Burkina Faso : l’Initiative présidentielle redonne espoir aux prisonniers

 À la Maison d’arrêt et de correction de Bobo-Dioulasso (MAC-B), des détenus participent activement à la mise en œuvre de l’Initiative présidentielle pour le développement communautaire (IPDC), pilotée par le Bureau national des grands projets du Burkina (BN-GPB). Entre tissage du « Faso Dan Fani », teinture du « Kôkô Dunda » et élevage, ces activités ouvrent de nouvelles perspectives de réinsertion.

Ce vendredi matin, l’atelier de tissage de la MAC-B est en pleine effervescence. Vingt détenus, formés par l’IPDC, s’activent à la réalisation des célèbres pagnes traditionnels. L’apprentissage, jugé difficile au départ, devient vite une passion, comme en témoigne A. G., détenue depuis 2018 : « En un mois, on peut commencer à tisser. C’est très intéressant ».

Parallèlement, d’autres pensionnaires s’occupent de la bergerie et du poulailler mis en place grâce à la même initiative. Quatre cycles d’élevage de poussins et un programme d’embouche bovine et caprine sont déjà en cours.

Selon Lomboki Bonko, chef de service de la production pénitentiaire, l’IPDC a profondément changé la vie carcérale : « Avant, beaucoup étaient sans occupation. Aujourd’hui, les formés transmettent leur savoir aux autres ». Une boutique témoin, installée à proximité de la prison, permet d’écouler la production.

Le directeur de la MAC-B, Efrem Modeste Ky, salue le projet. IL appelle également à un soutien supplémentaire pour fournir des kits d’installation aux détenus à leur libération.

« C’est un moyen de favoriser leur réinsertion et d’éviter la récidive », souligne-t-il.

Pour le BN-GPB, ces actions, bien qu’encore en phase pilote, illustrent l’esprit de l’initiative présidentielle : offrir à chacun, même en détention, les moyens de contribuer au développement communautaire et de préparer un avenir meilleur.

Agriculture : Détenus et soldats cultivent l’avenir du Burkina

Une mission de suivi des périmètres agricoles s’est ouverte le 13 juillet 2025 dans le cadre de l’Initiative présidentielle agricole pour l’autosuffisance alimentaire. Pilotée par le Bureau national des grands projets du Burkina, elle associe les Forces de défense et de sécurité ainsi que l’administration pénitentiaire. Objectif : évaluer les résultats concrets des unités engagées dans la production agricole.

 

Mission de terrain dans le Sud-Ouest du pays

Depuis le 13 juillet 2025, le Bureau national des grands projets du Burkina (BN-GPB) déploie, en collaboration étroite avec la Direction centrale du génie militaire (DCGM) et la Direction générale de l’administration pénitentiaire (DGAP), une mission conjointe dans plusieurs régions du pays. Cette équipe a pour charge d’évaluer l’état d’avancement des périmètres agricoles installés dans le cadre de l’Initiative présidentielle pour la production agricole et l’autosuffisance alimentaire (IP-P3A).

Ce programme stratégique mobilise activement les ressources humaines et logistiques des Forces de défense et de sécurité (FDS), ainsi que celles des établissements pénitentiaires, afin de produire localement des denrées alimentaires en quantité suffisante.

 

Première étape : la caserne de Gaoua

Le lundi 14 juillet 2025, la délégation s’est rendue à Gaoua, dans la région du Sud-Ouest, pour une première étape de terrain. Sur place, le 22e Régiment d’infanterie commando a présenté un périmètre agricole de 4 hectares, mis en valeur depuis le lancement de l’IP-P3A.

Les parcelles visitées sont emblématiques de la stratégie gouvernementale de sécurisation alimentaire. En plus de contribuer à nourrir les casernes, elles doivent générer un surplus destiné à approvisionner les centres urbains proches ou renforcer les stocks stratégiques.

 

Un programme structurant, aux résultats concrets

Lancé en 2023, le programme IP-P3A ambitionne de faire du secteur militaire et pénitentiaire un acteur-clé de la souveraineté alimentaire. Plusieurs régiments et maisons d’arrêt disposent aujourd’hui de moyens leur permettant de cultiver, irriguer et récolter en autonomie sur des périmètres sécurisés

La mission du 13 au 19 juillet 2025 permet de mesurer concrètement les performances des unités, d’identifier les difficultés techniques et de renforcer la coordination entre partenaires. Les observations seront consignées dans un rapport qui alimentera les futures orientations de l’IP-P3A.

 

L’implication des maisons d’arrêt dans la dynamique

Au-delà des FDS, le projet implique également plusieurs établissements pénitentiaires. En y introduisant des activités agricoles structurées, le gouvernement souhaite promouvoir des actions de réinsertion sociale tout en rendant les structures plus résilientes sur le plan alimentaire.

Ces unités agricoles sont encadrées par des techniciens du ministère de l’Agriculture et bénéficient d’un appui logistique du génie militaire. Dans certaines prisons, la production de maïs, de légumes et de tubercules dépasse désormais les besoins internes.

 

Vers une autonomie renforcée et une montée en puissance

L’objectif affiché de l’IP-P3A est de couvrir jusqu’à 20 % des besoins alimentaires stratégiques du pays à l’horizon 2026, grâce à la mobilisation des FDS, des prisons et de structures publiques partenaires. Cette montée en puissance passe par l’extension des surfaces cultivées, la mécanisation progressive et la sécurisation des intrants.

Le BN-GPB, en coordination avec les autorités régionales, prévoit également de favoriser les synergies entre les casernes et les communautés rurales voisines, pour renforcer les chaînes locales de valeur.

 

Une réponse multisectorielle à un défi national

En conjuguant agriculture, défense, réinsertion et développement local, l’IP-P3A incarne une approche multisectorielle inédite. Le Burkina Faso entend ainsi répondre de manière durable aux défis liés à la dépendance alimentaire, tout en consolidant l’engagement citoyen de ses institutions.

 

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RCA-Maison d’arrêt de Bangassou : les détenus préparés à la réinsertion sociale

Ce sont au total 50 détenus et deux agents de ladite Maison d’arrêt qui ont été formés en culture maraichères et en saponification.

 

La fin de la formation qui a duré trois mois a été couronnée par une cérémonie, le 10 septembre 2021, en présence de la préfète du Mbomou (sud-est de la RCA), Pierrette Benguere et de la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies, Denise Brown.

Le gouvernement centrafricain, dans sa stratégie nationale de démilitarisation des établissements pénitentiaires a entamé avec l’appui de ses partenaires dont la MINUSCA, un vaste chantier dans la réforme de son système pénitentiaire. L’autonomisation des prisonniers à travers des formations à des métiers pour leur permettre de retrouver une vie normale après avoir purgé leurs peines, est l’un des objectifs de cette action.

Par cette visite, la cheffe adjointe de la MINUSCA a voulu toucher du doigt les projets réalisés à ce jour dans le cadre des projets à impact rapide. S’agissant de la formation de ces détenus, Denise Brown a déclaré que : « Ce projet, qui s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de réinsertion sociale des détenus, est aussi l’occasion pour la MINUSCA à travers la Section des Affaires pénitentiaires, d’illustrer son soutien à l’Etat centrafricain dans son engagement pour la réforme du secteur pénitentiaire, conformément aux recommandations des états généraux de la Justice tenus en 2007 ».

Cette initiative est un projet qui, à long terme, vise à transformer le quotidien des bénéficiaires, mais aussi à lutter contre l’insuffisance alimentaire dans la localité. « J’exhorte les autorités administratives de la prison, les forces de défense et de sécurité à continuer d’être disponible et à travailler ensemble pour le suivi de ce projet et de sa pérennisation » a dit Pierrette Benguere à cette occasion.

Les détenus ayant choisi de se former en culture maraîchère ont créé un jardin potager d’une superficie d’un hectare et demi, où ils ont cultivé des tomates, du gombo, de l’oignon, entre autres. Ceux qui ont choisi la saponification ont fabriqué 584 morceaux de savons. Une partie de tous ces produits a été mise en vente sur le marché local et le reste destinée à la consommation des prisonniers.