C’est dans ce quartier que se trouve la majorité des grands commerçants et où les impôts officiels n’étaient plus prélevés depuis plusieurs années.
Le ministre des Finances et du Budget s’est rendu le 3 mars dans le quartier du kilomètre 5 pour annoncer le retour des services des impôts dans le secteur du 3e arrondissement. Le PK5 est souvent décrit comme le poumon économique de la capitale.
Devant la mairie du PK5, le drapeau de la Centrafrique claque au vent. Pour le maire, monsieur Balla Dodo, le retour du prélèvement de l’impôt marque un retour de l’État dans le quartier qui a longtemps fait l’objet de graves violences.
« Cette année comme le calme commence à revenir, l’État veut que ça passe directement par les commerçants. C’est une bonne chose selon vous ? Oui bien sûr parce que cela fait presque quatre ans que l’on est en crise, et puis beaucoup de gens ne paient pas leurs impôts. C’est le retour de l’État de droit, le retour de l’autorité de l’État dans cet arrondissement et c’est une bonne chose. »
Pour se faire, tout est prévu…
« On a même créé un bureau… Maintenant les gens qui ne peuvent pas aller jusqu’au centre-ville vont venir directement ici. On a créé un bureau secondaire des impôts dans la mairie. Il y aura un divisionnaire, un chef de service et des agents. Il y aura presque 20 personnes je crois. »
Un projet soutenu dans le quartier assure le président de l’association des commerçants du kilomètre 5 Djibril Youssouf.
« Oui nous on pense que c’est une très bonne chose vous savez, c’est notre pays. Le kilomètre 5, c’est le poumon économique de notre pays la République centrafricaine. C’est un travail avec l’association des commerçants du kilomètre 5 et le ministère, on a beaucoup travaillé la dessus pendant une année. Pour moi c’est un appel auprès de nos commerçants de se mobiliser très fortement pour payer ses impôts, celui qui paye ses impôts bâtit son pays. »
Dans le quartier, Achille prépare une robe sur sa machine à coudre.
« En fait c’est normal parce que nous devons être redevable à l’État ce qui peut nous permettre de contribuer au développement du pays. C’est très important. C’est normal parce que ça fait plus de cinq ans maintenant que nous avons des activités ici sans être redevables, ça fait partie des droits de l’État et si l’État nous demande de payer des impôts, nous devons le faire obligatoirement. »
Même réaction chez son voisin Abdoulaye, vendeur de tissu…
« Ça ne me dérange pas c’est par an ça ne peut pas me déranger, je suis content je paie les impôts. Parce que l’impôt ça va aider l’État pour nous tous parce que ce sont les impôts qui arrangent le pays, l’hôpital, l’enseignement, c’est cet argent qui paie les fonctionnaires. Sans les impôts, le pays ne peut pas évoluer. »
Tous les commerçants ne sont pas aussi enthousiastes… Certains craignent le couplement des impôts, aux taxes douanières.