principal lors de la comparution initiale a fait mention jeudi de possibles irrégularités de procédures, notamment lors du transfèrement à La Haye. Un élément sur lequel travaille l’équipe de la défense. « C’est certainement un sujet que nous allons soulever devant la Cour. Comment se fait-il qu’on ait pu arriver à émettre un mandat d’arrestation aussi rapidement après l’événement de l’Assemblée nationale ? interroge Stéphane Bourgon, le conseil principal. Comment se fait-il qu’aujourd’hui la défense n’ait pas encore toutes les informations sur pourquoi on a demandé un mandat d’arrestation ? »

Pour la défense, l’important est d’aller vers un procès équitable. « Il est probable que l’accusation avec ses ressources aura un accès plus facile à certaines personnes. Ils pourront faire des enquêtes sur un plan beaucoup plus large. Mais tous ceux qui voudront nous parler et nous faire part de la vérité qu’ils ont vue, nous souhaitons les rencontrer », explique l’avocat.

Jeudi, la défense a ainsi appelé les témoins qui le désireraient à se rapprocher de Maître Tiangaye, de l’équipe de défense, s’ils souhaitent apporter leur témoignage.

Yekatom Rombhot aurait commandé un groupe d’environ 3 000 membres au sein du mouvement anti-balaka. À l’issue de l’audience de confirmation des charges, il pourrait être poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

RCA : le gouvernement préconise la cessation des activités des entreprises chinoises dans le région de Bozoum

En République centrafricaine (RCA), un rapport d’enquête parlementaire a été rendu public, il y a deux semaines environ. Ce rapport préconisait notamment la cessation des activités minières d’entreprises chinoises, démarrées en février 2019, dans la région de Bozoum que le rapport qualifie de « désastre écologique ».

« Les premiers résultats n’indiquent pas de présence de mercure dans l’eau », affirme le ministre des Mines Mboli-Fatran. C’est une grande crainte qui est mise en avant par le rapport parlementaire. Cependant, une pollution liée à l’usage des véhicules a bien été constatée sur place. D’autres analyses sont en cours et les résultats sont attendus.

Face aux inquiétudes et aux potentiels risques, les autorités affirment avoir pris des mesures. Il est désormais interdit de détourner les gros cours d’eau et d’exploiter l’intégralité des permis simultanément. Par ailleurs, la remise en état préalable des sites, avant le début de l’exploitation de nouveaux, est exigée. Le ministre des Mines assure aussi qu’un arrêté a été pris pour la création d’un fond de séquestre, en cas de dégradations non réparées.

Sur la question de la faible production de ces sites miniers, les feuilles d’exportations officielles montrent que deux des quatre entreprises chinoises de la zone ont produit plus de 4 kilos d’or contrairement aux chiffres inférieurs contenus dans le rapport parlementaire.

La question du Père Aurelio, le prêtre de Bozoum qui dénonce régulièrement les destructions occasionnée par les entreprises chinoises sur le terrain, a elle aussi été abordée. Il lui est reproché de monter les populations contre les autorités de l’Etat.

 

RCA: malgré la levée des barrières, l’insécurité règne toujours sur les axes routiers

Environ 130 incidents contre le personnel humanitaire et leurs biens ont été enregistrés.

L’accord de paix signé le 6 février dernier entre les autorités de l’État et 14 groupes armés se fait petit à petit. Parmi les exigences de l’accord, la levée des barrières illégales des groupes armés. Mais les incidents se poursuivent. Selon le bureau des Affaires humanitaires de l’Onu, Ocha, au premier semestre 2019, 130 incidents contre le personnel humanitaire et leurs biens ont été enregistrés. La levée des barrières ne signifie pas systématiquement amélioration de la situation sécuritaire.

Ce responsable d’une ONG qui préfère rester anonyme se plaint de la confusion qui règne sur certains axes de sa zone de travail. Depuis la levée officielle des barrières des groupes armés de cette zone, les rapines ont toujours lieu mais les interlocuteurs, avant clairement connus, sont désormais plus difficiles à identifier. Cette ONG parle même de jeu de cache-cache avec la Minusca.

Un transporteur mentionne des personnes « affamées » sur les axes. Un autre identifie une nouvelle problématique : le remplacement de la taxation des groupes armés par certains hommes en uniformes.

Pour le syndicat des transporteurs, il est trop tôt pour tirer un premier bilan. « Il faut du temps et nous appelons le gouvernement à rester très vigilant sur la question de la sécurité sur les axes », indique le syndicat.

À Ndele, la députée Soumain ne constate pas d’augmentation des braquages. Néanmoins, elle craint le vide et appelle les autorités à venir rapidement effectuer le DDR pour éviter que celui-ci n’oblige les éléments des groupes armés à chercher de nouveaux moyens de subsistance.