Après l’affaire du coup d’État manqué contre le Président équatoguinéen Obiang Nguema, laquelle il avait été accusé d’être l’un des principaux cerveaux, Monsieur Sani Yalo, personnage sulfureux et secret, vient à nouveau d’être cité dans une autre affaire qui continue d’ébranler les relations diplomatiques entre la République centrafricaine et la Libye.
Êtes-vous au courant que depuis le début de l’année 2020, la République centrafricaine a déjà refusé d’accréditer à deux reprises l’Ambassadeur de la Libye, nommé par le gouvernement officiel de son pays? Probablement non ! On vous explique pourquoi.
Tension et diplomatie
Suite à la crise qui a secoué la RCA depuis 2012, le dernier ambassadeur de la Libye auprès de la République centrafricaine, le diplomate libyen Omar Issa Baruni avait quitté la RCA pour rentrer dans son pays. Son poste a été géré provisoirement depuis 2014 par le chargé d’affaires de l’ambassade, monsieur Hissen Badèr, limogé par le gouvernement de son pays en novembre 2019 suite à son communiqué publié à la télévisions libyenne auquel il avait indiqué qu’il n’est plus du côté du gouvernement central de son pays, mais plutôt du maréchal Haftar, un puissant chef rebelle libyen. Quelques mois plus tars, en début 2020, un nouvel ambassadeur est nommé auprès de la République centrafricaine, mais son accréditation a été refusé par le gouvernement centrafricain. Un mois plus tard, un autre ambassadeur est nommé, et le gouvernement centrafricain maintient sa position et refuse de l’accréditer. Et ce n’est pas tout. Deux conseillers de l’ambassade de la Libye à Bangui, après une courte période de congé au Maroc, ont été refoulés à l’aéroport international de Bangui Mpoko. Aussitôt, les relations diplomatiques entre la RCA et la Libye rentrent dans une période de turbulence.
Sani Yalo et les mercenaires libyens à la manœuvre
Selon le bureau d’investigation et d’analyse du CNC qui a mené l’enquête depuis plusieurs mois, les relations diplomatiques entre la République centrafricaine et la Libye sont influencées par la présence des mercenaires russes de la société privée Wagner.
Notons que ces mercenaires russes de Wagner, qui combattaient au côté du chef rebelle libyen maréchal Haftar, sont aussi présents en République centrafricaine. Ils ont une influence énorme sur le Président centrafricain. Ce sont eux qui bloquent l’accréditation de tous les diplomates libyens nommés par le gouvernement officiel de leur pays.
Sani Yalo, l’homme qui ne figure sur aucun organigramme officiel de l’exécutif centrafricain, en a profité pour manipuler la situation et s’enrichir illégalement. C’est d’ailleurs lui qui avait poussé le chargé d’affaires de la Libye en RCA, monsieur Hissen Badèr a regagné le camp du maréchal Haftar au détriment du gouvernement officiel de son pays. C’est lui encore Sani Yalo qui faisait la fausse promesse à celui-ci que le chef de l’État Faustin Archange TOUADERA va le nommer au poste de l’ambassadeur. Mais l’ambassadeur de quel pays parle-t-il ? Incroyable, mais vrai.
D’après nos investigations, l’ambassade de la Libye à Bangui accuse déjà plus de 7 mois d’arriéré de loyer, sans compter les factures de l’électricité et de l’eau qui ne sont pas payées depuis des mois.
Il y a lieu de noter que depuis le revers subi par le maréchal Haftar en Libye, des milliers des mercenaires russes sont arrivés à Berengo, après ceux qui sont chassés au Soudan par le gouvernement soudanais.