«Énergie solaire»: les ambitions de la nouvelle monnaie spéciale suisse peuvent certainement remettre en question notre état d’esprit vis-à-vis des infrastructures. Et aussi répondre aux défis futuristes du projet Sango. A horizon 2030, nous devons nous rappeler que fournir de l’énergie est un atout stratégique pour Sango, et devrions être plus audacieux dans l’exploration de ce qu’il faudra – non pas pour être mieux connectés – mais pour devenir la connexion elle-même.
Outre la force hydraulique, le solaire et l’éolien constituent les piliers de la stratégie suisse en matière d’énergies renouvelables, bien qu’ils ne soient encore exploités qu’en des quantités très modestes. L’utilisation des énergies renouvelables, qui sont par définition inépuisables, nous permettra de réduire notre dépendance au pétrole, au gaz et au nucléaire et, à long terme, même d’abandonner tout approvisionnement en énergies fossiles.
En frappant la série «Énergies d’avenir», la Monnaie fédérale Swissmint a voulu attirer l’attention sur le changement climatique et les énergies renouvelables, des thèmes qui nous concernent toutes et tous de près. La monnaie spéciale «Énergie solaire» qu’elle présente cette année poursuit la série de trois pièces commencée en 2021. Mais approfondit aussi une réflexion plus large entamée à Astana lors de l’Exposition internationale spécialisée en 2017 sur les énergies du futur. A ce titre, la conférence « Astana : Ville de Paix » a voulu souligner l’effet transformateur de l’Expo 2017. Le Ministère des affaires étrangères du Kazakhstan a organisé une conférence internationale intitulée « Astana : Ville de Paix » dans le cadre des célébrations du 20e anniversaire de la proclamation de la ville en tant que capitale du Kazakhstan.
Organisée sur le thème « Énergie du Futur », Expo 2017 Astana a réuni 115 pays et 22 organisations internationales, rassemblant près de 4 millions de visiteurs entre juin et septembre 2017. Le site de l’Exposition est aujourd’hui un pôle culturel, scientifique et économique, avec notamment, le Musée de l’Énergie du Futur, le Centre International des Finances d’Astana et le Centre International des Technologies Vertes.
Associer le rayonnement de l’énergie solaire aux traditions de l’Afrique de manière profonde est un enjeu majeur pour « Sango« qui signifie la langue de la circulation de l’argent et de la richesse. A ce titre, l’Alliance solaire internationale (ASI) peut jouer un rôle clé. Il s’agit d’une initiative conjointe de la France et de l’Inde, lancée lors de la COP 21, aux fins d’un effort inédit en faveur de l’énergie solaire.
L’objectif de cette alliance est de produire les règles du jeu, normes et standards de l’énergie solaire, afin d’obtenir un déploiement rapide et massif dans les pays riches en rayonnement solaire mais où les risques sont encore perçus comme élevés. La Centrafrique compte au rang des pays les plus ensoleillés du monde car se situant en tout ou en partie dans la ceinture intertropicale terrestre, c’està-dire entre les tropiques du Cancer et du Capricorne.
Cette Alliance solaire entend mettre en place des outils concrets, des mesures de renforcement des capacités et des instruments financiers innovants. Un exemple est l’harmonisation des politiques publiques, des réglementations et des tarifs entre les pays qui permet de réduire les incertitudes, de renforcer la viabilité économique des projets solaires et de rassurer les investisseurs.
L’Alliance solaire internationale projette de faciliter l’installation de plus de 1000 GW de capacité supplémentaire d’ici 2030, avec un financement estimé à 1000 Mds$ sur la même période. Pour ce faire, il faut réduire massivement les coûts de l’énergie solaire afin de rendre possible le « changement d’échelle » dans le déploiement de l’énergie solaire dans les pays à fort ensoleillement situés entre les deux tropiques.
Des contrats-types universels appelés « Open Solar Contracts » ont été créés par l’Agence internationale des énergies renouvelables (IRENA) afin d’avoir la même base d’accords juridiques, plus simples et rapides à mettre en œuvre dans chaque pays. Cela permet ainsi de réduire les coûts de transaction pour les opérateurs publics et de donner plus de visibilité aux porteurs de projets.
Une initiative pilote est menée dans laquelle le Togo, le Mali, le Bénin, le Burkina Faso, le Niger et le Gabon ont défini des dispositions réglementaires et contractuelles communes pour accélérer et renforcer la confiance dans les investissements solaires dans leurs pays. L’Agence française de développement (AFD) finance à hauteur de 350 000 euros une étude préparatoire de faisabilité pour définir une approche commune pour les projets solaires.
Alors que les coûts du photovoltaïque ne cessent de chuter, le déploiement du solaire reste cependant lent dans certains marchés émergents, notamment en Afrique, où le secteur privé considère que le financement de projets solaires comporte trop de risques.
La Centrafrique pourrait s’inspirer des travaux du One Planet Nairobi et de l’Académie solaire d’Afrique de l’Est pour approfondir son expertise des enjeux de financement, d’investissement et de formation. Et bâtir des systèmes photovoltaïques autonomes qui permettent d’avoir accès à l’électricité dans des endroits isolés, non raccordés au réseau.